Réécrire les contes de notre enfance teintés des « différences » LGBT+, il fallait l'oser. Virgin. M l'a fait. Et son imagination fertile nous entraîne bien au-delà des situations et du dénouement de nos contes traditionnels. Et il fallait un esprit littéraire inventif pour sortir et nous faire sortir des sentiers battus et de la morale de ces histoires intemporelles.
Un petit exemple ? Cendrillon ! Personnage incontournable de nos contes d'enfant, que ce soit par la lecture ou par les dessins animés... Eh bien elle est maintenant une jeune fille « grincheuse, aigrie » de ne plaire à personne, « habitant dans une hutte » et « au caractère bien trempé ». Nous sommes déjà loin du personnage habituel ! Sauf qu'elle est tout de même très mal vêtue, de « vêtements sales, puant la poiscaille » - elle est pêcheuse de métier – « toujours mal coiffée », de sorte qu'elle n'attire vraiment personne.
Mais, telle une bonne fée, c'est la ravissante Cathy, rencontrée un soir de bal où Cendrillon faisait comme toujours « tapisserie », qui va transformer notre « souillon » en une belle jeune femme et lui enseigner par la même occasion « quelques notions de drague, de charme, de posture ». Ce qui va lui valoir l'intérêt puis l'amour d'un homme ET d'une femme... Y cédera-t-elle ? Auquel des deux ? Aux deux peut-être ?
C'est là un petit exemple de la façon dont Virgin. M revisite nos contes, les situant tout à la fois hors du temps et de façon très contemporaine.
Alors oui, on peut faire un petit détour par ce recueil d'un genre nouveau, qui change nos habitudes et nous interpelle en nous invitant à nous pencher sur les « différences » et en leur donnant de la visibilité.
Notre auteure sait écrire dans des genres très différents. Ainsi son très touchant "Sur mon coeur, ton empreinte", qui nous raconte son coup de foudre pour Ultra, une chienne de la SPA, un livre que j'ai beaucoup aimé !
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Voilà un recueil de contes un peu original. Quelques contes que nous connaissons bien, revus en y incorporant des personnages homo-bi-transexuels. Une mise en avant des relations entres les gens bien pensée, d'autant plus que les contes se prêtent très bien à ce travail de ré-écriture.
L'auteure a une plume agréable et des idées très sympathiques et réellement originales pour revoir des contes. Ce côté imaginatif m'a beaucoup plu. Virgin a réussi à reprendre ces contes de manière à la fois sérieuse et légère, sans lourdeur inutile. Ce sont des textes qui peuvent être lus et appréciés, peu importe l'orientation sexuelle de la personne qui les lit (du moins si on est un lecteur à l'esprit ouvert et moderne).
Le seul petit bémol pour moi, c'est que l'originalité dont fait preuve l'auteure n'a pas totalement été poussée jusqu'au bout de son potentiel sur certains contes, ce qui m'a un peu laissé sur ma faim.
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Les contes stimulent l'imaginaire et nourrissent les représentations. Il soutiennent également la symbolisation et mettent au travail angoisses et émotions.
Ils sont donc partie prenante dans la construction d'un être humain, quelque soit l'époque. Donc quoi de plus naturel que de les revisiter pour les adapter à la notre, qui se veut libérée des clichés?
Une réécriture de ces contes fraiche et moderne qui , loin de ma zone de confort de lectrice de romans historiques ou de polars, m'a emportée dans une lecture très agréable. Bravo Virgin-m Auteure!
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Très sympathique ces contes. Ils se lisent, se dévorent. L'auteure à su faire ressortir beaucoup de choses, l'amour, le deuil, la joie, la peur... le tout dans un univers LGBT. Toujours un plaisir cette plume, elle est fluide. La couverture est originale. le résumé apporte au lecteur un petit avant goût de ce qui l'attend.
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Il était une fois une femme appelée Cendrillon, grincheuse, aigrie par le temps, habitant dans une hutte. Son caractère bien trempé ne lui permettait pas de trouver des amis. Elle occupait ses journées à pêcher, puis rentrait en fin de journée pour troquer sa pêche journalière contre quelques légumes ou tout autre produit alimentaire. Elle se gardait deux poissons par jour, le reste étant inchangé. Ce fonctionnement lui permettait de vivre correctement. Elle aimait autant regarder les hommes que les femmes, n’ayant pas de préférence pour l’un ou pour l’autre, et cherchait désespérément le grand amour.