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EAN : 9782246594116
336 pages
Grasset (04/05/2011)
2.62/5   38 notes
Résumé :

Qu’est-ce qui ne va pas dans la vie de Benjamin ? Quadragénaire aux muscles saillants, journaliste au quotidien libéral Le Gaulois, parisien d’une espèce particulière, celle des bobos-gays, Benjamin n’aurait en apparence que des motifs de satisfaction. Hélas, il a des certitudes vacillantes et son journal passe entre les mains d’un industriel obtus, la promotion devient un piège inéluctable. C... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ticket d'entrée
Joseph Macé-Scaron
Grasset

Benjamin Strada est un jeune journaliste (presque quarante ans) aux exigences littéraires qui travaille pour le journal libéral le Gaulois.
Sa vie privée est plutôt chaotique entre ses altercations avec son amant Ugo (ancien champion de lutte à l'huile aux derniers Gay Games) et ses plans cul dans le Marais.
A la suite d'un week-end à Barcelone passé en compagnie de Bernard Wallace (rencontré à la terrasse des Marronniers), ce dernier (consultant pour des entreprises du CAC40, notamment celles de Charles Sabot qui rachète le journal dans lequel il travaille) lui propose de devenir rédacteur en chef du Gaulois magazine. Benjamin est engagé après une brève rencontre avec le milliardaire.
Ayant pris possession de ses nouvelles fonctions, il rencontre le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy. L'interview imposée, alors qu'il avait déjà un rendez-vous avec le clan Chirac, doit lancer la nouvelle formule du Gaulois magazine. Il devient ainsi le nègre du ministre. D'abord sous son charme, il déchante vite.
Benjamin signe son arrêt de mort professionnel en répondant brusquement à Sarkozy le jour où le lobby gay libéral organise une soirée au Bain-Douche en l'honneur du futur candidat de la droite à l'élection présidentielle ; le ministre de l'Intérieur n'a pas supporté de partager la Une du magazine.
Renvoyé de son poste, Benjamin assiste vingt mois plus tard chez son ami Richard, à l'élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République. Il observe l'engouement hystérique qu'il suscite, tout en sachant que les adulateurs d'aujourd'hui tomberont vite en disgrâce.

Ticket d'entrée est un roman satirique qui emprunte par moments l'argumentaire de la fable sans sombrer toutefois dans la morale (références à Esope et La Fontaine).
On peut classer le livre dans la catégorie « autofiction », la frontière entre l'auteur et le narrateur étant trouble, tout comme la fiction et la réalité.
Le style est alerte, dynamique, mordant, grinçant.
Joseph Macé-Scaron, qui revient sur ses années de collaboration au Figaro (= le Gaulois), ne se prive pas d'être piquant, parfois de mauvaise foi, à la façon d'un sale gosse lettré ; il n'épargne personne, pas même le narrateur.
La vie du personnage, alter-ego de l'auteur, Benjamin Strada, narrée à la première personne du singulier, raconte les aléas de sa vie personnelle au journal puis au Gaulois magazine. Il dresse un tableau satirique, irrévérencieux et drôle du microcosme médiatique, ainsi que de ses rapports avec le pouvoir politique.
On assiste notamment à l'ascension de l'ambitieux ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy et ses contacts avec les grands patrons. le narrateur en fait un portrait en demi-teinte, entre fascination et dégoût.
Les personnages du roman sont des personnages réels auxquels l'auteur a donné d'autres noms (pas à tous cependant) ; une façon savoureuse de jouer à « qui est qui ? ».
La géographie de la vie privée de Benjamin Strada dépasse à peine les frontières du Marais, le ghetto gay branché parisien.
Son analyse sarcastique de la société fait de ce livre un roman d'époque (un peu à la façon de Guillaume Dustan, en version plus soft).
Le choix de la structure romanesque est judicieux, il permet une liberté de ton plus intéressant.
Ticket d'entrée est un livre qui marque notre temps, témoignage lucide du monde dans lequel on évolue (à moins que l'on régresse !), des rapports humains, sociaux, culturels, économiques, médiatiques, sexuels, inter-communautaires. Joseph Macé-Scaron joint à cela une véritable exigence littéraire.
Les réflexions du narrateur, sont traversées tout au long du roman par la lecture de Proust, dont Benjamin relit l'oeuvre complète, ce qui permet quelques parallélismes intéressants.
Le livre de la prérentrée littéraire, à n'en pas douter ! Une révélation à ne pas manquer !

http://faranzuequearrieta.free.fr
Lien : http://faranzuequearrieta.sk..
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Cela faisait longtemps que ce livre traînait dans ma PAL et, en toute sincérité, il aurait mieux fait d'y rester!
J'ignore même que vous raconter à son sujet...
A savoir que celui-ci est un roman mais qu'il donne juste l'impression d'être une logorrhée (interminable) autobiographique de Joseph Macé-Scaron, de la première à la dernière page.
De quoi parle-t-il? de peu de choses intéressantes: une histoire d'amour qui s'éteint, un journaliste qui tourne en rond mais se révèle promu en prenant la tête du magazine du journal, des virées dans les bars homos du Marais jusqu'à Barcelone, de Sarkozy le ministre de l'Intérieur qui brigue le poste de Président, etc.
Chacun de ces thèmes aurait pu être digne d'intérêt si, et si seulement, l'auteur était parvenu à nous faire vivre son récit... mais, ici, il faut bien le reconnaître, ce n'est absolument pas le cas.
A se demander comment cet ouvrage a bien pu recevoir le Prix Coupole 2011?
Sans oublier la polémique qui le taxe de plagiat.
D'ailleurs, en parlant de plagiat, j'aurais pu m'y adonner également mais je m'abstiens! 😊 Je vais juste me contenter de vous recommander de lire également le billet suivant - http://yspaddaden.com/2011/08/29/ticket-dentree-joseph-mace-scaron/ -, il illustre parfaitement mon ressenti suite à ma lecture.
Une réelle déconvenue.





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Quel curieux objet que ce livre. Ca commence comme une sympathique pochade sur le mode de vie gay à Paris à 2011. Soit. C'est léger, bien écrit, pas très profond. Pourquoi pas, même si on sent que JMS gâche un peu son talent.
Puis Benjamin, le héros du livre, devient directeur du Gaulois Magazine, derrière lequel on reconnaît aisément le Figaro Magazine ; et là on vire vers la satire du milieu journalistique et littéraire parisien, avec quelques pages savoureuses sur la relation entre un groupe de presse et son propriétaire, qui ressemble étrangement à Serge Dassault ; on est donc aussi dans les codes du roman à clé tellement les descriptions sont parfois transparentes.
Finalement le tout vire au franchement politique, puisque le héros devient interviewer de Nicolas Sarkozy (on est en 2007), assiste à un meeting gay en sa faveur (sic). « Benjamin est différent, il apprendra qu'au-delà d'une certaine limite, son ticket d'entrée dans la bonne société n'est plus valable », nous dit la 4ème de couverture. Pourtant je trouve que le roman n'est pas vraiment sur ce thème, Benjamin pourrait parfaitement intégrer cette bonne société, s'il était prêt à quelques concessions dont visiblement ses homologues ne se privent pas.
Enfin, 4ème axe d'entrée dans le livre qui les rejoint tous, le parcours personnel de ce Benjamin Strada, ses liaisons à plus ou moins court terme avec des garçons bodybuildés plus jeunes de 20 ans que lui, son addiction au sexe, son goût pour la drogue, son (sans doute réel) talent journalistique, son autre addiction à Proust (« en relisant Albertine disparue hier soir… »). On regrettera peut être la fin un peu moralisatrice et légèrement bâclée.

http://lespicilege.wordpress.com/2011/05/30/ticket-dentree-joseph-mace-scaron/

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Ticket d'entrée est un roman particulièrement remarquable par son style. le narrateur nous promène entre fausse désinvolture lors de ses aventures amoureuses, et découverte des manoeuvres et des connivences entre politique et presse. Si le nom du président Sarkozy n'a pas été changé, Le Figaro est devenu le Gaulois. Et Benjamin Strada nous fait partager sa vie privée dans le milieu aisé et "homo-conformiste" dans la première partie du roman, puis nous dévoile sa vie professionnelle, alors que Benjamin s'efforce de concilier son point de vue sur le journalisme et les consignes de ses patrons dont le but est de "divertir". Si le récit se lit d'une traite, j'ai été moins convaincue par la construction 1re partie vie privée - 2e partie vie professionnelle, et un peu déçue par la fin, vite ficelée. Pourtant je conseillerais la lecture de Ticket d'entrée certes bobo-homo-parisien, mais savoureux grâce à la plume de Macé-Scaron.
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Autant l'avouer : ce livre qui m'est tombé des mains (bah oui vous connaissez maintenant mon coté sadique), je veux parler de Ticket d'entrée de Joseph Macé Scaron, ancien rédacteur en chef des pages Idées du Figaro et désormais directeur adjoint de l'hebdomadaire Marianne, directeur du mensuel le Magazine Littéraire et producteur d'une émission de critique littéraire sur France Culture.

Ces deux dernières casquettes revetent leur importance, car, et ce n'est hélas pas le seul dans ce cas, la sortie de son roman a déclenché un certain nombre de bonnes critiques dans les médias, et lorsqu'on lit le livre en question, on se demande quand même où se situe l'objectivité de ces différentes opinions. Pour ne pas se facher avec quelqu'un qui a pignon sur rue dans le domaine de la chronique littéraire et qu'on peut régulièrement croiser dans les soirées littéraires du tout Paris, il faut réussir à pondre une critique qui n'est peut-être pas si excellente qu'elle en a l'air, mais à condition de lire entre les lignes. Ce que ne fait assurément pas le lecteur lambda, influencé par le battage médiatique fait autour de ce livre et qui du coup, se révèle assez consterné par les feuilles de ce Ticket d'entrée.

Ne soyons pas bégueuls : L'auteur a certes une plume, mais le problème est qu'il ne se soucie absolument pas de raconter une histoire: à la fois chronique de ses aventures homosexuelles avec de jeunes ephebes qui n'ont rien dans le crane et beaucoup ailleurs, et également satire du monde de la presse mais qui n'en dit pas tant que cela quand même pour ne pas facher grand monde, sans oublier et portrait d'un quadragénaire un peu dépressif mais pas trop, Ticket d'entrée n'est finalement rien de tout cela et laisse un sentiment de vacuité assez incontestable et surtout, sous couvert d'autodérision forcée, une impression de narcissisme évidente chez l'auteur.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (3)
Lexpress
29 juin 2011
Joseph Macé-Scaron pointe avec humour les conformismes, y compris ceux de la relative minorité gay, ni plus heureuse ni plus malheureuse que cette majorité, celle dont tout le monde parle, mais dont personne ne se réclame.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LePoint
16 juin 2011
Écrit comme on se purge avec la lucidité rageuse d'un homme qui sait qu'il s'est fourvoyé, Ticket d'entrée frappe par son rythme cavalcadant, sa crudité sexuelle, son humour à la hache qui fait rouler dans la sciure quelques têtes qui ne vont pas aimer ça.
Lire la critique sur le site : LePoint
Telerama
16 juin 2011
Homme de culture, d'histoire et de mémoire, Macé-Scaron saisit ici avec ironie les désarrois, déséquilibres et complaisances dégoûtées de certains intellos contemporains.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les journalistes hésitaient à quitter la salle de réunion. Comme les gazelles lorsqu'elles pressentent la proximité d'un grand fauve dans la savane. Les rédacteurs se tenaient droits sur leur siège, presque aux aguets, lorsque l'ascenseur s'ouvrit. Sabot fit son apparition, flanqué de Patrice Vermillon, de Basseterre et d'une dizaine de personnes qui semblaient auparavant s'être rendues dans la même boutique pour acheter la même tenue vestimentaire.
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J'étais assis tranquillement à la terrasse des Marronniers et je regardais déambuler les icônes du Marais, qui hésitaient entre montrer leurs nouvelles fringues à l'Open Café ou se faire sauter dans les toilettes du Cox. A côté de moi, deux jeunes garçons glapissaient comme une bouilloire oubliée sur le gaz et le sujet qui les occupait n'était pas la régulation monétaire internationale mais le nouvel AussiBum, le slip à poche qui venait du pays des kangourous.
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En appeler au bon sens d’Ugo, c’était un peu comme tenter d’arrêter une charge de cavaliers mongols avec un éventail à plumes d’autruche.
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Il me toisa avec la spontanéité étudiée d'Adjani dans Marie Stuart. C'est-à-dire qu'il me fixa les yeux plissés, gonfla les joues, passa plusieurs fois sa langue sur ses lèvres et aéra ses cheveux.
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Paris connaît trois saisons : on sort de l’automne, on va vers l’automne, on est en automne.
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Videos de Joseph Macé-Scaron (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joseph Macé-Scaron
8 février 2013 :
À propos de Retour parmi les hommes «La beauté de Vincent, c'est de guetter les catastrophes, de voir le bonheur comme une erreur passagère. En cela, il fait partie des grands personnages de la littérature contemporaine, capables d'alimenter encore quelques suites... Un grand Besson !» Clara Dupont-Monod, Marianne La Trahison de Thomas Spencer «L'analyse est menée finement, la jalousie, les souffrances indiquées avec tact. le talent de Philippe Besson, la manière douce et tendre qui lui attire de plus en plus de lecteurs, consiste à ne jamais élever la voix, à montrer que les mouvements du coeur forment l'essentiel d'une vie humaine.» Dominique Fernandez, le Nouvel Observateur Un homme accidentel «Philippe Besson vient de réussir un roman intense et fulgurant.» François Busnel, L'Express L'Arrière-Saison «L'Arrière-Saison a la beauté mélancolique d'une sonate d'automne.» Michèle Gazier, Télérama Une villa en Italie, le soleil trop fort, des ferries qui font la traversée vers les îles, une romancière qui peine à finir un livre, un jeune officier de l'Académie navale, un accident de voiture à des centaines de kilomètres, l'enchaînement des circonstances, la réalité qui rejoint la fiction, la fin d'un amour, le commencement d'un autre peut-être. Dans ce roman plus personnel qu'il n'y paraît, l'auteur de L'Arrière-Saison dresse le portrait d'une femme puissante et de deux hommes fragiles, en proie à des hésitations sentimentales. À propos de son dernier roman Une bonne raison de se tuer «Tout l'art de Besson est là, dans l'introspection des âmes, le déphasage entre l'intime et le public, la marche inexorable du temps.» Marianne Payot, L'Express «Philippe Besson explore l'envers du rêve américain dans un de ses plus forts romans.» Pierre Vavasseur, le Parisien «Portée par un style implacable, dépouillé de tout apitoiement et de tout pathos, l'intrigue a des airs de tragédie grecque, où chacun est en marche vers son destin sans que rien ne puisse l'arrêter. On est touchés en plein coeur.» Valérie Gans, Figaro Madame «Philippe Besson explore la part intime des êtres et traque leur moindre secret. Il gagne encore son pari.» Jean-Claude Perrier, Livres Hebdo «Si juste et terrible. Quel magnifique portrait de femme et de nous aussi !» Joseph Macé-Scaron, le Magazine littéraire «Un livre qu'on lit d'une traite... C'est très triste et très doux.» Gilles Martin-Chauffier, Paris Match
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