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sur 1608 notes
Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, est un artiste dont j'apprécie la personne autant que ses textes. "Patients" est dans ma liste d'envies depuis sa publication, il m'aura pourtant fallu qu'il soit proposé en lecture commune ce mois-ci pour que je le découvre enfin. Un peu déçue, dès sa réception, qu'il soit si peu épais (168 pages), c'est finalement enchantée que j'étais au sortir de ma lecture.

Le mot "patients" fait référence ici autant à la patientelle qu'à la patience. Relations entre patients et personnel médical, statut de patient dans un établissement de santé. Reconstruction et acceptation qui demandent beaucoup de patience.

Fabien revient sur son séjour dans un centre de rééducation, suite à un accident qui l'a rendu "tétraplégique incomplet". Il nous raconte les soins, les repas, les toilettes, tous les actes de la vie quotidienne qu'il n'est plus en mesure de faire lui-même. Il nous raconte ses séances de rééducation, d'ergothérapie. Il nous parle des relations qui s'instaurent entre les différents membres du personnel et lui. Il nous parle aussi des améliorations de son état de santé, des progrès qu'il fait. Mais surtout, il nous parle des autres patients, paralysés comme lui ou pire encore. Des liens d'amitié qui se créent, de l'importance de leur présence, du soutien qu'ils s'apportent les uns aux autres, inconsciemment ou non.

Au vu de ses textes, je m'attendais à un style bien plus poétique. Pourtant, Fabien nous conte son histoire en toute simplicité, et ça n'en est que plus sincère et touchant. Il n'hésite pas à jouer d'(auto)dérision, de sarcasme et de cynisme également, rendant sa situation et celle des autres non pas moins dramatiques, mais plutôt moins déprimantes. Il aborde avec humour bon nombre d'événements et de situations, il évoque souvent la bonne humeur et la bonne entente entre les patients, les blagues, les plaisanteries, les railleries. Pour un sujet aussi délicat et peut-on dire également aussi dramatique, on sourit, voire même on rit franchement très souvent.

Il y a presque vingt ans, ma mère a "vécu" plusieurs mois dans un centre de rééducation, mais en région bordelaise, suite à un accident aussi (mais qui n'a rien à voir avec celui de Fabien). Traumatisme crânien qui a engendré une hémiplégie gauche, elle est restée de longs mois dans un fauteuil roulant. Dans le témoignage de Fabien, je reconnais celui de ma mère : la dépendance constante aux autres, les soins, la douche, les repas, les séances de rééducation et d'ergothérapie, les vertiges, la fatigue dès le plus petit effort, l'attente aussi des membres du personnel très peu disponibles immédiatement, certains qui sont moins gentils que d'autres... Lors de nos visites, je me souviens d'un groupe qui n'arrêtait pas de se chambrer et de rigoler tout le temps (que des mecs, comme chez Fabien), entre eux, avec les autres ou même avec le personnel. Ma mère nous répétait souvent : "je ne les comprends pas, ils sont pire que moi, eux ils ne remarcheront jamais, et ils ont un meilleur moral que moi, ils plaisantent, ils n'arrêtent pas de se charrier". J'ai retrouvé cette même ambiance, cette même entente dans le témoignage de Fabien, tout comme les doutes, et l'espoir d'une amélioration significative de leur état.

Un témoignage touchant à souhait, drôle, émouvant, plein de sincérité et de considération. Nous rappelant que derrière chaque handicap, il y a une personne à part entière.
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J'ai lu ce livre il y a quelques années, alors que j'avais un "coup de mou", comme on dit. Je l'ai trouvé formidable.

Grand Corps Malade raconte ici les événements qui ont suivi l'accident qui l'a laissé paralysé pendant quelques mois. Petit à petit, après son entrée dans un centre de rééducation, il retrouve une nouvelle motricité. Ce ne sera jamais comme avant son accident mais il marche à nouveau, c'est déjà ça.

Cette autobiographie de Grand Corps Malade m'a inspirée grâce à la résilience dont l'auteur fait preuve. Il trouve cette force au fond de lui pour dépasser cet événement qui chamboule tout et pouvoir continuer sa vie. Puisqu'il ne peut plus réaliser ses rêves et projets d'avant l'accident qui nécessitaient une condition physique optimale, il va devoir se créer un nouvel avenir.

Il y a l'amitié qui joue un grand rôle dans son retour à la vie. En effet, de nombreux patients du centre deviennent ses potes. Les vannes qu'ils se font entre eux contribuent à démystifier le handicap dont ils souffrent et leur permettent de pouvoir vivre avec.

Tristesse et joie s'entremêlent dans Patients. Un beau texte qui m'a fait voir le handicap d'une autre manière et m'a aidée à traverser un moment difficile!
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"Il n'y a pas d'recette, pour supporter les épreuves
Remonter les cours des fleuves, quand les tragédies pleuvent
Il n'y a pas de recette, pour encaisser les drames
Franchir les mers à la rame, quand le rêve te fait du charme
Il n'y a pas de recette, quand t'en avais pas non plus
Personne ne t'avait prévenu, tu t'es battu comme t'as pu
Il n'y a pas de recette, quand l'enfer te sert la main"

Des épreuves, Fabien Marsaut, Grand corps malade, en a vécues et des terribles. Un plongeon dans une piscine insuffisamment remplie, la tête qui touche le fond. Une vertèbre cervicale fracturée.
Fabien passe un mois en réanimation puis plus d'un an dans un centre de rééducation. le grand corps de 1m94 a subi un terrible choc et est effectivement bien malade. Tétraplégique incomplet. (Cela veut dire que certaines parties du corps bougent à nouveau).

Alors qu'il pourrait se lamenter, être larmoyant, complètement déprimant , Fabien nous offre un récit plein de vie, de couleurs, de joie, d'humilité aussi, d'espoir, d'envie de vivre, de rire.
Surtout c'est une sacrée leçon qu'il nous donne, une ode à la vie. "y'a tellement de choses à faire et ça maintenant je l'ai compris
Chaque petit moment banal, je suis capable d'en profiter...
C'est pas moi le plus chanceux mais je me sens pas le plus à plaindre, et j'ai compris les règles du jeu, ma vie c'est moi qui vais la peindre
Alors je vais y mettre le feu en ajoutant plein de couleurs".

Grand corps malade, il suffit qu'il ouvre la bouche pour que je me sente frissonner des pieds à la tête. Des textes qui me bouleversent et me touchent l'âme (Roméo kiffe Juliette, derrière le brouillard, mesdames...). Un regard qui transmet tant de choses. Je l'imaginais déjà bienveillant.
Maintenant que j'ai lu son témoignage, je découvre quelqu'un de courageux, de drôle, de vivant, de généreux, d'hyper positif. Je ne pourrai plus jamais regarder M6 boutique sans penser à lui.

il faut être généreux pour témoigner de choses aussi intimes. Il faut être fort pour voir la lumière et l'espoir.
J'ai aimé sa plume bien sûr, mais aussi son autodérision, son humour.
j'ai aimé qu'il partage ses rencontres avec les soignants (respect vraiment pour leur profession) et les autres patients.
C'est un livre touchant, sincère, humain, émouvant mais drôle aussi.

Je n'ai pas fini de kiffer Grand corps malade. Alors le basket a certes perdu un bon joueur mais nous on a gagné un grand homme et un grand slameur.

J'ai partagé ce livre avec mon fils de 11 ans (et demi). Et oui en un je n'ai pas pu m'empêcher de le mettre en garde contre les accidents de plongeon mais ensuite je lui ai dit "de profiter de chaque petit moment banal et de mettre plein de couleurs dans sa vie".

Merci Grand corps malade
Merci Fabien





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"Je suis devenu 'tétraplégique incomplet' suite à un plongeon trop à pic dans une piscine pas assez remplie" confie Fabien Marsaud (plus connu sous son pseudo de slameur Grand Corps Malade) dans Patients le récit autobiographique de son premier séjour en centre de rééducation et de sa "reconstruction".
Comment ne pas penser à le Second Souffle (suivi du film Intouchables) dans lequel Philippe Pozzo di Borgo relate lui aussi la "perte de dignité, d'intimité" alors que l' handicapé, complètement dépendant, est incapable de s'habiller,manger, se laver, déféquer.. sans aide et que tour à tour impuissance,frustrations,colère,gratitude,cynisme,espoir ou ressentiments l'envahissent?
Oui, mais Patients est porteur, en plus, d'un message de guérison possible, puisque Grand Corps Malade part du stade 0 de l'immobilité complète en réanimation, à l'alité qui bouge un orteil,puis passe à l'handicapé en fauteuil roulant qui retrouve peu à peu son autonomie.
"Un bon patient sait patienter." affirme Grand Corps Malade (d'où son titre à double sens) et c'est une leçon de vie, de combattivité et de courage qu'il nous donne et que nous donnent ces Patients là.
L'auteur, dans ce témoignage, évoque les copains de chambrée (ou plutôt de prison) et de couloir rencontrés au Centre: Kévin en fauteuil roulant,fan de Bob Marley et des trous de mémoire, Toussaint le Noir charismatique qui discute sur le concept "gâcher sa vie",Patrice pétillant d'intelligence qui a "le locked-in syndrome" (on pense au livre autobiographique de Jean-Dominique Bauby le Scaphandre et le Papillon), Farid qui aime le rap et envisage l'avenir,Richard le dépressif, Eddy l'ex-délinquant désespéré qui préfère ne plus voir son fils que de lui imposer sa vue, Samia la seule fille ex-suicidaire....
Certains combattront d'autres non. Ce qui m'a évoqué Némésis de Philip Roth où Eugène Cantor sportif de haut niveau, paralysé suite à la polio, baissera les bras alors que le narrateur du roman, prenant pour exemple son parcours de battant,s'en sortira.
Battant! le battant s'en sort-il mieux que les autres face à l'injustice du destin?
Sans doute! Avec l'aide des soignants qui savent remotiver. Sans doute aussi!
Ce que souligne ici Grand Corps Malade avec son kiné efficace.
L'inverse est malheureusement vrai et c'est bien de le dénoncer.
Car comment ne pas frémir lorsque, incapable du moindre mouvement, un tétraplégique entend une réflexion inhumaine du style:"Il est à qui ce tétra là?" Être relégué à l'appellation "tétra"par un médecin ou "il" par un aide soignant ou être l'objet des maladresses d'une infirmière incompétente ça traumatise et bloque.
Patients est un exemple exemplaire qui devrait être lu par tous les patients et le corps médical. Il aide aussi à relativiser les petits bobos de tout un chacun. Humour, auto-dérision et parfois cynisme sont de mise mais mieux vaut en rire, n'est-ce pas? Pourquoi pas? Tout est bon ici pour avancer.
Un grand bravo à Grand Corps Malade pour son Grand Corps Guéri à force de ténacité et pour son parcours hors normes de slameur reconnu!
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Grand Corps Malade : je ne l'avais jamais écouté chanter, mais je l'ai lu avec intérêt et même que "j'ai kiffé".

Quand un grand gaillard de vingt ans se retrouve, non plus à slamer, mais à slalomer avec son fauteuil roulant entre le handicap et l'accident, les chanteurs d'infortune et les poètes du malheur, il me touche terriblement.

J'entends parfaitement le son que font les roues de son fauteuil dans son grand centre de rééducation ,et il décrit si bien cet univers que pour deux soirées je me suis retrouvée handicapée.

Il a eu l'immense privilège, au prix d'une rééducation drastique, mais d'un coup de chance aussi, de se retrouver un jour debout, et du haut de son mètre quatre-vingt-dix il a regardé ses potes du handicap d'un oeil nouveau. Fini les idées reçues et même l'absence de regard comme avant, sur les" paras" et les "tétras", il sait maintenant qu'il y a un être humain qui se cache derrière.

J'irai certainement voir le film, c'est un hasard pour moi qu'il sorte au moment où je découvre son livre !!!
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Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade nous relate son arrivée et ses premiers mois dans un centre de rééducation à la suite d'un accident de piscine dans laquelle il a plongé alors qu'il n'y avait pas assez d'eau. Cet accident le rendra tétraplégique incomplet malgré une période d'incertitude et l'annonce d'une tétraplégie définitive.

"Ce large et long couloir regroupe dans un alignement de chambrées tous les patients hommes, accidentés depuis quelques semaines ou quelques mois et devenus paraplégiques ou tétraplégiques".

Au travers de ce qu'il vit et d'anecdotes sur ses voisins de chambrées, il nous raconte le quotidien des handicapés lourds qui sont accueillis au centre : dépendance totale, humiliations, espoirs déçus, maltraitance, mais aussi petits plaisirs, amitiés, bienveillance et force de caractère.

De ce lieu de désespoir, il sera l'un des rares à sortir debout.

Qu'on aime ou pas l'artiste, là n'est pas le propos, on ne parlera ici que de l'auteur de ce livre, même si son style littéraire est souvent empreint d'une touche de jeunisme ou de banlieue.

Peu de profondeur dans le récit et les personnages, mais plutôt une série de petites anecdotes sur ces accidentés de la vie qu'il a pu côtoyer dans ce centre de rééducation.

D'histoire courte en histoire courte, ça finit par manquer un peu de lien entre elles, mais cela permet aussi de ne pas faire de pathos sur ces pauvres handicapés, tout en distillant parfois quelques traits d'humour bienvenus.

Quant à son expérience personnelle, on peut estimer que dans son malheur il a eu beaucoup de chance. Cela aide sans doute à réaliser que notre confort de vie est bien fragile.
Il rentre parfois dans des détails scabreux auxquels on ne pense pas forcément en tant que valide, mais qui, là encore, vous feront réaliser la dépendance totale des handicapés profonds.

Un récit triste, mêlé d'une pointe d'humour et d'espoir, court et rapide à parcourir, histoire de se documenter un peu à l'heure où sort dans les salles obscures la version cinématographique de ce récit.

Lève-toi et marche !


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Sujet intéressant, livre percutant mais j'ai eu du mal à rester dans l'histoire (vraie) que nous raconte Grand corps malade.
J'ai suffoqué du début à la fin donc j'ai fait de nombreuses pauses de lectures. le sujet étant sans doute trop difficile pour moi. Tous ces jeunes condamnés à survivre...quelle tristesse!
Une belle leçon de vie
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J'aime beaucoup Grand Corps Malade, ses textes sont poétiques et abordent des sujets parfois difficiles. J'ai en tête notamment « Sixième sens » qui évoque l'accident qui a changé le cours de sa vie, je l'ai souvent étudié avec des élèves pour la leçon de vie qu'il délivre. J'avais vu qu'il avait écrit « Patients » mais je n'avais pas pris la peine de le lire. Et puis comme je cherche une autobiographie à faire lire à mes élèves, je me souvenu de ce livre et je l'ai lu…
La lecture de « Patients « m'a beaucoup touchée : pas de surenchère dans le pathos, rien de larmoyant ni de lourd, tout est dans la retenue et la dignité. On connaît l'accident qui a cloué Grand Corps Malade sur un lit et lui a fait vivre des mois de travail pour vaincre son propre corps et recommencer à marcher. Et pourtant il en parle avec tellement de pudeur qu'on a l'impression, mais l'impression seulement, que sa guérison a été facile. Pourtant à travers les pages, on sent la souffrance, la gêne, l'humiliation qu'on peut ressentir à se sentir diminué, à n'être qu'un corps qu'on manipule, qu'on déplace plus ou moins maladroitement (je pense à Christiane l'aide-soignante surnommée « le sanglier des Ardennes » gentille mais si gauche), à vivre avec ce corps si familier et étranger en même temps. Après cette lecture, on ne peut que se louer d'être en bonne santé.
Ma lecture m'a donc convaincue de lire ce roman avec mes élèves car au-delà de l'histoire personnelle de Grand Corps Malade, c'est aussi l'occasion de travailler sur la différence, le regard sur les autres, le handicap, etc. Je n'espère qu'une chose, que mon approche sera à la hauteur de ce livre émouvant.
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avant de devenir ce slameur incontournable de la scène français, Grand Corps malade s'appellait Fabien Marsault, son nom d'état civil, et c'était un jeune homme de 20 ans dont la destinée de sportif de haut niveau s'est retrouvée brisée en une fraction de seconde, à cause d'un plongeon dans une piscine où il manquait l'essentiel : un peu plus d'eau pour amortir sa chute : Fabien heurte le fond du bassin, et se déplace les vertèbres.

Bien qu'on lui annonce qu'il restera probablement paralysé à vie, il retrouve peu à peu l'usage de ses jambes après une année de rééducation. Et c'est dans son tout premier livre, Patients, que j'ai lu récemment grace aux éditions Don quichotte que Grand Corps Malade nous raconte le récit de son transfert vers un centre de rééducation et son année dans celui-ci.

Cela pourrait être terriblement anxiogène et voyeuriste, or c'est tout le contraire qui se produit avec ce récit miraculeux.
Par des chapitres courts mais aussi percutants que des uppercuts, Fabien nous relate ses souvenirs et anecdotes, lors de son année dans un centre de rééducation pour handicapés lourds.

Grand Corps Malade, sans jamais se donner le beau rôle, malgré l'admiration que l'on éprouve forcément pour lui, arrive à nous démontrer à quel point chaque journée passée dans ce centre n'est qu'une suite de combats permanents :première petite autonomie avec un fauteuil roulant électrique, à moins que l'aide-soignant ait oublié de le charger pendant la nuit, et que l'on se retrouve seul au milieu de sa chambre sans pouvoir rien faire car tout l'étage est au réfectoire, une fois de plus prisonnier de son corps, impossibilité de tenir une télécommande, alors que horreur, l'aide soignant a laissé la TV sur M6, avec après les clips, l' l"émission M6 boutique que Fabien est obligé de se farcir jusqu'au bout.

Avec beaucoup d'humour ("Ah oui, pour tous les ringards d'entre vous qui n'ont jamais été tétraplégiques, sachez que manger seul pour un tétra est aussi facile que de voler pour un homme valide ), de pudeur et de sensibilité, le slameur nous permet de faire connaissance avec les aides-soignantes, les infirmières et l'ensemble du personnel médical, et surtout, avec les autres patients. Les handicapés, quelquefois de naissance, mais le plus souvent par accident toujours cruel, mais quelquefois temporaires (les tétra dits "incomplets"), quelquefois définitifs.

Et, c'est là que ce livre prend toute son ampleur. Parce qu'on pourrait s'attendre à quelque chose de glauque, de larmoyant, alors qu'au contraire, l'auteur fait montre outre un humour presque constant beaucoup de respect et d'admiration pour ceux qui peuplent ce genre d'établissement.

Si Grand Corps Malade a mis 15 ans pour revenir sur cette expérience humaine unique et douloureuse et physiquement et psychiquement. , c'est qu'il l'a attendu avant de l'aborder de façon la plus sereine possible. Pendant quelques temps il est tétraplégique, mais il finira par retrouver l'usage de ses membres et sa mobilité, même s'il en conserve encore aujourd'hui quelques importantes séquelles, il a récupéré ce qui est le plus important lorsqu'on entame ce combat : l'autonomie.

Grand Corps Malade est ressorti de cette épreuve avec un vrai amour pour la vie et une envie de la croquer à pleine dent, et d'apprécier pleinement le moindre petit moment banal, comme seuls les grand respacés de terribles épreuves peuvent le faire.

On pourrait presque lui reprocher parfois de ne pas mettre assez de sentiment, d'être un peu trop clinique dans son approche des choses mais c'est justement cette distance et cette maturité qui font toute la force du récit, et les derniers chapitres où l'on apprend un peu ce que sont devenus certains de ces patients sont vraiment bouleversants.

J'aimais déjà bien l'homme et l'artiste, avec ce Patients, j'ai découvert une autre facette de Grand Corps Malade, qui me le rend définitivement estimable à tous points de vue...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Pour ceux qui me font l'honneur de lire de temps en temps mes bafouilles, rien de surprenant à me retrouver devant ce "Patients" de Grand Corps Malade. Parce qu'au milieu de mon éclectisme de lecteur boulimique, les récits tiennent une place non négligeable.

Alors bien sûr, ce n'est pas de la grande littérature. Et Grand Corps Malade, comme dans certains de ces textes slamés, n'échappe pas toujours à la facilité. D'une écriture un peu rapide ou téléphoné, d'un bon mot. Mais qui ne le ferait ?

Et puis, comme je suis bon public, j'ai beaucoup aimé. le parcours, bien sûr, que chacun connaît. Celui d'un jeune homme qui croque la vie à pleines dents, fait des projets et qui, par la faute d'un accident de plongée se retrouve à ne plus pouvoir bouger, se déplacer. Ce n'est pas le parcours que j'aime, ou plus exactement, c'est la façon dont Grand Corps Malade lutte pour surmonter cette épreuve, son regard à la fois lucide et grave, amusé, voir moqueur sur ce qu'il est, ce qu'il était et ce qu'il deviendra.

Et l'on retrouve, ce qui ne gâte rien, la sincérité de la plume, celle-là même qui m'a fait rire lors du confinement de 2020, et l'humour corrosif qui la caractérise bien souvent. Un grand bol d'air, qui fait du bien et qui permet de relativiser bien des non-événements de nos propres vies.

Un très beau témoignage, qui se fait plus poignant à mesure que le récit avance. Un beau moment.
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