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sur 1494 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La mort à Venise 1912 Thomas Mann
Gustav Aschenbach, écrivain connu et reconnu, récemment anobli, se promène dans les rues de Munich. Au détour de sa promenade, il entre aperçoit un homme. Sur une impulsion subite il décide de bouger, de laisser pour quelque temps son austère mode de vie, consacré exclusivement au travail d'écriture; solitaire depuis le décès de son épouse, il se veut un adepte d'une vie de rigueur et de travail . Il part d'abord pour Trieste et Pola et bien vite décide de retourner à Venise. L'Hôtel des bains au Lido, Hôtel de luxe s'il en est, va l'accueillir. La clientèle est très cosmopolite, allemande, anglaise, russe, slave et polonaise. Aschenbach remarque vite une famille polonaise : trois jeunes filles, leur nurse, leur mère, femme hiératique, austère, et le lumineux jeune garçon « d'une si parfaite beauté « qu'il en est confondu. « tout cela faisait songer à la statuaire grecque de la grande époque ». Aschenbach est émerveillé par ce jeune adolescent, sa beauté le suffoque , le grise, l'aimante et de jour en jour plus fasciné il glisse dans un état amoureux digne des plus grands héros de l'Antiquité.
Je vous laisse suivre Aschenbach dans ses promenades vénitiennes sur les pas de Tadzio, dans ses pauses sur la plage en train de le contempler , de le regarder vivre, de se repaître de sa présence même lointaine. Mais la chaleur est là, le sirocco souffle et la ville s'inquiète devant le risque de contamination …Quand Thomas Mann écrit cette nouvelle en 1911 , son grand ami Gustav Malher vient de décéder, il est à Venise à un tournant de sa vie . Lui le conservateur, apolitique, à l'image de son personnage, est en pleine interrogation personnelle, politique, existentielle. Beaucoup de nostalgie dans cette nouvelle, le romantisme allemand du 19ème résistera t'il aux chamboulements que l'on sent imminents en ce début du XXème siècle ?
J'attendais tellement de cette lecture et me voilà mi-figue mi-raisin ! Une longue nouvelle , un texte riche en enseignements sur l'écriture, l'art, la beauté le lien entre pensée et beauté , des phrases complexes et parfois un peu grandiloquentes, une lecture souvent fastidieuse et soudain quelques lignes d'une rare beauté . Pas de regrets mais pas d'enthousiasme non plus .
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Gustav Aschenbach est un écrivain allemand. Lors d'un séjour à Venise, il tombe en admiration devant la beauté d'un jeune adolescent polonais,Tadzio. L'arrivée subite d'une épidémie de choléra sur la lacune forcera-t-il Aschenbach à abandonner son attirance pour ce jeune homme?

J'étais curieuse de me lancer dans la lecture de "La mort à Venise", car je sais que l'auteur de "Train de nuit pour Lisbonne" Pascal Mercier est comparé à Thomas Mann.
J'ai donc trouvé quelques similitudes.
Tous deux ont choisi une ville mythique facilement identifiable par les lecteurs qui s'imaginent instantanément le décor. Pour Venise, les gondoles flottant au gré des canaux, pour Lisbonne les rues pentues traversées par le tramway. Deux villes côtières qui attirent une foule de personne venue du monde entier.
Le deux auteurs abordent également des thèmes similaires. le voyage: deux hommes décident subitement de partir vers des destinations connues. La beauté intimement liée à la vieillesse tiennent une place importante dans leurs récits au même titre que l'omniprésence de la mort.

Mais pour moi, il y a un passage dans "La mort à Venise" qui m'a immédiatement fait penser au roman "Train de nuit pour Lisbonne", il s'agit:

"La pensée qui peut, tout entière, devenir sentiment, le sentiment qui, tout entier, peut devenir pensée, font le bonheur de l'écrivain. L'idée envahissant le coeur, le sentiment monté au cerveau, qui appartenaient et obéissaient à ce moment-là au rêveur solitaire, étaient tels: il savait, il sentait que la nature frissonne de délices quand l'esprit s'incline en vassal devant la beauté. Il fut pris soudain du désir d'écrire."

Pascal Mercier lui évoque: "Penser est la deuxième plus belle chose du monde. La plus belle est la poésie. S'il existait une pensée poétique et une poésie pensante, ce serait le Paradis."

Alors, je ne suis pas une experte en littérature, d'ailleurs il existe un article dans le Magazine littéraire sur les similitudes de ces oeuvres que je n'ai pas encore lu, mais voilà c'est juste mon ressenti. Et incontestablement, "Train de nuit pour Lisbonne" reste ma référence jusqu'à ce jour. Je n'ai pas réussi à accrocher entièrement à l'histoire de Tadzio et d'Aschenbach, mise à part quelques passages subtilement écrits.

Challenge Nobel 2013/2014
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Un recueil, trois nouvelles, un auteur, trois manières.

Dans La mort à Venise, par un style dont la légèreté avoisinait l'enclume, fait de nombreuses et interminables subordonnées articulées les unes aux autres en un échafaudage de niveaux multiples accessibles séparément mais ô douleur, si ardus à enchainer par nos yeux vite las, Mann contait l'amour impossible d'un bourgeois décati, semble-t-il dessiné à l'image que l'auteur se faisait de lui-même, artiste reconnu, accompli, marqué par l'âge et insatisfait, pour un jeune éphèbe. Certes il y avait dans ses descriptions alambiquées, complexes, impénétrables, dans l'effort, l'application, la rigueur toutes germaniques qu'il vouait à cette oeuvre dont il eût voulu faire sa « production la plus valable dans le domaine de la nouvelle » et qu'incontestablement par le parrainage muet des grecs antiques il dotait d'une certaine grâce, du rythme. Mais, hélas, qu'il est difficile de s'identifier au vieux pervers pétrifié devant quatorze printemps d'insouciance !

Avec Tristan, répit. Les descriptions s'amenuisent, les tournures s'allègent, l'écrivain remet les manches et dévoile ses dents. Il y a encore de lui dans ce poète épris d'une rentière fragile et qu'il conduit, candide et résolu, à sa perte. Mais en contrepoint du premier récit, la plume en fait un pitre, un précieux ridicule qui s'extasie d'un rien et s'affole de tout, un drôle. L'artiste qu'il a voulu être, et qu'il jubile de n'avoir été. L'écriture perd en force ce qu'elle gagne en modestie ; elle se préserve des envolées et dévoile toute l'ironie de son maître.

Enfin on prend le chemin du cimetière, pas le notre, pas même celui de notre hôte non, celui d'un pochard. Cette fois le lyrisme s'éclipse entièrement et laisse place à la farce, brève, immédiate, étonnamment moderne par son détachement et ses ruptures. On s'amuse de cet antihéros chancelant, livide et néanmoins affublé d'un tarin rougeoyant ; malheureusement il est tard, aussi conclurai-je ici.

Toute ressemblance au style employé dans ce livre serait peu fortuite et humblement dépendante de ma volonté.

3,5/5
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Cest toujours un peu délicat de vouloir juger un auteur qui a reçu un prix nobel, en découvrant ce dernier sur un de ses livres mais pas sur le plus connu.
Jai trouvé que cette écriture était fluide, ca se lisait bien mais...évidemment il y a quelque chose qui m'a manqué. Peut-être qu'il s'agit du dynamisme je ne sais pas au juste mais j'ai vraiment eu l'impression que je n'avançais à rien dans cette histoire.
C'est très long, c'est très lent et c'est en somme très insignifiant.
Bon, je ne sais pas si j'aurai l'envie de continuer à decouvrir d'autres romans de cet auteur.
Je vais réfléchir...
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Un écrivain vieillissant, en voyage à Venise, tombe sous le charme du jeune Tadzio, adolescent polonais dont la famille est descendue au même hôtel que lui. Il ne peut se résoudre à quitter la ville, même après avoir eu confirmation qu'une mortelle épidémie y court. Voici donc, en extrêmement résumé, l'histoire de la mort à Venise dont j'avais lu nombre de critiques élogieuses. Hélas, je n'ai pas été sensible à la forme. Quant au fond, cette fascination folle pour un enfant m'a laissée vaguement mal à l'aise. C'est bien dommage pour une première rencontre avec la plume de Thomas Mann.
En revanche, j'ai bien plus apprécié la deuxième nouvelle de ce recueil : Tristan. Celle-ci m'a emportée au sanatorium, aux côtés de la fragile Gabrielle et, avec elle, je me suis laissée couler dans une terrible nostalgie.
Pour terminer, on peut lire le chemin du cimetière qui ne fait qu'une dizaine de pages et que j'étais, comme La mort à Venise, bien aise d'avoir terminé.
Je suis donc très mitigée sur cette lecture. Il me semble que ce livre était à lire, ne serait-ce que pour découvrir Thomas Mann. Cependant, je ne lui mets trois étoiles que grâce à Tristan.

Challenge XXème siècle 2022
Challenge XIXème siècle 2022
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Voilà un roman magnifiquement écrit mais qui m'a laissé de marbre tout au moins pour les 3/4 de l'histoire car c'est vrai que j'ai bien aimé la dernière partie. J'étais déjà passé à côté de la montagne magique, abandonné en cours de lecture, Mann n'est peut-être pas un écrivain pour moi, je referai sans doute une tentative plus tard avec un autre de ses romans.

Challenge Nobel
Challenge Multi-défis
Challenge riquiqui
Pioche dans ma PAL
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Courte nouvelle extrêmement riche sur le plan littéraire. Une atmosphère alanguie et pesante à la fois, peu d'actions et un propos iconoclaste, du moins pour l'époque.
En 1912, l’auteur narre la passion "artistique" d’un écrivain d’une cinquantaine d’années pour un jeune adolescent d’une beauté picturale qui le bouleverse. Ce sera pendant quelques semaines, à Venise dévastée par le choléra.
J'étais curieuse de lire ce classique de la littérature allemande mais je l'appréhendais. Combien de fois avais-je lu que le livre était tombé des mains des lecteurs, que les descriptions étaient indigestes. Alors certes, ce n'est pas fluide. Les descriptions représentent environ 80 % du récit et bien sûr, chacun pourrait raconter l'histoire en quelques lignes. Mais voilà, l'auteur entre dans le fond de l'âme de son personnage, nous décrit ses tourments, les arguments avec lesquels il justifie son inclinaison. Par quelques mots d'ici de là, l'auteur nous montre que son personnage le dégoûte mais aussi qu'il lui inspire de la pitié. Amoureux, pédophile ? Humbert Humbert de Lolita sans la dimension sexuelle, voilà pour moi le personnage de la littérature avec lequel on pourrait le comparer si ce n'est que notre écrivain en voyage à Venise a bien conscience de sa perversité, du moins, du caractère inhabituel voire immoral de son attirance.
La nouvelle est courte et j'avoue que j'étais contente d'en voir la fin, non pas parce que la lecture était difficile mais parce que j'ai trouvé l'atmosphère pesante et le propos finalement peu intéressant.

Thomas Mann a reçu le prix Nobel en 1929.

CL Babelio septembre 2016 / Challenge Petit Bac 2016-2017 / Challenge ABC 2016/2017
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Le début de ma lecture fut assez laborieux. Les phrases longues, ampoulées, m'ont fait faire de nombreux retours en arrière car arrivée au point final, je ne savais plus de quoi on parlait. C'était vraiment mal parti...

Et puis arrivée à Venise, la plume de l'auteur s'est détendue et a laissé place à une belle langue, poétique, imagée, parfois presque envoûtante.
Si le propos en tant que tel (l'attirance d'un vieux beau pour un jeune garçon) ne m'a pas vraiment intéressée, j'ai vraiment bien aimé le style et les descriptions de l'ambiance vénitienne.

Je ne garderai donc pas grand chose de cette lecture si ce n'est l'envie de découvrir un autre roman de Thomas Mann.
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Trois nouvelles de difficulté de lecture inégale. La première, "La mort à Venise", est la plus longue, la plus connue mais aussi la plus difficile d'accès. Les nombreuses références à la mythologie et le style ampoulé nuise à sa lecture et à sa compréhension. Même si c'est un classique, ce n'est pas ma préférée. Effectivement, je lui préfère la deuxième, "Tristan". Plus facile d'accès, plus simple à comprendre, plus claire. La dernière, "Le chemin du cimetière" est très accessible, sympathique, mais sans grand intérêt.
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Le club de lecture de Babelio m'a permis de lire ce livre que je pensais lire un jour sans pour autant parvenir à ma décider.
Nouvelle difficile, je peine à sa lecture, je reconnais la qualité de la prose sans pour autant parvenir à y trouver une once de plaisir. J'ai l'impression de faire une lecture imposée de mes années d'école.
Je reste hermétique à la passion de l'écrivain pour le jeune homme qu'il n'ose même pas aborder, la transformation du personnage en un vieux beau dont il se raillait au début de la nouvelle me laisse perplexe, le rythme ne trouve malheureusement aucune résonance en moi.
J'ai bien aimé les impressions de Venise et je m'apercevoir avec plaisir que le siècle qui nous sépare n'a rien modifié.
La mort, je l'ai dans l'âme, cette laborieuse lecture ne m'a pas donné envie de tenter de lire à nouveau la montagne magique, préférant la montagne de l'âme de Gao Xingjian, plus mon style.
Je crois que ce genre de littérature allemande n'est pas fait pour moi, après le loup des steppes, la montagne magique et l'homme sans qualités se soldant par trois abandons, j'en tire cette conclusion qui s'impose.
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