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EAN : 9791021330832
90 pages
Editions la Bibliothèque Digitale (19/06/2013)
3.28/5   9 notes
Résumé :
La Seconde Surprise de l'amourPierre Carlet de Chamblain de Marivaux, écrivain français (1688-1763)Ce livre numérique présente «La Seconde Surprise de l'amour», de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, édité en texte intégral. Une table des matières dynamique permet d'accéder directement aux différentes sections.Table des Matières-01- Présentation-02- À son Altesse Sérénissime Madame la Duchesse du Maine-03- Acteurs-04- Acte I-05- Acte II-06- Acte III
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

Cette seconde surprise m'a plus séduite que la première. Tout d'abord elle est plus facile à suivre. Pas de patois, le discours des différents personnages est clair.

Le Chevalier veut cultiver le souvenir de sa bien-aimée qui ne pouvant l'épouser s'est retirée au couvent et a prononcé ses voeux. La Marquise, veuve après un mois de bonheur veut vivre dans le souvenir de son époux. Tous deux conviennent de se voir en toute amitié pour se consoler en évoquant leurs amours passées. Mais commande t-on son coeur ? Lisette, suivante de la Marquise et Lubin, valet du Chevalier se plaisent, ils seraient bien aises que leurs maîtres se marient. Un comte soupire après la Marquise, ne peut-on s'en servir pour exciter la jalousie ?

Moins connues que d'autres oeuvres de Marivaux cette Seconde surprise de l'amour peut être une bonne entrée dans l'univers de Marivaux. Faite de trois actes en prose, elle est présentée pour la première fois en 1728.


Challenge théâtre 2016-2017
Défi 18e siècle
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Un marivaudage avec des scènes qui pourraient être du Molière sans que Sade n'apparaisse...
Côté marivaudage, c'est du classique : le comte aime la Marquise, qui prétend n'aimer personne mais offre son amitié au chevalier qui, lui, refuse d'aimer après avoir trop souffert. Les personnages dissertent sur la différence entre l'amitié et l'amour, se frôlent, se croisent, se brouillent. La suivante et le valet se séduisent et se mêlent des affaires de leurs maîtres pour faciliter leur propre rapprochement. La pièce pourrait presque basculer dans la tragédie dans les dernières scènes, où la dissimulation et l'impossibilité d'être sincères pourraient presque amener les personnages à regretter de ne pas s'être compris.
Mais selon moi, les scènes les plus réussies auraient pu être écrites par Molière, ou, en tout cas, elles y font penser. Ce sont les deux échanges entre le valet Lubin et Hortensius, qui peut faire penser au Maître de philosophie du Bourgeois gentilhomme. Il est qualifié de "pédant" dans la présentation des personnages. Au XVIIIème siècle, c'est une sorte de précepteur. Certes, il lit des livres, a des références latines, mais il n'est qu'un domestique de rang un peu plus élevé, qui peut être congédié. Et s'il aimerait plaire à la maîtresse, c'est à la suivante qu'il fait la cours. "Pédant" a surtout un sens péjoratif dès l'Epoque moderne, c'est celui qui fait l'étalage de sa science. D'où les échanges savoureux entre ce pédant qui traite l'amour comme un sujet philosophique, et Lubin qui préfère la pratique...
Enfin, Sade n'apparaît pas. Les personnages ne sont pas séducteurs, ils sont honnêtes - même s'ils se dissimulent leurs sentiments. Car j'ai d'abord cru que le chevalier feignait le chagrin d'amour pour provoquer la jalousie de la marquise et donc la séduire plus rapidement. Non, marivaudage n'est pas libertinage.
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Autant chez Molière les amours sont entravées par des puissances extérieures ( les pères en général ) autant chez Marivaux ce sont les amants eux-mêmes qui s'opposent à leur inclination. C'est le cas dans cette pièce où la Marquise veuve et le Chevalier , abandonné, s'aveuglent sur leurs sentiments au nom de leur amour perdu. C'est par l'entremise d'une servante que se fait jour , peu à peu , l'attraction réciproque ; Beaucoup de finesse dans les sentiments.
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Quand on lit Marivaux, la première pensée que l'on a c'est qu'il aurait dû être conseiller matrimonial. Mais, ici, il montre ses limites par le biais d'une réplique de Lisette indiquant qu'elle n'y comprend plus rien. Il est question d'amour, de bon sens (raison) et d'amitié. Lorsque le tout est mélangé, il n'y a rien à faire la sauce ne prend pas. Il est donc préférable de garder une opinion favorable basée sur L'île des esclaves, La double inconstance ou La dispute et d'oublier les Surprises de l'amour qui ressemblent aux lectures du pédant Hortensius. C'est à dire rapidement lassantes...
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Comme souvent chez Marivaux, on prend plaisir à voir les personnages s'empêtrer dans leurs sentiments naissants. Peu d'éléments extérieurs construisent l'intrigue, et la plus grande partie de la pièce repose sur les subtilités de l'amour, de l'amitié, de l'amour-propre et de la jalousie.
Cependant, on retrouve à travers le personnage d'Hortensius (le pédant) un peu du théâtre de Molière. Jusque dans son jargon, ce personnage rappelle les médecins du Malade imaginaire. On peut sans doute voir dans la critique de cette rhétorique très lourde la position de Marivaux dans la Querelle des Anciens et des Modernes.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
LUBIN, chargé d’une manne de livres, et s’asseyant dessus.
Ah ! je n’aurais jamais cru que la science fût si pesante.

HORTENSIUS.
Belle bagatelle ! J’ai bien plus de livres que tout cela dans ma tête.

LUBIN.
Vous ?

HORTENSIUS.
Moi-même.

LUBIN.
Vous êtes donc le libraire et la boutique tout à la fois ? Et qu’est-ce que vous faites de tout cela dans votre tête ?

HORTENSIUS.
J’en nourris mon esprit.

LUBIN.
Il me semble que cette nourriture-là ne lui profite point ; je l’ai trouvé maigre.
Acte II, scène 1.
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Le Chevalier.
Entre nous, il est étonnant que vous ne vous lassiez pas de son indifférence. Parbleu, il faut quelques sentiments dans une femme. Vous hait-elle ? on combat sa haine. Ne lui déplaisez-vous pas ? on espère ; mais une femme qui ne répond rien, comment se conduire avec elle ? par où prendre son cœur ? un cœur qui ne se remue ni pour ni contre ; qui n’est ni ami ni ennemi, qui n’est rien, qui est mort, le ressuscite-t-on ? Je n’en crois rien ; et c’est pourtant ce que vous voulez faire.
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HORTENSIUS.
Les belles-lettres ne ne vous conviendraient pas : mais quel est votre chagrin ?

LUBIN.
C’est l’amour.

HORTENSIUS.
Oh ! la philosophie ne veut pas qu’on prenne d’amour.

LUBIN.
Oui ; mais quand il est pris, que veut-elle qu’on en fasse ?

HORTENSIUS.
Qu’on y renonce, qu’on le laisse là.

LUBIN.
Qu’on le laisse là ? Et s’il ne s’y tient pas ? car il court après vous.

HORTENSIUS.
Il faut fuir de toutes ses forces.

LUBIN.
Bon ! quand on a de l’amour, est-ce qu’on a des jambes ? la philosophie en fournit donc ?

HORTENSIUS.
Elle nous donne d’excellents conseils.

LUBIN.
Des conseils ? Ah ! le triste équipage pour gagner pays !

HORTENSIUS.
Écoutez, voulez-vous un remède infaillible ? vous pleurez une maîtresse, faites-en une autre.
Acte I, scène 14.
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Je ne croyais pas l’amitié si dangereuse.
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« La double inconstance » de Marivaux, c'est à lire en poche dans la collection Etonnants Classiques.
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