Masterton est un pro de la série B horrifique de qualité, mais avec "les Guerriers de la Nuit", il bascule malheureusement dans la série Z.
L'oeuvre de l'auteur peut se diviser en trois séries, comptant plusieurs tomes chacune (
Manitou, la série des Jim Rook et celle des Guerriers de la Nuit) et une flopée de romans indépendants. Il faut donc croire que ce roman a très bien marché pour avoir engendré une de ces séries (4 tomes au compteur).
Et c'est là que j'ai un problème, parce qu'après avoir lu ce premier opus, j'ai du mal à comprendre pourquoi (pas de suspens, je ne vais pas m'enquiller les trois autres tomes).
C'est l'excellente critique de greg320i qui m'avait mis l'eau à la bouche, avec son histoire de "Powers Rangers à la sauce horrifique" et, confiant, j'ai directement acheté l'intégrale (qui n'en est pas vraiment une, car regroupant les trois premiers tomes seulement), parue chez Bragelonne.
L'histoire et celle de trois personnages, Susan, Gil et Henry, qui la nuit venue, deviennent Semena, Tebulot et Kasyx (alors déjà, bonjour les pseudos), c'est-à-dire, vous l'aurez deviné, les Guerriers de la Nuit. Ils ont la faculté de se glisser dans les rêves de personnes endormies, afin de lutter contre les cauchemars, qui sont l'oeuvre d'un vilain démon. Leur but est simple : traquer le démon, trouver le démon, tuer le démon (et éviter de se faire tuer par lui). Pour cela, ils sont investis, par un mystérieux personnage nommé Springer, des pouvoirs des Guerriers de la Nuit (avec en prime, des armures bien ridicules)...
En effet, il y a pour moi dans ce récit un aspect ridicule que je n'arrive pas à occulter, et qui, malheureusement, ne vire jamais au fun. C'est assez différent de la production habituelle de
Masterton...La suspension d'incrédulité ne s'opère pas et, au final, c'est long...A aucun moment, l'auteur n'arrive à rendre crédibles les passages oniriques (ce qui est quand même un comble...mais on ne dira jamais assez que le merveilleux, pour que ça fonctionne, il faut que ce soit un minimum cohérent, en plus d'être poétique...et là
Masterton échoue sur les deux tableaux). le gore est bien là, mais l'angoisse n'y est pas. Et puis le ridicule des scènes d'action...
Bref, chagriné d'avoir acheté ce gros volume, je me suis dit qu'il ne serait pas perdu pour tout le monde, en l'offrant à mon pote Johnny Graylois, fan de l'auteur, mais qui, bizarrement, n'avait jamais mis le nez dans cette série...Las, je l'ai revu il y a quelques jours et il m'a dit : "Mais c'est de la merde cette histoire".