Alors voyons si l'équation suivante s'avère être exacte :
Graham Masterton + Japon = devrait me procurer beaucoup de plaisir. Je ne m'en cache pas, l'écossais est pour moi ce qu'il se fait de mieux en littérature d'épouvante. Chaque fois que j'entame un de ces livres, je me délecte à l'avance des supplices que vont subir ses personnages. Il y a là une forme de sadisme, mais également de voyeurisme.
Comme le « Jour J du jugement », l'auteur nous narre une autre de ses versions de l'Histoire. Nous nous retrouvons également durant la seconde guerre mondiale, mais du côté du Pacifique cette fois-ci. Alors que la guerre se termine en Europe, le Japon tient toujours tête aux américains jusqu'à… vous connaissez la suite, le largage des deux bombes atomiques qui décimèrent des milliers de civiles, mutilant des générations de japonais, un véritable génocide. Certains disent que la guerre se serait éternisée, d'autres que le Japon était au bord de la capitulation. Je suis d'ailleurs d'accord avec cette deuxième hypothèse. Je pense que les ricains avaient envie de montrer toute leur puissance au monde entier.
Ce roman n'est certes pas mon préféré, ni le plus sanglant, mais il est certainement le plus aboutit des récits de Maître
Graham Masterton. Durant tout le livre, il nous propose plusieurs personnages très travaillés, ce qui est rare chez lui, aux nombreux vices. À cela, on rajoute une intrigue policière, mouais, vu la narration, on connaît déjà les coupables, avec deux inspecteurs.
J'avoue que je n'ai pas été emballé au début (je parlerai du premier chapitre juste après). Il aura fallut près de cent pages pour que l'histoire commence à prendre forme. Durant cette première phase, l'auteur décrit les personnalités de ses protagonistes. La force est là, plusieurs personnages pour aucun considéré véritablement comme étant le principal acteur. Ils ont tous leurs défauts, mis en avant, ce qui les rend réel.
Le premier chapitre est un régal. L'auteur nous explique qui reste juste quelques minutes à vivre pour une jeune femme. Elle ignore bien évidemment ce qui va lui arriver. Tic-tac, les secondes s'évaporent, l'insoutenable va se produire. À ce jeu là,
Graham Masterton aime nous tenir en haleine. Encore une fois un coup de force de l'auteur.
Tous ceux qui lisent
Graham Masterton, savent que l'auteur aime décrire une lutte entre l'homme et le démon. Ici, que nenni, enfin pas vraiment. le démon
Tengu n'est pas réellement présent ici, ce sont les hommes qui sont habités par
Tengu.
Il faut souligner le travail de recherche fait par l'auteur. Je me souviens qu'il avait déjà exposé la culture tchèque (succinctement) dans «
Sang impur », ici, il va encore plus loin. Véritable plaisir de voir quelques éléments de la tradition japonaise distillés durant le récit.
Graham Masterton reste sur un ton neutre. Point de position prise par l'auteur. Je n'en dirai pas d'avantage au risque de dévoiler l'intrigue.
J'ai bien aimé les cents dernières pages bien haletante. Si on rajoute à cela un humour bien dosé et une fin délirante, on obtient la parfaite équation prévue. Un très bon roman écrit en 1983 sous le même titre. Maintenant, je suis triste parce que je n'ai plus de livres écrit par
Graham Masterton dans ma PAL.