Contes et nouvelles

En 4ème, quand la prof de français nous avait demander de lire Les Contes de la Bécasse , d'un certain Guy de Maupassant, cela a été une vraie révélation pour moi car c'est l'un des ouvrages qui m'a fait découvrir et aimer les classiques.
Alors il y a quelques jours quand j'ai vu cet ouvrage-là , j'ai été curieuse de voir ce que pourrait donner une adaptation en BD de nouvelles.

Le résultat est bien réussi dans l'ensemble, les illustrations, parfois un peu trop enfantines à mon goût, comblent bien les parties narratives qui ont été enlevées.
La selection se concentre sur les nouvelles avec un cadre très rural, dans la Normandie native de l'auteur. J'ai bien aimé, sans plus car celles qui ont été sélectionnées ne sont pas celles que j'ai le plus aimées dans l'oeuvre De Maupassant. Et surtout j'ai été très déçue par "La Parure" qui ne rend pas du tout l'atmosphère angoissante puis satirique de la nouvelle.

Ce qui est sûr, c'est que les petites notes explicatives avant chaque nouvelle permettront à ceux qui ne connaissent pas l'auteur de le découvrir lui et son oeuvre de façon très ludique. Et la sélection proposée par l'ouvrage permettra de se familiariser avec certaines des grandes thématiques de l'oeuvre De Maupassant : de l'humour grivois, en passant par les scènes "paysannes" en Normandie, aux critiques des valeurs bourgeoises et la dérision.

Contes et nouvellesDe Maupassant, autant dire un condensé du meilleur De Maupassant! A travers des récits courts et variés on retrouve cet auteur talentueux, sa plume acérée, son humour noir, ses chutes imprévisibles, et bien sur ses critiques plus ou moins implicites de la société du XIXème siècle.

Ce recueil de nouvelles fantastiques a été ma première rencontre avec le genre de la nouvelle, avec la narration fantastique et également et surtout avec son auteur Guy de Maupassant. C'est sans doute pour toutes ces raisons à la fois que "La Peur et autres contes" m'a beaucoup marquée.

C'est également par cette oeuvre que, lectrice en herbe, j'ai perçu pour la première fois combien une narration descriptive parfaitement maîtrisée peut donner force et intensité à un récit, même court.

Maupassant, par ses nouvelles fantastiques, a encouragé mon cerveau à dépasser le simple exercice de la lecture pour l'emmener vers la dimension plus impalpable et terriblement plus riche de l'imagination.

Ces nouvelles et contes puisque c'est ainsi que ce livre se nomme sont une facette de Zola peut-être moins connue. Bon Zola est toujours Zola ! Avec ces descriptifs minutieux, tellement minutieux parfois qu'il faut relire pour visualiser tous les détails... Pour moi, c'est toujours le festival Zola, des descriptions oniriques, compressées par le format "nouvelles" :-) des comparaisons alambiquées, parfois farfelues, des personnages à la limite de la caricature, et aussi cette noirceur de trait qui donne l'impression qu'aucun personnage ne peut sortir indemne de ces récits à brève ou longe échéance. Cet "air du temps" qu'il sait si bien rendre. Dans "Le capitaine Burle" le sens du devoir, l'éducation, la charge de la filiation débouche sur une fin absurde et amère et j'y trouve aussi un petit cynisme comique insinué dans les lignes. "Les coquillages de monsieur Chabre" est une forme de vaudeville léger et pittoresque sur l'adultère. le ridicule de Monsieur Chabre n'est pas loin... "Comment on meurt" sont de courts textes évoquant la mort, le deuil et les enterrements suivant sa condition sociale. C'est bref, lapidaire et tellement vrai... Il suffirait d'un rien pour que ça se tranforme en humour noir. Bien sûr dans toutes ses nouvelles on pense aux personnages de ses romans, Saccard, Lantier, Gervaise, Rougon et d'autres...
Deux nouvelles fantastiques "La mort d'Oliver Bécaille" et "Angeline". Toutes deux horrifiques, surtout la première avec cet enterré vivant. "Angeline" est une histoire de revenant, mais est-ce vraiment ça ? On touche là à l'angoisse de Zola face à la mort, angoisse qui était parait-il récurrente chez lui. "L'inondation" et "l'attaque du moulin" m'ont fait plus l'effet de chronique journalistique sur des faits divers, brillamment commentés.
"Nantas" c'est "son Excellence Eugène Rougon" en condensé. On ne peut s'empêcher de penser que Nantas vend son âme au diable. Et c'est une sous lecture qui s'installe.
Tous les personnages de ces nouvelles ont des obsessions, des idées fixes, tous un peu monomaniaques. Tous, mêmes les personnages secondaires, cela inclut Zola lui-même.
En même temps ce ne sont plus les romans fleuves, l'épopée d'une époque à travers la lignée de différentes familles. Zola est plus concis, plus sec, léger parfois même si le style est toujours là et le flamboiement lyrique jamais très loin....

Le fantastique chez Maupassant est rarement une rencontre du surnaturel. En bon contemporain de Zola et des scientistes, Maupassant s'intéresse davantage aux mécanismes mentaux de la terreur et de l'obsession, qu'à leurs causes réelles ou supposées. Il ne faut donc pas s'étonner qu'il soit inégalable dans sa peinture de la peur et des états extrêmes de l'esprit, mais que parfois, la chute de ses contes et nouvelles soit banalement réaliste. D'ailleurs, il donne la parole à son ami Tourgueniev, dans un des textes réunis autour de ce thème, où celui-ci, dans une sorte d'essai, déplore que la science ait vidé le monde et l'esprit humain des fantômes, des mythes et des terreurs qui l'habitaient avant. Cette courte causerie signale clairement que pour le XIX°s scientiste, il n'y a plus de fantastique possible ailleurs que dans l'étude psychiatrique de la folie et de la panique. Heureusement, la suite des temps et la littérature fantastique du XX°s ont donné tort à cette conception désenchantée du monde.

Avec cette belle écriture (évidemment me direz-vous c'est Maupassant ! Mais c'est mon premier Maupassant, rien lu, rien vu de lui avant, oui ça existe encore des incultes du Maupassant...), la lecture de ces courtes nouvelles fut un joli moment.

Pour le grivois, on ira voir ailleurs, nos écrivains contemporains font bien pire donc rien d'excitant.

Mais quelle vision horrible des femmes, des étrangers. Nous revenons de loin. Et dire que certains sont restés bloqués dans cet état d'esprit.....

Cela m'a fait penser aux critiques qui ont assailli, voilà quelques années, l'album de Tintin au Congo... Autre temps, autre culture, autre mentalité.

Allez je vais en essayer un autre !

Le Horla ?
Une vie ?

Ces nouvelles ont été une lecture agréable mais je crains de ne plus en avoir beaucoup de souvenirs d'ici quelques temps.

Je n'avais pas lu d'oeuvres De Maupassant depuis le lycée, époque durant laquelle je n'avais que moyennement apprécié "Le Horla", et suis donc agréablement surprise d'avoir pris plaisir à lire ce recueil. Mes goûts ont un peu évolué avec le temps et j'avoue aimer maintenant le fantastique.

Ces petits contes de l'étrange sont de valeur un peu inégale, certains étant plus marquants que d'autres. Maupassant joue ici avec les apparitions, avec l'étrange et la peur, et même parfois avec le macabre, le tout étanr habilement dosé.

À la suite de cette lecture, je pense redonner une chance au Horla !

Nouvelles du recueil :
Le loup (1883)
La légende du Mont Saint Michel (1882)
Magnétisme (1882)
Apparition (1883)
Lui ? (1883)
La morte (1884)
La nuit (1887)
L'Endormeuse (1889)

Une femme venue d'outre tombe… Une main coupée qui s'anime… Un homme invisible assis dans un fauteuil vide... Des objets qui sortent par la porte et bousculent leur propriétaire… Est-ce une illusion des sens ? Ou bien la réalité est-elle régie par des lois inconnues ?
Confrontés à une série d événements surnaturels ainsi qu'à leurs propres angoisses insurmontables, les héros De Maupassant connaissent tout au long de ces six contes fantastiques de «régulières éclipses de la raison».

Le fantastique constitue l'unité thématique de ce recueil, dont les histoires marquent une progression allant de l'étrange au merveilleux et au fantastique.

Le ton est donné dans le titre : ce livre va nous parler de cruauté, de jalousie, de méchanceté. Et à chaque conte son thème et sa chute.

La parure, premier des contes du livre, parle de l'envie de cette femme qui n'est pas "bien née" pour l'élégance et le luxe auxquels elle n'a pas accès. Et qui lui coûtera bien cher quand elle s'y confrontera. La question est : finalement est-ce que ça en valait le prix ?

Les autres contes abordent la lâcheté, la jalousie, le soulagement de la mort des anciens, les choix des uns qui pénalisent ou ne correspondent pas aux attentes des autres.

Chacun de ces contes (ou nouvelles) est ponctué d'une chute qui doit nous faire prendre conscience de la cruauté des hommes.

J'ai retrouvé avec plaisir la plume De MAUPASSANT et sa capacité descriptive, même si son pessimisme sur l'humain est aussi fort. Dans ces contes, il nous partage la noirceur et le sordide qu'il peut y lire et souligner l'ironie de leurs choix.

Ma fille de 13 ans (qui le lisait pour le collège y a lu toute la cruauté dont sont capables les hommes, se mettant eux-mêmes dans des situations particulièrement difficiles. Assez en collage avec le texte et son histoire, elle a détesté ces hommes et ces femmes qui trompent, qui mentent, qui abîment, et encore plus dans Coco.

Un livre qui mérite donc d'être accompagné dans sa lecture. Au programme de 4ème, il ne restera pas comme un de ses préférés c'est certain. Il aura fallu la guider pour accéder à la vision ironique de la société.
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C'est très intéressant, pour un enseignant, de trouver des recueils thématiques. J'ai trouvé mon compte dans ce recueil de Maupassant de nouvelles fantastiques tirant sur l'horreur. Les élèves du 2e cycle du secondaire ont apprécié certaines histoires. Elles ne sont pas toutes excellentes, mais j'en ai aimé plusieurs.