Maupassant est un grand écrivain et une des plus belles plumes du 19eme siècle. J'ai beaucoup aimé sa nouvelle «
En famille » car il réussit à être drôle alors que le sujet est tragique.
Cela commence comme dans une nouvelle de
Gogol, l'excellent écrivain russe, puisque
Maupassant met en scène Monsieur Caravan, fonctionnaire qui travaille au ministère de la marine. Il a quelques soucis de promotion professionnelle et à la maison, il est dominé par deux femmes, sa mère, acariâtre et son épouse, autoritaire.
On voit tout de suite que l'époque est lointaine puisque les différentes générations de la famille cohabitent dans le même immeuble à Courbevoie. Seulement voilà ça ne se passe pas si bien car un événement va venir rompre la monotonie du quotidien : Madame Caravan mère meurt subitement.
Sa belle-fille est furieuse parce qu'elle n'a pas laissé de testament en leur faveur alors qu'ils l'ont accueilli durant des années en pension. Elle ne veut pas partager avec sa belle-soeur et son beau-frère. En attendant leur arrivée, ils vont déménager la pendule et la commode de la défunte dans leur appartement.
Mais le trouble n'a pas fini d'être semé.
Dans cette nouvelle
De Maupassant qui a d'abord été publiée dans une revue en 1881 puis reprise dans le recueil «
La Maison Tellier » en 1891, il est donc question de succession et d'héritage.
D'ailleurs,
Maupassant réussi à placer les opinions du beau-frère, le cordonnier socialiste, sur la propriété et l'héritage : « La propriété, monsieur, c'est un vol au travailleur ; la terre appartient à tout le monde ; l'héritage est une infamie et une honte !… » même s'il est confus face au réactionnaire Monsieur Caravan car la discussion arrive mal à propos. Grinçant mais judicieux!