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Céline Schwaller (Traducteur)
EAN : 9782742772445
391 pages
Actes Sud (30/01/2008)
3.45/5   11 notes
Résumé :
William, dix ans, vient de perdre son père dans l'embrasement d'un champ de blé. Un vieil oncle leur propose, à lui et sa mère en permanence sous antidépresseurs, de venir habiter une demeure décrépite : Kuran Station. John McIvor n'agit pas ainsi par compassion mais cherche à transmettre sa passion, sa folie pour le lieu, veut à tout prix un héritier auquel offrir domaine et savoir. William, au début perdu dans ces murs sans vie, entourés par la brousse, va se lais... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un auteur dont les deux autres romans traduits en français m'ont enchantée.
Ravie de parcourir l'Australie de Andrew McGahan.
Partir en Australie, ce pays dont « le sol est en grande partie constitué de poussière, il ne pleut pas assez, les rivières manquent d'eau et les montagnes sont si vieilles qu'elles sont presque entièrement usées » a longtemps été un rêve pour moi.
Désormais son immensité et sa démesure me font reculer, c'est donc au travers de livre que je m'essaie à m'immerger dans ce pays continent.
Il y a Arthur Upfield, père du polar ethnographique, Richard Flanagan, pour la découverte de la Tasmanie et il y a aussi, Andrew McGahan, dont malheureusement seul 3 titres sont traduits en français.
« Terres noires, terres blanches » est l'occasion pour l'auteur de revenir sur l'histoire de son pays et le crime originel des premiers colons qui se sont empressés de « disperser » les populations autochtones.
C'est à travers une histoire de famille que nous allons remonter le temps, depuis la rébellion d'Eureka (1) en 1854, jusqu'à « la loi sur les titres autochtones relatifs aux terres ou aux eaux, et à des fins connexe » ou « Native Title Act » (2), loi entrée en vigueur le 1er janvier 1994.
Nous croiserons la route de certains personnages des mythes aborigènes comme les bunyips et découvrirons des portraits de personnages magistraux, mystérieux et captivants.
Un roman qui nous offre une très belle immersion dans ce pays du bout du monde.

(1)
La rébellion d'Eureka est une rébellion de 1854, initiée par les mineurs d'or de Ballarat, dans l'État de Victoria, en Australie, qui se sont révoltés contre l'autorité coloniale du Royaume-Uni.
Elle a culminé dans la bataille d'Eureka (Eureka Stockade) qui a eu lieu entre les mineurs et les forces coloniales australiennes le 3 décembre 1854 à Eureka Lead et qui porte le nom de la structure en palissandre construite par les mineurs pendant le conflit. La rébellion a entraîné la mort d'au moins 27 personnes, dont la majorité étaient des rebelles. La rébellion était le point culminant d'une période de désobéissance civile dans la région de Ballarat au cours de la ruée vers l'or au Victoria avec des mineurs qui s'opposaient aux coûts d'un permis de mineur, à la taxation via le permis sans représentation et aux actions du gouvernement, de la police et de l'armée2,3. La rébellion locale est issue d'un mouvement de la Ballarat Reform League et a abouti à l'érection par les rebelles d'une bataille brutale et à un siège rapide et meurtrier des forces coloniales.

(2)
Le Native Title Act 1993 est une loi adoptée par le Parlement australien dont le but est de « fournir un système national pour la reconnaissance et la protection des titres autochtones et pour leur coexistence avec le système national de gestion des terres ». La loi a été adoptée par le gouvernement Keating à la suite de la décision de la Haute Cour dans l' affaire Mabo contre Queensland (n° 2) (1992).

(3)
Le bunyip (l'étymologie du mot reste obscure, mais pourrait signifier « diable ») est une créature mythique de la mythologie aborigène de l'est de l'Australie. Depuis le XIXe siècle, certains explorateurs et plus tard des cryptozoologues penseront que les mythes sur le bunyip pourraient cacher un animal réel, ce qui n'a jamais été concrètement prouvé.
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On doit à Actes Sud la révélation au public français de cet auteur formidable qu'est Andrew McGahan, grâce à la publication, en l'espace de 12 mois - de février 2007 à février 2008, de ses trois derniers romans sortis en Australie en 2000, 2004 et 2008. "Terres noires, terres blanches" s'intercale donc entre "Derniers Verres" et "Australia Underground", parus dans la collection Actes Noirs.

Si Terres noires, terres blanches aurait tout aussi bien trouvé sa place dans la collection noire de l'éditeur, ce dernier a peut-être estimé que ce texte s'apparentait davantage à un roman d'atmosphère et qu'il trouverait plus justement sa place dans une collection "blanche". Soit. On peut en effet considérer que l'ouvrage se démarque des deux frangins qui l'entourent chronologiquement ; mais s'il est assurément bien plus lent, il est au moins aussi lourd et oppressant.

Au début des années 90, le très jeune William, 9 ans, perd son paternel dans l'incendie d'un champ de blé qu'il était en train de travailler. La pauvre famille ainsi amputée est prête à basculer dans la misère noire quand le vieil oncle John McIvor se pique de recueillir l'enfant et sa mère névrosée et cupide dans son gigantesque domaine de Kuran, laissé pratiquement à l'abandon. Une place leur est faite dans l'imposant manoir de Kuran, lui aussi en voie de délabrement avancé. Il est clair que le patriarche en bout de course a une idée derrière la tête. La narration suit principalement l'évolution de l'enfant, soumis à des influences qui le submergent très rapidement. Les puissances en présence ne sont pas toujours très rationnelles ; la mort, la maladie et d'autres forces malsaines non identifiées planent sur le domaine dès leur arrivée. William n'a d'autre choix que de se raccrocher à cette impressionnante figure paternelle qu'est le vieux John McIvor.

Au delà du roman d'atmosphère, McGahan nous parle une fois de plus de politique. Visiblement passionné par l'histoire de son pays, Terres noires, terres blanches est surtout l'occasion pour lui de revenir sur le crime originel qui a permis la construction de la nation Australienne - l'expropriation et le massacre des aborigènes, et de s'interroger sur la culpabilité qu'il suscite dans la population citadine, population qui a perdu tout lien avec la terre exploitée par les générations précédentes. Ce texte dresse aussi quelques portraits magistraux et captivants. Celui de John McIvor tout d'abord, dont on découvre progressivement le terrible itinéraire au travers de flash back s'intercalant régulièrement dans l'histoire présente. Puis, tout aussi passionnant, celui de sa fille Ruth avec qui il est en rupture totale, même si elle n'apparaît qu'aux deux tiers du roman.

L'ensemble constitue un texte envoutant et profond que l'auteur clôt avec une grande intelligence, en évitant tout cliché, dans un style impeccable et sobre admirablement transposé dans notre langue par Cécile Schwaller. Voilà donc un roman recommandable sans aucune réserve, mais avec cet avertissement à ceux qui ont apprécié les deux autres ouvrages de l'auteur également pour leur relative nervosité, qu'ils ne retrouveront pas ici... même si c'est un livre qu'on ne lâche pas facilement.
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L'Australie, une terre marquée par son histoire. Une histoire de propriétaires fonciers sur fond historique et légendaire, sous un soleil de plomb dans une ambiance brumeuse... William un jeune australien nous conte son histoire.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Decouvrir ne suffit pas. Accomplir quelque chose de grandiose ne suffit pas. Il faut que quelqu’un le sache pour que ça signifie quelque chose. Quoique tu fasses en ce monde, il faut laisser quelqu’un derrière toi pour s’en souvenir.
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Ce n'était pas la première fois que sa mère le frappait et, comme toujours, il savait qu'elle ne l'avait pas fait exprès, lui pardonnant au moment même où cela se produisait. C'était ainsi, voilà tout.
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Il faut que tu comprennes. Rien n'est facile...
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Il faut parler gentiment, mentir gentiment, c'est tout ce qui compte.
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Personne ne doit jamais savoir.
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