Un auteur dont les deux autres romans traduits en français m'ont enchantée.
Ravie de parcourir l'Australie de
Andrew McGahan.
Partir en Australie, ce pays dont « le sol est en grande partie constitué de poussière, il ne pleut pas assez, les rivières manquent d'eau et les montagnes sont si vieilles qu'elles sont presque entièrement usées » a longtemps été un rêve pour moi.
Désormais son immensité et sa démesure me font reculer, c'est donc au travers de livre que je m'essaie à m'immerger dans ce pays continent.
Il y a
Arthur Upfield, père du polar ethnographique,
Richard Flanagan, pour la découverte de la Tasmanie et il y a aussi,
Andrew McGahan, dont malheureusement seul 3 titres sont traduits en français.
«
Terres noires, terres blanches » est l'occasion pour l'auteur de revenir sur l'histoire de son pays et le crime originel des premiers colons qui se sont empressés de « disperser » les populations autochtones.
C'est à travers une histoire de famille que nous allons remonter le temps, depuis la rébellion d'Eureka (1) en 1854, jusqu'à « la loi sur les titres autochtones relatifs aux terres ou aux eaux, et à des fins connexe » ou « Native Title Act » (2), loi entrée en vigueur le 1er janvier 1994.
Nous croiserons la route de certains personnages des mythes aborigènes comme les bunyips et découvrirons des portraits de personnages magistraux, mystérieux et captivants.
Un roman qui nous offre une très belle immersion dans ce pays du bout du monde.
(1)
La rébellion d'Eureka est une rébellion de 1854, initiée par les mineurs d'or de Ballarat, dans l'État de Victoria, en Australie, qui se sont révoltés contre l'autorité coloniale du Royaume-Uni.
Elle a culminé dans la bataille d'Eureka (Eureka Stockade) qui a eu lieu entre les mineurs et les forces coloniales australiennes le 3 décembre 1854 à Eureka Lead et qui porte le nom de la structure en palissandre construite par les mineurs pendant le conflit. La rébellion a entraîné la mort d'au moins 27 personnes, dont la majorité étaient des rebelles. La rébellion était le point culminant d'une période de désobéissance civile dans la région de Ballarat au cours de la ruée vers l'or au Victoria avec des mineurs qui s'opposaient aux coûts d'un permis de mineur, à la taxation via le permis sans représentation et aux actions du gouvernement, de la police et de l'armée2,3. La rébellion locale est issue d'un mouvement de la Ballarat Reform League et a abouti à l'érection par les rebelles d'une bataille brutale et à un siège rapide et meurtrier des forces coloniales.
(2)
Le Native Title Act 1993 est une loi adoptée par le Parlement australien dont le but est de « fournir un système national pour la reconnaissance et la protection des titres autochtones et pour leur coexistence avec le système national de gestion des terres ». La loi a été adoptée par le gouvernement Keating à la suite de la décision de la Haute Cour dans l' affaire Mabo contre Queensland (n° 2) (1992).
(3)
Le bunyip (l'étymologie du mot reste obscure, mais pourrait signifier « diable ») est une créature mythique de la mythologie aborigène de l'est de l'Australie. Depuis le XIXe siècle, certains explorateurs et plus tard des cryptozoologues penseront que les mythes sur le bunyip pourraient cacher un animal réel, ce qui n'a jamais été concrètement prouvé.