Encore un mec qui se vend comme un homme déconstruit et qui prétend lutter pour l'égalité mais qui, dès les première pages se plaint avant tout d'être victime du féminisme militant. Dommage parce que, de temps à autre il avait des idées pas inintéressantes mais tout est noyé dans son mépris et son arrogance.
Il démarre sans pression son livre à la façon de
Virginie Despentes, sans, bien sûr, rendre à César ce qui est à César.
Quelques pages plus loin le voilà qui associe une barbe à une masculinité obligatoire, déclinant à cette personne le droit de se sentir femme. Ce qui est drôle c'est qu'après m'être intéressé à cette séquence télé il s'est avéré que ce n'était qu'un homme privilégié de plus, se sentant tout à fait homme mais se servant des débats féministes pour ramener le sujet à lui et dominer la conversation. Double punition pour les femmes puisqu'il sert d'exemple à
David Medioni pour taper sur le sujet à son tour.
Ensuite c'est
Paul B. Preciado qui en prend pour son grade, grande figure de la cause transsexuelle. Puis il critique les lieux non mixtes ouverts uniquement au femme. Faut-il lui rappeler les boy's club qui existent à travers le monde encore aujourd'hui ?
Il remet en question les propos d'une femme qui préfère se tenir loin des hommes, disant que c'est caricatural d'associer l'hétérosexualité au violon, à la violence et la mort. Qu'il aille dire ça aux 120 femmes qui meurent chaque années des coups de leur conjoint ou de leur ex.
"Pourquoi ce ton guerrier, martial, péremptoire et définitif ?" Parce que 120 femmes mortes chaque année, bouffon.
Je ne vois qu'un dominant de plus qui s'offusque' qu'on bouscule l'ordre établi mais qui le dit suffisamment délicatement et avec de joli mots pour que "ça passe"
Il demande si ce n'est pas un poil exagéré "tout ça". Je dirais toujours moins que les 94 000 viols et tentatives de viol chaque année.
"Est-ce que rejeter les hommes n'est pas une régression terrible ?" Et le patriarcat qui sévit encore partout dans le monde, c'est quoi d'après lui ?
Devinez quoi, la première personne qu'il cite est un homme. What a surprise ! Sans compter que la suite du livre et un échange imaginaire entre lui et
Giacomo Casanova. Donc basiquement deux hommes qui décident ensemble comment régler le problème du féminisme. Lol.
"L'envie de parler pour rendre bruyant le silence de mes congénères" AHAH ! Depuis quand les hommes sont silencieux en fait ? Ils détiennent la parole majoritaire dans tous les grands médias mainstream, ils ont la main sur tout, ils sont la pensée dominante, c'est juste scandaleux de lire ça.
Soit disant que la majorité a compris mais alors, Monsieur, pourquoi les chiffres ne baissent pas ? Pourquoi aujourd'hui nous comptons plus de féminicides que l'année dernière à la même date ?
"Il n'y a pas de femmes inaccessibles, il n'y a que des hommes pressés." René Follet
Encore un homme cité et cette fois pour dire quoi ? Qu'en insistant suffisamment toutes les femmes peuvent céder. C'est savoureux quand on lutte pour le consentement et le respect du refus de l'autre !
C'est magnifique, il admet que c'est dépassé mais il dit que c'est "dommage" car en fait c'est l'art de la séduction qu'il faudrait chérir (lol) Il ira jusqu'à dire que le patriarcat n'est pas un problème (bah voyons) et qu'en apprenant à "bien séduire" on résoudra tous les problèmes.
Ce genre d'homme avec sa prétendue bienveillance ouvre la porte au backlash bien connu des mouvements féministes. Ses propos "nuancés" vont permettre aux autres de s'engouffrer si on n'adhère pas à ses idées. Nous les méchantes féministes.
Il plombe Don Juan pour des raisons évidentes puis nous dit qu'il faut prendre Casanova en modèle parce que LUI choisit de ne pas forcer.
En fait, il demande aux hommes de choisir entre deux formats quand les féministes voudraient qu'il n'y ait plus le choix. On ne CHOISIT PAS de ne pas être violent. On n'a pas le CHOIX de ne pas l'être.
Le mec s'écoute parler, il s'adore. Il entame son gros délire avec Casanova. Il se pose quand même la question de savoir s'il peut se permettre de faire parler un si illustre personnage et cite son éditeur "Un auteur fait ce qu'il veut, à condition de bien le faire" On notre deux chose, il dit auteur et non pas auteure ou auteur.ice ou que sais-je mais surtout il est tout de suite parfaitement convaincu de savoir "bien faire" ça.
Alors après on tombe sur des absurdités du style que le problème de domination sexuelle vient que les hommes du XIXè siècle n'ont pas écouté Casanova (si réducteur), la fameuse révolution sexuelle de 70 est mise sur la table omettant toutes les études faîtes depuis et qui démontre qu'elle n'a réellement profité qu'aux hommes. Donc au mieux c'est de la naïveté.
Il n'hésite pas à comparer à titre égal les mouvements masculinistes faisant appel au viol des femmes aux mouvements féministes qui OSENT rejeter des pans entiers de la masculinité qui mériteraient d'être nuancés.
C'est vrai que c'est la même chose !
Après Casanova c'est
Romain Gary qu'il faudrait écouter. Je ne doute pas de sa sensibilité mais je constate que ce sont encore des points de vue masculin pour nous apprendre à séduire ? Est-ce que ces hommes auraient par miracle échappé à la culture patriarcale ? Ah mais non, c'est vrai, elle n'a pas d'importance et surtout c'est à nous de nous en extraire et ce, par la séduction, si simple, si évident, comment n'y avons-nous pas pensé avant ?
On notera aussi que le gars s'auto-congratule grassement "Mon compagnon de réflexion (imaginaire, donc lui) était en plein dans le sujet. Rempli de nuances et d'intelligence des situations." le mec s'aime à n'en pas douter, contrairement à la majorité des femmes on ne l'a clairement jamais fait douté de lui, jamais imposé l'humilité à outrance.
P.83 il cite un passage de Casanova pour illustrer l'idée qu'il se fait de l'érotisme. C'est quand même goutu : il s'agit ni plus ni moins que de jouer les voyeurs sur trois femmes qui prennent un bain, sans consentement mais tout en se persuadant qu'elles font le show pour les deux hommes qui les observent et, au passage, ils vont se masturber entre camarade sur le spectacle. Nickel Michel, t'as tout compris.
"Les premières à vilipender les femmes libres sexuellement sont souvent les autres femmes, celles qui n'osent pas assumer leurs désirs et continuent à vivre dans la croyance qu'il y a quelque chose de condamnable dans le sexe que seule l'amour peut absoudre."
Et donc petit génie, tu considères que cette "croyance" leur est venue toute seule ? Et sans gêne aucune le mec retourne la situation : en fait c'est un problème de femmes entre elles, nous les hommes on ne se moque jamais des prudes et on n'insulte jamais celles qui assument leur désir, bah voyons !
Oh et pour finir en beauté, l'écriture inclusive est évidemment illisible et les jouets non genres un débat tout aussi absurde et artificiel. Seul débat valable : la liberté d'aimer. Comme c'est romantique. le mec est tellement sûr qu'il a le monopole de la vérité que mêmes les quelques bonnes idées qu'il avance je suis incapable de les écouter. Il s'est éclaté à écrire son lire en s'écoutant parler et a mis de côté avec dédain tout ce qu'il ne maîtrisait pas ou ne l'intéressait pas.