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EAN : 9782021241433
192 pages
Seuil (17/09/2015)
3.46/5   40 notes
Résumé :
Un chômeur algérien, installé à Nantes, envoie un mail à Presse Océan : "Je suis allé à Pôle Emploi avec cinq litres d'essence pour me brûler, mais c'est fermé le 12 février 2013, alors ça sera demain, car ce serait vraiment préférable au sein de Pôle Emploi merci." Le lendemain, l'homme tient parole. Mehdi et Badrou voudront comprendre. Car Djamal ne correspond à aucun des clichés - terroriste, clandestin, sauvageon -, qui attirent les caméras. Djamal est un immigr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je lis très peu de roman inspiré de faits divers, mais là l'histoire de Djamal m'a touchée, le thème du burn out et du suicide est particulièrement sensible et je voulais en savoir plus sur ce qui a poussé cet homme à commettre ce geste, pourquoi Djamal s'est littéralement embrasé.

Ce qu'il faut savoir sur ce roman c'est que c'est un récit à plusieurs voix. Les auteurs vont donner la parole à Djamal, à sa femme, à sa mère, son cousin, son psy, son conseiller à l'emploi, on a même un paragraphe où les auteurs font s'exprimer le ministre du Travail. Tour à tour les personnes qui ont côtoyées de près ou de loin Djamal vont nous aider à reconstituer son passé et nous aider à comprendre qui il était.
La narration polyphonique m'a un peu dérangée car à plusieurs reprises je ne savais pas qui parlait, le point de vue change à chaque chapitre et cela m'a perdue plusieurs fois.

A part ça je n'ai pas grand-chose à ajouter sur ce livre. Je pense que c'est le genre d'histoire qu'il faut lire car il est important de se rappeler qu'il y a en France des personnes vivant dans des situations très précaires et qui par désespoir sont capable de se donner la mort. Ici le geste de Djamal est symbolique, c'est une forme de rébellion contre le système.

C'est une histoire touchante et triste. Djamal était clown en Algérie. Il quitte sa famille pour aller vivre en France dans le but de retrouver la femme avec qui il correspond. Ils sont très amoureux et se marient. Djamal est travailleur, il accepte des boulots très difficiles et fait tout pour s'intégrer. Employé dans une sidérurgie, la descente aux enfers commencent lorsque celle-ci ferme ses portes, laissant de nombreuses personnes sans emploi. Ensuite Djamal tente de s'en sortir, comme de nombreuses personnes, il vit mal ce licenciement économique et le chômage. Il enchainera des petits contrats, des petites missions d'intérim. Une erreur dans sa déclaration d'heures travaillées à Pôle Emploi et il se voit contraint de rembourser des sommes, puis il se voit signifier sa radiation des listes de chômeurs. C'est le coup fatal.

Ce livre nous permet d'apprendre à connaître Djamal à travers les yeux de sa famille qui nous raconte son passé. On découvre sa personnalité, et sa vie jusqu'au drame.
En ce qui concerne le geste en lui-même, j'avoue que je n'ai pas compris pourquoi il a décidé d'en arriver là. Je m'attendais vraiment à ce qu'on rentre dans sa tête et qu'on en apprenne plus sur ces motivations. Donc j'avoue que le développement psychologique du personnage me laisse sur ma faim. Après je suis totalement consciente que c'est un sujet extrêmement délicat vis-à-vis de la famille et des proches. Mais justement comme c'est écrit sous forme de roman et non sous forme de témoignage, je m'attendais à rentrer davantage dans la tête de Djamal, savoir où a été précisément le point de rupture et comment il en est arrivé à se dire qu'il allait s'immoler par le feu. Peut-être que je cherche trop à comprendre et que finalement ce geste est incompréhensible. Protester contre le système oui mais de là à se donner la mort devant Pôle Emploi, je n'ai pas compris...

Pour moi ce livre met en lumière le fait que tout le monde peut vivre une période de chômage dans sa vie et que c'est effectivement très dur à vivre. Cela mène outre les difficultés financières, à la perte de confiance en soi et au désespoir. D'où l'importance de l'accompagnement psychologique notamment pour les personnes victimes de licenciement économique mais également bien évidemment pour tous les demandeurs d'emploi.

Il y a aussi un aspect révoltant qui est en mis en avant dans ce livre c'est le je-m'en-foutisme des politiques et de la structure même de Pôle Emploi.
Djamal avait prévenu Pôle Emploi de son intention.
Pourquoi personne n'a réagi à son mail ??

Quoi qu'il en soit c'est le genre d'histoire importante dont il faut se rappeler, si vous avez l'occasion de le lire je vous y encourage.
Lien : http://marie-loves-books.blo..
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C'est un livre bouleversant, tragique et drôle, doux et violent. Des personnages prennent la parole tour à tour, livrent leur témoignage et parlent de celui qui s'est immolé devant le Pôle emploi de Nantes le 13 février 2013. Ces témoignages donnent au personnage son épaisseur: on le découvre, on le suit, on se met à l'aimer. Homme de cirque, il lui faudra pourtant renoncer à sa passion pour gagner sa vie: c'est cette recherche d'emploi, ce chemin courageux d'un CDD à un autre qui se révèlera être un piège dans une France gelée. L'homme joyeux, rieur, rêveur ,débarqué d'Algérie pour rencontrer l'amour sera lui aussi brisé par un système cynique où règne le chacun pour soi. Avec un souffle particulier, les auteurs Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah signent un ouvrage-brûlot, qui décrit la situation économique en France au début du XXIe siècle. Mais au-delà de la photographie sociale, un vrai talent littéraire se révèle. Avec une grande intelligence et une profonde acuité, les auteurs développent les questions auxquelles personne, ni les politiques, ni les journalistes, ni les spécialistes ne parviennent à répondre. Cette lecture émeut, afflige, mais donne de la force et paradoxalement, une forme d'espoir. le livre est le prolongement du geste de Djamal Chaar, une tentative pour répondre à la question désespérée que cet homme nous posait. Bien plus, au-delà de la recherche d'une réponse, les auteurs ont voulu éviter que le suicide de cet homme ne soit enseveli sous un silence mortifère, éviter que cet homme ne meure une deuxième fois à travers notre oubli.
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Burn out est un livre marquant, un livre important, il ne faut pas oublier cette histoire terrible.

Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah, les auteurs sont partis d'un fait divers, le 13 février 2013, Djamal Chaar, 41 ans s'est immolé par le feu à Nantes devant Pôle emploi. Et ils ont décidé de faire un roman choral, on va retrouver une multitude de personnages qui ont connu, aimer ou tout simplement croiser cet homme.

Originaire d'Algérie où il était comédien, il décide de venir s'installer en France pour retrouver une femme avec qui il parlait sur internet. Et rapidement elle va devenir sa femme. Il ne va rien lâcher, il va exercer de nombreux métiers, il est travailleur et volontaire.

Il est difficile de vraiment savoir la frontière entre la fiction et la réalité, mais ce n'est pas un problème, le récit est extrêmement bien raconté. Tout d'abord, le choix et la justesse des personnages qui interviennent : le gérant du taxi-phone en Algérie, l'homme qui travaille à l'aéroport, la psychologue du travail, l'amie de sa femme... Les pensées et les caractéristiques de ces différents protagonistes sont infiniment précises et encrées dans la réalité.

Je ne suis pas prête d'oublier cet homme aux yeux bleus et ce manteau, ce grand manteau avec des grandes poches qui malheureusement va dissimuler les objets qui vont lui permettre de commettre cet acte effroyable. C'est douloureux de penser qu'un homme soit obligé d'en venir à un tel drame afin d'espérer que les choses bougent.

Pour conclure, Burn out est écrit par un duo d'auteurs dont les plumes sont denses et intenses. C'est un premier roman très rythmé. Un roman qui se lit d'une traite. Des auteurs à suivrent ...
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Ces dernières années, nous avons tous à un moment donné entendu parler de ce qu'était le burn-out (syndrome d'épuisement professionnel) et à quel point cette question de santé publique marquait considérablement la société contemporaine. Ici, à travers l'histoire qui nous est racontée, l'expression prend tout son sens…

L'intrigue de ce roman est construite à partir d'un fait réel : celui d'un demandeur d'emploi âgé d'une quarantaine d'années qui s'immole par le feu devant l'agence Pôle Emploi de Nantes en février 2013. Quelles sont les raisons qui ont pu conduire un homme à commettre un tel acte de désespoir ? Qui était-il, quels étaient sa vie, son quotidien, son histoire, son passé ? Qu'attendait-il, quels étaient ses rêves, ses espoirs, ses réussites, ses défaites ? C'est ce qu'ont voulu s'imaginer les auteurs de ce roman : tenter de mettre des mots sur l'indicible, tenter de comprendre pour admettre ce qui l'est pourtant si difficilement.

Tout part d'une dépêche AFP annonçant sobrement le fait divers du jour… Et à partir de là, les auteurs tentent d'inventer l'histoire d'un homme au bord du gouffre. Interviennent alors plusieurs voix, issues de son entourage, de gens qui ont un jour croisé son chemin, qui nous décrivent qui était cet homme, originaire d'Algérie, venu en France pour rejoindre une femme rencontrée sur Internet. Un homme qui n'aspirait qu'à une seule chose, travailler, s'intégrer, tout en ayant construit son foyer. Face à la réalité d'une société française qu'il semblait idéaliser, il a renoncé à ses rêves, comme celui d'être clown, et fait face à une terrassante réalité, qu'il ne mesurait probablement pas de l'autre côté de la Méditerranée.

Par le biais de ce roman choral et de ce fait divers, les auteurs dépeignent une société contemporaine en mal d'emploi, en mal de rêves et d'idéaux. le quotidien et l'histoire de cet homme en tant que victime de la société contemporaine est frappant de réalisme, bien que le fond de l'histoire ait été au final en grande partie imaginé par les auteurs. le style est percutant, tout aussi percutant que peut l'être la vie d'aujourd'hui pour quiconque se retrouve en proie au chômage et à ce qui s'y associe.

Sont aussi mises en avant les limites d'une institution censée venir en aide aux hommes et aux femmes en quête (presque désespérée) d'un emploi. le ton employé par les auteurs sert complètement la difficile thématique de cette histoire. Il est parfois tranchant, sec, à l'image de ce que peut-être la réalité d'une vie marquée chômage et à la misère.

Et pris dans les rouages de tout cela, un homme arrivé au bout de ses limites, au bout de ce qu'il pouvait supporter, quand arrive une lettre lui annonçant la nécessité de rembourser un trop-perçu. Un homme dont le sens du devoir et de la vérité n'étaient plus à démontrer. La goutte de trop dans une vie déjà galère.

Face à ce premier roman de deux auteurs âgés seulement d'une vingtaine d'années, il est impossible de rester indifférent. L'existence d'un tel livre m'est apparu presque comme une nécessité…
Lien : http://lismoisituveux.com/bu..
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Un roman bouleversant sur un "fait divers" c'est ainsi que l'on nomme ces drames humains dans les milieux journalistiques ! Djamal s'est immolé en février 2013 au pôle emploi de Nantes. Une suite de témoignages, comme une chaine, une marche blanche, nous raconte Djamal le clown, l'ouvrier, le fils, le frère, l'amoureux ... Les "Djamal" ils (elles) sont nombreux(ses) mais lui n'a pas pu accepter, il a voulu témoigner, envoyer un message...
Dans quelle mesure a-t-il été entendu ? Quelle valeur donne-t-on, de nos jours, à la vie d'un être humain ?
Ce roman nous confronte à nous-mêmes, à la société, à nos responsabilités, à notre impuissance, à nos colères, à notre volonté, à notre conscience ...
Combien faudra-t-il de témoignages pour influer sur les choix d'une humanité plus humaine ?
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critiques presse (1)
LaPresse
20 janvier 2016
Ce roman choral à quatre mains pose un regard percutant sur la France actuelle. Inspiré d'un fait divers, Burn out est à la fois tendre et violent, drôle et tragique.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je ne sais pas si je suis un enfant perdu. D'ailleurs, je ne sais pas ce que ça veut dire, se perdre. Est-ce que se perdre, c'est se retrouver? Est-ce que se perdre, c'est s'éloigner de soi ou des autres? Est-ce que se perdre, c'est fuir sa vie? J'ai toujours cherché mon chemin. J'ai souvent trouvé de belles routes; j'ai arpenté les forêts, mais j'ai vu la lumière au bout des arbres. Je ne sais pas si je suis un enfant perdu. J'ai sans doute eu de la chance. J'ai souvent su où il fallait tourner, peut-être parce qu'on me l'avait dit. Peut-être parce qu'on a su m'indiquer le sens de la marche. Peut-être parce que j'ai su écouter. J'ai su avancer, malgré les vents contraires, malgré les marées. Malgré les embûches, vous savez comment c'est.
Je ne sais pas si je suis un enfant perdu. Mais je crois savoir ce qu'est un enfant perdu. C'est un gars dont on a bien voulu et qu'on a abandonné soudainement. A qui on n'a pas donné sa chance jusqu'au bout, sous prétexte qu'il n'en avait aucune. La France a su créer ses propres ombres. Des gars qui deviennent fidèles aux forces obscures, parce qu'on n'a pas su les emmener vers la lumière. Vers la beauté. Parce qu'on n'a pas su les emmener vers la vie, alors ils sont allés vers la mort.
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Un cirque, c'est un rêve nomade. Autant dire que notre époque n'est pas au cirque, parce que ce n'est pas celle du rêve. Notre époque est aux jours tristes. Aux coeurs en miettes. Aux travailleurs qui se débattent comme ils peuvent. Le cirque ravive la flamme de notre temps. De la magie, dans un monde trop sale.
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Ma mission, si je l'acceptais, c'était de suivre et d'accompagner les chômeurs dans leur recherche d'emploi. On m'avait dit, tu verras, le lien est fort entre le client et la conseillère. Je devais les suivre et les accompagner, sans connaitre le chemin. De toute façon, il n'y en avait pas. Je devais les suivre et les accompagner au fond du trou. Prendre leurs mains, les attirer nulle part, les laisser au bord de la falaise et les pousser. Ils étaient déjà morts, mais il fallait les tuer un peu plus.
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On a tendance à dire que le travail, c'est la santé. Le travail, c'est la vie, c'est se réveiller au moment où la radio s'enclenche, c'est une forme de dépaysement, c'est une autre vie, qui n'est pas celle de la maison, ni celle de la famille. Le travail, c'est respirer, pour construire à la chaîne ou créer des possibilités. Mon travail, à Pole emploi, c'est apaiser. Apaiser les peaux déchirées, les coeurs, tout ce bordel.
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Vidéo de Mehdi Meklat
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À travers "Arthur Rambo", le réalisateur, qui a reçu la Palme d'or en 2008 pour "Entre les murs", s'interroge sur son époque et sur les réseaux sociaux. Ce film raconte notre époque à travers une histoire individuelle d'ascension rapide et de chute brutale. Et pose, parmi de nombreuses questions, celle-ci : les réseaux sociaux facilitent-ils les discours marqués par l'esbroufe et la haine, les postures narcissiques et les velléités d'insolence au risque de la confusion ?
Laurent Cantet, réalisateur et scénariste, et Mathieu Marmouget, ancien directeur général de Konbini et directeur du Mouv', étaient les invités des Matins de France Culture le 2 février 2022.
#ArthurRambo #MehdiMeklat #Cinéma _____________
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