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Nathalie Bauer (Traducteur)
EAN : 9782383612803
240 pages
Globe (04/04/2024)
4.17/5   3 notes
Résumé :
À vingt-cinq ans, Daniele, un poète, se noie dans l’alcool pour oublier la crise existentielle qu’il traverse. Alors que sa mère, déchirée de voir son fils se faire du mal, lui propose de mettre fin à leurs jours ensemble, Daniele se résout à prendre un emploi d’agent d’entretien dans le plus grand hôpital pédiatrique européen, l’Enfant-Jésus à Rome. Très vite, le jeune homme à la sensibilité exacerbée pense abandonner, tant l’injustice et la douleur qui s’imposent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'écriture exerce une forme de possession impitoyable.
Daniele est poète, depuis deux ans, il connaît un certain succès et commence à être « reconnu ». Et puis, d'un coup, le vide, plus rien, un trou noir et une vie qui lui échappe… Est-ce que ses écrits ont un sens ? A-t-il un but ? À quoi servent les poèmes ? Les questions, lancinantes, le hantent. Il est en pleine crise existentielles et il n'écrit plus….
« Or la poésie témoigne de la souffrance, elle ne la soigne pas. Les mots m'accompagnent depuis toujours, ils sont cristal et racine, voyage et lame, ils sont tout, sauf un remède. La poésie ne soigne pas, elle ouvre, découd, dénude. Mais la force de faire de la poésie, je ne l'ai plus. »
Son quotidien est fait d'alcool, de nuits agitées, de journées passées à dormir ou récupérer, voire à chercher sa voiture, le plus souvent accidentée. Il se détruit mais ne peut plus s'arrêter tant il est accro à l'alcool. Il blesse ceux qui l'aiment et qui le voient plonger, s'enfoncer…. Ses quelques amis ne le suivent plus. Hébergé chez ses parents, ceux-ci se désespèrent de la situation. Ils n'en peuvent plus et sa mère lui propose un suicide à deux car il souffre et elle aussi. « Comme ça, on arrêtera de souffrir. »
Est-ce le déclic ? Peut-être ou pas. Toujours est-il qu'il accepte, sans enthousiasme, un travail d'agent d'entretien dans un très grand hôpital pédiatrique de Rome. Chaque matin, se lever, pointer, tenir un horaire, assumer les différentes tâches qui lui sont confiées, finir sa journée, tenter de ne pas boire pour revenir le lendemain …. Est-ce possible pour lui ou est-ce insurmontable ? Il découvre l'esprit d'équipe, les collègues, ceux avec qui on peut établir un contact, ceux qui sont plus méfiants, les chefs qui ne laissent rien passer, ceux sur qui on peut compter…. Et au-delà de tout, il prend en pleine figure, le regard, les regards des jeunes malades, vides ou encore vifs, quelques fois espiègles. Il côtoie la mort, il réalise que tout est fragile… Mais son âme de poète hyper sensible ne supporte pas la détresse de ces enfants, leurs souffrances... alors il replonge, parfois se relève plus ou moins droit, plus ou moins solide…
Il est confronté à ses démons intérieurs et à ce qu'il vit dans ce milieu hospitalier où les valeurs, les rapports humains, les échanges ne sont plus les mêmes. Est-ce qu'il a peur ? de ce qu'il ressent ? de ce qu'il voit ? On ne sait pas forcément comment se comporter face à la maladie sévère, qui ne laisse que peu ou aucun espoir…
Alors, il apprend. Ses coéquipiers lui enseignent la légèreté, la capacité à sourire face aux embuscades de la vie.
Il s'accroche, essaie de repousser ses addictions. Cabossé, abîmé, parfois prêt à fuir, il montre combien certaines rencontres ont pu influencer le cours de son destin et l'aider à avancer dans le bon sens, sans rien exiger en retour.
« Ce qui me terrifie vraiment, c'est ce temps de passage entre la personne que j'ai été ces dernières années et celle que je serai, c'est la construction du nouveau moi. »
C'est avec une écriture (merci à la traductrice) d'une surprenante lucidité, que Daniele Mencarelli nous parle de sa descente aux enfers, de ses problèmes, de ses hauts, de ses bas. Son chemin a été long, difficile. Il a dû se battre contre lui-même et rien n'étant jamais acquis, il devra faire preuve de vigilance. J'ai particulièrement aimé son rendez-vous avec le directeur et ce qui en découle, c'est beau ! J'ai également aimé la place de la poésie dans son parcours.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Aujourd'hui je vais évoquer La maison des regards texte autobiographique bouleversant de l'italien Daniele Mencarelli.
La maison des regards appartient à la catégorie de la littérature de non fiction, ce récit à la première personne est l'histoire d'une sorte de rédemption, d'un retour à la vie. L'auteur, Daniele Mencarelli, est né en Italie en 1974 et vit à Ariccia dans la région de Rome. Ce qu'il évoque dans ces pages sincères se déroule alors qu'il a une vingtaine d'années. Il est poète mais surtout il a sombré dans un alcoolisme profond dès son plus jeune âge. le récit n'est pas là pour faire l'étiologie et les causes de cette pathologie handicapante socialement. Il vit avec ses parents, il a une soeur et un frère qui sont excédés par ses excès et son autodestruction. Malgré plusieurs tentatives il ne parvient pas à se désintoxiquer, d'ailleurs il n'est pas certain qu'il en ait la volonté. Il ne reste jamais sobre plus d'une journée, il est addict et a besoin de sa dose quotidienne d'alcool dans le sang. Il conduit en état d'ébriété et multiplie accrochages et accidents. Un jour il contacte son ami Davide (directeur de revue littéraire) pour lui demander de l'aide. Celui-ci intercède en sa faveur et l'aide à trouver un emploi. Ce piston est mal vu par ses collègues lors de sa prise de poste. Il est embauché à l'hôpital de l'Enfant-Jésus à Rome comme agent d'entretien. Avec une cohorte de collègues il est chargé d'effectuer en trois-huit le ménage des locaux. le premier jour il se retrouve pris de nausée alors qu'il doit nettoyer littéralement la merde déposée par des clochards dans les toilettes du lieu. Daniele va tenir aidé par l'alcool, il a besoin de cet emploi pour se réinsérer, se sauver. Cette scène fondatrice est à l'origine de son retour progressif vers la vie même s'il est ponctué de nombreuses rechutes. Outre l'alcoolisme il souffre de douleurs psychiques, sont état est instable mais ce travail va lui donner un cadre et lui offrir une satisfaction. L'Enfant-Jésus est un centre pédiatrique, le plus grand de la capitale où des dizaines de gamins sont soignés. Daniele va nouer de mutiques contacts avec les bambins et croiser leurs regards dans lesquels leur souffrance se lit, comme une sorte de miroir de la sienne et de ses douleurs mentales. Il croise notamment Toc-Toc qui est le personnage emblématique de ce récit où l'empathie est omniprésente. Peu à peu Daniele se détache de la boisson, il la cantonne au week-end et il commence à aller mieux, à se rapprocher de sa famille, bienveillante mais exténuée, lassée de ce fils perdu (la mère d'ailleurs au début du récit lui propose de se suicider ensemble pour abréger leurs souffrances). Et puis le directeur de l'institution lui propose du tac au tac de composer des poèmes qui seront offerts aux donateurs de l'hôpital pour enfants malades. En secret, sans rien dire à ses collègues et à sa famille, il rédige en un mois un recueil de textes où il dit son quotidien et celui des pensionnaires (et des défunts) de l'Enfant-Jésus. Voici pour conclure quelques extraits du début du récit : « plus qu'une maladie, c'est un destin. Une bizarrerie infecte. Ce qui agit chez les autres comme un trésor se change chez moi en souffrance. Tel est le sort des gens qui sont nés pour périr. (...). Désormais je sors pour boire et je bois pour sortir. (...). Je me couche presque lucide, ça ne m'était plus arrivé depuis je ne sais combien de temps, j'ai des tremblements à la place du sommeil, le coeur qui bat jusque dans les oreilles. J'entends des pas sur les trois marches, c'est ma mère qui m'apporte un somnifère, qui m'enlève mon tee-shirt taché de sang, qui a encore le courage de me cajoler. Elle va s'asseoir sur sa marche, sentinelle épuisée, un tas de chair et d'os. Je me tourne de l'autre côté, ignorant quoi me souhaiter. »
La maison des regards est un récit épatant et un formidable cri d'espoir, sans pathos ni bons sentiments dégoulinants. Ce témoignage est d'une grande force et montre que la résilience est possible.
Voilà, je vous ai donc parlé de la maison des regards de Daniele Mencarelli paru aux éditions Globe.
Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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critiques presse (1)
LesInrocks
21 mars 2024
Dans “La Maison des regards”, l’Italien Daniele Mencarelli raconte comment il s’est sorti de l’alcoolisme et du mal-être grâce à un emploi d’homme de ménage. Un très beau livre.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ce qui me terrifie vraiment, c’est ce temps de passage entre la personne que j’ai été ces dernières années et celle que je serai, c’est la construction du nouveau moi.
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Or la poésie témoigne de la souffrance, elle ne la soigne pas. Les mots m’accompagnent depuis toujours, ils sont cristal et racine, voyage et lame, ils sont tout, sauf un remède. La poésie ne soigne pas, elle ouvre, découd, dénude. Mais la force de faire de la poésie, je ne l’ai plus.
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L’écriture exerce une forme de possession impitoyable.
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Videos de Daniele Mencarelli (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniele Mencarelli
https://www.laprocure.com/product/1527064/mencarelli-daniele-la-maison-des-regards
La Maison des regards Daniele Mencarelli Éditions du Globe
« J'avais très à coeur de vous présenter le nouveau livre de Daniele Mencarelli. Peut être ne le connaissez vous pas ? C'est un auteur italien qui est poète et il est publié chez Globe. Il s'agit de ... le titre, c'est “La Maison des regards” . Il s'agit de l'autofiction, comme en sont spécialistes les éditions du Globe. Et donc c'est une histoire vraie mais racontée de manière romanesque. Il y a des dialogues et on a l'impression de lire un roman. Et ce qui est important de savoir, c'est que c'est une histoire vraie. Alors c'est de raconter son histoire à un moment de sa vie où Daniele traverse une vraie crise existentielle. Il est devenu alcoolique, il ne pense qu'à boire, il n'écrit plus du tout, Il est au fond du trou et vit chez ses parents et sa famille, donc ses parents, ses frères et soeurs ont avec lui une relation, ils n'ont plus vraiment de relation avec lui, ils ne savent plus quoi faire. C'est un peu la désespérance. Jusqu'au jour où il trouve un boulot, il faut bien qu'il gagne sa vie, dans un hôpital pour enfants qui s'appelle l'Enfant-Jésus à Rome. Et c'est le début d'un long chemin vers la rédemption. Ce livre est truffé de moments extraordinaires et de moments qui vous apportent énormément de choses, en fait, parce que c'est un livre, une fois vous l'avez refermé, vous y pensez longtemps après C'est un livre qui vous habite en fait. Il y a des moments de grâce extraordinaire. Il y est question de foi également. Ces enfants, ils ont un visage, Il va découvrir. Ça va être un choc pour lui de découvrir la maladie chez les enfants, la mort, la souffrance des parents aussi. Donc il est question d'énormément de choses. C'est fascinant. C'est absolument, C'est vraiment ce qu'on peut appeler un livre poignant au sens premier du terme. Parce que vraiment, physiquement, vous ressentez ... C'est tellement, tellement émouvant. Voilà. Donc, lisez le, vraiment. Il y a longtemps que je n'avais pas eu un aussi gros coup de coeur pour un livre qui m'a vraiment chamboulé.» Marie-Joseph pour la librairie La Procure
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