Furia

Ce roman jeunesse est un hymne à l'indépendance des femmes et à leur droit à choisir leur destin. L'écriture est d'une fluidité et d'une agilité remarquables. Ma lecture s'est effectuée comme en apnée. Incapable de refermer le livre avant d'avoir eu le fin mot de l'histoire, j'ai couru, aimé, je me suis battue, j'ai hésité, foncé et j'ai été déçue, comme Furia. le récit de cette jeune femme qui tente de concilier famille, études, passion et amour est universel.
Là où l'histoire sort du lot, c'est qu'au lieu de nous proposer un conte de fée, où tous les problèmes disparaissent comme par magie à l'arrivée d'un prince charmant en armure étincelante, Furia nous propose une histoire vraie. Ce roman explore la difficulté de choisir entre amour et rêves, la réalité des choix qu'énormément de femmes à travers le monde ont eu à faire et ont encore à faire : couple, famille, parfois amour ou la possibilité d'essayer de se réaliser en tant qu'individu à part entière. le poids de la société, de l'amertume, des rêves brisés. le tout en communicant une énergie, un dynamisme, un message d'espoir et de combat pour toute une génération. Magnifique.

Merci à Babelio et aux éditions Slalom pour cette très belle découverte.

Un thème dont on entend peu parler, une protagoniste en Amérique du Sud, une belle couverture… J'étais convaincue avant même de commencer Furia.

Depuis le quartier argentin où elle habite, Camila ne rêve que d'une chose : partir aux États-Unis pour devenir footballeuse professionnelle. Mais les femmes ne jouent pas au football. C'est en tout cas ce que pense la famille de Camila. Ce qu'ils ignorent, c'est qu'elle a l'étoffe d'une championne. Sur le terrain, elle donne tout.
Lorsque son petit ami Diego, jeune footballeur prodige à la Juventus de Turin, revient en Argentine, les choses se compliquent. Entre la pression nouvelle de sa relation, le tournoi qui approche et les injonctions incessantes de sa famille, celle qu'on appelle « Furia » lorsqu'elle voltige balle aux pieds, joue désormais son avenir.

Mes attentes étaient déjà hautes et finalement... j'ai aimé ce livre bien plus que ce à quoi je m'attendais et j'ai du du mal à le reposer. Je ne fais pas de football, je n'ai pas connu les problématiques auxquelles Camila fait face, mais la force du livre réside dans son universalité. Je pense à plusieurs lignes que je peux mettre en parallèle avec des choses que j'ai pu constater en tant que femme, dans des contextes différents.

Et au-delà de son universalité, ce que j'ai adoré aussi, c'était justement sa localisation en Argentine. J'adore être plongée dans une autre culture avec le vocabulaire, les références musicales, culinaires et la description de la vie dans ce quartier.

Pour en revenir à ce qui m'a intéressée à l'origine, les descriptions des matchs de football sont très bien dosées et rythmées. J'avais peur de m'ennuyer mais chaque action sur le terrain en révèle un peu plus sur qui est Camila, sur le terrain et en dehors.

Mais surtout, la manière de parler des femmes dans le football est super intéressante. Ce n'est pas juste mal vu de jouer au foot, c'est interdit. Une fille ne sait pas jouer au foot. Une fille doit suivre la voie qu'on a choisi pour elle. Si une fille réussit, c'est une profiteuse. Si elle échoue, c'est de sa faute.

On a accès à ce qui se passe dans l'équipe, entre coéquipières, avec la coach, mais aussi dans la famille d'une joueuse, dans sa vie amoureuse et on a même un tout petit aperçu sur le comportement des journalistes face au foot féminin.

J'ai pris plaisir à découvrir les thèmes principaux ET secondaires. En dehors du foot, on en apprend plus sur la vie dans les quartiers pauvres d'Argentine et le livre évoque aussi les violences envers les femmes. Je ne m'y attendais pas, mais l'autrice amène parfaitement le sujet, qui a complètement sa place ici.

J'ai beaucoup aimé le fait que Camila soit forte mais pas inconsciente. Elle cache sa pratique du foot à ses parents par nécessité, se révolte quand elle ne peut plus supporter la violence psychologique qu'elle subit, mais elle se retient toujours de franchir la limite qui la protège. C'est ce qui rend son personnage réaliste.

Ses choix sont logiques, elle ment parce qu'elle n'a pas le choix. La vérité l'empêcherait d'atteindre son but. Je me sens toujours mal quand les personnages mentent parce que j'ai peur de la révélation finale mais là, je la suppliais presque de ne rien avouer à sa famille.

L'histoire d'amour n'entache pas le propos, ça permet de mieux comprendre à quoi une femme peut être confrontée (dans le foot ou autre). Et ça aide que Diego soit Diego. On comprend ce que Camila lui trouve.

Et ça amène à s'interroger : pourquoi une joueuse aussi talentueuse que Camila rencontre-t-elle autant d'obstacles ? Eh bien, son talent est indéniable, mais en tant que fille, on ne lui offre pas les mêmes opportunités. Alors il faut se créer ses propres opportunités…

Même sans faire du foot, beaucoup de filles peuvent s'y retrouver. Camila est confrontée à plusieurs problématiques : avoir une passion vue comme masculine, ne pas être prise au sérieux et devoir prouver sa valeur parce que c'est une fille, être toujours ramenée au statut de « petite amie de », « soeur de » malgré ses réussites personnelles…

Des thèmes importants, des mots qui vont droit au coeur, une écriture juste, des dialogues et des personnages réalistes... Yamile Said Méndez réussit à nous parler du fait d'être une fille, une femme, et de tout ce que ça implique, en Argentine comme ailleurs.

Dans le barrio argentin, Camila a une passion dévorante : le football. Sur le terrain, elle devient « Furia » et son talent et sa détermination explosent. Malheureusement, pour les filles, ce n'est pas un avenir envisageable. Alors, elle ment, elle ruse pour cacher ses ambitions à sa famille d'autant plus que Pablo, son frère vient d'entrer dans l'équipe locale et représente tous les espoirs d'élévation sociale de son père. La vie est difficile à Rosario, les filles n'y sont pas en sécurité et la pauvreté freine les ambitions de chacun. Quand Diego, son amour de jeunesse, footballeur recruté par la Juventus de Turin, revient au pays, il lui propose de le suivre. Entre une vie à l'étranger sans soucis financiers mais dans l'ombre de Diego et une carrière dans le football quasi-improbable en Argentine, Camila devra choisir…

Un récit sur l'émancipation féminine dans une Argentine patriarcale populaire avec une héroïne attachante et courageuse.
J'ai aimé le contre-pied : l'arrivée du prince charmant au secours de sa princesse n'est pas du goût de Camila qui veut réussir par elle-même quels que soient les obstacles.

Comme toujours avec les romans de Slalom , un roman avec un thème fort, qui bouscule les préjugés et ouvre les esprits !

« Furia » c'est le surnom donné par ses coéquipières à Camila, une jeune argentine de 16 ans qui rêve de devenir footballeuse professionnelle . Elle a du talent, de la détermination à revendre mais elle a le tort d'être une fille dans un pays et une famille où les femmes n'ont pas leur place dans un stade. C'est donc en cachette qu'elle s'entraîne d'autant que dans sa famille, la star c'est son frère , « L'étalon » , qui vient d'être recruté par le club local et porte tous les espoirs de réussite sociale du père.

Une immersion dans un quartier pauvre argentin, sur fond de violence faite aux femmes, avec une héroïne attachante qui veut croire en ses rêves et met tout en oeuvre pour les réaliser quitte à faire des choix difficiles. La partie « romance » du livre est ainsi traitée de manière plus originale que d'habitude ! Pour les fans de foot, ça parle aussi entraînements , matchs et vie de l'équipe…et pour les gourmands il y a alfajor, pastafrola et autres pâtisseries à consommer avec un verre de maté bien sûr !

La 4 e de couverture parle très justement d' « histoire inspirante d'émancipation féminine dans l'Argentine populaire d'aujourd'hui » mais le propos est plus universel tant la place faite aux femmes dans bien des pays pose problème. On pense bien sûr aux femmes iraniennes qui se révoltent en ce moment mais on pourrait en citer beaucoup d'autres. Même dans nos pays démocratiques, il n'est pas toujours facile pour une fille de s'imposer dans des domaines traditionnellement masculins.

Un bon roman pour ados, donc, qui peut conforter des jeunes (filles et garçons d'ailleurs) dans leurs aspirations à choisir leur vie, à ne pas baisser les bras face à la pression familiale ou societale, à croire en leurs rêves.
Et comme le dit la coach de l'équipe féminine : «  Les temps changent, et vous, mesdemoiselles, vous aurez des possibilités dont les femmes de ma génération n'ont même jamais pu rêver »

Furia c'est le surnom donné à Camila par ses coéquipières. Parce que Camila joue au foot. Plutôt très bien. Mais en cachette. Parce qu'en Argentine, surtout dans le "barrio" où elle vit, les filles ne jouent pas au foot. D'autant que dans sa famille la star c'est son frère, coaché par leur père, ancien joueur qui a manqué une grande carrière après une blessure. Il a raté sa carrière et le fait bien savoir à son entourage d'ailleurs. Mais Camila est aussi amoureuse, de Diego, qui lui est parti faire carrière en Italie. Au retour de celui-ci, Camila va voir son existence bouleversée et elle va devoir faire des choix. Parce que dans son milieu la place des filles est à la maison. D'autant plus avec la violence qui règne et fait des filles des victimes dont les visages ornent les murs. Alors si elle veut jouer, faire une carrière professionnelle, Camila va devoir se battre. Contre son milieu. Contre sa famille. Contre les élans de son coeur.
On apprend beaucoup sur l'Argentine pauvre et la vie des filles dans les barrios. Un roman intéressant à la fois pour les filles et les garçons, et qui devra susciter des débats. Pour qu'un jour l'histoire de Camila ne soit plus de la fiction.
Merci à NetGalley et aux éditions Slalom pour cette lecture.