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EAN : 9782072714689
144 pages
Gallimard (09/03/2017)
3.75/5   24 notes
Résumé :
La sorcière avait dix-huit ans; c'était une belle fille et fort désirable, assez grande de taille, la voix douce et pénétrante. -
Elle se présenta humblement, " comme une pauvre petite bergerette ", démêla au premier regard le roi, qui s'était mêlé exprès à la foule des seigneurs, et quoiqu'il soutînt d'abord qu'il n'était pas le roi, elle lui embrassa les genoux. Mais, comme il n'était pas sacré, elle ne l'appelait que Dauphin : " Gentil Dauphin, dit-elle, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Magnifique !
Je vais chercher souvent mes héros, mes quêtes, mes guerres très loin dans l'Imaginaire alors qu'il y en a beaucoup plus près...
Je me dois toutefois de tempérer mon enthousiasme, histoire qu'il n'y ait pas de méprise pour un lecteur potentiel. Ceci n'est pas vraiment une biographie (enfin, très romancée, on va dire), et ceci contient des propos choquants de nos jours, xénophobes à fond, hein... L'auteur a un parti pris d'emblée pour la France et pour "Jehanne", peu scientifique et pas du tout objectif ! A replacer toutefois à l'époque d'écriture et dans le contexte, bien évidemment, les Anglais étant les "ennemis héréditaires" et les Juifs les boucs émissaires préférés...

Mais on ne peut nier à cette "biographie" (toute relative, hein) de Jeanne d'Arc un incroyable souffle épique qui ravira les amateurs de Fantasy, forcément ! Les deux premières pages, j'ai pris une baffe, je ne m'attendais pas du tout à ça ! Quel style, quel panache ! Crac, accrochée ! Même si l'ensemble manque un peu d'épaisseur (mais ça se veut une biographie et non un roman de capes et d'épées, dommage), c'est captivant. Et puis ça fait poser des questions, des tas de questions, parce que cette histoire, cette Histoire plutôt, est complètement incroyable, mythique (et mystique), même sans parti pris et sans xénophobie mal placée ! Je pense quand même que la part la plus réaliste de ce bouquin, c'est que Jeanne d'Arc a servi de "fédérateur" à une armée française jusque là morcelée et infoutue de faire des actions concertées.

Commencé hier soir, fini cette nuit à la faveur d'une insomnie (bon il n'est pas très long, aussi, hein), je me suis régalé. Il décevra sans doute les "chercheurs", les gens qui veulent une vraie biographie, mais pour le lire comme un bouquin d'aventure, un roman épique, il est parfait !
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Jeanne la Pucelle d'Orléans est née en 1412 à Domrémy en Lorraine, c'est une paysanne qui a entendu des voix célestes dès ses 13 ans, mais qui ne sait ni lire, ni écrire : elle reçoit de la part des saints Michel, Marguerite et de Catherine d'Alexandrie la mission de délivrer la France de l'occupation anglaise....
Contextuellement : la guerre de Cent ans ravage les campagnes, Charles VII est devenu roi après le décès de son père Charles le Fol mais sa couronne est menacée par Henri d'Angleterre et par le duc d'Aquitaine en vertu du traité de Troyes de 1420 ! Il est donc contesté par les Bourguignons qui font la guerre aux Armagnacs ainsi que par les Anglais qui se disputent les terres de France.
Dès ses 18 ans, Jeanne part pour rencontrer le roi Charles VII à Chinon , elle le distingue d'entre les autres seigneurs et se jette à ses genoux pour lui demander une épée, une armée pour libérer Orléans..Après cette victoire, elle conduit le roi au sacre à Reims et continue de se battre courageusement avec les troupes , les motive par son enthousiasme, sa Foi et son charisme...A Paris, occupée par les anglais, elle échoue mais peu à peu, elle comprend que le cardinal de Winchester, le régent Bedfort sont en train d'essayer de faire sacrer le jeune Henri VI mais, elle doit continuer à se battre : sa Foi est inébranlable et elle suit les voix, les visions qui l'aident à continuer le combat !
Mais, les princes anglais n'arrivent pas à supporter qu'une sorcière puisse les mettre en échec et, aidés par le duc de Bourgogne, son vassal Jean de Ligny et tous les Bourguignons, ils vont la capturer et, moyennant de grosses sommes d'argent ils vont arranger son emprisonnement dans des conditions abjectes, et décider l'évêque de Beauvais : Cauchon à instruire un procès truqué ! Face à son bourreau, elle est obligée de répondre à de nombreuses accusations d'hérésie, prouver qu'elle est vierge et expliquer que c'est Dieu qui lui dicte ses actes, sa dévotion ! Elle est condamnée à être brûlée vive sur la place du Marché à Rouen...
Jules Michelet présente une autobiographie d'une héroïne historiquement connue, reconnue pour sa Foi, son courage et la défense de la Patrie en danger : elle est devenue un mythe de notre récit national ! Michelet, peu objectif pour un historien renommé a taclé les anglais en les accusant d'un orgueil démesuré et, a égratigné les juifs.
L.C thématique de mars 2023 : une biographie



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Alors que je m'attendais à un texte difficile et un peu fastidieux (allez donc savoir pourquoi, peut-être car Jules Michelet est un historien du 19ème siècle), je me suis régalée avec ce livre sur Jeanne d'arc, qui se lit comme un roman.

On est à la limite de la biographie romancée. On ne se perd pas dans des détails ennuyeux, de longs rappels historiques ou des descriptions soporifiques. Les personnages et les lieux sont vivants, et Jeanne (que Jules Michelet admire) a tout de la femme étonnante et héroïque.

Ce que j'ai aimé aussi, c'est que Jules Michelet ne cache pas son opinion, il rend l'Histoire de France passionnante avec ses points de vue tranchés. Il ne mâche pas ses mots.

Certes, il ne s'agit pas d'une présentation neutre de l'Histoire, mais de celle d'un historien français, qui valorise les français au détriment des anglais, et qui transmet sa passion par un style vivant et passionné et un parti pris évident.

Etait-ce la façon de présenter l'histoire de France au XIXème siècle ? Je n'en sais rien, mais grâce à ce style enlevé, j'ai adoré ce petit texte et le recommande vivement.
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LA PUCELLE VOULAIT RESTER EN PANTALONS.
J'avais abordé Michelet avec sa remarquable histoire de la révolution française, et j'ai voulu continuer avec la vie de ce personnage fascinant qu'est Jeanne d'Arc. Son enfance est rapidement racontée car sans doute peu connue : était-elle vraiment cette jeune innocente analphabète des manuels scolaires, ou bien une jeune fille déjà cultivée qui avait lu les épopées de femmes-soldat comme Jeanne Hachette ou celles des justicières de la bible ? En revanche, la libération d'Orleans est bien racontée : tactique militaire, cohésion des différentes factions armés, adhésion des foules à la jeune « capitaine ». Après la capture de Jeanne par les bourguignons au siège de Paris, le jeu des alliances des différents duchés composant le futur royaume de France, rend les négociations confuses et donnent le sentiment que même Michelet n'a pas tout compris à cet imbroglio géopolitique en pleine guerre de cent ans. Pour faire simple, les anglais font un blocus économique sur la Flandre, alors bourguignonne, pour forcer la main au Duc de Bourgogne afin de leur livrer la pucelle. En effet, nous dit Michelet, l'orgueil anglais, « leur principal défaut », n'a pas digéré que ses troupes se fassent damer le pion par une jeunette de 18 ans. Vient alors le grand moment, le procès, raconté dans un style balzacien par un chrétien papiste et partisan né en 1798 c'est à dire dans le moule des idées de l'époque. Certes il n'a pas tiré ses sources des minutes mêmes des audiences, mais d'autres historiens l'ayant fait. Qu'importe, ce sont les réponses de Jeanne aux questions perverses de Conchon qui, rapportées fidèlement, sont extraordinaires d'inspiration et d'intelligence. On reste subjugué par le niveau de pertinence des échanges. Finalement, le jugement sera plus influencé par le refus de Jeanne de revêtir l'habit féminin que par la preuve de sa sorcellerie. À sa décharge, voulait-elle se protéger des 3 malandrins mâles avec lesquels elle était en cellule ? Et le bûcher sera suffisamment haut pour que personne ne puisse recueillir ses dernières paroles.
Une belle épopée racontée avec style, passion et parti pris.
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J'ai lu ce texte sur un très vieux fascicule de la librairie Hachette, prévu pour les futurs bacheliers de 1935. L'exposé s'y fait en six parties :

I Enfance et vocation de Jeanne.
II Jeanne délivre Orléans et fait sacrer le roi à Reims.
III Jeanne est trahie et livrée.
IV le procès. Jeanne refuse de se soumettre à l'église.
V La tentation.
VI La mort.

Cette étude est empreinte de romantisme et n'aurait pas détonné sous la plume de Victor Hugo (on se serait juste étonné qu'il soit moins bon...) ; je suis assez désagréablement frappée de ne pas percevoir, sauf en de rares endroits, les sources de Michelet. Selon Fernand Flutre, d'ailleurs, il n'a utilisé que des documents de seconde main et pas les pièces originales, comme par exemple les pièces originales des procès de Jeanne d'Arc ! On se retrouve donc avec un hagiographie, ni chair, ni Poisson assez peu distanciée ! Je suis choquée de lire, çà et là, des phrases comme : "Jeanne priait ardemment ; elle demandait et elle obtenait. Pour être prisonnière, elle n'agissait pas moins ; tant qu'elle était vivante, sa prière perçait les murs et dissipait l'ennemi." Même Hérodote n'aurait pas osé.

Le point de vue de Jeanne d'Arc est le plus souvent celui de l'historien qui ne quitte cette focalisation que pour l'apologie ou le pathétique.

Le parti de Charles VII, pourtant doublement illégitime, si l'on en tient strictement aux documents notariés (Anglais héritiers d'Aliénor d'Aquitaine et intrigues d'Isabeau de Bavière pour déshériter Charles VII au profit d'Henri VI) et non pas à nos sympathies nationalistes, est également celui que Michelet a choisi. Il va jusqu'à écrire quelques pages qu'on jugerait aujourd'hui honteusement xénophobes.

Cf. suite de la note de lecture sur mon blog.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Jamais les Juifs ne furent si animés contre Jésus que les Anglais contre la Pucelle. Elle les avait, il faut le dire, cruellement blessés à l'endroit le plus sensible, dans l'estime naïve et profonde qu'ils ont pour eux-mêmes. A Orléans, l'invincible gendarmerie, les fameux archers, Talbot en tête, avaient montré le dos ; à Jargeau, dans une place et derrière de bonnes murailles, ils s'étaient laissés prendre ; à Patay, ils avaient fui à toutes jambes, fui devant une fille... Voilà qui était dur à penser, voilà ce que ces taciturnes Anglais ruminaient sans cesse en eux-mêmes. Une fille leur avait fait peur, et il n'était pas bien sûr qu'elle ne leur fit peur encore, tout enchaînée qu'elle était... Non pas elle, apparemment, mais le diable dont elle était l'agent, ils tâchaient du moins de le croire ainsi et de le faire croire.
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Elle reçut sa religion, non comme une leçon, une cérémonie, mais dans la forme populaire et naïve d’une belle histoire de veillée, comme la foi simple d’une mère… Ce que nous recevons ainsi avec le sang et le lait, c'est chose vivante, la vie même. [P. 19]
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Videos de Jules Michelet (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jules Michelet
Par Annette WIEVIORKA, directrice de recherche émérite au CNRS
Tout historien, et même préhistorien, établit un lien avec "ses" morts dont il tente de restituer l'histoire, de la Lucy d'Yves Coppens aux morts qui sont ses contemporains. L'opération historiographique a souvent été décrite, de Jules Michelet à Michel de Certeau, comme opération de résurrection des morts et oeuvre de sépulture de ces morts qui hantent notre présent. Il y a aussi d'autres morts. Ceux des siens qui sont autant de dibbouk pour l'historien parce qu'ils ont orienté sa vie. Ce sont des morts fauchés avant d'avoir été au bout de leur vie, des morts scandaleuses. "Je suis le fils de la morte". Ce sont les premiers mots de l'essai d'égo-histoire de Pierre Chaunu. Ces morts nourrissent les récits familiaux, devenu un nouveau genre historique, de Jeanne et les siens de Michel Winock (2003)("La mort était chez nous comme chez elle") à mes Tombeaux (2023). Les morts de la Shoah occupent une place tout à la fois semblable et autre. C'est la tentative d'éradiquer un peuple, la disparition du monde yiddish dont ceux qui en furent victimes prirent conscience alors même que le génocide était mis en oeuvre. Ecrits des ghettos, archives des ghettos, rédaction de livres du souvenir, ces mémoriaux juifs de Pologne écrits collectivement pour décrire la vie d'avant, recherche des noms des morts, plaques, murs des noms, bases de données.... Toute une construction mémorielle. Vint ensuite le temps du "je"(qui n'est pas spécifique à cette histoire) , celui des descendants des victimes, deuxième, troisième génération, restituant l'histoire des leurs. Chaque année, plusieurs récits paraissent, oeuvres d'historiens ou d'écrivains, qui usent désormais des mêmes sources, témoignages et archives, causant un trouble dans les genres.
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