Quelques mots sur les sorcières. Ce sont des femmes laides, qui possèdent des dons surnaturels, qu'elles utilisent pour faire le mal mais pas toujours. Les sorcières sont entourées d'une multitude d'animaux dont elles se servent dans leurs pratiques magiques. Parmi ces animaux on compte les hiboux, corbeaux, araignées, crapauds, chauve-souris, chats noirs…
Les sorcières dans la littérature est un recueil de quatorze extraits de livre pour chacun d'entre eux est mis dès la première page en note de bas de page.
Je ne vais me focaliser que sur quatre d'entre eux.
Extrait de : « La Vouivre » de Marcel Aimé
La Vouivre des campagnes jurassiennes, c'est la file aux serpents. Elle parcours monts et plaines du Jura et se baigne dans les rivières, torrents, lacs et étangs. Elle porte sur la tête un diadème orné d'un gros rubis. Ce trésor, la Vouivre ne s'en sépare que pendant ses ablutions. C'est l'instant que choisissent les audacieux pour tenter de s'emparer du joyau. A ses risques et périls, car le voleur sera immédiatement poursuivi par des milliers de serpents. La seule chance qu'il ait de s'en sortir est de jeter le diadème et son rubis au plus loin et de s'enfouir.
Extrait de : «
La petite Fadette » de
George Sand
Landry est inquiet, il ne sait où est son frère. Il se réfère à la mère fadet à qui on attribuait le pouvoir de retrouver les choses perdues et même les personnes. Landry avait ouï dire que la mère Fadet au moyen d'une certaine graine qu'elle jetait sur l'eau en prononçant des paroles, pouvait faire retrouver le corps d'une personne noyée. La graine surnageait et coulait, là on était sûr de retrouver le corps.
Landry courra en la demeure de la mère fadet, lui conta sa peine et lui pria de l'accompagner pour essayer de retrouver son frère vivant ou mort.
Comment reconnaître une sorcière ? Extrait de : «
Sacrées sorcières » de
Roald Dahl. 1916-1990, auteur britannique, scénariste, romancier et auteur de nouvelles. Auteur bien connu de littérature d'enfance et de jeunesse.
Un petit garçon intrigué veut savoir ce qu'est une sorcière. S'il est possible de la reconnaître parmi les femmes. Sa grand-mère lui explique : Elles n'ont pas d'ongle aux doigts mais des griffes. Elles portent des gants. Elles sont chauves et portent une perruque. Elle ont de larges narines pour sentir. Elles ont des yeux de feu et de glace. Elles n'ont pas d'orteil. le bout des pieds est carré. Elles portent des chaussures pointues et cet inconfort leur fait très mal aux pieds.
― Quand tu étais petite, grand-mère as-tu rencontré une sorcière ?
― Oui, une fois
― Et qu'est-il arrivé ?
― Aïe aïe aïe !
Trois coeurs d'hommes faits différemment, extrait de
Notre-Dame de Paris de
Victor Hugo.
Esméralda est une jolie bohémienne, nommée l'égyptienne. La capitaine Phoebus, l'archidiacre Frollo et Quasimodo n'ont d'yeux que pour elle. Elle se trouve sur le parvis de la cathédrale
Notre-Dame de Paris. Elle est accusée d'avoir tué Phoebus, ce qui est faux puisqu'elle aime Phoebus. C'est donc une innocente qui sera exécutée sur le parvis par deux bourreaux, si ce n'est qu'il y avait au-dessus des ogives du portail un spectateur que personne n'avait remarqué. Ce spectateur n'avait rien perdu de ce qui s'était passé depuis midi devant le portail de Notre-Dame ; Il enjamba la balustrade de la galerie, saisit la corde, puis on le vit coulé sur la façade, comme une goutte d'eau de pluie glisse le long d'une vitre, courir vers les deux bourreaux avec la vitesse d'un chat, les terrasser sous deux poings énormes, enlever l'égyptienne d'une main, comme une enfant sa poupée, et d'un seul élan rebondir jusque dans l'église, en élevant la jeune fille au-dessus de sa tête.
Misti, souvenir d'un garçon, extrait de : «
Contes et nouvelles » de Guy de
Maupassant.
Le narrateur est le garçon.
J'avais pour maîtresse une drôle de petite femme. Elle était mariée. Son mari, inspecteur d'un grand service public, s'absentait souvent, nous laissant libres de nos soirées. Etendu sur le divan, le front sur ses jambes, tandis que sur l'autre dormait un énorme chat noir, nommé « Misti », qu'elle adorait. Un soir, comme nous étions attablés dans un assommoir de Montmartre, nous vîmes entrer une vieille femme en guenilles.
La sorcière se mit à parler à Emma. Elle lui prédit des choses vagues, une réussite, une mort. L'annonce de cette mort frappa la jeune femme. La mort de qui ? Quoi ? Comment ?
La vieille répondait : « Les cartes ne sont pas assez fortes, il faudrait v'nir chez moi d'main. J'vous dirait ça avec le marc de café qui n'trompe jamais. Emma et moi décidâmes de nous y rendre. Chez elle, sur la table, un chat noir empaillé regardait avec ses yeux de verre. Il avait l'air du démon de ce sinistre logis. « Ce chat dit-elle, je l'ai aimé comme on aime un frère. Je n'avais que lui, Mouton. Or, j'ai fait la connaissance d'un beau garçon, que je m'étais mise à aimer. Il est venu chez moi et m'a embrassé. Soudain, je l'entends crier. le chat Mouton lui avait sauté au visage et lui arrachait la peau, à coups de griffe. Quand j'ai commencé à lui laver la figure, je m'aperçut que mon pauvre ami avait les yeux crevés. L'ami est mort de peine au bout d'un an à l'hospice. J'ai jeté Mouton par la fenêtre. Je l'ai fait empailler.
Quand je suis retourné chez Emma, je m'étonnais de ne plus apercevoir Misti. Je lui demandai des explications. « Je l'ai donné mon chéri, j'ai eu peur pour tes yeux. »
Les sorcières qui annoncent le pire et le meilleur, à les écouter on finit par les croire.
J'ai particulièrement aimé le style d'écriture des contes fantastiques que j'ai repris dans ma chronique. Cela n'a rien d'étonnant, il s'agit d'écrivains confirmés. Avant d'aborder : «
Les sorcières dans la littérature, j'avais lu les écrivains repris dans cette chronique à l'exception de
Roald Dahl dont : « Sacrés sorcières », semble alléchant. Des contes fantastiques sont souvent catalogués en littérature jeunesse. Pourquoi ne ferait-il pas le bonheur des adultes ?
Sacrées sorcières est catalogué humour.
En choisissant ce livre j'étais dans l'inconnue totale. C'est
George Sand et Marcel Aimé qui m'ont poussé à l'acheter. Ma réflexion : « Allons-y, découvrons pour deux euros chez folio.