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EAN : 9782073042361
144 pages
Gallimard (07/12/2023)
3.45/5   39 notes
Résumé :
L'eût-on vue, on l'eût à peine reconnue. Tellement elle était changée. Les yeux seuls restaient, non brillants, mais armés d'une très étrange et peu rassurante lueur. Elle-même avait peur de faire peur. Elle ne les baissait pas. Elle regardait de côté ; dans l'obliquité du rayon, elle en éludait l'effet. Brunie tout à coup, on eût dit qu'elle avait passé par la flamme. Mais ceux qui observaient mieux sentaient que cette flamme plutôt était en elle, qu'elle portait u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Quelques mots sur les sorcières. Ce sont des femmes laides, qui possèdent des dons surnaturels, qu'elles utilisent pour faire le mal mais pas toujours. Les sorcières sont entourées d'une multitude d'animaux dont elles se servent dans leurs pratiques magiques. Parmi ces animaux on compte les hiboux, corbeaux, araignées, crapauds, chauve-souris, chats noirs…

Les sorcières dans la littérature est un recueil de quatorze extraits de livre pour chacun d'entre eux est mis dès la première page en note de bas de page.

Je ne vais me focaliser que sur quatre d'entre eux.

Extrait de : « La Vouivre » de Marcel Aimé
La Vouivre des campagnes jurassiennes, c'est la file aux serpents. Elle parcours monts et plaines du Jura et se baigne dans les rivières, torrents, lacs et étangs. Elle porte sur la tête un diadème orné d'un gros rubis. Ce trésor, la Vouivre ne s'en sépare que pendant ses ablutions. C'est l'instant que choisissent les audacieux pour tenter de s'emparer du joyau. A ses risques et périls, car le voleur sera immédiatement poursuivi par des milliers de serpents. La seule chance qu'il ait de s'en sortir est de jeter le diadème et son rubis au plus loin et de s'enfouir.

Extrait de : « La petite Fadette » de George Sand
Landry est inquiet, il ne sait où est son frère. Il se réfère à la mère fadet à qui on attribuait le pouvoir de retrouver les choses perdues et même les personnes. Landry avait ouï dire que la mère Fadet au moyen d'une certaine graine qu'elle jetait sur l'eau en prononçant des paroles, pouvait faire retrouver le corps d'une personne noyée. La graine surnageait et coulait, là on était sûr de retrouver le corps.
Landry courra en la demeure de la mère fadet, lui conta sa peine et lui pria de l'accompagner pour essayer de retrouver son frère vivant ou mort.

Comment reconnaître une sorcière ? Extrait de : « Sacrées sorcières » de Roald Dahl. 1916-1990, auteur britannique, scénariste, romancier et auteur de nouvelles. Auteur bien connu de littérature d'enfance et de jeunesse.
Un petit garçon intrigué veut savoir ce qu'est une sorcière. S'il est possible de la reconnaître parmi les femmes. Sa grand-mère lui explique : Elles n'ont pas d'ongle aux doigts mais des griffes. Elles portent des gants. Elles sont chauves et portent une perruque. Elle ont de larges narines pour sentir. Elles ont des yeux de feu et de glace. Elles n'ont pas d'orteil. le bout des pieds est carré. Elles portent des chaussures pointues et cet inconfort leur fait très mal aux pieds.

― Quand tu étais petite, grand-mère as-tu rencontré une sorcière ?
― Oui, une fois
― Et qu'est-il arrivé ?
― Aïe aïe aïe !

Trois coeurs d'hommes faits différemment, extrait de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo.
Esméralda est une jolie bohémienne, nommée l'égyptienne. La capitaine Phoebus, l'archidiacre Frollo et Quasimodo n'ont d'yeux que pour elle. Elle se trouve sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elle est accusée d'avoir tué Phoebus, ce qui est faux puisqu'elle aime Phoebus. C'est donc une innocente qui sera exécutée sur le parvis par deux bourreaux, si ce n'est qu'il y avait au-dessus des ogives du portail un spectateur que personne n'avait remarqué. Ce spectateur n'avait rien perdu de ce qui s'était passé depuis midi devant le portail de Notre-Dame ; Il enjamba la balustrade de la galerie, saisit la corde, puis on le vit coulé sur la façade, comme une goutte d'eau de pluie glisse le long d'une vitre, courir vers les deux bourreaux avec la vitesse d'un chat, les terrasser sous deux poings énormes, enlever l'égyptienne d'une main, comme une enfant sa poupée, et d'un seul élan rebondir jusque dans l'église, en élevant la jeune fille au-dessus de sa tête.

Misti, souvenir d'un garçon, extrait de : « Contes et nouvelles » de Guy de Maupassant.
Le narrateur est le garçon.
J'avais pour maîtresse une drôle de petite femme. Elle était mariée. Son mari, inspecteur d'un grand service public, s'absentait souvent, nous laissant libres de nos soirées. Etendu sur le divan, le front sur ses jambes, tandis que sur l'autre dormait un énorme chat noir, nommé « Misti », qu'elle adorait. Un soir, comme nous étions attablés dans un assommoir de Montmartre, nous vîmes entrer une vieille femme en guenilles. La sorcière se mit à parler à Emma. Elle lui prédit des choses vagues, une réussite, une mort. L'annonce de cette mort frappa la jeune femme. La mort de qui ? Quoi ? Comment ?
La vieille répondait : « Les cartes ne sont pas assez fortes, il faudrait v'nir chez moi d'main. J'vous dirait ça avec le marc de café qui n'trompe jamais. Emma et moi décidâmes de nous y rendre. Chez elle, sur la table, un chat noir empaillé regardait avec ses yeux de verre. Il avait l'air du démon de ce sinistre logis. « Ce chat dit-elle, je l'ai aimé comme on aime un frère. Je n'avais que lui, Mouton. Or, j'ai fait la connaissance d'un beau garçon, que je m'étais mise à aimer. Il est venu chez moi et m'a embrassé. Soudain, je l'entends crier. le chat Mouton lui avait sauté au visage et lui arrachait la peau, à coups de griffe. Quand j'ai commencé à lui laver la figure, je m'aperçut que mon pauvre ami avait les yeux crevés. L'ami est mort de peine au bout d'un an à l'hospice. J'ai jeté Mouton par la fenêtre. Je l'ai fait empailler.
Quand je suis retourné chez Emma, je m'étonnais de ne plus apercevoir Misti. Je lui demandai des explications. « Je l'ai donné mon chéri, j'ai eu peur pour tes yeux. »

Les sorcières qui annoncent le pire et le meilleur, à les écouter on finit par les croire.

J'ai particulièrement aimé le style d'écriture des contes fantastiques que j'ai repris dans ma chronique. Cela n'a rien d'étonnant, il s'agit d'écrivains confirmés. Avant d'aborder : « Les sorcières dans la littérature, j'avais lu les écrivains repris dans cette chronique à l'exception de Roald Dahl dont : « Sacrés sorcières », semble alléchant. Des contes fantastiques sont souvent catalogués en littérature jeunesse. Pourquoi ne ferait-il pas le bonheur des adultes ? Sacrées sorcières est catalogué humour.

En choisissant ce livre j'étais dans l'inconnue totale. C'est George Sand et Marcel Aimé qui m'ont poussé à l'acheter. Ma réflexion : « Allons-y, découvrons pour deux euros chez folio.
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« Cette femme était le diable. Elle me donnait le vertige et le frisson. » (Michèle Gazier, Portrait de femme en rose et rouge)

Les sorcières dans la littérature @editionsfolio

Eh bien, comment pourrait-on présenter ce petit ouvrage? Je dirais, comme un petit recueil de sorcières…

Il reprend, à travers 14 extraits, des portraits de femmes, de sorcières, dans la littérature depuis l'époque latine (Apulée) jusqu'à aujourd'hui, en passant par des auteurs aussi prestigieux que George Sand, Victor Hugo, William Shakespeare avec son célèbre Macbeth!

« Foie de Juif qui a blasphémé,
Bile de chèvre, repousses d'if
Brisées par éclipses de lune,
Nez de Turc, lèvres de Tartare… »

À travers ces morceaux choisis, on entrevoit le regard porté sur la femme, sorcière, à travers le temps et les époques…

« Qu'est-ce qu'une sorcière?
Je m'apercevais que dans sa bouche, le mot était entaché d'opprobre. Comment cela? Comment? La faculté de communiquer avec les invisibles, de garder un lien constant avec les disparus, de soigner, de guérir n'est-elle pas une grâce supérieure de nature à inspirer respect, admiration et gratitude? En conséquence, la sorcière, si on veut nommer ainsi celle qui possède cette grâce, ne devrait-elle pas être choyée et révérée au lieu d'être crainte? » (Maryse Condé, Moi, Tituba sorcière…)

Un court recueil qui illustre la pensée de chaque époque et donne matière à réflexion… 😉

« Une sorcière, dit-il, une possédée, capable d'abaisser le ciel, de suspendre la terre, de tarir les fontaines, de dissoudre les montagnes, de faire remonter les morts et descendre les dieux, d'éteindre les astres, d'illuminer le Tartare lui-même. » (Apulée, L'âne d'or)
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Et voilà, en ce dernier jour du mois de mai, je viens vous présenter le dernier livre de ma PAL de mai terminé. Un livre très court que j'ai lu pendant mes heures de trou au collège et qui se prêtait parfaitement à ce rythme de lecture.

« Les sorcières dans la littérature » n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais. D'ailleurs je ne sais pas trop à quoi je m'attendais mais pas à ça ! Il s'agit d'une succession d'extraits de romans nous faisant le portrait d'une ou des sorcières en général. Ils sont classés par « thèmes » et s'enchaînent de manière très rapide. J'en connaissais quelques uns (le portrait des sorcières dans le délicieux « Sacrées Sorcières » de Roald Dahl par exemple) mais c'était une autre découverte de les relire en parallèle d'autres extraits, d'autres descriptions.

Et il y en avait beaucoup, la majorité, que je ne connaissais pas. Je connaissais parfois le titre de nom et parfois pas du tout. J'ai d'ailleurs noté sur ma liste d'envies un certain nombre de titres que j'ai envie de découvrir …

Ce que j'ai aimé c'est que les extraits ne viennent pas seulement de romans, nous avons également de la poésie ou encore du théâtre. le tout à différentes époques, plus ou moins anciennes révélant ainsi la perception des sorcières avec le temps (et des femmes, impossible de ne pas faire de lien …).

Des descriptions physiques mais pas seulement, dans différentes régions, à différentes époques. Des extraits, parfaitement choisis et enchaînés, entraînant un certain nombre de réflexions et de réactions. Un petit livre qui vaut le détour à mon avis !

Et si je vous demandais de me décrire une sorcière, que me raconteriez-vous ?
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Les Sorcieres thème récurant et qui obsède certains auteurs. Dans ce livre, on y retrouve des extraits de divers écrivains pour décrire la sorcière, belle et ténébreuse, vilaine et méchante, divers textes où la sorcière dépeinte et différente en fonction de l'histoire.

Il est vrai que je ne pensais pas que j'allais me retrouver face à divers extraits, j'imaginais plus tôt, une description de la "sorcières" traversant les siècles et diverses descriptions qui en seraient faites et pourquoi c'est un thème assez répandu et qui fascine toujours autant à notre époque.

Il y en a pour tous les goûts, Beaudelaire ou Hugo ou d'autres que je ne connaissais pas ou simplement de noms. Un moment qui dépayse et qui nous fait découvrir ou re découvrir des histoires de sorcières qui ne le sont pas forcément.
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J'avais très envie de jeter un coup d'oeil à ce livre depuis très longtemps, je me suis laissée tenter dans cette période d'Halloween. Ce sont des extraits de roman et non des nouvelles comme je m'y attendais mais cela n'enlève rien au charme de ce petit ouvrage qui se lit très vite. J'ai découvert des auteurs que je ne connaissais pas et retrouver d'autres que je connaissais bien. La collection Folio 2 euros est vraiment intéressante pour vous donner un avant-gout et vous faire découvrir des auteurs. Je vous la recommande chaudement.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L'épisode de Charles Nodier

La porte sépulcrale qui nous reçut ou plutôt qui nous aspira au sortir de ce gouffre s'ouvrait sur un champ sans horizon, qui n'avait jamais rien produit. On y distinguait à peine dans un coin reculé du ciel le contour indécis d'un astre immobile et obscur, plus immobile que l'air, plus obscur que les ténèbres qui règnent dans ce séjour de désolation. C'était le cadavre du plus ancien des soleils, couché sur le fond ténébreux du firmament, comme un bateau submerge sur un lac grossi par la fonte des neiges. La lueur pâle qui venait de frapper mes yeux ne provenait point de lui. On aurait dit qu elle navait aucune origine et quelle nétait qu'une couleur particulière de la nuit, à moins qu'elle ne résultât de l'incendie de quelque monde éloigné dont la cendre brûlait encore.
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Le pacte de Jules Michelet


«Voilà ton royaume, lui dit la voix intérieure. Mendiante aujourd'hui, demain tu règneras dans la contrée. »
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Il éclatat de rire à nouveau. Mon Dieu, comme cet homme savait rire ! Et à chaque note qui fusait de sa gorge, c'était un verrou qui sautait de mon cœur.
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Videos de Jules Michelet (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jules Michelet
Par Annette WIEVIORKA, directrice de recherche émérite au CNRS
Tout historien, et même préhistorien, établit un lien avec "ses" morts dont il tente de restituer l'histoire, de la Lucy d'Yves Coppens aux morts qui sont ses contemporains. L'opération historiographique a souvent été décrite, de Jules Michelet à Michel de Certeau, comme opération de résurrection des morts et oeuvre de sépulture de ces morts qui hantent notre présent. Il y a aussi d'autres morts. Ceux des siens qui sont autant de dibbouk pour l'historien parce qu'ils ont orienté sa vie. Ce sont des morts fauchés avant d'avoir été au bout de leur vie, des morts scandaleuses. "Je suis le fils de la morte". Ce sont les premiers mots de l'essai d'égo-histoire de Pierre Chaunu. Ces morts nourrissent les récits familiaux, devenu un nouveau genre historique, de Jeanne et les siens de Michel Winock (2003)("La mort était chez nous comme chez elle") à mes Tombeaux (2023). Les morts de la Shoah occupent une place tout à la fois semblable et autre. C'est la tentative d'éradiquer un peuple, la disparition du monde yiddish dont ceux qui en furent victimes prirent conscience alors même que le génocide était mis en oeuvre. Ecrits des ghettos, archives des ghettos, rédaction de livres du souvenir, ces mémoriaux juifs de Pologne écrits collectivement pour décrire la vie d'avant, recherche des noms des morts, plaques, murs des noms, bases de données.... Toute une construction mémorielle. Vint ensuite le temps du "je"(qui n'est pas spécifique à cette histoire) , celui des descendants des victimes, deuxième, troisième génération, restituant l'histoire des leurs. Chaque année, plusieurs récits paraissent, oeuvres d'historiens ou d'écrivains, qui usent désormais des mêmes sources, témoignages et archives, causant un trouble dans les genres.
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