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Jeanne Etoré (Traducteur)
EAN : 9782700721102
192 pages
Aubier Montaigne (14/09/1993)
4.33/5   20 notes
Résumé :
Ouvrez les yeux, nous dit Alice Miller de livre en livre. Ouvrez les yeux sur ce que vous avez subi étant enfant. Nous bâtissons de hautes murailles pour nous protéger de la douloureuse histoire de notre propre enfance. "Il n'est pas vrai, écrit Alice Miller, que le mal, la destruction, la perversion fassent nécessairement partie de l'existence humaine, même si on le répète sans arrêt. Mais il est vrai que le mal se reproduit sans cesse, et qu'il engendre pour des m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce livre d'Alice Miller reprend les thèmes abordés dans « L'enfant sous terreur » et dans « C'est pour ton bien ».


Les enfants qui subissent de mauvais traitements refoulent leur colère et leur souffrance, pour « sauvegarder l'innocence de leurs parents ».

Pour cela ils s'appuient sur des « théories-boucliers », portées par la société, présentant l'enfant comme méchant, « un être mauvais qu'il faut éduquer au bien ».

Ce mensonge, couvert par la pédagogie et la société, est à la source des déviances qui se développent à l'âge adulte et de la reproduction des mauvais traitements sur les enfants de la génération suivante.

Pour sortir de ce schéma, il faut un « témoin éclairé », qui permet de dire et de vivre les souffrances supportées dans l'enfance, afin de ne pas se venger (inconsciemment) de cette souffrance sur d'autres personnes.


Cet ouvrage m'a semblé assez clair et accessible.
Je ne crois pas qu'il apporte beaucoup plus que les précédents du point de vue des idées, cependant, c'est expliqué de manière forcément un peu différente et je n'en regrette pas la lecture car, à force d'explications, je commence à comprendre, et le sujet m'intéresse.


Alice Miller va loin dans ses théories, elle parle souvent de torture au sein des familles. D'où l'impression que peu de gens, peu de familles sont concernés par ces « usages ».
Mais il faut bien constater que le bénéfice du doute profite plus souvent aux parents qu'aux enfants dans ce genre de cas.

Je pense à la « grande affaire » de pédophilie qui avait tourné court pour devenir « l'affaire du juge »…
Un ou deux ans après, une des familles initialement accusée puis blanchie avait été accusée de mauvais traitement sur leurs enfants. Ces gens avaient expliqué que rester agenouillé des heures sur le manche d'un balai faisait partie de l'éducation qu'ils donnaient à leurs enfants…

Je pense à quelques adolescents que je fréquente, enfin retirés de leurs familles, me demandant combien d'autres vivent leur souffrance silencieusement.


Je pense à N. qui reste dans sa famille, parce qu'il ne « subit pas de violence et qu'il y a de l'amour dans sa famille ».
N. aura une piètre image de l'amour, lui qui a eu des poux puis la gale, qui a raté des mois de scolarité mettant bout à bout toutes ses absences, deux mois l'année dernière quand sa mère refusait d'ouvrir sa porte à l'assistante sociale et que, celle-ci ne pouvant pas voir N., commençait à craindre pour sa santé.
N. aujourd'hui est revenu au collège, il mange seul à la cantine, se réfugie au CDI à ses moments perdu, et quittera notre beau collège les poches vides diplôme.
Et on ira encore lui reprocher de ne pas avoir été méritant en fournissant les efforts qui lui auraient permis de sortir de sa situation sociale de merde…


Nous aurions du mérite, nous-mêmes, davantage épargnés, à avoir un regard plus attentif, des sentiments bienveillants et des idées plus fraternelles envers ces enfants ou ces jeunes dépassés à l'aube mauvaise de leur vie.



Pour l'ambiance :

« A 15 ans du matin
J'ai pris par un drôle de chemin
Des épines plein les bras
J'me suis troué la peau mille fois
A 18 ans du matin
J'étais dans un sale pétrin
Jouant du poing d'la chignole
D'la cambriole, du vol de bagnole

Ça fait du temps maintenant
Inexorablement passe le temps qui tue les enfants
[…] »

(extrait de « 15 ans du matin », dans l'album « La marmaille nue » de Mano Solo :
https://www.youtube.com/watch?v=33¤££¤20WcpmI9¤££¤&index=4&list=RDS_nP0M7oTCw )
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Curieusement, les psychanalystes sont les premiers à rejeter violemment les théories d'A. Miller.
Pourtant, elle m'a sauvée lors de mon travail psy, au cours duquel je l'ai découverte, sans elle je ne serais plus là pour en parler.
Ce n'est que quand on est allé remuer toute la boue au fond de soi qu'on peut toucher du doigt à quel point Alice Miller est proche de la "vérité" de nos méandres intérieurs.
Et quel dommage qu'elle ne soit pas davantage diffusée et suivie.
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Lâcher le dogme, voir enfin les erreurs passée, avancer et construire quelque chose de nouveau dans le respect de soi et des autres.
J'ai préféré C'est pour ton bien, Racines de la violence dans l'éducation de l'enfant, mais La connaissance interdite est aussi un très bon livre.

On peut en compléter la lecture par:
D'autres livres d'Alice Miller
Oui, la nature humaine est bonne! d'Olivier Maurel
www.alice-miller.com
www.oveo.org (Observatoire Violence Educative Ordinaire)
www.nifesseesnitapes.org
etc.
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Pas à pas, comprendre et dénouer les fils de notre histoire personnelle, à la condition expresse d'avoir l'esprit ouvert aux théories et idées d'Alice Miller.
Je recommande vivement à ceux qui cherchent des réponses à leurs troubles et qui ne savent pas "pourquoi".
Ici peut être un début d'explication pour eux.
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un essai de psycho accessible a tous et superbement écrit....
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Cet éveil de la sensibilité à la souffrance de l'enfance a des conséquences d'une grande portée : brusquement il n'est plus possible de considérer la cruauté, la perversion et le crime comme des pratiques éducatives employées pour notre bien, nous sommes forcés de prendre position et de cesser d'enjoliver les crimes.
Certains en sont déjà capables. Ils ne veulent plus contribuer à dissimuler la vérité. Ils travaillent avec des enfants maltraités, ils voient ce que l'on fait tous les jours à des enfants, ils voient que l'Etat, l'école et l'Eglise protègent le crime sans le reconnaître en tant que tel. Qui sont-ils ?
S'ils ont, comme nous tous, dû subir la "pédagogie noire", il faut qu'ils aient rencontré dans leur enfance au moins un être qui n'a pas été cruel à leur égard et qui leur a offert ainsi la possibilité de percevoir la cruauté de leurs parents. Car il faut pour cela un témoin secourable, un témoin rectificateur. Un enfant qui ne connaît rien d'autre que la cruauté, qui n'a pas bénéficié de la présence d'un pareil témoin, n'identifiera pas la cruauté pour ce qu'elle est.
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On ne peut aider quelqu'un qu'à la condition qu'il cherche de l'aide et se sache en état de détresse. Or la plupart des parents qui maltraitent gravement leurs enfants ne sont guère conscients de leur détresse. Ils n'éprouvent pas non plus de culpabilité, parce qu'ils n'ont connue que des traitements analogues dans leur enfance et qu'ils ont appris à considérer cela comme juste.
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Il n'est pas vrai que le mal, la destruction, la perversion fassent nécessairement partie de l'existence humaine, même si on le répète sans arrêt. Mais il est vrai que le mal se reproduit sans cesse et qu'il engendre pour des millions d'êtres humains un océan de souffrance qui pourrait aussi être évité. Lorsque sera levée l'ignorance résultant des refoulements de l'enfance et que l'humanité sera réveillée, cette production du mal pourra s'interrompre.
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(..) Mais comment lever cette ignorance, comment accéder, chez l'adulte, à l'enfant blessé en lui, sans bloquer sa parole par les exigences morales ou les visées éducatrices dont la psychanalyse est restée prisonnière ?
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J'entends souvent dire que l'on doit à la psychanalyse la découverte des mauvais traitements infligés aux enfants. De pareilles erreurs permettent de mesurer la confuson qui règne dans ce domaine. Car la psychanalyse a au contraire freiné et freine encore l'accès à ce savoir.
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Videos de Alice Miller (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alice Miller
“Qui aime bien châtie bien” : voilà tout ce contre quoi se dressait la psychologue Alice Miller, l'une des premières à oser s'opposer à la "pédagogie noire" en vogue dans les années 1960. Son travail a permis de mettre au jour les troubles que les adultes peuvent développer à cause de maltraitances subies dans leur enfance.
#alicemiller #psychologie #education _____________
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