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EAN : 9782253152156
284 pages
Le Livre de Poche (16/01/2002)
3.96/5   56 notes
Résumé :
Théodore Monod

Et si l'aventure humaine devait échouer.
L'histoire humaine, c'est celle d'une espèce qui peut a peu prend le pas sur les autres.

« Et si l’aventure humaine devait échouer … Supposition absurde ! L’homme n’occupe-t-il pas le sommet de l’évolution biologique ? N’est-il pas le seul animal dont la tanière s’éclaire la nuit ? Le seul aussi qui soit capable d’avoir une histoire et de l’écrire ? L’antique Serpent nous l’... >Voir plus
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Théodore Monod manque dans le paysage actuel, avec sa sagesse et hargne à défendre l'espèce humaine en tout genre, il serait sans doute un homme de poids. Si certains ont échoué, lui n'a jamais baissé les bras. Disant clairement sa pensée, le constat amer de notre humanité en perdition.
Ce n'est pas le premier ouvrage que je lis de cet humaniste, mais à chaque fois, malgré le tableau obscure qu'il peut nous dessiner, j'y trouve mon chemin, je ressens en osmose avec ses paroles, et cela réconforte malgré tout.
Il sait démontrer simplement les grandes erreurs depuis que l'homme a commencé à évoluer et notamment quand il ne s'est plus contenter de cueillette pour vivre. C'est un long processus qui petit à petit nous a amené à la folie de l'être humain qui se croit supérieur à la nature.
C'est très intéressant de lire ou plutôt de regarder comme une grande fresque la grandeur et la décadence de l'être à deux pattes.
J'aime aussi les poésies ou textes qui précédent chaque chapitre c'est à l'image du livre bien entendu, la sagesse de l'être face à la grandeur du cosmos qui l'entoure et ceux qui l'entourent.
Même si il peut dater un peu, l'urgence était déjà là à son époque, il doit bien être dépité du hauts des cieux à nous voir nous déchirer pour une bulle de pureté à grands coups de taxes. Effectivement Monsieur Monod, je vous confirme votre ressenti : plus on avance plus la bêtise humaine s'amplifie, plus l'être régresse.
Il y a également beaucoup de réflexions qui sont toujours d'actualité et qui semble y rester jusque l'extinction de notre espèce.
J'ai bien aimé une petite parenthèse qui m'a fait sourire, c'est la lettre que M. Monod a envoyé au président de la république suite à son invitation pour le défilé du 14 juillet. Elle mériterait d'être plus connue car elle reflète en grande partie l'absurde de l'humain.
J'aime et approuve Monod et je le retrouverai sûrement encore à relire notamment Méharée mon préféré.
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Théodore Monod est un être exceptionnel - par son histoire familiale, son analyse du monde, ses prises de position.
C'est un grand humaniste, méconnu et dont la pensée a aujourd'hui une force troublante et une actualité incroyable.
Ce livre résume bien le personnage et sa manière de penser.
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Plusieurs analyses pessimistes, lucides, très argumentées - et hélas toujours d'actualité. En contrepoint, quelques beaux poèmes, de facture très classique (plusieurs sonnets).
Malheureusement, l'ensemble est gâché par de nombreuses pages de réflexions "théologiques", où l'auteur se demande longuement si le petit Jésus était ou non écologiste. Préoccupations respectables mais que l'on n'est pas obligé de partager...
Ces passages-là, en fait la plus grande partie du livre, sont ennuyeux comme la pluie. Dommage.
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Voilà un livre qui donne à réfléchir ! le livre traite du rapport entre l'homme très destructeur et la nature très vulnérable. Tous les problèmes qu'il cite restent aujourd'hui intégralement d'actualité et encore à traiter. Les solutions quand elles existent sont rarement envisagées si ce n'est pour plus tard, dans le futur. Nous allons donc droit dans le mur si nous ne changeons pas notre manière d'exploiter tant de ressources naturelles pour notre consommation et notre gâchis, nous le savons mais n'améliorons pour le moment pas grand chose.

Monod va plus loin que l'idée d'économiser pour durer plus : il explique magnifiquement bien que nous restons ancrés dans cet anthropocentrisme dû en bonne partie à notre héritage religieux. Les 3 grandes religions monothéistes, judaïsme, islam et christianisme ont toujours présenté l'homme comme le but, le summum de la création divine. Dans cette façon d'appréhender l'univers, la nature et notamment la vie animale ou végétale ne sont vues que comme des ressources au service de l'homme qui est là pour tout exploiter à son profit selon son bon plaisir. Il serait temps de remettre l'homme à sa place : un être vivant faisant partie de l'univers en ce moment, un temps extrêmement court par rapport à l'âge de l'univers.

Monod prend en compte la morale dans son analyse de la situation et ce qui est remarquable, c'est qu'il le fait dans une attitude humble et ouverte à toutes les croyances. Protestant lui-même, fils de pasteur, il n'argumente qu'avec des idées qui peuvent convenir à tous, croyants, agnostiques, athées. Les seuls propos que j'ai trouvés cinglants étaient pour les paroles de la Marseillaise qu'il trouve sanguinaires et racistes… Cela m'a un peu choqué mais en réfléchissant à la phrase “qu'un sang impur abreuve nos sillons…”, je suis finalement d'accord avec lui.

Toujours dans le sens de la morale, Monod milite pour la prise en compte de la souffrance animale - comme pour celle des humains - et pour le respect de la vie de tout être, sans exception semble-t-il. C'est beau mais pas évident à mettre en pratique et je me suis demandé jusqu'où cela pourrait aller : ne plus manger du tout de chair animale, certains le font déjà pour la viande, voire le poisson, mais quid des coquillages par exemple (quelle souffrance ont-ils vraiment ?) et surtout les insectes dont je m'imaginais que ce serait un bon aliment de substitution à la viande ? Faut-il Interdire aussi au jardinier d'écraser l'escargot qui bouffe ses salades ? Monod étant modéré en tout n'a pas dit s'il écraserait quand même le moustique qui le réveillerait la nuit. Je ne me moque pas, car il milite dans le bon sens mais je me demande où sont le juste équilibre et le bon sens. D'accord en tout cas pour y réfléchir et progresser dès aujourd'hui.
Globalement, sans être du tout défaitiste, Monod tire la sonnette d'alarme et pose la question “le monde ne risque-t-il pas de continuer sans l'homme ?”. Il a raison de le faire et son livre ne prend toujours pas une ride et ce, bien qu'il date de 2000 (ou 2002 selon les éditions), bien que ce soit en plus un assemblage de plusieurs textes beaucoup plus anciens, car écrits tout au long de sa longue vie de scientifique et de penseur.
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Livre reçu d'une amie, alors que je venais d'accoucher d'un de mes fils. Drôle d'idée, m'étais-je dit en lisant le titre. Je ne connaissais Théodore Monod que de nom. J'ai été immédiatement emballée. Quel humanisme ! Quelle universalisme, ou universalité ! Qu'il manque aujourd'hui des penseurs de cette qualité, qui réfléchissent vraiment "out of the box". Je lis relativement peu d'essais, même si j'essaie de temps en temps. Mais à coup sûr, c'était un bon choix !
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Supposition stupide pour beaucoup sans doute, et peut-être même un tantinet sacrilège pour certains ; pensez donc, l'homme n'occupe-t-il pas, par définition, le sommet de toute l'évolution biologique ? et il est vrai qu'à bien des égards, l'espèce humaine a poursuivi une ascension qui lui a permis de distancer ses frères inférieurs puisqu'il est le seul animal dont la tanière s'éclaire la nuit ; le seul aussi capable d'avoir une histoire et de l'écrire. L'antique Serpent nous l'avait promis : « Vous serez comme des dieux... » Et la puissance nous l'avons eue, certes, au moins la puissance matérielle, mais aurons-nous un jour, pour domestiquer celle-ci et l'humaniser, la sagesse ? En tous les cas, l'état du monde, 2000 ans après le premier Noël, n'a guère de quoi justifier nos orgueils ou rassurer nos consciences. Lequel d'entre nous ne se sent pas rougir de honte à la lecture de son journal quotidien ? Qu'il soit nourri d'une haute espérance humaine, de l'amour de la justice ou de l'idéal évangélique, chaque jour lui apportera de nouvelles raisons de s'interroger sur l'avenir d'un homme qui continue à refuser si fermement de sortir enfin de la préhistoire.
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(...) on ne pourra plus désormais faire impunément n'importe quoi n'importe où, le seul profit et encore moins le seul《prestige》ne seront plus la justification suffisante d'une opération, ni la rentabilité à court terme une circonstance atténuante. Il va falloir, à partir de maintenant, prendre au sérieux l'avenir de notre petite planète - la seule dont nous disposons - et veiller à ce que la vie, sous toutes ses formes végétale, animale, humaine, ne risque plus d'en disparaître sous les efforts conjugués des pollueurs, des massacreurs, des pyrotechniciens de l'atome ou des bétonneurs.

"Qui t'a fait roi?"
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On me dira: la nature elle-même est cruelle...bien sûr et qui oserait l'oublier? Il importe de ne pas céder aux fallacieuses tentations d'un optimisme facile devant une nature trop souvent réduite, pour les besoins de la cause, à l'esthétique polychromie des corolles, au vol léger des papillons, au chant joyeux des petits oiseaux...La niaiserie la mieux intentionnée et parfois, hélas ! la plus pieuse ne pourra plus jamais nous cacher de la réalité: le tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles est désormais inscrit, en lettres de sang, au portail d'un abattoir et d'un charcutier.
Seulement, ce n'est pas parce que la nature est cruelle que l'homme doit le rester à son tour. Au contraire: il y a en effet déjà bien assez de souffrances naturelles que nous n'empêcherons pas tant qu'il y aura des carnivores, des prédateurs et des parasites, pour que nous n'allions pas, par notre sottise, en ajouter d'autres, celles-ci parfaitement évitables puisqu'elles ne dépendent que de nous.
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" Et si l'aventure humaine devait échouer... Supposition absurde ! L'homme n'occupe-t-il pas le sommet de l'évolution biologique ?

N'est-il pas le seul animal dont la tanière s'éclaire la nuit ?

Le seul aussi qui soit capable d'avoir une histoire et de l'écrire ?

L'antique Serpent nous l'avait promis : Vous serez comme des Dieux ...

Et la puissance, certes, nous l'avons eue, au moins matérielle.

Nous, les rois orgueilleux de la création.

Nous les maîtres d'une terre bordée de nuit...

Mais si l'homme n'a pas la sagesse de repecter la vie, le monde ne risque-t-il pas de continuer sans lui ? "
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ETAPES



Le granite du mont, aux implacables meules

Du temps se fond en poudre et le sable à son tour

En roc se pétrifie et la lande au labour

Comme au verger la ronce et l'épine aux éteules



Succédera ; l'orgueil érigé des cités

En humbles tumuli Ur et Ninive,

Le continent, largué sur l'océan, dérive,

Le pôle vagabonde et l'ardeur des étés



Aux gouffres cristallins et bleus du glaciaire

S'abîme, le mammouth ébranlant de son trot

Le sol parisien ... Chaque cycle, en écot,

Payant sa page neuve aux plombs du bestiaire,



La planète se livre au monstre saurien

Mais le rideau se lève et s'achève son règne :

Du reptile géant se rit la musaraigne,

Avant-garde, déjà, du singe historien.



Le primate à son heure accède à la puissance :

Pathétique histrion, maladroit bateleur,

De l'arbre tout entier deviendra-t-il la fleur,

Exprimant de la Vie et l'objet et l'essence ?



Va-t-il, couronnement de l'antique édifice

Sur l'animal substrat greffer la forme humaine,

Ou, vaniteux démon, saccager un domaine

A de fugaces gains offert en sacrifice ?



De l'éternel nisus aux cimes adressé

Va-t-il, son but manqué, laisser la patience ?

Faudra-t-il à nouveau tenter l'expérience

Et trouver un relais au bipède évincé ?



Qu'importe, si la course en triomphe s'achève,

Si de ces morts partout jalonnent le chemin

L'Esprit de ses clartés touche le lendemain,

En notre nuit versant l'or et l'éclat du rêve ? ...
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Videos de Théodore Monod (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Théodore Monod
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Au programme :
Enseignants et orthophonistes : quels constats ? Les bénéfices de la traduction graphique des règles Mise en oeuvre en classe Temps d'échanges Les intervenantes Nathalie Balaguer, professeure de lettres-histoire, Lycée Théodore Monod, Antony Anne-Claire Errard, orthophoniste Marie-Lys Errard, traductrice graphique
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