On sait que la figure de Ruth, femme étrangère qui intègre le peuple juif et devient l'ancêtre du Messie, permet à la tradition juive de réfléchir aux relations entre Israël et les nations du monde : Israël est un peuple, dans lequel on naît, ou pas. Donc sa religion, comme celle des Parsis, devrait être héréditaire et transmissible seulement de père en fils. On ne devrait pas pouvoir s'y convertir, pas plus qu'on ne peut changer de parents biologiques. Pourtant, le Dieu que ce peuple adore est le Dieu de l'univers, et en la personne de Ruth, la preuve est faite qu'on peut le rejoindre en s'agrégeant au peuple qui a fait alliance avec Lui. Ce récit, le livre de Ruth, est lu lors de la fête de l'anniversaire du don de la Tora, ce qui signale bien que cette Tora n'est pas la propriété exclusive des descendants biologiques des ancêtres, mais du "qahal", de l'Assemblée du peuple avec toutes ses composantes. le Zohar concernant ce livre est ici brillamment traduit par
Charles Mopsik, où la question des rapports entre Israël, Dieu et les nations est explorée avec science et compétence.