Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin Veuve Clicquot (1777 - 1866).
Reims. La place des Droits de l'Homme. Puis les interminables murs couleur crème, soulignés de briques rouges et l'enseigne jaune sur les grilles : « Veuve Clicquot ».
C'est bizarre la mémoire, je peux vous dire qu'enfant, à l'arrière de la voiture de mes parents, j'ai souvent regardé ces murs. le dimanche nous mangions régulièrement chez mes grands-parents. Je ne sais plus sur quel trajet exactement se trouvent les caves (pour aller au cimetière où chez ma grand-tante Blanche peut-être ?), mais je me rappelle très bien notre voiture les longeant.
La veuve Clicquot, c'était avant tout un des champagnes préférés de ma grand-mère. Il trônait régulièrement sur sa table. J'ai d'ailleurs une collection impressionnante de capsules à l'effigie de Barbe Clicquot. J'ai donc démarré ma lecture extrêmement curieuse d'en apprendre plus sur cette grande dame et un peu nostalgique aussi, j'avoue.
Née avant la Révolution française, elle reprend la maison de champagne de son mari François Clicquot à la mort de celui-ci, elle a 27 ans seulement. Elle est la première femme à diriger une maison de champagne. Elle envoie ses représentants partout à l'étranger et en 1814 elle est la première sur le marché russe à la chute de Napoléon. Un coup d'éclat !! Ce millésime 1811, dit de la Comète, qu'elle expédie à Saint-Pétersbourg lancera le développement international de l'entreprise.
Qui est la femme derrière les bulles ? Une femme amoureuse et respectueuse du travail des terres champenoises. Une femme d'affaires avisée, voire visionnaire, courageuse et même culottée parfois. Douée en maths, passionnée de transport maritime, érudite (grâce à la bibliothèque de son père), elle expédie ses bouteilles partout en Europe, malgré un contexte historique compliqué et de nombreux conflits. À noter qu‘elle a inventé la table de remuage pour clarifier les vins. Pour être franche, je suis admirative !!
Le livre est passionnant, je l'ai dévoré. L'auteure,
Fabienne Moreau, a une plume érudite, qu'il s'agisse de vinification, du contexte historique mouvementé du XIXe, de géographie ou de transport maritime. Mais il manque un souffle romanesque, quoique plus présent à la fin. Et l'histoire se finit trop brutalement. En tout cas, je suis plus que ravie d'avoir rencontré cette femme impressionnante, intrépide et dont le sens des affaires est juste remarquable. J'ai passé un excellent moment en sa compagnie. Je m'interroge cependant, quelle est la partie fictive de ce roman ? L'auteure a attisé ma curiosité, j'ai déjà noté un second titre (un seul!!!) concernant la grande dame de la Champagne. Affaire à suivre...