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Cédric Perdereau (Traducteur)
EAN : 9782352942320
571 pages
Bragelonne (30/11/-1)
3.79/5   159 notes
Résumé :
Dans un siècle à peine, l’humanité s’est débarrassée de la guerre. Mais des vestiges embarrassants subsistent encore, comme les Variantes, des humains génétiquement modifiés, cordialement détestés par toute la population.

Les plus inquiétants sont les Variantes 13, ces hyper-mâles cultivés exclusivement pour la guerre.

Carl Marsalis est un de ces ex-soldats génémodifiés. Il pourchasse désormais ses anciens frères d’arme pour le compte ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 159 notes
Un techno-thriller bourré ultra-efficace et riche de questions sur les préjugés et les ramifications des manipulations génétiques (page 1).

L'auteur nous livre un futur proche, crédible, glauque et assez sombre (encore que la situation déjà existante dans les bidonvilles et favelas ne soit pas de tout repos).
Le roman entier baigne dans une atmosphère froide, brutale, d'une violence réaliste.

Les USA ont fait sécession entre les états de la bordure et La république (surnommée JesusLand). Mars est en cours de colonisation et la terre y envoie régulièrement des colons.
Les manipulations génétiques ont crée des hommes adaptés (physiquement humains mais améliorés sexuellement, adaptés pour le combat...). La plus emblématique : La variante 13, trop dangereuse pour qu'on la laisse perdurer et dont les membres sont soit parqués dans des réserves, soit envoyés sur mars.
Carl Marcialis est un 13 qui cours après les « récalcitrants », pour le compte des pouvoirs en place. Il se retrouve à enquêter sur une succession de meurtres commis par un autre 13.

Nous avons là, un héros noir (il fallait la faire, elle était trop facile), musclé et bien viril (comme les affectionne Morgan, voir son premier héros Kovacs). Un trifouillé avec une vie, un univers bien décrit. Les autres personnages du roman ont également une réelle substance, même ceux destinés à mourir rapidement.

Morgan nous laisser barboter et patauger dans son univers avant de nous en donner les clés à mi-roman (c'est une habitude chez lui). Un peu difficile de se mettre dans le bain au début, mais ensuite l'auteur nous balade de pistes en fausse pistes sanglantes et on est pris dans l'enquête.
Ca taille sévère sur les petits travers humains, puritanisme, racisme, créationnisme, journalisme à sensation et on retrouve bien son profond désamour (doux euphémisme) pour les fanatiques-extrémistes-rigoristes religieux de tout bord.

Conclusion : Un polar bourré de testostérone de d'adrénaline, avec quelques longueurs, mais globalement très distrayant.
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Lecture en pilotage automatique car R. Morgan est une valeur sûre .

En pilotage automatique ... vol sans escale mais de nombreuses perturbations ..

L'éditeur et le traducteur décidément s'acharnent de façon fréquente sur les romans de R Morgan .
Traduction occasionnellement " borderline " .. ( ça tient du rébus quelquefois ) .

Heureusement que le style de l'auteur est très avenant et donc 5 étoiles pour l'auteur et pas pour l'éditeur ...
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Un roman très rythmé ... très malin ... mais nettement plus porté à l'introspection que précédemment .

Ce n'est pas inintéressant car ces humains génétiquement modifiés interrogent en miroirs et correspondances l'idée même d'humanité ( et d'humanisme !! ) ...

Cette sensibilité irrigue le roman en profondeur ..

Par ailleurs il y a de très belles pages de qualité sur l'amour et l'affection ...

Toujours un art un consommé des dialogues et des descriptions ... des idées fabuleuses et spectaculaires pour le décorum ..

Des chausses trappes pour le lecteur .. intrigue à tiroirs et pièges .. rebondissements ..

C'est excellent si on a le goût du polar ou du thriller de quoi être comblé ...
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Sinon : toujours aussi cyberpunk avec des personnages ultra crédibles et toujours aussi profondément cohérents avec les aspects futuristes ..
Le contexte intègre également une réflexion sur la religion et les postures idéologiques qui est soignée mais quelquefois surtout métaphoriques ( ou simplement allusives ) ...

Il faut moins prendre ces aspects comme un simple décor de fiction QUE comme une réflexion subtile très contemporaine ( blocs religieux - idéologiques - politiques - économiques ... )..
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Petite précision préalable : oui, c'est du Richard Morgan, oui, c'est du biopunk (variante du cyberpunk plutôt orientée génétique, drogues et biotechnologies), mais non, ce roman n'est pas connecté au cycle de Takeshi Kovacs.

L'univers

Terre, début du 22ème siècle. La paix règne, le Proche-Orient et le Moyen-Orient sont pacifiés, la guerre annoncée avec la Chine n'a pas eu lieu, et l'homme (enfin, l'homme… voir plus loin) colonise Mars, sous l'égide d'une surpuissante organisation supranationale, LINCOLN (sauf les chinois, qui font leurs égoïstes dans leur propre coin sur la planète rouge).

Ah, la paix règne ? C'est cool, tout le monde est content alors, tout va pour le mieux donc ?

La réponse est non. Mais la question n'est pas la bonne. Demandez-vous plutôt comment la paix règne, comment l'homme a colonisé Mars…

La réponse est simple : variantes génétiques. En clair, une biotechnologie avancée à permis de créer des variantes améliorées / spécialisées de l'humain normal, dont les Hibernoïdes pour le long voyage vers Mars (humains capables d'entrer en hibernation, comme un ours : c'est pratique, ça permet de consommer moins de nourriture et d'oxygène, et ça nécessite moins de place sur un vaisseau) et surtout les variantes 13 (nous allons en reparler). Au passage, on a aussi créé les Bonobos, humaines « de plaisir » calibrées pour l'appétit sexuel et la soumission.

Signalons que les variantes génétiques ne sont pas le seul aspect biopunk du roman : de l'usage fréquent de nootropiques aux munitions vraiment très particulières du pistolet Haag, qui a une telle place dans l'intrigue, on est vraiment en plein dans ce sous-genre du cyberpunk. Signalons aussi pour boucler ce chapitre une grosse place de la nanotechnologie, et une technologie assez avancée (et complètement dans les limites de la hard-SF, au passage) en général : animation suspendue, nanomatériaux, ascenseurs orbitaux, etc.

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos loups d'ailleurs : les « treize », donc, comme on les appelle, sont en gros des corps optimisés pour le combat et des cerveaux d'humains d'avant la civilisation (modifications génétiques permettant le sur-développement de certaines zones cérébrales, rééquilibrage de la chimie du cerveau, endoctrinement dès l'enfance, etc) : en clair, impitoyables, dénués de tout scrupule moral car focalisés sur leur mission, leaders-nés, tueurs-nés. Bref, tout ce que 20 000 ans de vie en communauté et sous la supervision de chefs absolus ont extirpé de l'humain normal. Les treize ont réglé tous les conflits par la force, grâce à des opérations spéciales ayant la précision d'un scalpel ayant extirpé la maladie guerrière de la surface de la Terre. Car aucun humain normal ne peut rivaliser avec un Treize.

Le souci est arrivé ensuite. Les Treize ont du mal à obéir aux ordres. Et les femmes sont folles d'eux (en gros, il suffit qu'ils entrent dans une pièce et c'est l'affolement hormonal instinctif, irrépressible, devant ce super-mâle alpha comme la Terre n'en a plus connu depuis vingt millénaires). Et en plus, ils exerceraient, s'ils s'en donnaient la peine, une attraction irrésistible sur n'importe quel électeur, homme ou femme. Bref, les Treize sont devenus plus que gênants, ils sont devenus dangereux. D'autant plus qu'ils peuvent se reproduire (je le précise car ce n'est pas le cas des lignées améliorées dans tous les univers biopunk).

Tout fout le camp ma bonne dame

Ce n'est pas tout. L'Amérique s'est désintégrée, balkanisée en 3 états différents : la République confédérée (pensez Bible Belt avec un complexe de supériorité), la Bordure (la côte ouest), et l'Union (le reste). Ne vous-y trompez pas, l'explication de cette seconde sécession est bien plus profonde, de la part de l'auteur, qu'une simple nostalgie bourrine pour la première.

Et les variantes posent un nouveau problème : la biotechnologie a évolué, désormais on peut ajouter aux humains un extrasome, un chromosome artificiel dans lequel on peut enficher ou retirer à volonté de nouvelles séquences de gènes codant pour de nouvelles fonctions, ainsi que leurs séquences de régulation. En clair, le codage « en dur », permanent, transmissible à la descendance des anciennes variantes comme la Treize, c'est terminé.

Bref… une nouvelle agence, l'UNGLA, est créée, afin de faire respecter les licences génétiques qui viennent d'être mises en place. Pour un Treize, c'est vivre dans une « réserve » (comme celles des Indiens d'Amérique) comme celle de l'est de la Turquie, par exemple, ou bien c'est l'aller-simple vers Mars. Sauf pour le protagoniste principal du roman, Marsalis, un Treize qui chasse les autres Treize, ceux qui refusent de se plier à la législation en vigueur.

Personnages, Intrigue, Rythme

Vous vous demandez probablement si Carl Marsalis ressemble à Takeshi Kovacs. Pour paraphraser un de mes philosophes préférés, « C'est pas faux ! ». Mais à un Kovacs dénué d'une partie de son humanité, alors. Les autres personnages, protagonistes ou antagonistes, ont une âme, particulièrement Sevgi.

L'intrigue tient, comme souvent chez Morgan, du polar autant que du techno-thriller. Signalons une scène d'introduction particulièrement réussie, mais une fin prévisible. C'est aussi une intrigue à tiroirs, dans la droite ligne du troisième tome du cycle de Takeshi Kovacs : l'auteur dissémine des tas d'éléments dans les trois premiers quarts du récit, et ni les personnages, ni le lecteur ne se rendent compte de rien. Ce n'est que dans le dernier quart que les pièces du puzzle se mettent en place, et on ne peut qu'admirer la vision d'ensemble très cohérente de l'auteur, qui a bien maîtrisé le rythme des révélations.

Mais attention, il y a un impact sur le rythme tout court : c'est lent à démarrer, ça ne monte en puissance que très progressivement, jusqu'à un saut brutal qui dynamise de façon impressionnante le récit (c'est d'ailleurs un long passage très émouvant et très réussi). Au début du livre, passé le prologue (très réussi, lui, je le répète), on se demande même si on est dans un Richard Morgan ou un Peter F. Hamilton : à chaque nouveau chapitre, on nous présente de nouveaux personnages, à tel point qu'on se demande à quel moment on va revoir ceux qu'on connaît déjà et à quel moment l'intrigue va démarrer. Pourtant, une fois le livre bien avancé, sinon fini, on s'aperçoit qu'aucune scène et aucun personnage n'est inutile. Attention, donc à ce faux-(non-)rythme, ce n'est qu'une impression trompeuse, il faut s'accrocher, avancer dans sa lecture, car la suite sera franchement gratifiante.

Style, Thèmes

On retrouve le style typique de Morgan : rentre-dedans, parfois violent, parfois profond, avec toujours ces excellents dialogues. Et toujours ces scènes de sexe très crues. Dans ce roman en particulier, il fait preuve d'une grande sensibilité dans le traitement d'un des personnages, ainsi que dans la description, qui fait froid dans le dos, de l'enfance des Treize.

Les thématiques sont, pour moi, plus riches que dans le cycle Kovacs : racisme, intolérance, place des hommes et des femmes dans la société, religion, virilité, militarisme, identité, les thèmes sont nombreux, profonds, intéressants.

En résumé

Un roman reprenant les meilleurs points positifs du cycle de Takeshi Kovacs (dont il ne fait pas partie), mais plus subtil, plus riche dans ses thématiques. Une structure rappelant celle de Furies déchaînées, précédent roman de l'auteur. Un rythme particulier, lent au début puis furieux dans le dernier quart, mais justifié par le rythme des révélations et la mise en place de l'univers, des personnages et de l'intrigue (n'abandonnez-pas avant la fin, ce serait dommage). de riches thématiques sociétales, de beaux passages caractérisés par une écriture très sensible (oui, oui, c'est bien un Morgan !). Mais je rassure les amateurs de Morgan, on tue et on couche dans tous les sens aussi !

Bref, un roman biopunk à l'univers fouillé, à l'intrigue passionnante (dès qu'elle démarre), aux personnages intéressants, et plus profond qu'il n'y paraît, toujours caractérisé, comme d'habitude avec l'auteur, par des très bons dialogues.
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On est sur un thriller de Science-fiction dans le sous genre du Biopunk.
Pour ceux qui ne connaissent pas ce terme c'est un sous genre ou on se penche sur les manipulations du biologique, et en l'occurrence ici sur les expériences génétiques sur les humains.

Il y a une 50ène d'année dans l'intrigue l'idée est venue de créer des sous espèces d'humains différentes en variant leur génome avec des cousins plus ou moins lointain. le tout bien sur souvent fait de façon totalement illégale ou pour de mauvaises raisons raisons.

Par exemple certains labos ont expérimenté sur les bonobos pour créer des femmes dociles pour l'exploitation sexuelle. Ces expérimentations sont appelées des variants. Avec le temps et l'acceptation, toutes ont finalement été incluses dans l'espèce humaine avec les droits qui suivent …. Toutes? En fait non.
Un variant lui n'a pas eu ce droit, il s'agit du variant 13. (d'ou le titre en VO du livre : Thirteen)

Le variant 13 a été réalisé à partir d'extraits du génomes d'anciens humains, de l'époque ou l'espèce était encore en mode chasseur-cueilleur. Les 13 sont des être violents qui ne lâchent pas l'affaire et supportent assez mal la société, surtout si celle ci leur dicte leur façon de vivre.
Il faut dire aussi que tout ceux qui ont été créé de cette façon l'ont été dans un but précis qui était d'en faire des soldats. N'ayant aucun droit et étant élevé en secret déjà à l'époque de leur création, ils n'ont pas eu l'enfance de tout le monde. En fait dés leur très jeune age on les a plongé dans un monde froid et violent sans aucune douceur, forçant leurs tendances à sortir de plus belle.

Evidemment ce variant a totalement été interdit après, mais des centaines voir de milliers d'entre eux existent et le monde a trouvé une façon de les gérer : il les enferme.
Les 13 n'ont aucune liberté, ils vivent dans des camps entre eux, sans le droit à un salaire ou à la distraction. Ils n'ont bien évidemment pas le droit de se reproduire non plus et sont surveillés de très près.

Alors dans ce monde une navette en provenance de Mars (qui a été colonisé et est l'un des points de chute des 13 quand on ne sait pas quoi en faire) s'écrase dans l'océan, pas loin des cotes.

Ce qu'on trouve dedans est horrible, il semblerait qu'un des passagers, qui sont normalement endormis pendant la totalité des mois de voyage, se soit réveillé trop tôt. Sans nourriture pendant des mois, celui ci c'est tourné vers sa seule source présente à bord : les autres passagers …
Pire encore, des analyses génétiques sont faites et on est certains que cette personne n'est pas parmi les morts du crash, et en plus il s'agit d'un 13 …

Il a donc réussi à s'échapper avant que les secours arrivent sur place, et il n'a surement pas toute sa tête après ces mois d'horreurs !

Des mois plus tard, l'enquête avance, mais ne progresse pas. On a commencé à retrouver des cadavres de personnes sans liens entre elles avec les marqueurs génétique du 13 de la navette. Il est donc temps d'employer les grands moyens.

Pour cela il a une solution, une solution qui aboutira à tout les coup à la mort du 13, mais pour les autorités c'est toujours mieux que ne pas le trouver et laisser les morts s'accumuler.

Cette solution c'est Marc Marsalis.
Marsalis est aussi un 13. le seul 13 « libre » sur Terre, car il a eu la chance de gagner à la loterie sur Mars (ou il avait été envoyé) qui lui a fait gagner légitimement un billet de retour pour la Terre. Devenu connu ceux ci ne l'ont pas enfermé, mais lui ont offert un boulot.
il est maintenant traqueur de 13 pour l'ONU. Son boulot est de retrouver les 13 qui se sont enfuis de leur camps et qui tentent de vivre cachés dans la population active.

Pour les enquêteur ses instincts de 13 vont leur être bien utile pour essayer de retrouver le fugitif fou qui massacre tout sur son passage…

Si je devais trouver un défaut à ce livre, je dirais que pour moi les discours des personnages, qui sont persuadés que la génétique fait « tout » dans le comportement d'une personne, était un peu trop marqués pour faire réaliste. Evidemment dans ce genre de thriller d'action bourré de testostérone, il est exagéré.
Les nuances sont la, chez les autres personnages, mais le ton général du livre est assez sombre et marqué, car on suit principalement les pensées de Marsalis qui n'a pas vraiment foi en l'humanité. (et on le comprend, vu son passé et comment il a été et continue à être traité rien que pour un fait qu'il ne peux pas changer).

On voit bien tout du long que Marsalis n'est finalement pas si différent des autres, il a juste été élevé pour aller jusqu'au bout. La peur a condamné son variant à l'enfermement lors des accords qui leur ont bloqué leurs droits. Pourtant on rencontre bien pire que lui chez les purs humains, même hors des prisons, et ça ne choque personne. C'est un thème qui revient souvent en science-fiction, parce que c'est plus la peur d'être remplacé par des êtres plus évolués qui leur fait prendre cette décision.

L'humanité de ce monde n'est pas joyeuse. La masse bigote, apeurée et violente qui forme la majorité des gouvernements humains résonne elle bien dans ce qu'on voit ces dernières années avec la monté du fanatisme occidental (Trump …).
La dedans j'ai trouvé que l'ensemble avait vraiment bien visé juste, et ce avant les changements qui ont amené Trump au pouvoir. Pour le coup ça fait vraiment froid dans le dos !

En fait je pense que ce livre résonne mieux maintenant que le monde à vécu la possibilité de cet homme au pouvoir qu'il n'a certainement pu le faire avant, à l'époque de sa sortie. Sans parler des toutes dernières nouvelles scientifiques qui font état d'embryons modifiés avec des chimpanzés pour obtenir des organes pour les greffes, qui m'ont tout de suite fait penser à ce livre.

Et du coup j'ai trouvé ça vraiment réussi sur ce point !

J'ai passé un bon moment et je n'ai pas vu défiler les 750 pages qu'il fait. J'ai lu que certains l'avaient trouvé long, mais pas moi. Après c'est vrai que quand on a lu les Cormoran Strike par exemple, qui font le même nombre de page en étant beaucoup plus lent et mou (même si ils sont bons pour des policiers, ça n'est juste pas des thrillers), celui ci à coté fait office de fusée et a beaucoup plus de tension !

Une bonne lecture qui m'a fait passé un bon moment.
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R.Morgan est un auteur de S.F brillant. La trilogie de Takeshi Kovacs était marquante (le deuxième opus étant tout de même plus faible).
Ne vous fiez pas à la pitoyable couverture (le vrai fléau des ouvrages de SF se sont les mauvais illustrateurs), le livre vaut mieux que cela.
Carl Marsalis est le "Black Man", une variante 13, un OGM à (grosses) testicules avec un instinct de survie disparu depuis plus de 12 000 ans, celui des chasseurs-cueilleurs.
Les USA pour assurer leur "PAX AMERICANA" ont, à la fin du XXIème siècle, créé ces supers GI-JOE (et d'autres variantes dont je vous laisse découvrir les "particularités")...avant de prendre peur et de les exiler sur une planète Mars terraformée ou les parquer dans des réserves-prisons.
Carl Marsalis (un ancien exilé martien) est payé pour retrouver ceux qui s'échappent... mort ou vifs.
Et justement, il y a une variante 13 qui vient de revenir sur terre en ayant transformé les autres membres d'équipages en kebab parce que, lui, s'est réveillé quelques mois trop tôt...
Le point fort de la S.F intelligente c'est sa capacité à anticiper les futurs possibles ; qu'ils soient technologiques ou géopolitiques. R.Morgan nous livre une vision d'un monde où la super-puissance nord américaine a implosé : les Etats ne sont plus unis. Les Etats conservateurs de la "Bible belt" ont fait sécession pour se renommer "JesusLand" et devenir le pays rêvé par le Tea Party. La Chine a continué sa montée en puissance et les corporations, dont la toute-puissance LINCOLN, sont des firmes-nations.
Les nano-technologies, la virtualisation et l'ingénierie de la génétique ont atteint des sommets (ou des abîmes). Nous sommes dans les (bons) classiques de la cyber-punk car s'ajoute à tout cela une enquête tortueuse digne des polars hard-boiled avec un héros (sa génétique aidant) bad-ass à souhait (et, oui, j'abuse des anglicismes... mais trouvez-moi les équivalents dans la langue de Musso).
En bref, un excellent roman de cyber-punk avec des aspects prospectifs fascinants.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Le complexe Haag ravage le système de Sevgi comme le vide sidéral qui s'infiltre par la coque déchirée d'un vaisseau. Les cellules se brisent, déversent leurs fluides vitaux. Les débris dérivent, son système immunitaire chancelle, se vidange désespérément, se cramponne aux renforts antiviraux que Standford lui a injectés, et pourtant il n'est pas de taille. Ses poumons commencent à se remplir. Ses fonctions rénales ralentissent, et il faut les stimuler de manière artificielle pour que ses reins n'explosent pas. Des tubes qui entrent et qui sortent. L'écoulement des déjections de son corps commence à la faire souffrir.
Elle a de plus en plus de mal à penser clairement sur le long terme.
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Il paraît que c'est un jardin, d'ailleurs marmonna-t-elle.
Le paradis, je veux dire. Un jardin plein de fruits et du bruit de l'eau.
Et de vierges, non ? Soixante-dix vierges chacun, un truc comme ça ?
Pas pour les femmes. Et puis, ce n'est que pour les martyrs. (Elle fit la grimace.) Et puis, c'est surtout des conneries. De la propagande islamiste post-coranique pour abrutis du désert. Aucune personne douée d'intelligence dans le monde musulman moderne ne croit plus à ces conneries. En plus, les vierges, c'est très surfait. Il faut tout leur apprendre. c'est comme coucher avec un mannequin de vitrine dont les circuits ont grillé.
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L'entrave de la liberté est un outil social puissant, qu'il faut déployer en conséquence avec sagesse et mesure. Il est donc vital de faire la part des choses entre les paramètres réels et très complexes de ce qui est socialement nécessaire, et les exigences simplistes et émotionnelles d'une hystérie populaire croissante. Sans cette distinction, les conséquences pourraient être déplaisantes.
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Nous avons eu Sevgi parce qu'à l'époque, on nous disait qu'avoir un enfant nous réunirait. (Une grimace). C'est un étrange article de foi, la conviction que des nuits sans sommeil, sans sexe, un revenu amoindri et le stress constant de prendre soin d'une vie impuissante pourrait alléger la pression qui pèse sur une relation déjà tendue.
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Contre l'inconfort de la vérité, il n'y a qu'un seul refuge, celui de l'ignorance. je n'ai pas besoin de confort, je refuse de me réfugier. J'exige de savoir.
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L'excellente chaine Youtube Nexus VI parle de la différence entre le roman et l'adaptation en série : "Altered Carbon"
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