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Marcelle Sibon (Traducteur)
EAN : 9782264031372
325 pages
10-18 (07/04/2000)
3.77/5   215 notes
Résumé :
"Elle m'avait dit : - L'amour n'a pas de fin. Même si nous cessons de nous voir. Est-ce que les gens ne continuent pas d'aimer Dieu toute leur vie sans le voir ?
- Ce n'est pas le même amour que le nôtre. - Je pense parfois qu'il n'en existe qu'un, répondit-elle. Tandis que je la guidais avec précaution à travers le vestibule démoli, l'éclairant de ma lampe de poche, elle ajouta: - Tout doit se passer très bien. Si notre amour est assez grand. Les vitres des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Graham Greene - La Fin d'une liaison - 1951 : Graham Greene écrivait avec ce roman un nouveau chef d'oeuvre qui s'inscrivait dans sa période dite catholique. L'auteur faisait de ses interrogations existentielles un véhicule de son imaginaire et de la trame de son livre. Alors que Maurice Bendrix vivait une histoire d'amour enflammée avec une femme mariée, celle-ci du jour au lendemain se détournait de lui. Désespéré, il croyait à un nouvel amant. Il engageait alors un détective privé pour en avoir le coeur net, mais les recherches ne donnaient rien. Deux ans plus tard, alors que par hasard il la rencontrait à nouveau, il comprenait que ce n'était pas par manque d'amour qu'elle avait rompu mais pour respecter un voeux fait à dieu afin de lui sauver la vie à la suite d'un bombardement. "La fin d'une liaison" est un ouvrage délectable, les nombreuses digressions sur le sens de la vie ou de la foi lui octroyant une aura philosophique éclairante. La littérature britannique a ses génies et incontestablement Graham Green en fait partie. Il faudra absolument lire ce livre pour s'en persuader…
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Ce livre s'ouvre sur un sentiment de haine. La haine de Maurice Bendrix envers Henry Miles lorsqu'il le croise. Peu à peu nous comprenons le rôle de chacun dans cette histoire de triangle amoureux. Henry, l'époux trompé, aimant mais terne. Maurice, l'amant jaloux, qui a confondu amour et désir et dont la passion s'est muée en haine envers sa maîtresse lorsque celle-ci l'a subitement abandonné. Sarah, la femme adultère, qui lors d'un blitz s'en remet à Dieu pour qu'Il exauce un voeu. Graham Greene nous décrit la souffrance des trois protagonistes par la voix de Maurice, puis en contrepoint par la lecture du journal de Sarah. La trame principale est cependant toute autre. Graham Greene nous entraine dans une réflexion sur l'amour charnel et spirituel, la foi, les miracles. Ce très beau roman peut a priori sembler bien désuet. Il témoigne avec simplicité et réalisme sur ce que peut vivre une personne déchirée entre les préceptes de la religion catholique et des relations adultères.

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J'aime Graham Greene, d'abord parce que je le considère comme l'un des très grands écrivains britanniques, et puis tout bêtement parce que je suis bien dans ses histoires ou plutôt parce que ses histoires sont terriblement humaines, comme l'est ma vulnérabilité face au complexe et à l'inexplicable.
Green a cette qualité, que j'apprécie beaucoup, de ne pas être dans le descriptif d'un personnage, d'un décor - qu'il préfère laisser au lecteur d'imaginer -, mais dans les situations et dans l'action, lesquelles suscitent d'emblée l'émotion et la réflexion.
- La fin d'une liaison - est la traduction biaisée de - The end of an affair -, qui, sémantiquement, s'apparente davantage à une histoire d'amour, je dirais pour ma part à une passion.
Pourquoi passion ?
Parce que l'homme et l'auteur sont dans la période mystique, spirituelle religieuse - je vous laisse le choix des mots - de leur vie et de leur oeuvre -, et par conséquent le mot passion recouvre à lui seul la passion humaine, qu'elle soit amoureuse ou charnelle... ou les deux... et la passion christique.
Et c'est tout à fait à ces deux passions auxquelles nous avons affaire dans ce livre écrit en 1951, entre Maurice Bendrix, l'amant agnostique, possessif et jaloux et Sarah Miles, sa maîtresse adultérine, déchirée entre son amour pour Bendrix et celui pour un Dieu auquel elle se refuse d'abord mais à qui elle finira par s'abandonner.
Entre autres qualités, ce roman a celle de meubler tout un univers grâce à huit personnages essentiels et pleins de relief en dépit du manque de "descriptif" - le psychologique supplée aisément le manque de portrait ou de peinture -.
Ces six personnages sont :
- Maurice Bendrix,
- Sarah Miles... tous deux déjà présentés.
- Henry Miles, l'époux trompé,
- Alfred Parkis , un veuf, détective privé... homme très singulier,
- Lance Parkis, fils et " élève" du détective, âgé de 12 ans et orphelin de mère,
- Richard Smythe, un prédicateur rationaliste, affublé de taches blanches sur la moitié gauche ou droite de son visage ; infirmité qui l'enlaidit et dont il souffre,
- le Père Crompton, un prêtre catholique ... incontournable dans ce roman,
- Mrs Bertram, mère de Sarah, pique-assiette et "bottineuse" invétérée ; elle détient un secret sur sa fille...
Cette histoire est donc celle d'une passion amoureuse à laquelle vient se substituer une passion irrationnelle, " céleste ".
C'est pour Greene l'occasion d'installer le débat auquel nous nous heurtons depuis la nuit des temps : Dieu est-il le fils de l'homme ou bien serait-ce l'inverse ?
Pour ce faire, l'auteur jalonne son roman de ce qu'on appelle les "coïncidences", ces signes que vous et moi interprétons à toutes les sauces et dont Einstein disait : « Les coïncidences sont une manière pour Dieu de rester anonyme .»
Pour parodier Ian Fleming, je dirais pour ma part qu'une fois, c'est un hasard, deux fois, c'est une coïncidence, la troisième fois, c'est -selon chacun - la victoire ou la défaite du doute.
Ce roman est né de la relation de Greene avec Catherine Crompton - nom du prêtre dans le roman -, femme mariée avec laquelle il entretint une relation adultérine pendant vingt ans.
L'histoire se déroule avant le début de la Seconde Guerre mondiale ; la passion - mot employé à dessein - est vécue à Londres pendant la guerre, la rupture intervenant après les bombardements des premiers V1 sur la capitale anglaise ; elle se termine peu d'années après le conflit.
L'exploration psychologique des personnages est très fouillée, très réaliste.
À l'opposé de beaucoup de romans d'amour où domine l'affect, celui-ci est davantage "tripal"... d'où sa force.
De même que sont très réalistes, "osées" pour l'époque, les scènes intimes entre les amants et pas que...
J'ajouterai que ce Roman de Greene a connu de nombreuses adaptations cinématographiques, théâtrales et une version "opéra"... c'est dire !
Même si je demeure très attaché à - La puissance et la gloire -, cette oeuvre est une oeuvre majeure tant pour Greene que pour la littérature en général.
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La frontière est mince entre la haine et l'amour. Maurice, jeune écrivain anglais, se penche sur les deux années qu'il a partagé pendant la guerre avec Sarah, femme adultère. Si c'est la passion qui les a liés, c'est aujourd'hui une haine mêlée de vengeance qui le pousse à la faire suivre par un détective. Qui voit-elle aujourd'hui, après l'avoir quitté lui, pour rester avec un mari qui ne la touche plus depuis longtemps et qu'elle n'aime pas?
Petit-à-petit et tour à tour par le regard de l'amant, celui du détective et le journal de Sarah se dévoile la relation qui les a unit et les véritables sentiments d'une jeune femme tourmentée, puisque le catholicisme s'en mêle.
Loin de tirer sur l'adultère, Graham Greene tourne autour et tente d'en saisir l'essence, la profondeur. Il dessine ainsi une histoire d'amour belle et bouleversante dans une Angleterre bombardée, ce fameux Blitz (série de bombardements tuant près de 50000 britanniques) qui est au coeur de l'histoire des deux amants, entre souffrance des trois protagonistes et pardon du mari trompé.
Le tout, écrit avec une simplicité réaliste qui rend cette histoire encore plus poignante.
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Henry Graham Greene, né en 1904 dans le comté de Hertfordshire, en Angleterre, et mort en 1991 à Vevey, dans le canton de Vaud, en Suisse, est un écrivain et scénariste britannique. Il a écrit des romans, des nouvelles, des récits de voyages, des essais et des critiques. Après ses études, il se lança dans le journalisme. Il devint catholique en 1926 afin de se marier. La Fin d'une liaison est un roman datant de 1951 et comme presque tous ses romans, fut adapté au cinéma.
Londres en 1946. Maurice Bendrix le narrateur, écrivain encore aux portes de la renommée, croise à nouveau et par hasard le chemin de Sarah Miles, épouse d'Henry, un haut fonctionnaire que Bendrix avait fréquenté pour des raisons professionnelles. Sarah a été sa maîtresse durant presque deux ans durant la guerre, avant qu'elle ne le quitte sans qu'il sache pourquoi. Est-ce que tout peut recommencer ?
Voilà le type même du roman dont je ne sais s'il est globalement pas mal mais avec pas mal de défauts, ou bien si c'est une gentille daube avec de très intéressantes choses à l'intérieur ?
Reprenons le cours du récit. Une rencontre fortuite entre Henry et Bendrix, l'époux signalant à l'ex-amant que Sarah parait bizarre ces derniers temps, il soupçonne une liaison. Contre l'avis d'Henry, Maurice engage à son insu un détective pour en avoir le coeur net, sa jalousie en sommeil réactivée par le retour du couple dans sa vie quotidienne. le verdict de l'enquête semble clair, Sarah se rend régulièrement à une adresse bien précise en prenant bien soin de n'être pas suivie. En réalité la vérité s'avèrera plus complexe…
Ce n'est ni un polar ni un roman à suspense donc je peux en dévoiler le mystère – d'ailleurs sinon il serait impossible d'en parler. Pour faire court, il y a la femme, le mari, l'amant et Dieu ! Ne perdons pas de vue que nous sommes chez Graham Greene et que toute ( ?) son oeuvre tourne autour du catholicisme. Un sujet qui le turlupinait personnellement.
Donc il y a de bonnes choses dans ce bouquin. La fureur causée par la jalousie capable de se muer en haine. Bendrix durant toutes ces années haïra selon les périodes, le mari (obstacle à son bonheur), sa maîtresse (qui l'a largué sans explication) et souvent aussi le reste du monde. Il est aussi question de spiritualité et de mysticisme, longues interrogations et digressions sur l'existence de Dieu avec l'intervention d'un prédicateur puis d'un prêtre en fin d'ouvrage. En ce sens, le roman prête à la discussion et c'est là son bon côté.
Il y a aussi de nombreuses références à la manière dont travaille l'écrivain Bendrix et l'on peut parier que ce sont celles de Graham Greene puisqu'il n'y avait pas de raison d'inventer. Pour compléter l'angle autobiographique de ce bouquin je citerai Wikipédia : «L'auteur menait depuis 1946 une relation avec une femme mariée. Cette liaison dura jusqu'en 1966 en dépit des efforts du mari pour la briser. Henry Walston, haut fonctionnaire puis politicien travailliste, fut l'inspirateur transparent du mari de Sarah dans le roman. »
Mais il y a aussi des défauts, que je modèrerai en précisant : pour un lecteur d'aujourd'hui. Primo, c'est beaucoup trop long, « Je ne pus en lire davantage. A mainte et mainte reprise, j'avais sauté un passage… » dit, tout comme moi, Bendrix en lisant le journal intime de Sarah. le roman n'échappe pas au côté désuet, écueil prévisible pour ce type de sujet. Si la jalousie est un sentiment éternel, la façon de la ressentir est peut-être liée à l'époque ( ?) mais elle est plus sûrement exprimée différemment selon l'évolution de la société. C'est ce qui fait la différence entre les chefs-d'oeuvre qui sont intemporels et les autres romans. Ici, nous sommes dans le second cas.
Quant à l'épilogue, Henry et Maurice qui en viennent à vivre sous le même toit après que Sarah ait disparue (je vous laisse le découvrir), j'ai failli éclater de rire ! Ajoutons à cela que Bendrix ne m'a pas paru très sympathique – certes il y a la jalousie, mais pas que… Henry, lui au contraire, gagne avec le temps (mais c'est Bendrix qui raconte…) et enfin Sarah, seul personnage crédible a toute notre empathie.
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critiques presse (1)
Telerama
22 juin 2016
Roman ambigu, entre amour et haine, désir charnel et spiritualité.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Il arrive parfois qu'un cliché plein de sagesse populaire tombe dans une conversation comme une note frappée par le destin. Pourtant, même si nous avions su ce jour-là qu'Henry disait la vérité, je me demande si lui ou moi aurions senti percer pour Sarah une angoisse sincère à travers l'écran de nos propres nerfs, de notre méfiance et de notre haine.
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L'idée de la souffrance est beaucoup plus facile à communiquer que celle du bonheur. On dirait que le malheur nous fait prendre conscience de notre propre réalité, même si cette conscience revêt la forme d'un égoïsme monstrueux : la douleur que je ressens m'est personnelle, ce nerf qui se crispe m'appartient, à moi, pas à un autre ; tandis que le bonheur annihile, nous y perdons notre identité.
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L'idée de la souffrance est beaucoup plus facile à communiquer que celle du bonheur. On dirait que le malheur nous fait prendre conscience de notre propre réalité, même si cette conscience revêt la forme de notre propre égoïsme monstrueux: la douleur que je ressens m'est personnelle, ce nerf qui se crispe m'appartient, à moi, pas à un autre; tandis que le bonheur nous annihile, nous y perdons notre identité.
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- N'importe quelle prière vaut mieux que l'absence de prière. C'est une façon de reconnaître la puissance de Dieu, et c'est à mon avis une façon de le louer.
(...)
- J'aurais pensé, dis-je, que cela ressemblait davantage au fait de toucher du bois ou d'éviter de marcher sur les lignes. A cet âge-là, en tout cas.
- Oh ! bien, dit-il, je ne suis pas contre la pratique de quelques superstitions. Elles donnent aux gens l'impression qu'il existe un autre monde que celui-ci. (...) Ce pourrait être le commencement de la sagesse.
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Dans le fait d'écrire, tant de choses dépendent de la superficialité de nos journées ; l'on peut être préoccupé par des achats à faire, des impôts à payer, des conversations fortuites, mais le fleuve de l'inconscient continue de couler librement, il résout les problèmes, dresse des plans ; l'on s'assied devant son bureau, découragé, le cerveau stérile, et brusquement les mots arrivent, les situations qui paraissaient figées au fond d'une impasse sans issue évoluent d'elles-même ; le travail s'est fait pendant qu'on dormait, qu'on courait les magasins ou qu'on bavardait avec des amis.
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Videos de Graham Greene (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Graham Greene
Des tranchées d'Argonne à Monrovia en passant par Dakar, New York et Paris, une fresque romanesque puissante qui court d'une guerre mondiale à l'autre, rythmée par les accents vibrants du jazz. 1918. Percussionniste virtuose à l'école des djembés de Gorée, Jules, interprète du régiment de Noirs américains sur le front de cette France ravagée qu'il ne connaît qu'à travers Maupassant, vit à l'aube de l'armistice un amour éphémère avec l'épouse d'une « gueule cassée ». Ce souvenir indélébile l'accompagnera après la guerre dans son long périple à travers l'Amérique bouillonnante des Années folles, quand il rejoint le jazz-band de ses anciens compagnons de guerre, en tournée dans le Sud raciste, puis triomphe au célèbre Cotton Club de New York.
Sa vie croise celle de Joséphine Baker qui l'emmène, avec sa Revue nègre, à Paris où l'amitié qu'il scelle avec l'écrivain-espion Graham Greene les entraîne dans une périlleuse expédition en Afrique. Ils iront jusqu'à Monrovia, capitale du Liberia, sur les traces de Julius Washington, l'arrière-grand-père de Jules, premier grand reporter photographe noir américain. Alors que de nouveau une guerre s'annonce, Jules s'installe à Mamba Point, dans la maison de Julius, l'homme qui a tenté de révéler la véritable histoire de ce pays : celle de ces esclaves affranchis envoyés en Afrique pour bâtir une nation libre. Un rêve devenu cauchemar.
https://bit.ly/3wejAfI
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