Si ce livre me tentait de prime abord, j'ai été déçue à la lecture...
L'Héritier du nom est une saga familiale qui s'étend sur la seconde moitié du XXème siècle. L'auteur est en réalité lui-même cet "héritier du nom" désigné par le titre. Il raconte dès lors l'histoire de sa propre famille, à commencer par la formidable ascension sociale de son grand-père, "le Vieux". Cet homme, néerlandais, s'est installé en Lettonie où il a su saisir les opportunités qui s'offraient à lui afin de développer plusieurs entreprises, un business juteux même, notamment en tirant parti de la Seconde Guerre Mondiale. Mais "le Vieux" n'est pas le seul personnage important de saga. Vient ensuite son fils, Frans, qui n'est autre que le père de l'auteur, donc. Fans préfère nettement le pays où il a grandi, la Lettonie, à celui dont il doit adopter la nationalité, les Pays-Bas. Et pourtant, ce n'est pas l'avis de son père, qui veut faire de lui un parfait néerlandais, afin de lui succéder dignement. Malheureusement, son fils prendra une toute autre voie, et le décevra sur bien des points. A commencer par son engagement au sein de l'Allemagne nazie, et des SS. Après la guerre, ce jeune homme qui se cherche échappera, grâce à son père, au procès qui l'attendait en tant que combattant nazi.
Dans ce récit familial, j'avoue que l'auteur m'a quelque peu perdue. le livre croule sous les détails de développement du business du grand-père, et cet homme a tellement de relations d'affaire, que, à voir évoquée la vie de chacun, on a du mal à suivre parfois. Certes, c'est un essai et il faut l'appuyer sur des faits, mais à certains moments, les faits étaient un peu trop lourdement assénés à mon goût.
Mais ce qui m'a surtout gênée dans cet ouvrage, c'est le parti pris. L'auteur s'attarde beaucoup sur l'histoire de ses parents : s'ils se croyaient destinés l'un à l'autre et ont tout fait pour être ensemble malgré les réticences de son père et la guerre, à la fin de celle-ci ils peinent à retrouver leurs sentiments malgré la naissance d'un enfant (l'auteur, donc). Et finalement, Frans se conduit de façon très mesquine vis à vis de celle qui est sa femme, et la mère de son enfant. Et ce comportement ne fait qu'ouvrir la porte au mépris du "Vieux" pour cette femme qu'il accepte mal dans sa vie, et dès lors, il va tout faire pour récupérer auprès de lui et de son fils cet "héritier du nom", se moquant de ce que peut ressentir Wera, la femme de son fils.
Au long du récit, on se rend compte que Frans semble avoir un don pour emplir de malheurs la vie de ce qu'il côtoie, à commencer par sa première femme, Wera. Et malgré cela, l'auteur semble accorder plus de crédit à son père qu'à sa mère. Quand on voit tout ce que cette femme a enduré, voir le jugement négatif que son fils porte sur elle est difficilement acceptable. Surtout qu'il semble tenir davantage en estime un père qui ne se préoccupe pas de lui, et qui gâche la vie des autres.