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3,5

sur 359 notes
Ces deux textes, les deux premiers romans de l'auteur, " écrits sur une table de cuisine", comme il l'explique en introduction, et dont il avait jusqu'ici interdit la réédition, sont une bonne approche de ce qui deviendra, ensuite, l'univers si particulier d'Haruki Murakami .

Il est toujours intéressant de découvrir la genèse d'une écriture, d'un style.Et effectivement , tous les thèmes propres à l'auteur sont déjà là, en germe, prêts à jaillir de terre: la solitude intérieure et urbaine,la musique et les bars ( l'auteur en tenait un à cette époque) le suicide, le monde de l'écriture, l'humour,le versant onirique des évènements et même ce qui sera la pierre de touche essentielle de sa magnifique trilogie 1Q84, la distorsion du temps et les mondes parallèles.

Tout est prêt à éclore mais pas tout à fait , et c'est pour cela que je n'attribue que trois étoiles: c'est encore confus dans la construction, un peu maladroit.Mais on peut se dire justement que les quelques défauts de ces ébauches nous offrent un autre regard encore sur l'ensemble de l'oeuvre de cet auteur singulier .

J'ai particulièrement aimé le premier des deux, au si joli titre, où le vent a un aspect fantastique et poétique à la fois: " Il y eut un léger tremblement dans l'atmosphère, le vent se mit à rire."

le narrateur, ainsi que le personnage du " Rat"( qui d'ailleurs se mettent tous deux à écrire, et que l'on retrouve dans le deuxième roman et " La course au mouton sauvage"), étudiants d'une vingtaine d'années, symbolisent en quelque sorte l'auteur dans sa jeunesse, à l'aurore de sa création, comme une plante dont la sève va révéler au grand jour toute la force et la beauté...
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Un volume très court d'une centaine de pages. Mais une bonne introduction à la suite de cette trilogie. L'action démarre en 1970, le narrateur, de retour dans une petite ville en bord de mer, trompe l'ennui en buvant de la bière avec son ami « le Rat », et fréquente une jeune fille libérée. Des souvenirs sont évoqués, des questions existentielles et métaphysiques également.

Dans ce volume le narrateur rencontre pour la première fois le Rat et se lie d'amitié avec lui. Il n'y aura pas plus d'explications sur ce surnom. Mais on connaitra les activités de son père plutôt louche qui l'ont rendu riche. Enfin les nombreuses rencontres du narrateur avec les femmes (il y a même une jumelle), les beuveries chez le barman chinois Jay avec bière et cacahuètes. le narrateur est étudiant en biologie !.

Tout au long de ce roman Murakami nous offre de nombreuses références musicales américaines pop et rock des années 60. Mais il ne s'en tient pas là, car les références et citations littéraires sont également nombreuses :Henry James, Ray Bradbury, Hemingway, Fitzgerald, Michelet, Tolstoi. Un seul nom d'écrivain « Dereck Heartfield » qui est plusieurs fois cité et semble le mentor du narrateur ne semble être qu'un pseudonyme.

C'est la part de fiction et de rêve que l'on retrouve dans Murakami, mais avec un aspect si réel que faire la part des choses devient ambigu. Un premier roman court mais très attachant, ou l'on retrouve bien des thèmes qui seront repris dans les autres romans de Murakami.
Je trouve que c'est une belle introduction à la course au mouton sauvage pour l'atmosphère et la rencontre de ce personnage mystérieux qui est le Rat.

Lien : http://nounours36.wordpress...
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Je plonge doucement, mais sûrement dans l'oeuvre de ce grand auteur. Ces deux romans de jeunesses sont très représentatifs de son univers, tous deux singuliers, même si je préfère les plus récents où l'intrigue narrative est plus serrée. le premier récit est en partie autobiographique, parfois autocentré (c'est le jeu) mais profondément addictif. On s'attache à ce japon urbain du début des années 70, l'ambiance des bars de jazz, la vie estudiantine et les scènes improbables qui jalonnent l'errance romanesque. Certains éléments musicaux sont surprenant, notamment le personnage de l'animateur radio. jeJe tiens à préciser que le lecteur (car j'ai trouvé le texte sur YouTube) est très très bon ! le texte va plus ou moins nulle part sans vraiment que cela pose de problème. le second est très proche. Sauf que le narrateur est un traducteur et que l'univers de l'auteur se déploie. Des personnages hautement improbables (les deux jumelles), les situations injustifiées, l'obsession des flippers. C'est plus tenu, mais peut-être que le premier m'aurait suffi. Je garde tout de même en mémoire la scène du changeur de compteur électrique qui est totalement improbable. Je poursuis (en livre papier cette fois) l'oeuvre de Murakami. le tome 2 du meurtre du commandeur. Je me régale. Je reviendrais chez ce grand auteur. Il mérite la réputation qu'on lui offre, mais c'est clair que pour certains lecteurs peuvent vraiment passer à côté. Absurde et errance, quand tu nous tiens...
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C'est toujours intéressant de revenir à la source d'un auteur que l'on adore. En fait, ici , c'est plutôt venir puisque les deux premiers romans , courts, de Murakami n'avaient jamais été diffusés en France.
La préface de l'auteur nous apprend le cheminement qui l'a mené à l'écriture mais aussi , ce qui rend son style , épuré, si particulier. de mémoire , il avait évoqué dans "Autoportait de l'auteur en coureur de fond " son arrivée dans l'écriture mais ne s'était appesanti sur l'origine de son style.
Les deux courts romans ici sont liés par les deux même personnages , le narrateur et "le rat" autour de qui gravitent beaucoup de femmes et un tenancier de bar.
L'écriture si poétique de l'auteur est là, ses thèmes de prédilection aussi, le suicide notamment . Il y a ce sentiment d 'attachement au chose simple , la construction d'une histoire partant de rien , les petits détails, les personnages tourmentés.
C'était déjà du grand Murakami.
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Je n'ai jamais lu de romans de Murakami. Il y a des auteurs qui vous échappent, vous ne savez pas pourquoi. C'est grâce à l'opération masse critique que j'ai découvert cet auteur, et cette découverte passe par ses deux premières oeuvres, ça tombe plutôt bien ! Il serait difficile de résumer ces courts romans. On retient plutôt une atmosphère, une volonté de prendre son temps et d'observer de manière détachée, non sans tendresse, les événements et personnes croisées en chemin. L'humour n'est pas absent, saupoudré par petites touches subtiles.
J'ai beaucoup apprécié la préface de l'auteur qui raconte ses débuts d'écrivain, son besoin d'écrire avec une très étonnante simplicité.
Il est désormais évident que mon chemin de lectrice devrait croiser à nouveau les écrits de Haruki Murakami.
Merci à Babelio et aux éditions Thélème pour cette rencontre.
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Je n'ai toujours entendu que des louanges concernant l'oeuvre littéraire d'Haruki Murakami et c'est avec impatience que j'ai commencé à le découvrir. J'ai tout à fait logiquement choisi de commencer par le début, le premier, à savoir : « Ecoute le chant du vent, suivi de Flipper, 1973 ». Ai-je bien fait ? Je m'interroge encore ...
La préface écrite par l'auteur me la rendu très sympathique et à renforcé mon envie de le lire.
Son écriture est agréable, abordable, naturelle. Il est très facile de lire Murakami. Mais j'avoue être restée sur ma faim ... Je me suis ennuyée, attendant le moment où j'allais basculer ... et j'attends toujours... c'est la raison pour laquelle je pense que je n'aurai pas dû faire mes premiers pas dans l'univers de Murakami avec ce livre. Mais je tenterai une nouvelle fois, avec un autre livre.
J'aurais un peu de mal à résumer ces deux nouvelles, alors je m'abstiens...
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Mon avis est des plus mitigé sur ce duo de textes. Autant j'ai retrouvé le Murakami que j'aime dans "Ecoute le chant du vent", autant les écrits balbutiants et sans grands intérêt de "Flipper 1973" m'ont ennuyée, voire agacée. Je ne comprenais pas où il venait en venir avec ce cafouillis d'idées narratives insuffisamment exploitées.
Bref, tout auteur débute un jour mais les brouillons des débuts n'ont peut-être pas vocation à être publiés...
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Il est particulièrement intéressant de découvrir Murakami avant Murakami, quand on est vraiment fan de cet auteur: son originalité était-elle déjà perceptible dans ses tout premiers textes, restés longtemps inédits ? La réponse est: oui, d'une certaine manière. Cette façon nonchalante de raconter une histoire volontairement sans queue ni tête, ces personnages à côté de leurs pompes, ces douces dérives dans la digression, cette façon de capter l'attention sans avoir l'air d'y toucher… oui, on retrouve cela dans les romans publiés ultérieurement. Pour commencer à écrire, Murakami a volontairement largué certains des postulats littéraires généralement admis: ici l'auteur ne se soucie pas d'analyse psychologique, ou d'approfondissement des personnages ou de progression dramatique. Ce faisant, il est devenu un romancier à nul autre pareil.
En fait, je n'ai lu que "Ecoute le chant du vent". Le narrateur, un étudiant nonchalant, vit presque hors du temps, partagé entre musique, cigarettes, bière et rencontres fortuites, sans compter son amitié avec "le Rat" (qui reparaitra plus tard, dans "La course au mouton sauvage"). Il parait que cette histoire se situe entre le 8 et le 26 Août 1970, mais l'auteur aurait tout aussi bien choisir de raconter une autre tranche de vie du héros, dont la vie est minimaliste. Et le plus fort, c'est que l'on ne s'ennuie pas en lisant cette longue nouvelle.
Il n'en reste pas moins que Murakami a fait beaucoup mieux dans ses romans plus récents. Il a plus clairement structuré ses histoires, fixant une trame bien déterminée (quoique semi-fantastique), tout en conservant ce style d'écriture faussement paresseuse, mouvante comme des sables mouvants. On s'y enlise avec plaisir…
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Un roman inédit en France et enfin publié. Un texte puissant et une écriture fluide, majestueuse. Un vrai ravissement qui nous prépare aux trois tomes magiques de 1Q84. Haruki Murakami ne craint de dépeindre des sentiments contradictoires, c'est quelquefois violent, jamais anodin.
Fiction et rêve se trouvent ainsi mêlés dans une poésie étonnante qui marque les écrits d'un très grand.
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Ce n'est pas forcément la meilleure production de l'auteur, mais on sent quand même la griffe d'un grand narrateur derrière ces nouvelles qui correspondent à ses oeuvres de jeunesse.

La préface n'est pas inintéressante puisqu'elle nous permet de découvrir le procédé créatif de Murakami, et explique notamment le sens de la phrase courte et percutante qu'il a su développer. Il part en effet d'un texte rédigé en anglais (avec sa connaissance plus limitée du vocabulaire de cette langue) avant de trauire en japonais.

Les deux textes présentés sont fortement teintés de nostalgie. Lire du Murakami, c'est un peu comme visiter une station balnéaire après la saison... On suit avec intérêt l'évolution sentiementale des personnages. Certains paraissent irréels, comme issus d'une génération spontanée au cours de l'histoire. C'est notamment le cas deux deux jumelles. L'oeuvre conserve donc la caractère onirique cher à l'auteur, tout comme cette quête d'un flipper que seul un Murakami pouvait nous faire partager avec intérêt.
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