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3,82

sur 825 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je m'attendais, après avoir lu des critiques, à un récit hyper violent et d'une cruauté exacerbée, à peine tolérable. Je n'y ai pas vu plus de violence que celle qu'on propose aujourd'hui à nos enfants dans leurs jeux sur console, moins de violence que dans nos journaux télévisés et les films 3D dont nos ados (et nos jeunes adultes) se délectent , à peine plus de violence que dans les faits divers quotidiens de notre presse écrite, juste un peu plus de violence que celle de nos routes et de nos villes… Murakami Riû a vu juste, en 1980 c'est quasi notre société d'aujourd'hui qu'il décrit. En forçant le trait il nous montre jusqu'où elle peut nous mener. Il nous fait prendre la distance en y ajoutant de l'humour, de la poésie (noire) et parfois un peu d'irréel. J'ai lu ce livre sans aucune lassitude, attendant impatiemment le moment de le reprendre pour en continuer la lecture. La prose est rapide, dense, elle foisonne de détails et d'imagination. Les survivants de la consigne automatique resteront dans ma mémoire longtemps.
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Excellent roman qui rassemble toutes les qualités qu'on attend d'un vrai roman : richesse de l'écriture, du scénario, des symboles, un peu gore mais pas trop, poétique sans lyrisme, rebondissements, réalisme, délire. le top. C'est japonais. Pas étonnant. La littérature japonaise, quand même, c'est quelque chose.
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Hashi et Kiku ont été chacun abandonné par leur mère dans une consigne de gare, comme plusieurs autres enfants la même année. Ils ont cependant été les seuls à survivre, et grandissent ensemble dans un orphelinat. Cette difficile entrée dans la vie ne manque pas de laisser des traces : crise de violence, ou renfermement sur soi. Pour les calmer, on leur fait écouter par hypnose le battement de coeur qu'il devait entendre avant de naître.

Mais les crises ne se calment que pour un temps : Hashi devient obnubilé par le son qu'on lui a fait écouter, et est prêt à tout pour l'attendre à nouveau. Il cherche à retrouver sa mère, part à Tokyo, se prostitue et devient une star du rock, mais son obsession pour le son ne fait que croître. Kiku trouve un instant le repos dans la pratique du saut à la perche, puis part à la recherche de la « datura », drogue puissante qui transforme celui qui le respire en assassin fou furieux, dans le but de le répandre dans tout Tokyo.

Deux personnalités torturées dans un univers sombre et violent, ça forme un livre qui ne laisse pas indifférent. Beaucoup d'autres thématiques sont abordées : la surmédiatisation des malheurs, l'univers carcéral, la mise à l'écart de tous les « originaux », confinés dans un quartier abandonné (et attaqués au lance-flamme par la police !)
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Quand je rédige un avis, Je suis très souvent au milieu d'un autre livre. Je suis en train de lire "Le Jardin Arc-en-ciel" d'Ito Ogawa. Ce roman nous parle beaucoup d'acceptation, de bienveillance.

Ici il n'y en a aucune et le contraste est saisissant.

Deux orphelins de mères différentes ont été trouvés abandonnés dans les casiers de consignes automatiques. Cela va les rapprocher. Ils seront un peu comme deux frères.

Mais c'est un roman de Ryû Murakami. La vie n'est pas bienveillante.
Ce qui m'a frappé dans le roman est leur parcours complètement en marge de la société. La vie ordinaire travail, mariage, famille, conventions sociales (et elles sont fortes au Japon) sont complètement absents de la trajectoire des deux orphelins.

L'histoire est une peinture aux traits nets et acérés de deux personnes ne trouvant aucune raison ou buts dans la vie. La société ne leur en donne aucun et leur retire même ce qu'ils ont pu trouver.

Une partie du roman se passe à Tokyo, la ville y est très bien décrite. Elle y est presque organique et est une formidable révélatrice pour au moins un des deux frères.

L'histoire est donc un voyage initiatique sombre, mais pas sans moments de fulgurance. Les deux personnages sont en quête d'identité. Ils n'en trouveront pas et préféreront chacun à leur manière détruire.

C'est donc un roman dur qui jette un regard cru sur deux êtres qui ne peuvent se construire.
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Premier livre japonais !
Un choc !

Je vais pas résumer l'histoire déjà bien racontée par le 4ème de couvertures et par les différentes critiques.
Un livre glauque ? Oui mais plein de souffrances primaires.
Un livre Gore ? Oui, parfois mais avec la folie d'une souffrance viscérale.
Un livre psychologique ? Oui, en partie.
Un livre abominable ? Oui, sûrement !

Un OVNI de la littérature à mon sens.

Cette histoire m'a passionnée bien que très longue (500 pages pleines et bien serrées du début à la fin), j'étais curieuse de connaître la suite de vie de nos deux "frères" adoptés.

Un style fluide, parfois poétique mais parfois redondant aussi.

Une fin assez longue avec des personnages sans grand intérêt (entre autres).

Bref, je ne parviens pas à classer ce livre dans une catégorie plutôt qu'une autre mais je l'ai aimé et ai dégluti son histoire à toute allure.

Je conseillerai pourtant à son auteur de consulter les ouvrages traitant de "la résilience" de Boris Cyrulnik car il y abus quand même .... mais livre apprécié et que ne n'oublierai pas de sitôt !
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Première lecture japonaise pour moi et j'ai commencé par ce que le Japon a de plus noir. le hasard m'a amenée bien loin de l'image édulcorée et fascinante que bon nombre d'européens idolâtrent. L'auteur nous raconte son pays, loin des clichés de femmes en kimono, cérémonie du thé et respectable bienveillance. Ici nous cotoyons les nourrissons abandonnés à une mort certaine dans des casiers de gare, les prostitués, drogués, névrosés, trafiquants, pervers en tout genre, dans les bas fonds de la capitale, dans un quartier entier désaffecté et interdit, cerné par des soldats armés de lance flammes.
C'est un roman sociétal très noir avec une surenchère de violence bien loin de la poésie et la douceur qui font rêver tant d'occidentaux.
Par certains aspects, cette lecture m'a donnée l'impression de roman post apocalyptique, mais c'est bien une vision crue d'une face de Tokyo dans les années 70/80.
Nous suivons ces deux enfants rescapés, de leur abandon à quelques heures de vie à la perte totale d'innocence, d'obstacles en rites initiatiques, quête identitaire sous le signe de la violence.
Bien que ce roman soit extrêmement glauque, j'ai beaucoup aimé cette lecture au goût amer, elle restera un moment dans un coin de ma tête c'est sûr!
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Lu "par erreur" à l'époque où je cherchais un nouvel Haruki Murakami. Brutal, survolté, dévoré d'une traite pour sa visions sans concession du Japon contemporain, et les nombreux blocages / dysfonctionnements de cette société, très ouverte et très innovante, mais aussi, paradoxalement, très conservatrice et très fermée. Passionnant.
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Vous voulez suivre les mécanismes tortueux de 2 gosses abandonnés dans une consigne automatique à la gare de Yokohama (ou je passe tous les jours)? Découvrir le Japon moderne version futuriste et apocalyptique? Etre bousculé, vraiment? Meme dégoutés?
Ben voilà le livre qu'il vous faut.

On suit donc la vie de Kiku et Hashi, 2 bébés abandonnés qui se retrouvent dans le même orphelinat puis sont adoptés ensembles puis prennent des chemins séparés et qui sont sérieusement traumatisés et traumatisants!

Pour être très claire un dégout s'installe dès les premières lignes et ne vous lâche jamais!
On évolue dans un monde malsain, on pénètre dans la tête des personnages torturés et on a vraiment envie d'en sortir.
On plonge petit à petit dans une folie totale!

C'est malsain, dégoutant, perturbant, j'ai atteint l'overdose vers la fin mais pourtant j'ai jamais décroché.

Que voulez vous, c'est l'attrait du coté obscur!
M'enfin on est quand même soulagé quand ça s'arrête et qu'on peut enfin respirer

En tout cas un livre prennant, une expérience à faire!
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D'après un article du New York Times, 100 bébés ont été tués en 1996 et l'année d'avant, juste à Tokyo, 119 bébés ont été tués ou abandonnés. L'infanticide au Japon existe depuis fort longtemps et aujourd'hui malgré que ce soit illégal, plusieurs cas sont répertoriés. Il semble que le passage de la famille nombreuse traditionnelle à la famille nucléaire serait un facteur important. Plus la famille rapetisse, moins les mères se sentent compétentes pour prendre soin de leur enfant. Et puisqu'elles passent souvent plusieurs heures seules avec leur nourrisson, il est plus facile de perdre confiance et d'être submergé par le désespoir. Plusieurs médecins s'entendent pour dire que, souvent, ce sont des mères qui manquent de maturité qui tuent leur enfant. Elles les considèrent comme un bien plutôt que comme un être à part entière.

Dans ce roman, l'auteur s'est certainement inspiré de ces cas de bébés laissés à la consigne … mais ici les bébés ont été découverts vivants et sont apportés à l'orphelinat. Hashi et Kiku ont probablement dans leur subconscient une trace de la terreur qu'ils ont vécue? Ils passent leur petite enfance à l'orphelinat puis sont adoptés par une famille du sud du Japon. Chaque enfant est très différent mais se sont maintenant des frères … Leur vie sera difficile, chacun cherchera à sa manière, q.q.chose pour remplir un vide en eux et c'est ce que nous raconte ce roman …. très bon livre malgré une finale plutôt … étrange ...
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Abandonnés à leur naissance dans une consigne de gare , élevés dans un orphelinat, Hashi et Kiku hantent les bas fonds de Tokyo à la recherche de leur identité. Ils y perdront leur âme....

Même si ce roman ne correspond pas au type d'oeuvre dont je me délecte, il m'a intéressée car il m'a fait découvrir un domaine nouveau de la littérature japonaise, celui qui nous transporte dans l'univers des mangas, à la fois violent et un peu fantastique .

Un univers comparable à celui de la tragédie grecque, dans lequel l'individu, sur lequel pèse la fatalité, ne peut échapper que par la mort à son destin, une mort qu'il inflige et qu'il subit
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