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3,82

sur 825 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Kiku et Hashi ont tous deux, chacun de leur côté, été abandonnés à leur naissance dans des consignes automatiques. Ils se rencontrent à l'orphelinat et deviennent inséparables au fur et à mesure que tous les autres enfants se font adopter. Quand finalement leur tour vient et qu'ils deviennent frères, on pourrait croire que leur nouvelle vie sur une île loin des grandes villes leur apportera la stabilité d'une famille dont tout enfant a besoin. Mais une série d'évènements va les détourner d'une vie paisible quand Hashi découvre à la télévision un moyen de retrouver sa mère biologique et part à Tokyo. de là, c'est la descente aux enfers progressive pour les deux frères...

Ce livre commence par la phrase la plus horrible que j'aie jamais lue. Une phrase qui plante le décor, suivie par un paragraphe tout aussi déconcertant qui fait ouvrir grand les yeux. le ton est donné : les deux bébés sont traités dans la plus pure déshumanité et surtout leur destin est presque scellé, à peine quelques heures après leur naissance.
Je dis presque, car la vie a tenté de leur offrir une issue de sortie, mais comment ne pas rester traumatisé par de tels traitements ? Ce livre est la représentation parfaite de l'influence de la sociologie sur le devenir d'un homme. Ce qui est intéressant, c'est de voir que les deux garçons refusent les opportunités, comme hantés par le début catastrophique de leur existence.
Ce livre est violent, crade, ne passe pas par quatre chemins, ne fait pas de Tokyo la ville rêvée et idéalisée des étrangers passionnés. Comme partout on y trouve la drogue, le proxénétisme, la brutalité et tutti quanti dans le quartier bien-nommé de Toxitown.
Les évènements qui mènent les garçons à la pure violence apparaissent pourtant comme des déclencheurs minimes. Que se passe-t-il vraiment dans la tête de Kiku et Hashi ? On pense Hashi parti chercher sa mère mais apparemment il s'est barré de chez lui parce qu'il était gay et se retrouve à se prostituer tout en se travestissant. Kiku, lui, développe une sérieuse inclination pour le meurtre de masse quand sa mère adoptive décède subitement alors qu'elle cherchait son autre fils. Pourquoi ces deux évènements sont-ils si catalyseurs de dérive personnelle, comme si chacun n'avait que faire de leur propre devenir ? Y a-t-il une part de complaisance à satisfaire une sorte de fatalité ? Répondent-ils à l'appel du mal car engendrés par le mal, comme prédestinés à ne pas vivre une vie normale, attirés par la bassesse du monde ?
Honnêtement, je n'ai pas pu finir ce livre, car il semblait s'enfoncer dans la noirceur la plus profonde et enterrer les personnages dans une succession de mauvais choix sans échappatoire possible. La sociologie explique beaucoup ce type de comportement, mais Murakami a choisi de présenter le côté ténébreux de l'être humain aussi bien que de la ville, qui a elle-même un rôle prépondérant dans l'histoire.
L'auteur a toutefois un style percutant, incroyablement imagé qui fouette l'esprit et marque indéfiniment. On est loin des jolies descriptions de la campagne naturelle et pure des classiques japonais. C'est une écriture qui tranche sans équivoque avec la littérature traditionnelle et ouvre une porte sur la littérature contemporaine trash qui ne veut plus jouer à cache-cache avec la vraie vie. L'onirique et le surnaturel, thèmes courants dans la littérature japonaise contemporaine, ont presque disparu (Hashi chante quand même au point d'hypnotiser tout le monde), ce qui donne une statut vraiment hors-catégorie à l'auteur qui sort de sentiers assez battus.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Bilan mitigé sur ce roman de Murakami, après trois semaines que m'en reste-t-il?

La dramatique mais séduisante idée de départ m'a fait penser aux "Enfants de minuit" de Salman Rushdie.

J'ai aimé le Japon bucolique de la petite enfance des protagonistes.

A une ou deux exceptions près, les tribulations urbaines ultérieures des deux frères ainsi que leurs dérives psychopathes se sont fondues dans ma mémoire en un fatras glauque, lourd et bordélique.

Une vision du Japon qui tranche néanmoins opportunément avec le tableau propre et policé qui nous est généralement servi.


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Kiku et Ashish, orphelins, traînent leur malaise derrière eux et n'arrivent pas à profiter de la vie ...

Ce livre est étrange, dérangeant. Il nous plonge dans un monde négatif et sans espoir. Il est bien écrit, d'une écriture dynamique qui pousse le lecteur à aller jusqu'au bout du roman. le récit mélange réel et fantaisie et le résultat est surprenant. Je peux comprendre que certaines personnes apprécient le talent de Marukami qui arrive à si bien nous faire ressentir le malaise de ses deux anti-héros. Mais, pour ma part, en refermant le livre, j'avais une sensation d'écoeurement, comme si je sortais d'un bain gluant et que j'avais à tout prix besoin de fraîcheur pour oublier tout ce que je venais de lire...

En résumé, j'accorde 3 * à ce livre pour l'imagination et le style, mais ce n'est pas un livre que j'aurai envie de relire.
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Kiku et Hashi sont deux enfants , abandonnés dès leurs naissances dans une consigne automatique, parmi une quantité d'enfants cette années là, mais ils sont les seuls à y avoir survécu. Dans l'orphelinat , à la suite de quelques "crises" , ils suivent, sans en avoir conscience, une thérapie douce, qui consiste à leur faire écouter des"bruits", divers et variés. Ils sont ensuite adoptés en tant que jumeaux, par un gentil couple, et s'en vont vivre sur une île. Jusque là , histoire des plus banales (à part le truc de la consigne) .En fait, il m'est très difficile de décrire ce livre , la meilleure façon que j'ai trouvé pour le faire , c'est de le comparer au Seigneur des Porcheries de Egolf. Dans ce dernier, le héro, John est maltraité depuis son enfance jusqu'à sa mort mais n'est pas une victime, et ne se comporte pas en tant que telle. Les jumeaux de leur côté, sont certes victime de l'abandon à leur naissance, mais sont bien traités par les soeurs à l'orphelinat, les médecins, leurs parents adoptifs. Ils sont perçus comme des victimes, ils ressentent leur état, mais de manière imprécise, un peu floue, comme une sorte de manque à combler , ou de but à atteindre, mais sans savoir comment ni où. Ensuite, il y a la violence. Dans le Seigneur des porcheries, c'est la violence de la société dans tout ce qu'elle peut avoir de bête, d'attardé, de commun et donc de méchant, et John est constamment harcelé par cette société pour s'y conformer. Les frères eux, baignent dans un Japon, et plus précisément Tokyo, où il règne une folie venant d'une autre dimension, apocalyptique, avec des énergumènes plus hurluberlu les uns que les autres, dans une ville à mi chemin entre le monde de Mad Max et de Star Wars, noyée sous la pollution chimique et sonore, où tout est brûlant, suffocant, gluant. Dans les bébés de la consigne automatique, la description des états d'esprit et des réflexions de tous les personnages est assez difficilement cohérente, mais on se dit après tout c'est normal, ils sont fous....mais alors ils sont tous fous. Et les différents accès de violence, meurtres sont minutieusement décrits, gores (un mix entre The walking dead et american psycho). On y trouve bien entendu une critique de la société moderne, déshumanisée, ultra médiatisée, mais c'est trop évident. Pour en revenir à Egolf, la violence (et il n y en a pas tant que ça) décrite, avait au moins le mérite de servir de support à l'écriture puissante de l'auteur. Son talent explose, et ce sont les mots qui accroche plus que le contenu. Pour Murakami, chaque ligne, chaque phrase est une suite de petites visions cauchemardesques, de personnages borderline, et je n'ai pas arrêté tout le long de la lecture de me demander: C'est quoi le but?; où il veut en venir?. .....et pourtant j'ai lu le livre jusqu'au bout, avec une certaine attention. J'allais dire un certain plaisir, mais le fait est que je ne sais pas si j'ai aimé, ou plus exactement, je sais que je n'ai pas détesté....sans plus.
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Un livre vraiment étrange (je m'y attendais un peu), qui m'a mise mal à l'aise quelquefois, comme une impression de tomber dans un nid de sociopathes. D'être la spectatrice de la construction de deux "frères" très différents, avec un lourd passif, mais qui se rejoignent dans leur manière dissociée d'appréhender la vie, les relations avec les autres.
C'est une vision tellement cruelle, sanglante, et brutale, que même les beaux sentiments n'y résistent pas (sauf s'ils sont nés dans la douleur). Malgré toute cette débauche, on aime suivre la descente aux enfers de ces deux enfants qui ont chacun à leur manière survécu à une consigne automatique. Ce livre nous laisse avec une impression de fine pellicule de graisse sur la peau…
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Que dire de ce livre... Dès la première page le ton est donné. Il s'agit d'un livre cru, sombre et violent. A de nombreuses reprises, je me demandais pourquoi je continuais à m'infliger pareille lecture. Mais étrangement, par je ne sais quel envoûtement, je voulais aller au bout de l'histoire. Une fois terminé, ce livre m'a laissé sidéré et dégoûté. Ce fut comme plonger dans toute la misère et la folie humaine. On en ressort forcément marqué.
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J'ai découvert ce livre en pensant entrer dans un nouveau Murakami (Riu). le choc a donc été grand de découvrir cet univers glauque, mais pas inintéressant qu'il développe.
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Le titre et la couverture, rien de plus

Autant commencer par la fin. L'un des deux héros principaux se retrouve dans un asile psychiatrique, c'est à dire là où il aurait dû continuer à être soigné comme il l'a été dans son enfance.
Son frère de coeur qui, comme lui, a été trouvé dans une consigne automatique et a survécu, réussit à faire de nombreux morts, à quasi détruire la ville de Tokyo, il arrive au summum de la destruction qui, au final, ne fut que son obsession tout au long de sa vie.
On assiste au développement de la folie de ces deux enfants jusqu'à l'âge de jeune adulte.
Ce ne sont qu'enchaînements de comportements invraisemblables, de violences gratuites, d'agressions sanguinaires, de volonté de destruction, de cerveaux totalement hermétiques à un fonctionnement cohérent.

C'est épuisant, non pas en raison de l'écriture, qui reste correcte malgré une grosse faute de français répétée de la part du traducteur, mais en raison de cette déraison permanente.
Où est l'intérêt d'un tel récit ? On n'assiste pas à une descente aux enfers, ils y sont dès leur naissance.
Ce comportement destructeur se raccroche plus à l'abandon qu'à la consigne automatique. Ce phénomène sans être courant, n'était pas rare à cet époque semble -t- il mais ils sont des survivants qui ont passé une épreuve et dont le seul objectif est de détruire.
Comment la société ne se rend pas compte de ces problèmes psychiatriques.
La compassion, l'empathie à leur égard s'éprouvent pendant deux, voire trois pages et ensuite, ils deviennent détestables.
Bizarrement, pendant les quatre cinquièmes de l'ouvrage, sans que ce soit vraiment passionnant, je me suis accroché, trouvant des pistes susceptibles d'amener une solution pour ces deux êtres mais le dernier cinquième est un vrai pensum car on ne trouve aucune raison aux comportements et l'on a des incohérences dans le récit.

L'un d'eux est en prison et tout se déroule pour le mieux quand, soudain, au détour d'une page, on découvre qu'il a élaboré tout un projet d'évasion et qu'il a déjà réussi à mettre en place une certaine logistique, comme s'il avait suffit d'un claquement de doigt. Aucune évolution psychologique, aucun débat intérieure, aucune réflexion logistique et ça arrive comme un cheveu dans la soupe.
La petite amie de l'un des deux élève un crocodile adulte dans son apparemment, crocodile classique alors qu'au départ elle pensait avoir une version naine (adulte ça mesure au minimum 4.5m pèse plusieurs centaines de kg). Elle quitte son appartement et emmène son crocodile... toute seule... pour le mettre dans sa voiture (petite). Finalement elle le perd sur l'autoroute....

Où réside l'intérêt d'un tel récit ? Il doit y en avoir un car il a été honoré d'un prix prestigieux dans son pays.
Est-ce cela la littérature japonaise ? Je n'en suis pas à ma première expérience et j'y ai déjà été confronté à ces milieux glauques mais avec moins de démence cependant (Les garçons de cristal). Ce dernier roman s'éternisait mais avait, en regard de celui-ci, une certaine cohérence.
Ce n'est pas le côté noir des choses qui me dérangent mais ces comportements complètement incompréhensibles que rien ne vient expliquer, justifier. Si on comprend l'un d'eux, le suivant, ne se relie pas avec le précédent.

En conclusion : j'ai lu ce long roman (520 p) en étant soutenu par l'espoir d'une amélioration et finalement on se retrouve à la dernière page sans aucune réelle évolution en ayant nagé dans des élucubrations toutes aussi glauques les unes que les autres.
Le seul à peu près d'aplomb dans ce roman est le producteur de disque intéressé par l'argent et prêt à pressurer les gens pour cela.
Si vous voulez faire une idée de la littérature japonaise, cela peut être tenté en se préparant à n'avoir rien appris arrivé au terme, sinon, il ne vaut que par son titre et sa couverture.
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Un roman très sombre sans aucune once d'espoir. Voila surtout ce que je retiens de ce livre. le destin de ces deux héros auraient du m'émouvoir au plus haut point et bien non ! C'est tellement délirant et fou qu'on a l'impression d'être en plein cauchemar et du coup, les personnages semblent irréels. J'ai donc lu ce livre avec intérêt mais détachement. Dommage !
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Ryu Murakami est un écrivain japonais contemporain connu pour ses explorations des sentiments humains les plus vils. Ce roman paru en 1980 au Japon anticipe sur les travers de la société en se projetant une décennie plus tard. Il raconte les destinées mouvementées de deux frères d'abandon.

En préambule, je vous déconseille vivement de lire la quatrième de couverture qui, en quelques lignes, dévoile la quasi-totalité de l'intrigue. Idem pour la préface qui propose une analyse intéressante sur le livre mais révèle trop d'éléments. A lire une fois le roman achevé.

(suite sur le blog l'Etang de Kaeru)
Lien : http://etang-de-kaeru.blogsp..
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