L'histoire :
Hashi et Kiku ont été tous deux abandonnés à la naissance par leur mère respective, dans des consignes de gare. Par miracle, ils ont survécu et ont été confiés à l'orphelinat. Ils ont très vite noué une relation forte, comme deux frères. Ils ont pu grandir ensemble, ayant été adoptés par le même couple. Cependant, les deux garçons prennent deux chemins différents. Hashi se prostitue avant de devenir un célèbre chanteur tandis que Kiku devient un champion de saut à la perche avant de se faire emprisonner pour meurtre. Leur vie est rythmée pour le premier par le mal-être, pour le second par un désir de destruction.
Mon avis :
J'ai lu ce livre, que l'on m'a conseillé dans un groupe littéraire Facebook, dans le cadre d'un challenge lecture. le thème ? Un roman qui aborde un sujet tabou. Je confirme, le thème est respecté à cent pour cent, ce n'est pas un, mais plusieurs sujets sensibles qui sont traités : la prostitution masculine, la haine éprouvée envers une mère, l'ultra-violence, la sexualité déviante. Bref on est loin du monde des Bisounours !
C'est la première fois que je lis le roman d'un écrivain japonais mais c'est surtout la première fois que je mets autant de temps pour lire un livre. Quasiment un mois pour lire ces 522 pages, un record ! J'ai pourtant bien cru ne jamais en arriver à bout… le nombre de pages conséquent et la (très) petite taille de police n'ont pas aidé mais c'est aussi le style qui m'a donné du fil à retordre et laissé perplexe.
Par où commencer ? "
Les Bébés de la consigne automatique" est un roman hors catégorie, c'est un OVNI de la littérature. Il ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire jusqu'à aujourd'hui. Murakami nous invite dans son monde totalement décalé où perversion et violence règnent en maîtres. C'est un Tokyo marginalisé qu'on découvre à travers l'histoire de ces deux hommes abandonnés à la naissance qui ont une ligne de vie destructrice et autodestructrice.
Ce qui est le plus étonnant c'est la plume de cet auteur. Son récit est hyper détaillé, truffé d'éléments qui au final semblent nous mener nulle part. La façon dont il utilise la ponctuation est tout autant déconcertante : on a par exemple, des listes sans virgules ou bien des dialogues imbriqués les uns dans les autres. Entre les noms japonais, l'excès d'informations inintéressantes, les phrases écrites en tout petit et des situations incongrues, il faut vraiment s'accrocher pour ne pas perdre le fil (je vous rassure, je l'ai perdu mainte et mainte fois…).
Les personnages sont haut en couleurs et complétement barrés ! Les deux principaux aux destins inattendus, Anémone la jeune mannequin éleveuse de crocodile, Mister d'L imprésario obsédé par les jeunes hommes et le gras de la viande ou encore Yamane le prisonnier victime de crises d'ultra-violence ne pouvant être soulagées que par le bruit du battement de coeur de son enfant. Voici un aperçu de ce qui vous attend. L'auteur a beau insister sur les détails (ça vaut aussi pour la construction de ses personnages) mais ils restent très impersonnels, pas une seule fois je n'ai ressenti d'émotion particulière et ce pour aucun d'entre eux. Et pourtant j'en ai passé du temps avec eux !
C'est avec un réel soulagement, mais aussi un peu de fierté d'être arrivée jusqu'à la fin, que je quitte l'univers fou de
Ryû Murakami. Je n'ai aucune envie de découvrir un autre de ses ouvrages tellement je reste marquée par l'effort que j'ai du produire pour rester concentrée. J'ai toujours trouvé que les japonais vivaient dans un monde à part avec une culture totalement différente de la nôtre, eh bien ce roman m'a conforté dans cette idée. Bonne chance à tous ceux qui vont tout de même entamer ce voyage hors normes.
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