AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Sylvain Cardonnel (Traducteur)
EAN : 9782877307635
397 pages
Editions Philippe Picquier (01/02/2005)
3.59/5   158 notes
Résumé :
Un jeune homme, Uehara, croit abriter en son corps un parasite avec lequel il vit en symbiose. Ce ver est le signe qu'il a été choisi pour accomplir une mission : détruire une espèce qui a programmé son propre anéantissement. L'espèce humaine, bien sûr. On pourrait raconter l'histoire autrement. Uehara vit en reclus dans son appartement jusqu'au jour où sa mère lui achète un ordinateur portable et où il se connecte à l'Internet. Il entre en relation avec une organis... >Voir plus
Que lire après ParasitesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Fin des années 1990, Tokyo, Japon. le contexte nippon n'est alors pas au mieux entre l'explosion de la bulle immobilière du début de la décennie qui engendra une terrible crise économique, le grand séisme de Kobe et l'attaque au gaz sarin en 1995. Murakami Ryū parsème d'ailleurs son Parasites de quelques références par-ci par-là de ces tristes événements. de même qu'il n'oublie pas les déchirures mémorielles d'un passé plus ancien avec plusieurs évocations significatives de la seconde guerre mondiale et de la défaite subie par l'archipel.

En même temps, ouvrir un livre de cet auteur histoire de s'envoler gaiement vers le pays de Hello Kitty, ça tient de l'utopie à l'état pur.
Ici il met en scène un personnage atypique et psychologiquement très instable. Uehara vit refermé sur lui-même et sans sortir - mode hikikomori extrême - depuis sa deuxième année de collège, huit années auparavant. Il est persuadé d'avoir été envahi par un étrange ver très long et plat, en primaire, qui lui donne des pulsions de violence réprimées à coup d'antidépresseurs, de somnifères et anxiolytiques.
Sa découverte du monde d'Internet, qui n'a pas encore alors l'omniprésence actuelle, va paradoxalement le conduire à sortir et regagner le monde du dehors... Certes par un cheminement à la Murakami Ryū...

Le ton est extrêmement froid et clinique. La narration centrée sur Uehara nous plonge en accès direct dans ses troubles et délires, de façon d'autant plus dérangeante qu'à certains moments, comparé aux masses grégaires attroupées autour d'un nouveau portable ou autre, il semble presque plus sensé. Dans le sens où sa coupure du monde le tient à l'écart des errances et désespérances de la société japonaise reprochées par l'auteur (ici comme dans ses autres ouvrages).

Même si le roman n'est pas très épais, un bon élagage au moment de la relecture avant publication n'aurait pas été inutiles. Entre des longueurs dans le cheminement de Uehara et des litanies de textes abscons qu'il trouve sur Internet, il y a de quoi rebuter le lecteur parfois.
Commenter  J’apprécie          372
Hermétique et froid.
Comme souvent dans les romans de Ryû Murakami. Mais poussé à son extrême ici.
L'auteur nous déverse sa rage d'un Japon où les rêves et l'espoir sont formatés voire annihilés par une société stricte, élitiste et sans repères.
Mais ce Japon souffre.
De tous les traumatismes liés à la seconde guerre mondiale et surtout de l'Unforgettable Fire" qui mit le pays à feu et à sang, liquéfiant les chairs et les esprits, obligeant la société à se durcir pour survivre, à s'imposer des règles et des codes rigides pour se reconstruire.
Plus de 50 ans après, les ravages, peurs, phobies se font toujours ressentir dans la société nippone.

L'individualisme, le positif, celui qui crée les rêves et oblige l'individu à se dépasser, à se nourrir d'espoirs pour se construire des promesses d'avenir plus éblouissantes devra être la réponse selon l'auteur.

Du coup, on appréciera le parcours symbolique du personnage principal, vivant reclus chez lui au début du roman, pour devenir l'explorateur des déchirures du passé nippon et qui se servira du meurtre pour se transcender et changer le cours de sa vie, passant du statut de chenille apeurée à celui de papillon mortel.

Pour en arriver là, il faudra néanmoins subir une lecture glacée, éprouvante, clinique, sans passion, pleine de digressions sentant le remplissage qu'il conviendrait de dégraisser pour rendre plus digeste.
L'histoire passionne peu, Uehara, le personnage principal, n'étant pas d'un charisme fou et ses pérégrinations guère passionnantes.

Heureusement ce bouquin est souvent traversés de fulgurances littéraires, de phrases d'une poésie déchirante et somptueuse. Ça sauve du néant. 2/5
Commenter  J’apprécie          292
Lu à l'époque de sa sortie en France, ce roman m'a longtemps marqué. Un jeune homme, vraisemblablement psychotique, en passant ses journées sur Internet va se retrouvé investi d'une mission par un groupe terroriste. Répandre un gaz toxique dans le métro de Tokyo (si je me souviens bien). A travers cet acte, cet ado se découvre, reprend contact avec lui-même, avec la vie.
En toile de fond, encore et toujours, la solitude et l'isolement dans une société en perte de valeurs où les individus sombrent dans la folie. La société japonaise est malade.
C'est du grand Ryu Murakami, peut-être juste un poil en dessous de « La consigne ».
Commenter  J’apprécie          180
Un livre à découvrir assurément.
On se laisse facilement entraîner dans cette histoire qui aurait pu rester celle d'une psychose si elle n'avait rejoint les thèmes qui hantent les livres de l'auteur et qui semblent caractériser Sa société japonaise. A mille lieues des clichés bonbons sucrés et des gentils mangas de la télévision pour enfants....égoisme, isolement, solitude, folie, indifférence, violence...

Pour d'autres manifestations de sa lecture de la société nippone, lisez "Miso Soup" ou encore "Bleu presque transparent." et si après ces livres, auxquels vous ajouterez la trilogie Ecstazy, Melancholia et Thanatos, vous ne vous lancez pas dans la lecture systématique de cet auteur, eh bien, cela prouvera que nous n'avons pas les mêmes goûts!
Commenter  J’apprécie          70
Un abandon.
Uehara est un jeune homme souffrant de troubles mentaux qui vit en reclus. Persuadé qu'un ver vit dans son corps et est responsable de ses pulsions violentes, il entre en contact avec une mystérieuse entreprise qui encourage son délire.

La quatrième de couverture explique que ce roman contient plus que ces quelques faits, mais je me suis arrêtée après une centaine de pages et je n'en sais pas plus que ce bref résumé.

J'avais trouvé ce roman dans une boite à livres et j'avais été intriguée parce que ç'avait l'air très bizarre ^^ Alors, bizarre, ça ne l'était pas tant que ça, sachant qu'il est question de troubles mentaux. C'est ce qui m'a plus dans ce que j'ai lu: compte tenu de la condition du protagoniste, on ne sait pas ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. C'est un thème qui me plaît beaucoup et j'avais bon espoir d'apprécier ma lecture. Les deux premiers chapitres étaient plutôt encourageant. Mais l'auteur m'a perdue dans le 3e chapitre avec des explications scientifiques d'une part (je me suis complètement enlisée à partir de ce moment) et d'autre part avec la description des activités masturbatoires de son héros. J'ai commencé à m'ennuyer et à perdre le fil de ce que le lisais. Quand je me suis aperçue que j'avais relu plusieurs fois la même page et que je n'avais aucune idée de ce qu'elle racontait, j'ai préféré laisser tomber.

Dommage, mais je pense essayer de lire d'autres titres de l'auteur par curiosité pour son oeuvre. Si vous en avez à me conseiller, vous savez quoi faire dans les commentaires 😉 Et si vous l'avez lu, votre avis m'intéresse d'autant plus que je n'ai pas su apprécier cette lecture.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Cette impression d’évoluer dans un rêve provenait probablement du fait qu’il marchait dans le noir. Pourtant, il y avait aussi autre chose. Uehara marchait sans penser à rien. Il ne faisait aucun effort pour se souvenir de quoi que ce soit en particulier. Un rêve ne montrait jamais ce qu’on désirait réellement voir. Il n’avait aucun rapport avec la volonté, les images venaient comme les nuages se forment en été, imprévisibles. Depuis qu’il avait commencé à vivre en retrait du monde, Uehara ne rêvait plus. Il venait d’en prendre conscience pour la première fois dans cette forêt. Lorsqu’il avait commencé à ne plus sortir de chez lui, avant même d’être raccordé à l’Internet, il passait ses journées devant la télévision ou sa console de jeux vidéo. Les antidépresseurs que le médecin et sa mère l’obligeaient à prendre avaient fait disparaître ses migraines, ses états d’angoisse et d’abandon tout comme son appétit et sa libido. Probablement qu’ils avaient aussi dû annihiler la moindre énergie capable de lui donner encore l’occasion de rêver.
Commenter  J’apprécie          30
Uehara avait quatorze ans lorsqu'il avait refusé d'aller au collège. Il était en deuxième année. Mais ce n'est qu'après avoir fait le tour de plusieurs hôpitaux psychiatriques accompagné de sa mère qu'il avait commencé à se replier sur lui-même, puis habité seul un petit appartement situé non loin de la maison familiale quand ses parents avaient fini par renoncer à s'occuper de de lui.《Y a peut-être tout simplement pas de place pour toi dans la société》, avait déclaré son frère la dernière fois qu'il etait venu le voir.
Commenter  J’apprécie          40
L'écran devint blanc. La femme cessa de tourner la manivelle. Le film était entièrement passé sur la bobine de droite et la bobine de gauche tournait à vide en faisant galagalagalagala. La femme attrapa le bout de film qui pendait et le fixa sur la bobine de gauche sans le faire passer dans l'appareil. Elle se mit à tourner la manivelle en sens inverse. Uehara se leva d'un bond. La femme s'en rendit compte et cessa aussitôt de parler. " Tu rentres ? " finit-elle par demander. Uehara acquiesça.
"Fais bien attention à toi !
- Oui ", répondit Uehara.
C'était la première fois depuis plusieurs années qu'il adressait la parole à quelqu'un d'autre que sa mère ou sa soeur.
" Tu retournes à l'abri ? " demanda la femme/
- Exactement ", répondit Uehara.
Commenter  J’apprécie          20
Uehara comprit qu'il avait pu prendre conscience de tout cela parce qu'il avait refusé tout contact inutile. Enfermés dans le jeu superficiel des relations humaines, la plupart des êtres finissaient par ne plus savoir en quoi leur existence singulière pouvait avoir la moindre importance.
Commenter  J’apprécie          40
J'aimerais que ces lignes aient la même hésitation qu'un papillon perdu dans l'immensité d'un haut plateau.
Commenter  J’apprécie          120

Videos de Ryû Murakami (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ryû Murakami
Payot - Marque Page - Ryù Murakami - Chansons populaires de l'ère Showa
autres livres classés : hikikomoriVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (404) Voir plus



Quiz Voir plus

Murakami Ryû

Quel est le premier roman de Murakami paru au Japon ?

Le bleu du ciel
Une transparence de bleus
Bleu presque transparent
Les bébés de la consigne automatique
Thanatos

10 questions
41 lecteurs ont répondu
Thème : Ryû MurakamiCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..