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Gabrielle Danoux (Traducteur)
EAN : 9786066221702
Magic Print (01/01/2015)
5/5   6 notes
Résumé :
Mihai Neagu Besara est le fils d’un couple de médecins ; sa mère, Natalia Neagu, a été une collègue de Georges Emil Palade. Il étudie à son tour la médecine, devient en 1973 assistant à l’institut de médecine et de pharmacie de Bucarest, puis psychiatre à l’hôpital Gheorghe Marinescu en 1978. A la même période, il est également rédacteur en chef de la revue « Filatelia ».

Sa carrière littéraire commence en 1967 dans a revue littéraire « Luceafarul », ... >Voir plus
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Que lire après La dernière bohème bucarestoise (1964-1976)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Influencé(e) par quelques paroles de chansons et né(e) à l'époque de sa mort, je pensais que la bohème était plus un phantasme qu'une réalité. de son propre aveu, Mihai Neagu Basarab en fut, plusieurs fois… pendant une vingtaine de jours. Quant au livre, c'est un genre classique en littérature roumaine : les souvenirs de jeunesse, ici agrémentés de parallèles, commentaires et analyses, souvent humoristiques. L'un de ses mérites principaux est de ressusciter des auteurs plus ou moins, mais surtout plus, oubliés : Oscar Lemnaru, Neagu Rădulescu (un satiriste difficilement trouvable, même en Roumanie), Alexandru Monciu (je ne sais même pas s'il est vivant), Teodor Mazilu (un peu plus connu, il figure dans l'anthologie d'Andreia Roman), Tudor Vasiliu, George Astaloș (il était français, je vous assure), Averchenko (un Russe intéressant, traduit en roumain mais pas en français). Quant à Pierre Labracherie, Ambroise Vollard ou Henri Murger, on ne se les arrache pas en librairie… Certaines anecdotes issues de faits divers sont hilarantes : ce qu'il coûte de croire le mythomane Moni Tășcuț, comment le (faux) spécialiste de la méditation a fait l'analyse des officiers de la Securitate et surtout les a fait payer pour révéler les plus hauts secrets d'état, ce qui se passe quand un bohème essaye, ô blasphème, de payer des dettes (rien à voir avec la Grèce, quoique…) et comment troquer des poèmes du niveau de ceux d'Arghezi contre des cornichons.
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Voici un médecin roumain (retraité ? !) qui fait oeuvre de reconnaissance (il dédie son livre aux orphelins de la bohème bucarestoise) royale. Sa cible l'est également. Après « la bohème est morte » on est invité à penser « vive la bohème » ! Son travail documentaire est salutaire à bien des égards et même contagieux, car à l'instar d'Henri Murger, Mihai Neagu Basarab est, par-delà quelques passages brumeux, un savoureux bohème lui-même. Il trempe sa plume dans un encrier d'esprit où plus d'un voudraient laisser reposer leur « Roi-Soleil ». Même s'il se dit croyant, je dirais de lui qu'il a un sacré Witz : « Comme l'avait si bien remarqué Petre Ţuţea, il y avait à l'époque en Roumanie concomitamment inflation et déflation : “Le leu ne vaut pas un liard, et pourtant on ne le trouve guère, même en se taillant la part du lion !” » On l'aura compris, dans la bohème tout est une affaire de dettes : « Leahu précise que le reporteur photographe Constantin Cioboată, le voyant attristé par des dettes qu'il ne savait pas quand il allait pouvoir régler, lui a conseillé : “Ne te chagrine pas. Écoute-moi ! On ne paye pas ses anciennes dettes, tout comme on laisse vieillir les nouvelles !” Puis, ils ont continué à boire un ou deux verres, de sorte qu'il a dû prêter au poète un peu d'argent, seulement “jusqu'au lendemain”. C'est précisément le lendemain que Leahu lui a servi, en plaisantant, la réplique suivante : “Navré, Ciobi Baci ! C'est toi qui m'as appris qu'on ne paye pas ses anciennes dettes tout comme on laisse vieillir les nouvelles ! “ »
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
La bohème est constituée principalement de candidats à l’échec qui se considèrent comme des candidats à l’immortalité, de fortes personnalités qui simultanément vivent et jouent leur vie, avec la ferme conviction qu’ils finiront par conquérir une gloire bien méritée. Je pense ici surtout à la bohème typiquement parisienne à ses moments d’apogée. Ce phénomène particulièrement complexe peut éclore de manière atypique dans toutes les circonstances dans lesquelles il trouverait un terreau un tant soit peu propice.
La dernière bohème bucarestoise, constituée en 1964, se distingue par une série de particularités. Comme l’avait si bien remarqué Petre Ţuţea, il y avait à l’époque en Roumanie concomitamment inflation et déflation : « Le leu ne vaut pas un liard, et pourtant on ne le trouve guère, même en se taillant la part du lion ! » En réalité, la seule manifestation de la déflation concernait l’achat de produits de qualité supérieure en provenance de l’Occident, ou de devises étrangères. Le « marché socialiste » proposait en 1964 une offre de produits décemment limitée que la pratique démesurée de l’exportation « à tout prix » de biens de consommation et surtout de denrées alimentaires réduirait progressivement comme peau de chagrin. Voici une des circonstances qui ont conduit à la disparition de la dernière bohème bucarestoise : la misère de la bohème se doit d’être au moins un ou deux niveaux en dessous de l’éventuelle misère générale. Celui qui n’appartient pas à la bohème et qui possède non seulement de l’esprit, mais aussi un emploi, n’a le droit de vivre ni moins bien ni tout aussi mal que les bohèmes.
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Aşa i s-a-ntâmplat bietului Alexandru Dan Popescu, unul din cei mai simpatici ziarişti din echipa lui Eugen Barbu, la „Săptămâna”. Acesta vine la Patron într-o zi şi-i spune: „Patroane, acum cinci minute m-am despărţit de Moni Tăşcuţ, venea de la C. C., Dumitru Popescu a fost dat afară de Ceauşescu acum o jumătate de oră.” Dumitru Popescu, secretar cu presa al C.C. al PCR, îl aprecia nu numai pe Eugen Barbu, dar şi pe Nicolae Breban, fapt pe care Barbu nu putea să i-l treacă cu vederea şi-l tot reclama pe Breban pentru diferite vini mai mult sau mai puţin imaginare, dar fără relevanţă, când e vorba să distrugi un om, de la o anumită valoare în sus. Aflând de proaspăta şi încă neştiuta demitere a lui Dumitru Popescu, Barbu se hotărăşte să-i arate lui Dumitru Popescu că are caracter şi că nu-l mai suportă pe imposibilul Breban, îi telefonează la Secţia de Presă a CC, unde fostul şef urma să-şi încheie ultima zi de lucru şi cu fermitate începe să-i arunce în faţă tot ceea ce n-ar fi îndrăznit, dacă Dumitru Popescu n-ar fi fost dat afară.
A doua zi în Scânteia nici o notiţă despre vreo schimbare, a treia zi la fel, conu Jenică a început să-şi dreagă glasul ca să chelălăie cât mai melodios, când s-o reîntâlni cu Dumitru Popescu şi l-a dat afară fără preaviz pe Alexandru Dan Popescu, care nu după mult timp, conducând un partid, a intrat în primul Parlament autoales al României postdecembriste. Neştiind unde să se verse, a dispărut ulterior de pe scena politică. Avea un suflet foarte bun, dar era prea amator de senzaţional. Un ziarist înnăscut.
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Il mange comme il peut ou alors à crédit dans la laiterie de Dumitru Cosma le poète artisan du yaourt installé rue Belvedere.
– Frère Cosma, fais donc quelques œufs au plat et donne-moi aussi un peu de yaourt. Je me suis saigné aux quatre veines en cherchant des rimes.
– Rien du tout, mon père va me tabasser s’il apprend. Ton ardoise s’élève maintenant à environ mille lei. Prends donc garde qu’il ne te trouve pas ici !
En effet, monsieur Cosma senior ne peut supporter les poètes depuis qu’ils ont envahi son laboratoire de yaourt, qu’ils ont trempé leurs doigts dans les pots en ratiocinant sur le radicalisme et, pire encore, contaminant sa progéniture, Mitică. Depuis que ce dernier écrit lui-même des poèmes, le lait est sans surveillance.
– Hm ! Quelles gens ! Quelles gens ! Eh bien, puisque c’est ainsi, je vais manger ailleurs, fait notre poète qui, sur le pas de la porte, la main sur la poignée, lance : mais dis-moi, tu n’aurais pas un poème inédit ? Je sors un magazine.
– Une douzaine, pas qu’un seul. Viens voir.
Et Dumitru Cosma, enfant de chœur, poète et laitier, essuie en vitesse ses mains souillées de petit-lait et retire de sous un grand pot de cornichons une douzaine de poèmes longs comme la route nationale et écrits sur du papier d’emballage.
– Regarde-moi ça !
– Oh, mais quelle merveille ! Arghezi n’a qu’à bien se tenir !
– Ils te plaisent, c’est vrai ?
– Énormes progrès ! Quelles images ! Quel rythme ! Quelle fraîcheur ! Quelle couleur !
– Tu n’as pas encore tout vu, regarde cela, c’est encore mieux. Assieds-toi, je vais mettre des œufs dans la poêle et ensuite je vais te les dire. Tu veux peut-être aussi une escalope panée et quelques cornichons ? »
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Après 1976, les denrées alimentaires sont devenues de plus en plus rares dans les supermarchés, les restaurants fermaient plus tôt le soir, pour que les ouvriers ne se rendent pas le lendemain fatigués à leur travail, la surveillance des idées et des conversations au sein de la cité a redoublé de vigilance et d’efficacité. Les anciens fils de la bohème trouvaient que la voie la plus sage était de se marier. Et les rangs de la bohème se sont dégarnis ainsi. D’autre part, les anciens détenus politiques, libérés de prison vers l’âge de cinquante ou soixante ans, après avoir rajeuni au départ, déclinaient à présent. On a déploré de nombreux décès et exils. Tous les secteurs de la bohème perdaient ainsi leurs effectifs.
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Erau acolo însă o grămadă de colonei de securitate, mai puţin duşi la biserică. Stoian venise aici c-un buchet de sarcini. Şi lua el coloneii, de toată mâna, unii mai culţi, alţii mai pe puncte, unii mai deştepţi, alţii doar persecutaţi în prima fază la reîncarnările lor trecute, le arăta mărul sau mandarina, le zicea de mandala, îi învăţa să bâzâie sistematic şi-i punea să povestească, după ce le lua o sută de lei, ce-au făcut ei la serviciu. Şi o grămadă de colonei fanatici şi devotaţi până pe culmile eroismului, care-ar fi rezistat la garnitura completă de torturi din arsenalul tatălui lui Winetu, ofiţeri superiori de securitate care pentru milioane de dolari nu şi-ar fi trădat secretele operaţiunilor lor, fiindcă tot plătiseră o sută de lei, se gândeau că trebuie să profite, să-şi însănătoşească sufletul şi spuneau tot ce-au făcut ei la serviciu, ca să le meargă şi mai bine, în continuare [...].
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