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"Mais elle ne s'y trompait pas. Elle savait bien que ce n'était pas de l'amour... Elle n'avait jamais ressenti autre chose que la soif dévorante d'être aimée, la paix délicieuse de l'orgueil satisfait."

Jézabel est une oeuvre troublante.

D'un côté, c'est une histoire perturbante et entêtante, comme un parfum de femme, magnifiquement écrite par Irène Némirovsky, dont l'écriture ne m'a jamais déçue (Ah, le médecin des âmes, et tant d'autres romans si finement ciselés).

De l'autre, l'héroïne est monstrueuse. Aucune empathie n'est possible, de mon point de vue, avec cette femme qui refuse de vieillir et de perdre son pouvoir de séduction. Jusqu'au point de rupture.

Gladys, que le titre et l'un des personnages assimilent au personnage biblique, et assassin, de Jézabel, est une femme belle, qui peut se montrer amicale et bienveillante, parfaitement insérée dans la haute société. Mais derrière ce beau visage, se cache une perversion : l'amour de son image, la volonté d'exercer son pouvoir de séduction et l'angoisse du temps qui passe.

Le point de rupture dans cette histoire est magnifiquement trouvé et fait passer le personnage de pathétique à monstrueux.

L'écriture d'Irène Némirovsky est tellement fine et exquise, qu'il en résulte une pièce d'orfèvrerie, précieuse.

Néanmoins, à cause de son héroïne trop réussie pour être agréable, aussi paradoxal que cela puisse être, il ne s'agit pas de mon roman favori de cet auteur. Mais d'une très belle oeuvre quand-même.
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Wow… Que dire ? Si ce n'est que je découvre une auteure dont je ne suis pas prête d'oublier le talent et qu'il me tarde de retrouver.

Ce roman commence par le procès d'une femme, Gladys Eisenach, accusée d'avoir tué son dit-amant, à travers un long dialogue entre le Procureur, la défense et les différents témoins. S'en suit un retour en arrière où on découvre la vie et les secrets de cette femme.

Il est question du désir de jeunesse et de beauté éternelles, de cette peur de vieillir et de devenir transparente, pour les hommes, pour la société. Car Gladys est une femme sublime, grâcieuse, elle vit à travers le regard de ces derniers. Il existe d'ailleurs une certaine dualité chez cette femme à la fois forte et fragile, dirigée par son orgueil.

J'ai adoré ce roman de par la forme, le rythme, le talent d'écriture. On visualise parfaitement l'époque à laquelle se déroule le récit, des années 20 aux années 40. Et pourtant, ce sont des sujets encore terriblement d'actualité : rester jeune, belle, désirable, exister à travers les hommes.

Un seul conseil : foncez si vous ne connaissiez pas encore cette auteure !
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Paris, 1935, Gladys Eysenach ‘Jézabel', est jugée pour le meurtre de son amant, un étudiant qui pourrait avoir l'âge de son fils ou de son petit-fils!

Le crime passionnel ne semble faire aucun doute. Cette femme du monde, belle, riche, adulée ne serait qu'une personne vicieuse, malfaisante, porteuse de malheur comme la Jézabel de la Bible.

Avec une analyse d'une rare finesse, Irène Némirovsky dresse ensuite le profil psychologique de Jézabel pour tenter d'expliquer les raisons de son geste.

Une enfance difficile, marquée par la solitude, le manque d'un vrai foyer, une mère tour à tour frivole et effrayante.

Une vie d'adulte marquée par une obsession et une hantise. L'obsession de collectionner les amants pour satisfaire son orgueil de séduire, d'être aimée. La hantise de vieillir, de voir sa beauté se faner, ne plus inspirer le désir. Vieillir est pour elle une abomination.

Contrairement à l'héroïne, ce roman écrit il y a presque un siècle n'a pas pris une ride. Il est passionnant de bout en bout avec un dénouement inattendu.
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Irène Némirovsky nous dépeint ici le portrait d'une femme pour laquelle seules comptent sa beauté et sa jeunesse.
Celle-ci s'y accroche envers et contre tout, faisant fi des années qui passent et essayant de tromper son monde, mais surtout de se tromper elle-même.
Elle finira par tout perdre à ce jeu cruel ...

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Tout commence par un procès. Gladys Eysenach est accusée d'avoir abattu son jeune amant pour le cacher à son amant 'officiel', et se retrouve pour cela jugé par l'appareil judiciaire et par la société. Et quand ce procès s'achève, le lecteur est invité à revenir en arrière, sur la vie de Gladys, et d'en découvrir le secret, qu'elle a si bien tu que jamais juge et jurés n'en ont rien su.
Jézabel est une vraie claque, un livre dur, magistral, qui marque le lecteur. Au début, la compassion prend à la gorge pour Gladys, victime de son éducation, de la société dans laquelle elle vit...et puis, peu à peu, alors que son égoïsme et sa folie se révèlent plus marqués, au fur et à mesure des victimes dans son entourage, c'est pour ses proches victimes de sa vanité jusqu'au crime suprême que le coeur du lecteur bat la chamade!
A lire de toute urgence, un très grand roman, servi en plus par un style de toute beauté.
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J'ai retrouvé l'écriture d'Irène Némirovsky après de longues années d'autres lectures. J'avais lu Suite française que j'avais beaucoup aimé.
Dans ce roman, je suis toujours séduite par son écriture et la finesse de son esprit, sa façon de décortiquer un travers et sa manière de raconter, de construire une histoire.
Elle parvient ce tour de force de rendre relativement attachante cet être égocentrique et destructeur qu'est Gladys, la Jézabel en question, séductrice avant tout, avide du pouvoir que sa beauté engendre sur les hommes.
Mais selon moi, les personnages secondaires qui gravitent autour de Gladys ne sont pas assez développés ce qui rend toute cette histoire, en dehors de l'écriture et d'une certaine finesse d'analyse vraiment trop excessive, caricaturale et finalement peu crédible.
Le sujet qui aurait pu être profond et puissant : le désir d'être aimé, la peur de vieillir, l'impossibilité d'aimer en devient presque frivole, pour ne tourner qu'autour de la séduction et d'une future beauté fanée.
J'ai lu le livre en une soirée et je l'ai refermé. Il ne m'en restera pas grand souvenir...
L'écriture ne fait pas vraiment tout.

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Au milieu des années 1930, une femme, belle et riche, est jugée pour avoir tué d'un coup de revolver un homme de vingt ans qu'elle avait rencontré quelques semaines plus tôt. le crime passionnel ne semble faire aucun doute.

J'ai été scandalisé par la manière dont le président mène les débats : en moralisateur plus qu'en homme de loi cherchant à connaître et à comprendre la vérité. L'accusée ne nie pas les faits qui lui sont reprochés mais elle refuse d'en expliquer les raisons. Les cinquante premières pages correspondantes, merveilleusement écrites, sont passionnantes, malgré l'absence d'explication à ce stade du livre sur les causes du crime.

C'est ensuite par le récit de la vie de cette femme, et surtout par son portrait psychologique, que l'auteur expliquera finalement les raisons de son geste.

Si le début de ce livre m'a fait songer à André Gide (avec 'Témoignage d'une Cour d'Assise'), la suite m'a rappelé Stefan Zweig, pour la qualité de l'écriture et la subtilité de l'analyse psychologique.

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Paris, 1936, dans le box des accusés une femme, encore belle, muette, dissimule son visage. Elle comparaît pour meurtre d'un jeune homme de 22 ans, Bernard Martin. Progressivement, nous entrons dans la vie de la riche séductrice, mariée, veuve, séductrice, narcissique, mère d'une fille mais avant tout… mue par la hantise de vieillir. L'absence du père, l'enfance difficile, l'exil, la fortune, la personnalité de Gladys Eysenach, autant de critères qui semblent avoir vidé cette femme de tout sentiment. Alors, la compassion que l'on éprouve pour elle face à ses juges peut se transformer en totale incompréhension.

Tel est le pouvoir de l'écriture et du style d'Irène Némirovsky dont je relis régulièrement l'oeuvre interrompue par la folie nazie et collaborationniste. Dans cet opus, comme dans la plupart de ses romans, la psychologie des personnages donne une force majeure aux histoires pleines de sens et toujours portées par une écriture délicate.
Amis lecteurs, je ne peux me priver de vous recommander « Suite française », mon préféré.

Lien : https://mireille.brochotnean..
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Bouleversant roman sur la peur de vieillir, de perdre la beauté à travers laquelle vous vous êtes toute votre vie identifiée, peur de la mort, mais surtout cette vieillesse... ce drame de la vieillesse qui se rapproche toujours vite.... et contre laquelle on ne peut lutter qu'à coups d'efforts désespérés. Mais à quel prix ?
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Une jézabel, une femme séductrice, égoïste et cruelle... Irène Némirovsky fait le portrait de cette femme qui n'a pensé toute sa vie qu'à l'amour, la séduction, la jeunesse, uniquement à elle-même.
Superbe femme, extrêmement riche et obnubilée par la crainte qu'elle a de vieillir et de perdre sa beauté, Madame Gladys Eysenach est jugée pour meurtre ; le livre s'ouvre sur son procès, elle aurait tué son amant, un jeune homme de vingt ans.
Petit à petit pendant toute la procédure, le lecteur découvre une partie de l'histoire de cette femme, la partie la plus visible, la plus accessible : son obsession d'être aimée, de séduire, de ne pas vieillir.
Une femme qui répond à peine aux questions du juge, qui semble indifférente et lasse. Payait-elle vraiment ce jeune homme pour qu'il l'aime ? L'a-t'elle tué parce qu'il la faisait chanter ?
On sent bien qu'il y a autre chose : " Non, non, murmura l'accusée en cachant son visage dans ses mains : que l'on ne m'interroge plus, je ne dirai plus rien... J'ai avoué, tout ce qu'on a voulu !... "

Elle est condamnée à cinq ans de prison, et la seconde partie du livre commence, où l'on va découvrir la véritable histoire de cette femme qui a poussé le plus loin possible son incapacité à vieillir... Telle un Dorian Gray fait femme, Gladys Eysenach est capable d'absolument tout pour rester la plus belle... Sa fille, qu'elle aimait sincèrement mais à sa manière, en paiera le prix fort.
Ce qu'on ne saura pas précisément, ce sont les causes de ce comportement ; mis à part qu'elle détestait sa mère "froide, sévère, à demi folle, une vieille poupée fardée..."

Ce que décrit Irène Némirovski, c'est une sorte de pathologie humaine poussée à son paroxysme, le mythe de la jeunesse et de la beauté éternelles parfaitement adapté à son époque (première partie du XXème siècle), mais en fait une obsession humaine qui a existé en tout temps.

L'écriture est parfaite, le livre passionnant, un grand "classique" à ne pas oublier !

Première phrases : " Une femme entra dans le box des accusés. Elle était belle encore, malgré sa pâleur, malgré son air hagard et las ; seules, les paupières, d'une forme délicieuse, étaient fanées par les larmes et la bouche affaissée, mais elle paraissait jeune. On ne voyait pas ses cheveux cachés sous le chapeau noir."
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