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Trevor Noah (Autre)Mikaël Belano (Traducteur)Marie Hermann (Traducteur)
EAN : 9782490579877
342 pages
Hors d Atteinte (08/04/2021)
4.28/5   39 notes
Résumé :
Pour conserver son pouvoir face à la majorité noire qui augmentait et se révoltait, le gouvernement a chargé une commission d'aller enquêter sur le racisme institutionnel dans le monde entier. En Australie, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis, ses membres ont observé ce qui était efficace et ce qui ne l'était pas. De retour en Afrique du Sud, ils ont élaboré le système d'oppression raciste le plus extrême que l'humanité ait jamais connu.
Trevor Noah naît en 1984 à J... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une enfance sud-africaine dans la peau d'un métis.
dédiée à ma mère : "merci d'avoir fait de moi un homme"

Loi sur l'immoralité 1927 il a été établi par sa Majesté le roi.....visant à interdire les relations sexuelles entre Européens et Autochtones...délit passible de...

Je viens de terminer l'enfance de Trevor Noah, après avoir achevé le Prix Goncourt, La plus secrète mémoire des hommes, de M Mbougar Sarr.
Au talent littéraire de Mbougar Sarr, s'impose la force des mots blanc et noir, après le Sénégal, vient s'ouvrir l'Afrique du Sud sous l'apartheid.
Quels que soient vos goûts et votre appétence pour vos lectures ces deux textes sont à lire et à déguster. Au final j'ai posé un 5 sur chaque témoin de ce continent impossible à cerner et à comprendre.

C'est une véritable pépite !
Emouvante femme noire Xhosas.

Trop noir, trop blanc, trop impertinent, trop drôle, bien plus efficace qu'un Goncourt à la Mathias Enard, nul besoin d'un dico pour déchiffrer l'intérêt de parler de Kafka. Là-bas plus besoin de traduire! Quoi que !
Le génie de l'apartheid a consisté à dresser les gens les uns contre les autres. Toutes les langues traditionnelles ont été déclarées officielles. Comme en Guinée de Sékou Touré, moins les ethnies pourront communiquer moins le pouvoir de Pretoria sera contesté. L'apprentissage de l'anglais ou de l'afrikaner (tribu blanche d'Afrique) , fut ensuite rendu impossible chaque tribu s'est vu isolé sur un territoire.

Trevor parle avec allégories, "les zoulous ont fait la guerre à l'homme blanc, les Xhosas ont joué aux échecs avec lui. Les Zoulous se sont lancés têtes baissées dans la mêlée, les xhosas revendiquant leur côté réfléchi ont appris l'anglais". Les indigènes ont été déportées dans des réserves, puis il y a eu l'esclavage et la ségrégation.

Par bien des aspects le récit de Trevor se présente comme un huis clos entre lui sa mère Patricia Noah et lui. Mais le plus souvent se glisse un troisième personnage. le troisième personnage représente la famille, puis la religion catholique, puis Jésus, puis un copain de Trevor, puis l'apartheid.


Souvent ce personnage est une scène cocasse drôle, où la vivacité de l'enfant s'exprime avec humour. Lui, ni blanc ni noir mais Colored.
Page 25, " je ne suis pas un voleur je suis son fils !"


Page 38, plus loin, "le but intime de l'apartheid était de faire de l'Afrique du sud un pays blanc en dépouillant chaque noir de sa nationalité et en le déportant dans les homelands, des états fantoches du gouvernement de Prétoria."

Page 77, Trevor ajoute "j'ai été sauvé par l'Indien de ma classe il s'appelait Thessan Piollay bonjour camarade "anomalie" tu es dans ma classe."

Les dialogues souvent glissent, sur leur complicité avec des moments d'une grande force, ou d'une tendresse subtile ; elle le rassure : J'ai choisi de t'avoir mon petit je t'ai fait venir dans ce monde, alors je vais te donner tout, tout ce que je n'ai jamais eut à ton âge.


Page 105, il évoque cette relation avec des hauts et des bas, chacun s'exprimant avec force et spontanéité. Il utilise une curieuse métaphore : "avec ma mère notre relation ressemblait à celle qui unit le flic et le criminel dans les films. L'inspecteur impitoyable et le cerveau sournois qu'il est bien décidé à attraper. Elle me foudroyait du regard, un jour gamin, un jour je t'attraperai et je t'enfermerai pour le restant de ta vie. Passez une bonne soirée monsieur l'Agent."


Ses premiers mois dans le monde de l'adolescence n'ont pas été aussi brillants que son esprit pouvait l'imaginer. L'une de ses premières conquêtes, une fille très belle, l'a mis dans un état effroyable. "Quoi ton rencard ! Elle ne parle pas un mot d'anglais, ce n'est pas possible !" "Comment as-tu pu ne pas te rendre compte que ta cavalière ne parlait pas anglais".


La mère du jeune Trevor est intrépide elle connaissait toutes les astuces pour tirer profit du réservoir de sa vieille coccinelle rouillée. Dans les rues de Johannesburg elle coupait le moteur à chaque fois qu'elle se retrouvait dans les embouteillages. Ces technologies qui existent désormais dans les voitures hybrides c'est ma mère qui les a inventées, les voitures hybrides avant qu'elles n'existent.


Il est difficile de rendre compte de l'univers de la maman même si les récits de Trevor sont très évocateurs . C'est à la fin du livre que s'ouvre le chapitre, "la vie de ma mère. Sa vie sera marqué par un dévouement total à sa famille et sa pugnacité à combattre toutes les idées reçues, forcer les barrières encore liées à l'apartheid", exigeant de ses enfants une grande force de caractère.


"Jésus est ton assurance maladie, maman !"
Page 342 Trevor insiste, "mais il était passé où ton Jésus quand il a fallu payer la note de l'hôpital ?
Elle a souri.
Tu as raison il n'as pas payé,
mais il m'a comblé me donnant l'enfant qu'il a fait."
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«  Trop noir, trop blanc » est l'autobiographie de Trevor Noah, racontant « son enfance sud-africaine dans la peau d'un métis », en forme de monologue comique. Il retrace la vie quotidienne de l'auteur dans un des pires régimes racistes au monde, mais aussi les hauts faits d'un garçon génialement impertinent, drôle, attaché à une mère exceptionnelle à laquelle il rend hommage dans l'exergue de son livre :
« À ma mère, ma premier fan. Merci d'avoir fait de moi un homme. »
L'auteur est devenu un animateur de radio et TV, grand humoriste, qu'on peut voir dans nombre de vidéos rencontrant, dans plusieurs d'entre elles, Barack Obama, pour le grand plaisir des deux protagonistes…
Rappelant la loi sur l'immoralité de 1927 qui interdit les relations sexuelles entre européens et autochtones en Afrique du Sud, l'auteur commence par indiquer qu'il est le fruit d'une liaison illicite entre sa mère issu de la tribu des Xhosas et son père suisse-allemand. Il donne beaucoup d'éléments pour mieux comprendre le régime de l'apartheid ( l'apart-haine) !
Trevor est métis, appelé « coloured », ni vraiment noir, ni vraiment blanc, n'appartenant à aucune communauté. Nous allons découvrir avec lui ce que cela signifie vivre sous cette non-couleur ! Douleur, difficultés, mais aussi grande inventivité, créativité et humour.
En parallèle, on suit aussi la vie tumultueuse de sa mère, fervente catholique, femme intelligente, dévouée, très courageuse, qui se sacrifie pour élever dignement ses trois garçons.
Un livre découvert par hasard dans ma librairie préférée, que j'ai particulièrement aimé et que je vais m'empresser de faire découvrir à d'autres lectrices et lecteurs.

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Trevor Noah est considéré comme l'une des plus grandes exportations d'Afrique du Sud : un garçon des townships qui a fait son chemin aux États-Unis et a fini par animer The Daily Show, l'un des programmes d'information satiriques les plus influents de la télévision américaine.

Pourtant les chances de Noah au départ semblaient bien faibles, comme pour les citoyens noirs d'Afrique du Sud. Beaucoup sont piégés par l'héritage du colonialisme, de l'apartheid et de la débauche post-apartheid et sont confrontés à la pauvreté, à la faim, à la violence, à l'intimidation, au racisme et à des opportunités limitées.

le titre du livre en anglais est Born a Crime – né d'un crime -car Noah est “né d'un crime”: sa mère Xhosa avait conçu un enfant avec un Suisse-allemand blanc, ce qui était illégal à l'époque.
"L'apartheid m'a éloigné de mon père parce qu'il était blanc, mais pour presque tous les enfants que je connaissais dans le quartier de ma grand-mère à Soweto, l'apartheid avait également enlevé leurs pères, juste pour des raisons différentes. Leurs pères travaillaient quelque part dans une mine, ne pouvant rentrer à la maison que pendant les vacances. Leurs pères avaient été envoyés en prison. Leurs pères étaient en exil, luttant pour la cause. Les femmes maintenaient la communauté.”
Avec la fin de l'apartheid qui mettait à l'écart également les asiatiques - à l'exception des japonais qualifiés de “blancs honoraires” pour des raisons de relations commerciales...l'Afrique du Sud a maintenant – c'est un chiffre inouï ! - 11 langues officielles: Anglais, afrikaan,zoulou,xhosa, tswana, ndebelé, swazi, tsonda, venda,sotho, pedi.
Ce livre est une lecture essentielle non seulement parce qu'il s'agit d'une histoire personnelle de survie, enrichie de perspicacité et d'humour, mais parce qu'il fait plus pour exposer l'apartheid - son héritage, sa mesquinerie, sa stupidité mesquine et ses dégâts - que tout autre livre récent, livre d'histoire ou texte académique.

Lien : http://holophernes.over-blog..
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Beau roman autobiographique qui retrace l'enfance et l'adolescence d'un enfant métis sous l'Apartheid en Afrique du sud qui nous fait comprendre comment la population noire et métis vivaient sous ce système de ségrégation racial. Un roman édifiant pour comprendre l'Apartheid mais aussi tendre et touchant par la relation forte entre cet enfant et sa mère.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C’est la langue, bien plus encore que la couleur, qui définit ce que vous êtes aux yeux des gens.
Je suis devenu un caméléon. Ma couleur n’avait pas changé, mais je pouvais changer la façon dont on la percevait.

La différence entre le racisme britannique et le racisme afrikaner (…)
Le racisme britannique proclame : « si un singe peut marcher comme un homme et parler comme un homme alors c’est peut-être un homme. » Le racisme afrikaner rétorque : « pourquoi donner un livre à un singe ? »

« il faut apprendre du passé pour devenir meilleur, répétait-elle. Mais ça ne sert à rien de pleurer là-dessus. La vie est pleine de souffrance. Laisse les épreuves t’affûter, mais pas te paralyser . Ne devient pas aigri. » Elle ne l’était jamais. Elle ne ressassait jamais les privations de son enfance ou la trahison de ses parents.

Les Chinois étaient considérés comme des noirs.(…)
Les Japonais étaient étiquetés comme blancs.

J’ai vu, plus que toute autre chose, à quel point les relations ne se nourrissent pas de violence, mais d’amour. L’amour est un acte créatif. Quand vous aimez quelqu’un, vous créez un nouveau monde pour lui. Ma mère a fait ça pour moi…

Elle m’a toujours dit : « Tu ne peux pas rendre quelqu’un d’autre responsable de ce que tu fais. Tu ne peux pas rendre ton passé responsable de ce que tu es. Tu es responsable de toi-même. Tu fais tes propres choix. »
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J'ai grandi au sein d'une famille noire, dans un quartier noir dans un pays noir. J'ai voyagé dans d'autres villes noires, d'un pays noir, du continent noir.
Et nulle part je n'ai trouvé un lieu où les noirs aimaient les chats.
La principale raison à cela, que nous connaissons tous en Afrique du Sud c'est qu'il n'y a que les sorcières qui ont un chat
et que tous les chats sont des sorcières.
p119
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Loi sur l'immoralité, 1927
Visant à interdire les relations sexuelles illicites entre Européens et autochtones et d'autres actes en lien avec celui-ci.
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Le génie de l’apartheid a consisté à dresser les gens les uns contre les autres.
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A ma mère, ma première fan.
Merci d'avoir fait de moi un homme.
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Video de Trevor Noah (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Trevor Noah
En pleine course à l'élection présidentielle, les personnalités politiques républicaines comme démocrates devraient se presser sur les plateaux des late night shows. Ces émissions de soirée américaines reçoivent en général des invités en promo ou en campagne, pour y être brossés dans le sens du poil par un animateur blagueur et connivent. Mais depuis que Trump, ancien hôte régulier de ces shows, est à la Maison Blanche, ces divertissements se sont largement politisés, transformant certains de ces présentateurs, autrefois inoffensifs, en efficaces éditorialistes anti-Trump. Comment et pourquoi s'est opéré ce changement radical dans ces institutions de la télévision américaine ? Entre engagements personnels et ouverture à la diversité, explications en compagnie de Bill Carter, journaliste et grand spécialiste de Jimmy Fallon, Jimmy Kimmel, Trevor Noah et autres Stephen Colbert.
Réalisation : Jérémie Maire François-Xavier Richard Basile Lemaire
LIENS UTILES :
Les “late shows”, machines à rendre cool les candidats américains https://www.telerama.fr/television/les-late-shows-machines-a-rendre-cool-les-candidats-americains,138886.php
Entretien avec John Oliver, comique d'utilité publique https://www.telerama.fr/television/last-week-tonight-with-john-oliver-la-saison-7-du-show-comique-dutilite-publique-est-sur-ocs-city,n6603391.php
Comment Jimmy Kimmel a contribué à faire plier les Républicains sur l'Obamacare https://www.telerama.fr/television/comment-jimmy-kimmel-a-contribue-a-faire-plier-les-republicains-sur-lobamacare,n5231985.php
Colbert, Kimmel et la politisation des late night shows https://www.nytimes.com/2017/09/24/business/colbert-kimmel-and-the-politics-of-late-night.html
Les risques de la politique aux late night shows https://www.vulture.com/2019/03/why-jay-leno-is-right-about-late-night.html
Comment Trump a changé la satire politique chez les libéraux et les conservateurs https://theconversation.com/how-trumps-america-changed-political-satire-for-both-liberals-and-conservatives-145145
“The Late Night Shift” et “The War for Late Night”, écrits par Bill Carter https://www.amazon.com/Late-Shift-Letterman-Network-Battle/dp/0786880899 https://www.penguinrandomhouse.com/books/307050/the-war-for-late-night-by-bill-carter/
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