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sur 1384 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pétronille est un vin de champagne millésime 1992. L'année fut pourtant moyenne vous diront les échansons. C'est sans doute que les 22 ans d'âge ne sont pas ceux d'un breuvage à bulles, plutôt ceux de l'héroïne du dernier roman d'Amélie Nothomb, et curieusement le nombre d'années de la carrière de la romancière.

Pétronille est né(e) de son penchant assumé pour le champagne, de la passion réciproque qu'elle entretient avec ses fans, et des romans qu'elle n'a jamais publiés. Cela commence d'ailleurs lors d'une dédicace. Pétronille Fanto se présente pour faire signer son exemplaire du Sabotage amoureux : « C'est vous ! (…) Je ne vous imaginais pas comme ça. » Dépression post-partum ? : « Tu imagines, la mère qui vient d'accoucher, elle ne sait même plus qu'elle a été enceinte. Quand elle voit son bébé, elle se demande qui c'est. »

Délicieuse dépossession enivrée d'Amélie Nothomb ou incarnation de Pétronille Fanto, sa convigne – si les compagnes partagent le pain, les convignes boivent ensemble, mais alors, quid des compassions ? Car leurs rapports sont bruts, les deux femmes se confrontent et s'apprécient, mais leur assemblage surprend souvent. « Pourquoi est-ce que je me comportais comme si j'avais subi un traumatisme ? » Ce n'est qu'un « état augmenté de conscience. »

Surprise : Pétronille devient écrivain. Elle publie Vinaigre de miel, le Néon, Je ne sens pas ma force, le Sang de chagrin, permettant à Amélie Nothomb de rendre hommage, dans son roman, aux auteurs, aux éditeurs, aux libraires, aux journalistes et enfin aux lecteurs, aux fans : « on sait encore lire, dans cette ville. » Découvre-t-on au passage les titres des romans qu'elle n'a pas publiés ? Madame Nothomb mère se souvient de Cris et chuchotements. Et vous ? Peu importe le titre. Pétronille est un assemblage pétillant.
Lien : http://tmblr.co/Z4Dxcn1R5EO6R
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Que le champagne a des douces vertus, surtout lorsqu'il vous permet de trouver une amie, juste votre antithèse!
Toujours aussi pétillante dans son style, l'auteur nous fait passer un agréable moment
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Je commence prudemment avec ma chouchoute de toujours. Je suis une inconditionnelle de Nothomb depuis ses premiers livres et si j'en préfère certains, le plaisir a toujours été là : elle m'enchante. Je la trouve exquise! Je l'aime, elle, ses costumes, ses souvenirs, ses bonheurs, ses malheurs, ses jolies manières, ses folies et ses petits romans annuels, (petits seulement par le nombre de pages). C'est toujours trop court pour moi.
Comme de nombreux articles sont déjà sortis qui ont tout dit de l'histoire et de ses à-côtés biographiques, je signale simplement les très bons billets de quelques blogueuses que je connais, aussi enchantées que moi par ce dernier titre et je me contente de recopier mes commentaires.

L'Irrégulière:
Je commence par te lire et écrire ce commentaire avant de publier mon billet. Je suis encore sur le coup de ma lecture que je viens tout juste de terminer et je suis en accord total avec toi. C'est gai, brillant et pétillant, émouvant aussi à la fin (mais je n'aime pas trop celle-ci, seul bémol cette fois!)
Valou076:

Je viens de le terminer et je m'apprête à écrire mon billet. Chaque année, c'est aussi par elle que je commence la rentrée. J'ai aimé une fois encore . J'ai ri à plusieurs reprises. J'y ai retrouvé sa petite musique et ses surprises. Seule la fin m'a un peu déçue mais bon pour moi, contrat annuel rempli. Il y a tellement pire et plus prétentieux!

Ankya:
Je viens de refermer ce livre et comme toi je l'ai aimé avec un petit bémol aussi pour la fin mais ce n'est rien puisque le reste est très réussi. J'ai beaucoup ri par moments. je m'aperçois que je suis de plus en plus sensible à son humour!
Jostein,
A peine terminé et j'en souris encore. Heureuse d'avoir retrouvé mon plaisir annuel à la lecture de la nouvelle cuvée. C'est une rentrée qui s'annonce bien!
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Un livre qui donne envie de boire du champagne !
C'est le premier livre d'Amélie Nothomb que je découvre, et je me suis beaucoup amusée !
Dans cette histoire, le personnage principal, Amélie Nothomb, est à la recherche d'un ou d'une partenaire de beuverie… Elle fait la connaissance de « Pétronille » Fancho, une adepte de ses livres, et se dit qu'elle pourrait être la personne idéale !
J'ai écouté cette histoire en audio, et c'est très bien lu. Pulcherie Gadmer change d'intonation pour les personnages d'Amélie et de Pétronille, ce qui permet de bien suivre l'histoire.
J'ai beaucoup aimé, un peu moins la fin, mais j'ai vraiment passé des moments savoureux !
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Amélie Nothomb aime le champagne bien sûr pour le goût et les sensations qu'il procure. Mais comment ne pas avoir envie de partager sa folie autour de ce doux et si pur élixir ? En quête d'un compagnon de "beuverie", l'apparition de la lectrice et correspondante Pétronille, arrive semble-t-il à point nommé...

Quel divertissement ce roman aux effluves autobiographiques. Amélie Nothomb nous offre un récit sincère, volatile, généreux. Elle nous délivre un portrait succulent de l'amitié entre infinie douceur et âpre férocité.

L'humour, l'esprit, la spontanéité sont omniprésents. Les rendez-vous avec Amélie ne manquent pas d'originalité, de mordant. Les situations sont drôles, tendres, cocasses, remarquées. On aime les joutes verbales entre ces deux figures contraires si attachées.

Leur relation est complexe, singulière. On traverse avec elles, les platitudes avec une joie connexe, inespérée. Tout est grave, rien n'est totalement sérieux jusqu'à preuve du contraire. L'ivresse fait son oeuvre et on s'imbibe d'une émotion étrange et déployée.

"En mondanités, le champagne est presque meilleur. Plus le contexte est hostile, plus il fait figure d'oasis : c'est un résultat qu'on ne peut obtenir en buvant chez soi."

L'écriture est précieuse, sensible et nous donne à sourire, à nous égarer. On aborde des problématiques d'auteur, des particularités. le roman est très court, mais on a l'assurance d'être comblé, tant les tableaux sont fantaisistes et variés. La littérature et le champagne y ont définitivement acquis ici, leur titre de noblesse.

À lire sans modération !
Lien : https://www.sophiesonge.com/..
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Cet ouvrage est pour le moins déconcertant, comme à l'habitude de cette auteure. La relation entre elle et cette amie dont on ne sait pas finalement la véritable nature, nous plonge dans une certaine ambiguïté, comme si nous étions suspendus à un fil où tout peut basculer. D'ailleurs, cette fille appelée Pétronille Fanto témoigne de cette ambiguïté et de cette imprévisibilité puisqu'elle semble devoir être constamment entre la vie et la mort pour pouvoir écrire prodigieusement.
En résumé, cet ouvrage est à la hauteur de cet écrivain, toujours aussi rocambolesque et fantastique. La réflexion sur l'amitié est aussi très pertinente.
Je recommande ce livre.
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Avertissement aux lecteurs : il est impératif de se munir de plusieurs bouteilles de champagne pour lire ce présent opuscule d'Amélie Nothomb, sinon, ça va être très dur... il est question de champagne presqu'à chaque page.
Qui est Pétronille ? là est la question, surtout qu'elle a quand même le culot de tuer Amélie Nothomb à la fin !!!
Ce doit être un double, c'est sûr même, le double qui écrit les ouvrages d'Amélie Nothomb les plus noirs et les plus meurtriers...
Bon... après tout, elle a bien fait de se débarrasser de l'Amélie un peu cul-cul, ses livres les plus déjantés sont bien ceux qui sont les plus glauques et les plus sanglants (même virtuellement).
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Pétillant! Puisqu'on parle de champagne, le terme est tout trouvé! Et cela colle parfaitement à l'impression laissée par ce texte!
Comme souvent avec Amélie Nothomb, c'est drôle et touchant! C'est captivant, bien sûr, et ça nous emporte dans une tranche de vie bien précise! On s'attache vite à Pétronille, on ressent facilement ce que peut vivre Amélie. Et, d'un instant à l'autre, on suit avec plaisir ces deux femmes dans leurs péripéties, dans leurs liens improbables!
J'aimerais parler de la fin, mais difficile de le faire sans trop en dire... En tout cas: elle m'a scotchée!
A lire sans hésiter, un de meilleurs romans de l'auteur pour moi!
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Amélie Nothomb – Pétronille- roman – Albin Michel
( 169 pages – 16,50€)
Avant de déguster ce pétillant Grand cru 2014 d'Amélie Nothomb, un conseil : pour « atteindre la meilleure qualité d'imprégnation », pour être au plus près de l'auteur et mieux vous unir « au texte », lisez couché.

La narratrice remonte à son installation à Paris, en 1997, aux « temps héroïques » où elle n'avait «  pas encore de bureau chez son éditeur », ni acquis cette notoriété internationale. Son goût immodéré pour le divin nectar, déjà dévoilé dans ses romans précédents, l'incite à rechercher une « convigne » afin de partager «  cet élixir » miracle. Elle récidive en débutant le roman par un hymne au champagne.
La romancière décline un panégyrique de cet « or liquide », rendant «  gracieux, à la fois léger et profond », élevant l'âme. N'est-il pas « un précieux allié » capable de réconforter, d'exalter l'amour ? Ayant un « tempérament expérimental », elle peut retranscrire toutes les métamorphoses ressenties, déclinant un champ lexical de l'ivresse ( griserie, volupté, délice) jusqu'à un « état augmenté de conscience ».

Amélie Nothomb nous relate la naissance d'une amitié, précisant les circonstances de la rencontre choc avec Pétronille, « visage poupin », « air farceur », une lectrice qu'elle avait pris « pour un garçon de quinze ans » et qui va devenir « son satellite ».
Leurs portraits, tout en contraste, s'esquissent : Pétronille versus la narratrice.
Des milieux sociaux à l'opposé. Un style vestimentaire aux antipodes : jean et blouson de cuir pour l'une ; tenue excentrique pour l'autre dont «  une tenue d'écriture », sorte de « pyjama anti-nucléaire japonais » orange foncé, chapeaux. L'une fréquente le Ritz, l'autre « la section communiste d'Antony ». L'une se prend pour « un oiseau », d'où cette « ponte » annuelle, l'autre pour « un chat » qui file sur les toits. Leurs échanges sont cash, n'hésitant pas à abuser des mots « folle », « cinglée ». On sent de la tension parfois : « Fiche-moi la paix ! », « Laisse moi tranquille! ». Mais quand la lectrice s'avère être aussi écrivaine, la connivence s'installe.Leur amitié, basée sur la confiance, se cimente sur « des nappes de champagne » ! Elles peuvent se comprendre, s'épauler dans le parcours du combattant à trouver un éditeur.Elles sont plus solidaires , se vouent une admiration réciproque, résistent mieux au « bashing ». Amélie Nothomb nous livre alors sa définition de l'écrivain :Il « se reconnaît à son caractère immédiatement prophétique ».

Amélie Nothomb entrouvre les portes secrètes de sa correspondance avec ses lecteurs. Si la romancière peut se targuer de bénéficier comme L'Écrivain national de Serge Joncour d' «  une cour de lectrices ardentes » , parfois « égayées par les cocktails au champagne », tous deux ont aussi à composer avec « ces lectrices procureures ». Elle explore comme Serge Joncour le lien lecteur/auteur, et croque avec malice ses pairs dans « l'art délicat de la dédicace » ( formule de Serge Joncour).
Elle s'interroge sur ce que le lecteur attend de l'auteur.
Comme lui, elle rend hommage aux libraires disponibles, « d'une gentillesse désarmante » qui les accueillent et parfois servent vin chaud ou champagne.
La romancière reconnaît leur « prise de risque » à « convier un auteur en dédicace ».
Et Pétronille d'ajouter que « La dédicace non rémunérée, c'est précarisant ».
Au passage, Amélie Nothomb étrille les paparazzi qui vous vole votre image.

La narratrice nous embarque à Londres pour nous faire revivre son entretien avec la styliste, Vivienne Westwood. Si elle n'a pas vécu les supplices du dimanche de Robert Benchley, elle aura connu « le flegme britannique », le « crachin londonien », « un froid odieux ». Quel affront de s' entendre dire : « Il n'y a pas plus commun qu' écrire », puis d'être obligée de promener Beatrice, le « caniche noir » de cette « icône » ! Pour Samuel Johnson, « quand un homme est fatigué de Londres, c'est qu'il est fatigué de la vie ». Comment ne pas rester sur un tel échec, alors qu 'elle foulait « l'île de ses ancêtres » pour la première fois ? En convoquant une compagne d'infortune, vous avez deviné ? Pétronille ! On les suit dans leur déambulation nocturne londonienne ( pub, restaurant, et même l'endroit où Marlowe perdit la vie).

Leurs vacances à la neige ? Leurs (pires) meilleures vacances ! Truffées d'aléas (différends, chutes inévitables,guerre aux acariens), mais y sabler le champagne sur les cimes transcende, et cerise sur le gâteau : « Aucun besoin de seau à glace ».

Leurs dialogues sont enlevés, Pétronille a des réparties savoureuses, comme « Marée basse » ou «  Je sens le pâté ? ». Leurs fous rires en cascades résonnent ça et là. L'amitié n'instaurant pas la symétrie, la narratrice va connaître les affres de la séparation.

Les aficionados d'Amélie Nothomb,connaissant sa connivence avec le lecteur, seront avides de débusquer son mot fétiche : « pneu ». Il est bien là , page 60.

Quant au name dropping , la romancière ne décline pas seulement des noms de champagne , elle nous recommande les écrivains qui ont sa préférence : Pia Petersen,
Alain Mabanckou. Sans oublier l'héroïne, figure centrale de ce roman dont la véritable identité est facile à reconnaître. Ailurophile, elle en a fait leur éloge, un essai sur le tatouage, des chroniques dans la presse luxembourgeoise, spécialiste de la littérature élisabéthaine. Pour corser l'énigme, l 'auteur joue avec le lecteur déformant les titres des ouvrages de Pétronille Fanto, changeant un mot par son contraire. Mais dans les interviews qu 'accorde Amélie Nothomb, le lecteur a la réponse. (1)

Elle rend également hommage à sa soeur Juliette,grâce à qui elle écrit, a-t-elle confié dans une interview. Elle souligne l'impact des émissions littéraires, et exprime sa déférence à Jacques Chessex qui avait été impressionné par la prestation de Pétronille, « ce bâton de dynamite humaine », « jeune romancière de talent » .
Ce qui prouve que les apparences sont trompeuses et que le talent n'attend pas le nombre des années. Quant au génie, rimerait-il avec folie ?

Dans ce roman, pétri d'humour et d'autodérision, arrosé largement au champagne, ponctué de scènes hilarantes, l'auteur nous relate comment le duo « jeune et célèbre » et « vieille et célèbre » s'est apprivoisé , une amitié improbable. Mais l'épilogue détonant, qui nous laisse pétrifié,vient porter une ombre sur cette amitié qu'on pensait immuable. Il montre aussi que dans la fiction l'auteur peut faire ce qu'il veut de ses protagonistes : les enlever, les faire disparaître, les ressusciter. Laissons le suspense au lecteur. N'hésitez pas à lire Amélie Nothomb, car elle fait bien partie « des auteurs de bonne compagnie », même si vous n'avez pas été élu « compagnon de beuverie ».
La romancière signe un « feel good book » qui grise et revigore à la fois.

(1) : C'est Stéphanie Hochet qui se cache derrière Pétronille, un talent à découvrir.
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Je suis une inconditionnelle de Nothomb mais ces derniers livres m'avaient plutôt déçue. Donc j'ai commencé celui-ci sans conviction et finalement je l'ai lu d'un trait.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Pétronille son naturel, sa fraîcheur, son franc parler .
je trouve toujours les idées de Amélie assez étonnantes :
Dans Pétronille, roman quasi-autobiographique, Amélie Nothomb nous entraîne dans une "quête picaresque" d'une amoureuse du champagne qui refuse de le boire seule et de sa rencontre avec sa compagne de beuverie.
Il y a beaucoup de rythme dans cette écriture on se laisse emporter, on découvre la France, le champagne et l'amitié entre deux femmes..
Un délice surtout si l'on aime vraiment le champagne on a l'impression de le déguster avec nos deux héroïnes. A lire sans modération
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