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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avant Cinquante nuances de Grey d'E.L. James, Yôko Ogawa faisait déjà une description bien précise et très particulière de la servitude, de la domination et du masochisme dans Hôtel Iris. Si ces thèmes sont présents dans nombreux de ses livres, les actes sont plus clairs, plus visibles et plus détaillés dans cet ouvrage. Peut-être un peu trop, le malaise est ici différent mais parfois très présent et j'ai été quelque peu mal à l'aise lors de la lecture de certains passages assez crus.

Mari est une jeune fille de dix-sept ans, réceptionniste à l'hôtel de sa mère, et elle se retrouve fascinée par un vieil homme qui dégage une certaine emprise. Simple vieillard en ville, une fois dans l'intimité de l'île il exercera toute sa domination sur Mari. Néanmoins, l'homme a bien des secrets, comme la mort de sa femme des années auparavant. La fin aura de quoi surprendre.
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Hôtel iris est à mon avis l'un des meilleurs livre de l'excellente Yoko Ogawa.
Le roman fait le récit de la relation d'amour et de jeu pervers qui va se nouer entre un vieux traducteur de russe vivant reclus sur une île et Mari, jeune fille travaillant dans l'hôtel familial miteux nommé hôtel Iris, non sans ironie par Ogawa, qui vit sous la coupe étouffante d'une mère omniprésente et insensible. La vie De Mari va basculer le soir où elle va être spectatrice d'une scène insolite à l'hôtel Iris : une prostituée sort et insulte un vieil homme élégant qui se voit accusé des pires déviances sexuelles par cette femme. A partir de là Mari, fasciné par cet homme, va prendre contact avec lui et débuter leur relation amoureuse...
Dans ce roman, Yoko Ogawa exerce son talent majeur : semer de manière insidieuse et croissante le malaise chez le lecteur. Tous les éléments de sont mobilisés dans ce but. Tout d'abord les personnages sont bien construits. le personnage du traducteur est assez effrayant avec son caractère instable qui alterne brusques et imprévisibles poussées de violence, comme lors de la scène où il tente d'étrangler Mari, et moments de tendresse où il se montre affable et protecteur envers Mari ou son neveu.
Cependant, Mari est le personnage le plus troublant du récit. Si le lecteur peut avoir de la sympathie pour elle en raison de la vie qu'elle mène, seule depuis le décès des autres membres de la famille avec une mère égocentrique et maniaque, et de son caractère naïf, Mari nous dérange aussi car elle donne l'impression de considérer sa relation destructrice avec le traducteur et la manière dont celui-ci lui témoigne son amour comme une passion amoureuse anodine et normale.

En outre j'ai apprécié la construction du récit qui alterne habilement entre scènes de sexe SM et moments lents. L'accélération notable à la fin du récit provoquée par l'arrivée imprévue, du moins pour Mari, du neveu du traducteur est bien construite car elle remet en question l'équilibre, si l'on peut employer ce terme, qui s'était instauré entre Mari et le traducteur en attisant les passions des personnages.
Le roman est d'autant plus fort que la fin est réussie : le traducteur disparait dans les abysses de l'océan avec ses secrets, laissant le lecteur interdit et sans réponses. Un seul bémol : je pense que l'épilogue au dernier chapitre est superflu.

Tout le talent de Yoko Ogawa est de déboussoler le lecteur par le récit d'une relation déviante qui nous interroge sur les origines de l'amour et du plaisir et sur l'attirance de l'homme pour la destruction et par extension la mort via la pratique du sado masochisme. Cet aspect est encore accru par le caractère anodin des personnages : un intellectuel solitaire et une jeune assez banale.

Un roman dérangeant qui me laisse un sentiment indécis, entre malaise et amertume. A lire pour tous ceux qui aiment être bousculés.

Ps : par rapport aux romans de Ryû Murakami, en particulier Ecstasy, Yoko Ogawa reste très sobre concernant les pratiques SM !
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Ce livre me laisse sans voix.
Tout est dans l'ambiance et dans les ressentis. L'écriture est extrêmement nuancée, on pourrait presque dire que le roman fourmille de détails, alors qu'il n'y en a pas pléthore. Parce que, comme le soulignent beaucoup de lecteurs, on est dans un temps et dans un lieu indéterminés, l'imagination est beaucoup à l'oeuvre, mais les chemins sont sensiblement tracés pour nous guider.
La violence et la douceur se mêlent habilement, ce qui m'a laissée fortement démunie, curieuse, fascinée, peut-être abjectement fascinée... Je suis peut-être sans voix parce que je suis profondément touchée. Yoko Ogawa remue des choses et nous confronte à nos propres secrets, nos tourments, et notre (triste) faculté à ne voir que la vaste surface des choses.
Comme à son habitude, Yoko Ogawa peint une relation inédite et mystérieuse entre des personnages tout à fait singuliers.

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Yoko Ogawa renoue avec une tradition du roman Japonais ou amour rime avec cruauté, soumission, perversité, dans une atmosphère moite, sans avenir.
Comme l'étranger de Camus aveuglé par la lumière , écrasé par la chaleur Mari Chan traverse ce roman prisonnière du monde qui l'entoure plutôt que de son tortionnaire
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Mari aide sa mère à tenir l'Hôtel Iris,établissement délabré d'une ville balnéaire.Un soir un homme s'y fait remarquer;la femme qui l'accompagne l'accuse de perversion et crie sur le palier,troublant le calme des lieux.Face à ces débordements,l'homme affiche une majesté et un sang-froid qui fascinent Mari et la poussent à offrir son innocence à cet homme déjà vieux.La relation de ces deux êtres esseulés s'accomplit alors dans un désir morbide de douleur et d'humiliation.

Un roman à la qualité d'écriture indéniable,envoûtant, dérangeant, qui imprime un sentiment de malaise aussi bien que de curiosité.Qu'est-ce qui pousse une belle jeune fille comme Mari à entretenir une relation si dégradante qu'on a du mal à l'admettre? Pourquoi cette volonté d'être à ce point bafouée, humiliée, réduite à néant par un presque vieillard ? Que ce soit par la beauté des lignes qu'il recèle ou par le dégoût qu'il occasionne ce roman d'amour dans la douleur ne laisse pas indifférent.
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« Tais-toi, putain. »

C'est par ces mots, prononcés par un vieil homme envers une prostituée lors d'une dispute au sein de l'hôtel Iris, que Mari, fille de la propriétaire, découvre un personnage qui fera basculer sa vie monotone vers l'exaltation d'une relation interdite.

Derrière le comptoir de la réception où elle travaille, elle ne peut détacher son regard de l'homme qui sort de l'hôtel sous les regards appuyés des clients curieux, accusé des pires déviances. L'ordre, qui a claqué comme un coup de fouet, résonne encore à ses oreilles et a provoqué chez elle une onde de passion qu'il lui faudra assouvir.

...lire la suite...
Lien : http://lukesblog.fr/?p=369
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Mari, une jeune fille de 17 ans, devient la proie consentante d'un homme âgé qui fait d'elle un objet érotique, en l'attachant et en l'humiliant.

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Lien : http://monbiblioblog.blogspo..
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Livre "prenant" malgré le trouble qui peut en découler. Nous pénétrons la folie et les fantasmes. Un homme âgé, étrange, douteux; une jeune fille, qui ne l'est pas moins. Un hôtel dirigé par une mère castratrice et que l'on aime difficilement. Une rencontre entre les deux premiers. Une relation plus que trouble, sado-masochiste. Une société condamnant l'homme perturbé et "soutenant" une jeune fille "innocente" mais dont l'innocence apparente nous dérange puisque nous, nous savons. Nous savons ce qu'il en est et dans quels tourments, elle se précipite. La séance du foulard (avant d'en savoir plus) nous ferait presque plaindre le "pauvre" veuf. Nous espérons l'amour mais il ne sera pas présent puisque l'homme disparaîtra sans un regard, sans un mot. Une si jolie petite plage avec ses vendeurs de crème glacée, le flux et le reflux qui, comme les héros, amènera déchets et pourriture... Un superbe livre dérangeant et fascinant. Une écriture qui coule et se donne sans aucune entrave et là est le miracle, aucune vulgarité n'enveloppe ce récit d'une adolescente qui découvre ce qu'elle porte au plus profond d'elle-même...

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