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Contre-histoire de la philosophie tome 2 sur 12
EAN : 9782246689010
342 pages
Grasset (15/02/2006)
4/5   63 notes
Résumé :

Dans cette Contre Histoire de la philosophie, Michel Onfray se propose d'examiner en six volumes vingt-cinq siècles de philosophie oubliée. Les manuels, les histoires, les encyclopédies, les travaux universitaires, les programmes scolaires, les colloques, les éditions, les traductions évitent soigneusement cet immense continent de la philosophie. Voilà pourquoi nous ne connaissons de cette discipline que ses protagonistes le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
C'est toujours très agréable de retrouver Michel Onfray dans la lumière de ce tome II de la contre-histoire de la philosophie car il possède une écriture savante qui ne manque pas d'être entraînante.
On a tout de suite envie d'en savoir plus sur Lorenzo Valla et plus conséquemment sur Montaigne pour n'en citer que deux et pour ce faire, d'explorer des pistes et des auteurs répertoriés en fin d'ouvrage ; puis entrer de plain-pied dans le vif du sujet suivant, le tome III de la contre-histoire.
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Parmi les enseignants-chercheurs hantant les couloirs des facultés, une petite guerre oppose l'hémisphère gauche de leur cerveau (disons l'enseignement) de ceux activant leur hémisphère droit (la recherche). L'enseignant-chercheur est un être profondément schizophrène. Une critique récurrente à propos de Michel Onfray consiste à clamer qu'il ne serait pas philosophe au titre qu'il ne développerait pas son propre système de pensée, se contentant avec plus ou moins de talent à ressasser les idées des autres, de manière pas toujours très subtile.
Peut-être… Cependant, force est de constater que si l'hémisphère droit de M. Onfray est en sourdine, sa partie gauche est redoutablement efficace. Brillant pédagogue, Onfray sait transmettre ses convictions à son lecteur. Même si on peut ne pas toujours le suivre sur son chemin politiquement très engagé et anti-conformiste, il sait passionner le lecteur et le faire réfléchir sur la pensée dominante existant à chaque recoin des ouvrages de vulgarisation en philosophie.
Le deuxième tome de sa contre-histoire consacré aux philosophes et penseurs opposés au christianisme dominant des 17 premiers siècles de notre époque est en tout point passionnant. Michel Onfray commence par nous montrer comment émergea, parmi toutes les nombreuses gnoses des premières centaines d'années, le christianisme officiel. Son catéchisme eu pour effet quasi-immédiat la suppression de toute pensée alternative, bien que plus ou moins chrétienne. de manière très convaincante, Onfray nous explique comment « pour les tenants du Christ, la culpabilité pèse un poids considérable, puisque le péché originel se transmet de génération en génération ; pour les gnostiques, pas question de se sentir coupable d'une faute qu'on n'a pas commise : si le mal existe, il faut s'en prendre au Dieu méchant, concepteur intégral de la prison » (p.47).
Au cours des pages, Onfray passe en revue les alternatives de pensée, bridées mais toujours vivantes : de Simon le magicien à Quintin Thierry et la liberté de la chair, en passant par Amaury de Bène, Lorenzo Valla ou encore Jean de Brno, tous ses penseurs ont en commun de lutter contre l'obscurantisme et la pensée unique, tel Zénon le héros de « l'Oeuvre au noir » de M. Yourcenar. Certains s'en sont sortis, d'autres – nombreux - n'ont pas eu cette chance. Ce volume s'achève sur un chapitre lumineux de plus de 100 pages, consacré à Montaigne, précurseur des idées de la renaissance puis des lumières, revendiquant sa foi tout en cherchant à contourner les rigidités du système afin de vivre en harmonie avec sa pensée.
Au final, un livre de vulgarisation engagé et passionnant qui affute la pensée du lecteur en le rendant aguerri au monde qui l'entoure. Et on se rend compte que finalement, Michel Onfray développe au fil de ses écrits une philosophie qui lui est propre, et fait quand même fonctionner son hémisphère droit…
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Dans ce 2ème tome de la "Contre-histoire de la philosophie", Michel Onfray aborde une période où le christianisme s'est imposé. le monde antique et la philosophie païenne ont laissé place au règne de la religion monothéiste et de sa haine du corps, du plaisir, du monde d'ici-bas. L'homme est né pour souffrir et se repentir du péché originel, le bonheur est pour une autre vie...

A rebours, une pensée hédoniste subsiste, survit, s'affirme malgré les châtiments réservés aux hérésiarques. Michel Onfray nous présente ces philosophes, pour la plupart demeurés inconnus, Simon le magicien, Basilide, Valentin, Carpocrate, et bien d'autres, libertins, licencieux, soucieux de plaisir et de liberté. Nombre d'entre eux le paieront très cher.

A partir du Moyen Age, un courant philosophique, le Libre-Esprit, va faire son chemin. Au sein même du christianisme, ses adeptes réinterprètent les Ecritures. On découvre quelques figures peu connues, Amaury de Bène, Jean de Brno, une femme, Heilwige de Bratislava, tous libertins, hédonnistes, épicuriens...D'autres mieux connues comme Marsile Ficin, Erasme, qui est à la recherche d'un christianisme authentique, anticlérical et célèbre le plaisir et la folie.

Enfin un bon tiers du livre est consacré à Montaigne. Bien que chrétien, ce dernier est un penseur libre, très en avance sur son temps dans de nombreux domaines : émancipation de la femme, respect des autres cultures, abolition de l'esclavage, égalité des hommes, tolérance religieuse, laïcité...Un très beau texte qui donne envie de se plonger ou de se replonger dans les "Essais"...

Un hymne à l'humain, à la présence au monde, au plaisir de vivre loin des prescriptions religieuses de tous bords. Un fois encore on ne peut que noter l'actualité de ces propos face aux tentations de l'obscurantisme qui resurgissent à chaque siècle...

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Onfray fidèle a sa ligne de conduite continue sa route dans les sentiers peu fréquentés par la plus grande majorité des penseurs contemporains .
Il revisite dans cette série tout un pan de l'histoire de la philosophie qui n'est que trop peu abordé .
Cela avec un talent certain et une volonté de rendre accessible à chacun des textes importants passés sous silence pendant longtemps.
Sa démarche est toujours aussi louable , car à la différence de Pernaut il tente à son niveau d'élever le niveau , ce qui est profitable à chacun.
Onfray est il un philosophe ?
A sa manière oui et cette série le démontre brillamment.
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Polémiste, provocateur, philosophe, Michel Onfray, ne peut laisser indifférent. A l'appui d'une contre-histoire de la philosophie en neuf tomes ; il retrace l'évolution de la philosophie depuis l'antiquité jusqu'à nos jours. En ce qui concerne le tome deux, nous abordons celle-ci jusqu'à l'instigateur du siècle des Lumières, à savoir Michel Eyquem de Montaigne.

Le fil rouge, de cette contre-histoire consacre la lutte des hommes entre l'avènement du Christianisme et les tenants d'une vie ponctuée par une approche liée à l'hédonisme.

Cette doctrine a pour principe la recherche du plaisir et l'absolue rejet de la souffrance ; par opposition, Michel Onfray, considère que : « le christianisme célèbre la pulsion de mort, la vérité des arrières-mondes, le mépris de la chair, la passion doloriste, la crainte des châtiments, la catastrophe du péché originel. »

Immense débat, qui perdure depuis des siècles. Mais notre contradicteur, procède également d'informations de différents penseurs afin de lutter contre cette doxologie.
Par ailleurs ; un grand chapitre, sur Montaigne, apporte des vérités sur ce personnage phare du XVIe siècle.

Un livre puissant et révélateur, où chaque page, invite à réfléchir, sur l'ontologie de l'être humain…Et surtout la recherche non pas d'une confrontation entre ces idéaux, mais plutôt de l'acception de l'altérité et de trouver enfin l'ataraxie.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Partisan du fleuve, car il sait devoir ne jamais s’y baigner deux fois, Montaigne tourne résolument le dos à Platon et consorts. Le réel ? De l’insaisissable, du mouvement, du flux, de l’eau qui coule, du sable entre les doigts. Ce qui est passe, ne s’incarne jamais définitivement, ne dure pas, apparaît, puis disparaît aussitôt. La vérité ? Une forme visible dans un moment donné, dans un lieu donné, dans un temps donné. L’époque passée, rien ne dit qu’il s’agira toujours d’une vérité… (p.243)
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Le corps dans lequel nous croyons vivre innocemment est chrétien : la chair est fabriquée par les discours hystériques de Paul de Tarse, formatée par l'Eglise catholique, apostolique et romaine, imbibée d'eau bénite, travaillée par les grandes peurs et angoisses distillées par un catéchisme appuyé sur la faute, la culpabilité, le péché originel. Inconsciemment, nous subissons la Loi judéo-chrétienne. Dans notre rapport à l'autre sexe, à notre désir et notre plaisir, nous agissons en chrétiens - même si nous nous croyons athées, agnostiques ou mécréants. (p. 293)
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Simon le magicien met au défi son auditoire : qu'on l'enterre bien profondément, et trois jours plus tard, il ressuscitera, d'entre les morts. On saisit l'allusion : les trois jours de délai sonnent comme un défi lancé au Christ et aux siens. Simon peut lui aussi effectuer cette performance [...] Un peu péremptoire - on ne rivalise pas impunément avec le futur maître de l'univers visible et invisible en passe de réussir son coup - Simon rentre sous terre et y demeure encore à ce jour. Gageons qu'une sortie inopinée presque deux mille ans plus tard lui donnerait aujourd'hui un indéniable avantage.
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La mesure permet d’éviter la satiété qui engendre le dégoût. Trop avoir, tout avoir ne permet pas une satisfaction simple ni sereine.
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A tout cela, ajoutons le commerce des livres.

Car la seule fréquentation des humains ne suffit pas au bonheur d'un homme.

Les livres ne se pratiquent pas en pédant mais dans le dessein de construire ce que Marc Aurèle appelle la citadelle intérieure-dont la Tour offre la meilleure métaphore.
Cette Tour qui contenait les livres compulsés par Montaigne , mais aussi le livre dit et dicté pour se chercher, puisse trouver.

Les bibliothèques ne servent qu'à cela : offrir des occasions de méditer, penser, réfléchir sa vie, son existence. Sinon , elles ne méritent pas une seconde de peine.

(Montaigne et "l'usage des plaisirs" p. 305)
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Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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