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EAN : 9782253942634
512 pages
Le Livre de Poche (04/02/1998)
3.7/5   48 notes
Résumé :

Les pauvres peuvent-ils être libertins ? Quelles leçons sur les hommes un chat peut-il donner ? Dans quelles circonstances Socrate va-t-il à l'abattoir ? Que disent les prostituées aux philosophes ? Quid de la pourriture de l'oeuvre en soi ? Quelles relations entre stupre et stupeur ? Quelle âme ont les pousse-pieds lisboètes ? Comment vivre au pied d'un volcan ? Mondrian aide-t-il à comprendre Venise ? Qui préférer : Eve, Pénélope, Carmen ou Marie ? Y a-t-i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Auteur qui laisse du temps à la réflexion...
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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
La certitude d’être un destin implique d’être pour l’éternité. C’est-à-dire de souffrir dans l’étroitesse de l’instant présent. Elle installe dans le devenir et rend périlleuse la fixité des moments actuels. Sûr de son fait, il (Arnold) écrit à Rufer, en 1921 : « J’ai fait une découverte qui assurera la suprématie de la musique allemande pour les cent ans à venir. » À savoir la composition à l’aide des douze sons. Nietzsche détruit le platonisme, l’enjambe et promeut son esthétique vitaliste ; Schönberg pulvérise la tonalité, la dépasse et fonde le dodécaphonisme. Fort de ces certitudes, le musicien, tout comme le philosophe, débouchent sur une éthique solaire et solitaire, radieuse et radicalement aristocratique. D'où une croyance indéfectible aux droits de la plus petite des minorités qui va avec une certaine morgue à l’endroit du plus grand nombre et des troupeaux attardés.
Formulant cette éthique qui assume ouvertement ce que Nietzsche appelait « le pathos de la distance », le compositeur écrit : « Si c’est de l’art, ce n’est pas pour les masses ; si c’est pour les masses, ce n’est pas de l’art. » Il n’en démordra pas. Et peut-on lui donner tort ? Les régimes totalitaires, sous toutes leurs formes, pourvu qu’ils aspirent à l’homme unidimentionnel visent la musique populaire, pour les masses et pour des consommations qui ont moins à voir avec l’esthétique qu’avec l’idéologie ― de la révolution prolétarienne au grand Reich antisémite en passant par le marché généralisé.
(Arnold et Frédéric p. 370-371)
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Entre le feu de l’enfer et le ciel, sur le toit des hectares de l’usine, ils expient on ne sait quel péché. Si, dans l’Antiquité grecque, la fumée des sacrifices était destinée à réjouir les divinités, ici, elle est le prix payé par les hommes aux dieux de la production. La fumée est coïncidence avec la crémation, l’incinération. Subjugué par la scène, j’eus l’impression que les épaisses volutes noires grimpant dans la densité de la nuit se nourrissaient de l’âme des ouvriers, qu’elles exigeaient leur sang, leur sueur, leurs nerfs et toute l’énergie dont ils sont capables. La bête se repaît de tout l’homme : sa chair et ses muscles, sa capacité à rêver, à imaginer. Plus rien n’existe ici et la production veut les corps de ces hommes qu’on asphyxie jour après jour. Cet encens destiné aux dieux de l’industrie est ignoble. En même temps, il est la preuve qu’on sait encore aujourd'hui, asservir les ouvriers comme aux époques les plus glorieuses de l’esclavage.
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J'étais certain qu'un jour je tâcherais de rembourser cette dette, ces heures de labeur pénible pour me payer mes études...Comment ? Du moins en n'oubliant pas, en me souvenant, en témoignant, en racontant partout, ici, là, ailleurs, ce que le travail de ceux qui peinent, le labeur de ceux que l'on paye des misères et que l'on exploite sans vergogne, l’aliénation de ceux qui n'ont ni la conscience, ni les mots, ni les moyens, car ils sont démunis de tout. En ne cessant d'être le fils de mon père, un fils de pauvre....Car ce sont les patrons de mon père qui m'ont fait rebelle autant que les prêtres de mon enfance chez les salésiens m'ont converti à l’anticléricalisme. Je leur dois au moins ça
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Lettre à Pessoa

Peut-être vais-je dormir un peu avant de repartir dans les rues pavées, autour des collines où je tâcherai de traquer vos douleurs à l'âme, essayant un peu de calmer les miennes, de les apprivoiser, de les trouver moins exigeantes ou moins extravagantes. Dans mon sommeil, il se peut bien que je vous croiserai, sinon dans le cimetière des plaisirs, du moins près du Tage où j'ai lu qu'un jour une sorte de baleine blanche vint amuser les Lisboètes, quelque temps. Ils la nourrirent tous les jours avec des tonnes de calmars avant qu'elle ne reparte, comme elle était arrivée, laissant derrière elle cette ville qui perdure entre tremblements de terre et incendies.

Pourquoi n'auriez-vous pas été cet animal facétieux, souvenir du capitaine Achab ? Au bord des eaux, je sais pouvoir, alors, vous sourire sans arrêter ma déambulation. Vous continuerez votre chemin vers les astres et la lumière, moi, vers vos livres et les quartiers de la ville? Nous verrons. En attendant, croyez, cher Monsieur Pessoa, à l'expression de mes sentiments intranquilles.
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Le principe de délicatesse....Il oppose la culture à la barbarie, la civilisation à la sauvagerie, l'humain à l'inhumain. Il résiste au pire par le meilleur : l'art. Cette résistance exige je que j'appelle le principe de délicatesse, la volonté d'opposer au réel délétère, contre vents et marées, malgré tout, l'élégance et la beauté, même au milieu des ruines. Surtout au milieu des ruines. Loin de l'affliction convenue, du relâchement et de la compassion bruyante, des facilités qui séduisent.
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*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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