Contant ses souvenirs d'internat et les dures réalités de la promiscuité,
George Orwell confesse qu'il n'avait pas l'instinct grégaire. de fait, si une unité ressort de cet assemblage d'articles aux sujets disparates, c'est la stimulante liberté de propos d'un franc-tireur faisant feu de tout bois. Bien sûr, le nom d'Orwell reste associé à la dénonciation du totalitarisme soviétique, à une époque où ce positionnement n'avait pas reçu la sanction des événements. Mais l'on se rend bien compte ici, de
Dali à Gandhi en passant par Swift et Tolstoï, qu'aucune icône ou tendance de mode n'était de nature à échapper à l'examen critique, argumenté, clair et sans complexe de ce libre esprit. Lecteur manifestement traité en individu d'égale dignité, si l'on n'est pas obligé d'être toujours d'accord, au moins on ne s'ennuie pas. Avec Mr Blair, même atteint de tuberculose sur l'île écossaise de Jura, on ouvre grand les fenêtres. "Être humain consiste essentiellement à ne pas rechercher la perfection, à être parfois prêt à commettre des péchés par loyauté, à ne pas pousser l'ascétisme jusqu'au point où il rendrait les relations amicales impossibles, et à accepter finalement d'être vaincu et brisé par la vie, ce qui est le prix inévitable de l'amour porté à d'autres individus" (contre Gandhi, page 295). J'aurais aimé vous connaître, Mr Blair.