Les
Héroïdes d'
Ovide ont été si célèbres, si admirées, si imitées -par exemple, les fameuses Lettres de la religieuse portugaise, et même, dans un registre bien moins élégiaque, les Liaisons dangereuses- qu'elles ont donné leur nom à une tradition littéraire: l'héroïde.
Les
Héroïdes s'apparentent à deux genres littéraires: le genre épistolaire et la poésie: elles sont écrites en distiques élégiaques.
L'héroïde est donc une lettre d'amour, plaintive- élégie veut dire "plainte" - , adressée à l'être aimé par la créature que celui-ci a abandonnée ou dont il est séparé.
Le plus souvent le scripteur est une femme, et le destinataire, un homme.
Cherchez l'erreur...
Chez
Ovide seules les trois dernières "
héroïdes" -dont deux, exception notoire, sont à l'initiative d'hommes- reçoivent une réponse de l'amour lointain.
Quelques instants de douceurs dans un monde de brutes...
Il faut découvrir la lettre de Didon à ce faux-cul d'Enée, parti en douce fonder sa ville avec la flotte que la belle reine de Carthage lui a équipée et l'abandonnant au désespoir et au suicide...ou celle de cette malheureuse Médée, la sorcière-virago-monstre-infanticide qui n'est encore rien de cela à ce jgvrghzjzjtzz de Jason...( lui, alors, quel jgvrghzjzjtzz !)
Aujourd'hui, l'héroïde bat de l'aile: elle nourrit les romans à l'eau-de-rose ou les titres de la presse people: "Inconsolable, elle lui écrit : Reviens!" ..
Ou elle fournit la quintessence des sms brutaux d' amoureux éconduits: "Si tu reviens, j'annule tout!" ...
Triste époque...
Il nous manque un
Ovide pour relever le niveau de nos modernes
héroïdes!