Un bel aréopage de lettrés qui s'y entend en littérature et ça se sent. Rompus à se donner la réplique, se contredire tout en en étant d'accord, s'accorder tout en soulignant des divergences, diverger tout en se ralliant à son contradicteur et qui surtout vont dans le même sens avec pour évidence le même amour pour les belles lettres et les grandes pensées
Car c'est un livre très intellectuel , on est dans la pensée et l'analyse constamment,. Rien n'est simple la moindre petite phrase de trois mots est sujette à discussions et des conséquences insoupçonnées pour le lecteur béotien et béotien on se s'en l'être ce qui parfois est agaçant mais bon on ne joue pas ensemble dans la cour des grands. Petit lecteur amateur nous sommes et voulons le rester Tout la grande pensée mondiale c'est-à-dire française et anglaise est réunie là pour étayer les théories des uns et des autres
Livre irritant ,assez souvent, car il semble aux communs que les arguties des uns et des autres sont artificielles et/ou exagérément littéraires
On hésite: Est-ce de la subtilité oiseuse ? Est-ce de l'argumentation absolument indispensable? Est-ce de la finesse passée inaperçue ? et surtout en fin de compte est-ce bien ça la littérature? N'est-on pas trop éloigné de la réalité ? Pas sûr !
Toujours est-il qu'il est fascinant de voir ses échanges entre experts faire assaut de raisonnement ingénieux et de subtilités de langage pour tout et pour rien même si on pourrait ou voudrait ne pas toujours vibrer à leur unisson
La psychanalyse littéraire n'est pas infaillible : loin de là d'ailleurs
Bref la vérité n'est pas là mais c'est plaisir de voir,
Ozouf, de Margerie, Habib, Manent, Brisac, Belaval, Raynaud, Gueniffey l' affirmer haut et fort avec délectation sous la férule de
Finkielkraut véritable diable titilleur qui n'a de cesse de « tirer les mots du nez » de ses invités ( .e.s j'ai exclu l'écriture inclusive par respect pour les intervenants) et un tantinet laudateur et jamais à court de qualificatifs brillantissimes
Qu'aborde-t-on comme sujet ? Les livres et en particuliers les romans, les écrivains chers à Ozouf
James Henry, George Eliott, des anglo-saxons exclusivement. Les femmes bien sur omniprésentes tout au long de l'ouvrage dans la littérature, dans leurs rapports avec la société : la galanterie
Les intervenants restent cloisonnés dans la littérature anglo-saxonne et française pour ce qui concerne la femme et invoquent des auteurs assez anciens (Hume) mais qui semble-t-il sont assez favorables à un mode de vie à la française.
On évoque aussi les caciques de la littérature française les incontournables et ainsi on se conforte à penser et, c'est unanime, qu'il fait bon de vivre en France alors que les modes de pensées évoluent plutôt et on le déplore, avec la différentiation en autre, vers une pensée plus brute, plus vraie, plus libre peut-être mais moins amicale, idyllique, douce et rêveuse.
Cette belle discussion donne quand même l'impression d'être une belle leçon de chauvinisme français Un entre soi de beaux parleurs littéraires qui parlent d'eux-mêmes et de notre aristocratie aux belles manière On peut déplorer, mais furtivement, que les moeurs de la quasi-totalité de la population du pays soit totalement ignorées
Bref les moeurs d'un O.S d'usine sont en effet inenvisageables
Quelque soit le raisonnement on ne peut qu'être d'accord tellement il est est juste et ne souffre pas de failles à moins, bien sur, d'ergoter vilement ce qui ne serait pas très séant
En fait je ne suis pas certain que le titre «
Pour rendre la vie plus légère » soit très approprié à ce livre qui demande une certaine concentration et une connaissance de la littérature que peu possèdent hormis les professionnels de la littérature. Toutefois cela nous change des gloubi boulga de nos casimirs littéraires actuels producteurs de ragougnasses.
Un livre nécessaire qu'il faut mériter pour se recentrer sur l'essentiel. Les belles pensées ne peuvent que nous enrichir et nous amener à faire connaissance des livres mentionnés par
Mona Ozouf