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3,35

sur 148 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés, Arto Paasilinna nous embarque dans l'aventure de Viljo Surunen, un philologue candide et idéaliste qui, par conviction humaniste, se lance dans la défense des prisonniers politiques du Macabraguay, petit état d'Amérique du Sud inféodé aux États-unis où la dictature rime avec torture. Il s'y rend avec la ferme intention de libérer un prisonnier politique qu'il parraine et compte par la même occasion, ouvrir les yeux de la population opprimée et pourquoi pas, faire prendre conscience aux dirigeants du besoin d'un changement de régime...Bien évidemment sa croisade va se heurter à la dure réalité, d'autant plus qu'il se trouve par à la suite en Vachardoslavie, un petit état satellite sous la coupe de l'Union soviétique, une nouvelle occasion pour critiquer un régime pratiquement similaire à celui qu'il a fui.

Publié en 1986 en Finlande Arto Paasilinna n'a pas encore trouvé avec ce roman, le style loufoque surréaliste et burlesque qui caractérise certains de ces romans ultérieurs (Petits suicides entre amis, Le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen) mais c'est presque aussi bien, tant le sujet grave de l'oppression nécessite probablement un traitement plus en retenue. Il n'en reste pas moins que beaucoup de reparties très drôles font mouche dans un registre cynique et avec tout l''humour noir dont il est capable, Arto Paasilinna passe au crible les dessous sordides des régimes totalitaires tant d'extrême droite que communistes dans une aventure tragi-comique bien rythmée.
Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés, un bon cru.
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35 romans publiés en Finlande, 16 aujourd'hui traduits en Français. D'un côté, on piaffe d'impatience entre chaque livraison, de l'autre, on ne peut que se réjouir d'avoir autant d'inédits à lire bientôt même si l'attente est parfois longue. Douce torture. L'écrivain dont il s'agit est bien entendu Arto Paasilinna dont les aficionados ne rateraient pas un seul de ses livres pour une empire. Parce qu'il y a à chaque fois garantie de partir pour un voyage original, burlesque et déjanté, loin des romans graves et fort sérieux que la la littérature contemporaine (avec un l'majuscule) nous offre sans modération. Bref, en un mot comme en cent, un nouveau Paasilinna, c'est un peu de bonne humeur dans un monde qui préfère la tristesse et le drame à l'humour et à la comédie. Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés se situe chronologiquement entre le fils du dieu de l'orage et La douce empoisonneuse. Il date de 1986, presque trente ans mais a encore toutes ses dents (dures) avec son atmosphère légèrement surannée, notamment dans sa deuxième partie qui se déroule dans le pays de Vachardoslavie lequel, comme chacun le sait, se situe à l'est de l'Autriche et au sud de la Pologne. Grosso modo. Et que vient faire Surunen en cette inhospitalière contrée communiste ? Libérer des opposants au régime bien entendu puisque notre héros finlandais a décidé sur un coup de tête humanitaire qu'il était temps de faire quelque chose contre les gouvernements qui font fi de la liberté d'expression. Une bonne occasion de rétablir la balance puisque notre homme venait auparavant d'accomplir un acte d'éclat dans le sinistre Macabraguay, ce pays frontalier du Honduras, dont la honteuse dictature militaire est, comme personne ne l'ignore, soutenue par les impérialistes américains. Les aventureuses pérégrinations de Surunen ont beau sembler loufoques de prime abord, et l'on s'en délecte, elles n'en sont pas moins un bon coup de pied dans l'arrière-train des absolutismes de tous poils. Derrière le satiriste Paasilinna se cache un humaniste. Dans ce "dernier" roman, il n'y va pas avec le dos de la cuiller mais c'est que ce qu'on aime chez lui, une bonne louche de loufoquerie dans un récit sans temps morts qui obéit à sa propre logique et balaie toute contradiction. du nanan ? Assurément !
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Picaresque, burlesque, effréné, décalé, loufoque, voir déjanté. Mais ça colle si parfaitement à la réalité, qu'en lisant les aventures de Surunen, on songe à l'absurde cruauté de l'équilibre faussement politique et très lucratif du monde régit par certains à l'encontre du plus grand nombre.
Arto Paasilinna c'est un ton, un humour, un rythme, une liberté au service de la vérité.
Un ton à la Chaplin, un regard à la Buster Keaton.
Le monde est un grand asile disait Foucault. Ça tourne, oui, braves gens, ça tourne mais.. vraiment pas rond. Deux pôles, aucune mesure, les mêmes clairons, les mêmes méchantes froides déclarations.
ça dictature, ça torture, ça palace, ça affame, ça décime, ça défile, ça parade, à coup de doctrine, à coup de pognons. de l'ouest à l'est, du nord au sud, le plus grand nombre est pris dans un étau. de comprimés à opprimés, il y a peu de chose, juste un p'tit coup de vis, un p'tit coup de clé. Un mur de plus, une cage de trop.
Bulldozers, blindés, ... Surunen est un héros malgré tout.

-Traduit du finnois parAnne Colin du Terrail

Astrid Shriqui Garain
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Son seul livre vraiment politique. Les autres le sont à leurs manières, Sa littérature n'est jamais loin du social. C'est une sorte de Tintin qui se sent investi d'une âme de libérateur. IL y a bien sur un côté christique dans la démarche. Bien sûr, cela finira mal. Un regard ironique sur un certain engagement.
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J'aime absolument tout chez Arto ! Son humour tragicomique, le regard vif qu'il pose sur nos sociétés et la banalité de ses protagonistes. J'aime les antihéros, j'avoue. J'aime les gens vrais, simples, sincères et Arto dépeint ces gens-là à merveille. Ses romans ne sont pas humoristes, ce sont des comédies et bien souvent dans une comédie il faut du drame…
Il me fait rire, tout le temps mais parce que je ris de moi, souvent…
Mon coup de coeur: Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés. sans hésiter ! Parce que ça parle de dictature avec un cynisme délicieux. Qu'il dénonce l'injustice tout en nous faisant rire et parce que je crois que c'est dans ce roman qu'Arto dévoile tout son humanisme.
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