Quelle belle histoire ! Elle est de celle qui vous font sourire tout le long du chemin, qui ripoline votre quotidien, vous fait voir un arc-en-ciel dans l'affreuse grisaille de ce mois de décembre, vous ragaillardit, même le temps d'une brève lecture.
J'ai un coeur d'artichaud, vous me direz ! J'ai la larmichette facile. Alors, forcément ! «
Autobiographie d'une courgette » était fait pour moi.
C'est l'histoire de bouts d'hommes et de petites demoiselles broyés dès leur plus jeune âge par la vie qui ne fait pas de cadeaux, réduits en poussière par de tristes parents emportés comme fétus de paille dans le grand tourbillon de leur existence.
Des mômes, à qui il va manquer quelque chose d'essentiel, de vital : l'amour d'un papa et d'une maman, une main lourde posée sur leurs frêles épaules, une voix chaude et familière pour les rassurer.
Des moutards, petits amputés du coeur, cernés par tant d'hideux cauchemars, de cris, de hurlements, de violence, placés aux « Fontaines », un petit paradis sur terre où ils pourront se reposer, rire, jouer et éloigner d'eux leurs ombres redoutables. Devenir de vrais enfants avec des rêves pleins la tête, et voir tout avec le soleil.
Courgette et ses éternelles et truculentes questions ; Alice, petite libellule à l'aile arrachée ; Ahmed et son doudou ; Simon qui sait tout sur les autres et jamais rien sur lui ; Jujube et ses poches toujours pleines de gâteaux ; Béatrice qui attend sa maman, et Camille, aussi mutine et douce que la fée Clochette… Puis Rosy et Raymond avec leurs deux coeurs immenses, ce qui est à peine suffisant pour accueillir tous ces petits égarés et leur besoins avide, insatiable d'amour et de tendresse…
Alors, c'est vrai ! On voit bien que, malgré tous ses efforts,
Gilles Paris est un adulte qui essaie de parler comme les enfants… On sait bien que la Résidence les « Fontaines » n'existe pas dans la vraie vie, mais plutôt dans les rêves. Mais on peut passer outre, croyez-moi !
Il y a dans ce texte tant d'affection et d'altruisme, tant de tendresse, de délicatesse, de sensibilité, de tendreté et de drôlerie que notre coeur se met à fondre dès le premier mot de la première phrase.