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EAN : 9782362294617
120 pages
Editions Bruno Doucey (19/01/2024)
4.3/5   10 notes
Résumé :
« Dans tes yeux de montagne
je vois des pins crochets
des versants moutonneux festonnés de cimes claires
des cascades effrontées qui dévalent les rochers
dans tes yeux je voyage
loin
sous un ciel renversant
je serre ta main rivière
et j'écoute ton souffle couler dans la terre »
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Marie Pavlenko est connue en tant qu'autrice jeunesse et romancière. A travers ce recueil, on découvre une poétesse en symbiose avec la nature.
Cette nature, dont elle contemple l'immensité et la beauté, doit rester une nature non domestiquée, c'est à l'homme de trouver l'osmose et Marie Pavlenko nous montre le chemin

« Il faut des plumes des poils
Des sentiers bien cachés
Des terriers des entrées
Des trous sombres percés
Et cette liberté
Plus précieuse que tout. »

Entre les pages, on s'aime tandis que les fougères s'éveillent sans se presser, que les martinets poussent leur cri merveilleux et que les arbres craquent en coeur. C'est une nature apaisée, vivifiante et joyeuse que nous offre la poétesse, une nature épanouie et qui invite au voyage à deux.

« Donne-moi la main
Partons tous les deux
Vers ce long voyage
Où la vie sinue. ».

Chaque poème renferme à la fois douceur et puissance animale et végétale. Dans un inlassable émerveillement, la poétesse cueille la sensualité de la nature
Et puis, soudain, le ton se fait plus âpre lorsque la poétesse s'adresse à la terre nourricière que l'homme piétine.

« Ma mère,
Tu gémis
Je me tais
Je les laisse
T'éventrer
Ravager ta chair
Te violer te voler
Avec leurs rires gras… »

Sa parole est sans concession vis-à-vis de l'homme saccageur, l'homme que la terre aura oublié lorsqu'il aura disparu.
Quand elle parle de la mer, c'est pour raconter le voyage des migrants dans de fragiles esquifs
« le bateau se retourne
Ils tombent dans les creux de six mètres… »

L'écriture, limpide et sans artifice nous entraine loin jusqu'à atteindre l'horizon.
Cette lecture que j'ai trouvé exaltante m'a donné l'envie de rejoindre la poétesse « sur le dos scintillant des falaises. »
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Coup de coeur pour ce premier recueil de Marie Pavlenko, Lilloise que je ne connaissais pas, vivant entre la région parisienne et les Cévennes! Avant cette oeuvre poétique, elle a beaucoup écrit pour la jeunesse et des romans pour adultes aussi.

Son univers m'a touchée, tout en images foisonnantes, à travers des textes aux vers courts et expressifs, entre douceur et indignation. La nature est au centre de son inspiration, associée souvent à l'amour, dans la première partie surtout. Fraîcheur de l'eau, vie végétale et animale à préserver, où les renards, les oiseaux de la forêt sont libres, où l'on fusionne avec eux:

" la hulotte s'envole
une fougère remue
les arbres se racontent
et chantent une chanson
que chaque oreille connaît
les silhouettes se faufilent
dans le grand ventre noir
où s'ébat le sauvage

un jour je serai un renard"

La deuxième partie est plus sombre, évoquant notamment l'instinct destructeur des hommes, et les violences faites aux femmes:

" Mon coeur est en charbon
la colère l'a brûlé
bientôt il ne sera plus qu'un petit tas de cendres"

Les dernières pages du recueil témoignent d'une volonté de dépasser cette colère, d'aller vers le beau, les invites sont enthousiastes:

" rejoins-moi sur le dos scintillant des falaises
dans les bras bienveillants des étoiles "...

J'ai envie de découvrir les romans de Marie Pavlenko, car ce recueil m'a ouvert les portes d'un monde fascinant et attractif, où l'être est en symbiose avec la nature sauvage.
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Encore un délicieux recueil de poésie dans la jolie collection des éditions Bruno Doucet. Des petits livres aux couvertures délicates qui s'emportent partout.
De Marie Pavlenko j'avais gardé dans le coeur quelques titres pour ados : Je suis ton soleil, Un si petit oiseau, Rita.

Je retrouve dans ses poèmes ce mélange de gravité et de légèreté qui colore ses romans. La douceur de la nature, les moments précieux où la vie palpite, cohabitent avec la sauvagerie des hommes, la violence, la barbarie, et l'inéluctable présence de la mort...

L'amour, la nature, l'exil, le deuil, la vieillesse, l'urbanisme destructeur, la maternité, les thèmes se suivent dans un découpage en trois parties dont le socle est la nature, omniprésente.

Les émotions nouées aux sensations, la vie organique qui surgit parfois à la fin d'une rime, la déliquescence, l'exaltation, la lumière, l'eau, la terre, la forêt, les oiseaux, les corps... Les poèmes de Marie Pavlenko sont des sentiers sensibles à parcourir lentement, où fleurissent des émotions puissantes.

Merci à Babelio et Les éditions Bruno Doucet pour cette pépite.
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Tout d'abord, merci à Masse Critique de Babelio pour l'envoi de ce petit livre. Je suis fan des romans de Marie Pavlenko, et j'étais curieuse de découvrir ce premier recueil de poésie, d'observer comment elle s'emparerait de ce genre inédit.
Eh bien je n'ai pas été déçue: on y reconnaît sa plume, ses thèmes de prédilection, ses engagements. Elle nous propose des poèmes courts, le plus souvent en vers libres, peuplés d'images, au vocabulaire délicieux, tour à tour doux ou incisif.
Elle nous parle d'amour, de sa communion profonde avec la nature, mais aussi des hommes et de leur propension à tout abîmer, à se faire la guerre, à ne rien respecter.
Ainsi, en une centaine de pages, on a l'impression d'avoir fait un long voyage à la fois plein d'émerveillement et peuplé d'embûches. Merci Marie.
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En premier lieu, je plaide coupable ! J'aime ce qu'écrit cette autrice et j'aime ce qu'elle laisse entrevoir lors des rencontres avec les lecteurices collégien•nes, ce qui peut biaiser mon avis de lecture…
Ce recueil m'est apparu comme une lecture des sentiments, émotions, intimes de Marie Pavlenko poétesse que j'ai interprété au travers de la vision que j'ai d'elle.
Il m'est apparu que les trois parties qui composent ce recueil évoquaient tout d'abord,la majesté de la nature, du vivant, puis la révolte et la colère face à ce que l'Humanité s'inflige comme partie d'un tout avec la tentative pour les désespérés de garder au coeur l'Amour. Enfin la dernière partie m'a semblé comme une forme d'acceptation de notre place d'Humain•es dans les cycles, de nostalgie de ce qui fut et renoncement à éviter la souffrance de la perte et malgré cela de retenir ce qui survivra, renaîtra, s'inventera.
L'écriture, le lexique, de ce recueil ont convoquées immédiatement des images sensibles dans mon esprit, faisant écho aux thématiques de prédilection de Marie Pavlenko, notamment son amour des oiseaux.
Un livre où je retournerai vraisemblablement picorer…
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critiques presse (1)
Liberation
09 janvier 2024
Contre le monde mortifère des adultes, qui conduit à la destruction des écosystèmes, Marie Pavlenko choisit en effet la vigueur insouciante – mais parfois cruelle – de Gaïa, comme une réminiscence de l’enfance.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le soleil frappe les pierres du sentier
les cigales crissent
j'entends le loriot chanter
le monde est un royaume
que nous ne comprenons pas.
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Le soleil disparaît
  
  
  
  
Le soleil disparaît
derrière la longue crête
un large drap de nuit
se dépose fine dentelle
sur la cime des chênes
le froid sort sa tête hirsute de sous la terre
sinue entre les arbres
lent agile sournois
il laisse derrière lui
des traînées de bleu grave
des verts multicolores
qui auront fui là-bas
le ciel est encore clair
mais il s’éloigne vite
et la vallée soupire
la montagne se perd
dans le creux de ses plis
les arbres craquent en chœur
le ruisseau pose un doigt
sur sa bouche d’écume
le grand silence claironne
son arrivée de nuit

ferme la porte les volets
voici l’heure des museaux
des gueules affamées
des ailes invisibles et des yeux d’émeraude
l’heure où la mince peau seule ne suffit plus
il faut des plumes des poils
des sentiers bien cachés
des terriers des entrées
des troncs sombres percés
et cette liberté
plus précieuse que tout
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Dans tes yeux de montagne
je vois des pins crochets
des versants moutonneux festonnés
de cimes claires
des cascades effrontées
qui dévalent les rochers
dans tes yeux je voyage
loin
sous un ciel renversant
je serre ta main rivière
et j'écoute ton souffle
couler dans la terre
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Je suis le chat roulé en boule
j'oublie la pluie sur les carreaux
je suis le chat aux yeux sans fond
que tu ne devineras jamais
le chat qui joue avec la lune
le chat qui arpente la nuit
le chat un papillon nocturne
qui luit (...)
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(…)
Tu n’es plus là
le fil est coupé net
et je flotte soudain
mon fil à moi
rompu
s’égare
plus personne pour le retenir
il erre dans un silence radieux
qui fait semblant que tout va bien
mais à quoi sert ce fil de rien
s’il n’est pas rattaché à toi ?

je dérive
me noie
aucun radeau pour me retenir
tu n’es plus là
(…)
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Videos de Marie Pavlenko (45) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Pavlenko
Avec Katerina Apostolopoulou, Caroline Boidé, Bruno Doucey, Mohammed El Amraoui, Hubert Haddad, Marie Pavlenko & Murielle Szac Accompagnés par le musicien Issa Hassan
Prenez le mot Grâce. Soupesez-le pour en estimer la richesse de sens. Puis déployez-le, en éventail, de manière à faire apparaître ses innombrables significations. Qu'y a-t-il au-delà de ce don accordé, de cette faveur ou non divine ? Un état, un moment, l'extase. Une supplique, une embellie, d'autres extases encore. Sans oublier ces vies que l'on épargne, ce coup souvent fatal, ces inquiétudes et cet accueil, le consentement ou le refus. Les uns disent « Grâce à Dieu », tandis que d'autres ne croient qu'en la chaleur d'une main dans la leur. Mais de textes en textes, de mots d'amour en chants des morts, de cimes en abîmes, les 118 poètes de cette anthologie entonnent sans relâche la grande partition de la vie. Et s'ils viennent de tous les horizons – si elles viennent, car plus de la moitié sont des femmes –, c'est pour dire d'une voix multiple et une : Gracias a la vida !
À lire – Grâce… Livre des heures poétiques, Anthologie établie par Thierry Renard & Bruno Doucey, éd. Bruno Doucey, 2024.
+ Lire la suite
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