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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire de l'acquisition de l'Encyclopédie au 18 e siècle par l'Académie royale d'Espagne est retracée avec brio par Arturo PEREZ-REVERTE dans ce roman, lui-même membre de cet organisme, alors qu'elle était interdite dans leur pays.
Vers 1780, l'Académie royale espagnole décide de se procurer L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, éditée de 1751 à 1772 sous la direction de Diderot et D'Alembert. Au 18e siècle, la représentation de l'univers a évolué avec les théories héliocentriques de Copernic, reprises par Galilée au 17e siècle. La théorie de la gravitation universelle de Newton est diffusée vers 1730 en France par Voltaire. Toute ces nouvelles connaissances vont être compilées afin que le plus grand nombre puisse y accéder. Cet ouvrage considéré comme subversif (et il l'était : Dans le Discours préliminaire de l'Encyclopédie, D Alembert critiquait sévèrement les abus de l'autorité spirituelle dans la condamnation de Galilée par l'Inquisition en 1633) est mis à l'index le 7 mars 1759 par le pape Clément XIII.
La péninsule ibérique est restée à l'écart des mouvements intellectuels qui fourmillent en Europe. Par cette acquisition, les académiciens souhaitent faire participer l'Espagne à ce renouvellement des idées et sortir des siècles d'obscurantisme.
Deux académiciens sont désignés pour aller jusqu'à Paris et acheter les 28 volumes. Ces deux « hommes de bien » sont le bibliothécaire de l'Académie, un petit homme rond, débonnaire, latiniste émérite et l'Amiral, un ancien brigadier des armées de la Marine du roi, auteur d'un dictionnaire sur la marine.
Cet achat ne fait pas l'unanimité au sein des académiciens. Un journaliste catholique et un philosophe qui s'approprie les idées de ses congénères français s'allient pour empêcher cet achat. Ils engagent un mercenaire pour faire échouer ce projet.
Cette antinomie se retrouve aussi chez nos aventuriers. le bibliothécaire ne veut pas la chute des rois ni la disparition de la religion. Pour lui, « la lumière qui nous guide doit rester celle de la foi ». Quant à l'amiral, « la lumière doit être celle de la raison ».
Arrivés à Paris, ils vont avoir à faire à un bien singulier guide : l'abbé Bringas, un prêtre espagnol qui a renié la religion catholique. Alors que les « deux hommes de bien » admirent la liberté qui règne en France, l'abbé Bringas calme leur enthousiasme « il y a ici une presse plus hardie et des livres dont la publication est sans doute inimaginable en Espagne, mais qui ne sont destinés qu'aux élites…. le peuple n'a pas droit à la parole et n'est pas écouté… son ignorance politique crasse n'est dépassée que la nôtre : celle des Espagnols ».
A travers les archives (actes, courriers…), l'auteur relate ce voyage long et aventureux. Deux récits vont évoluer en parallèle : les recherches de l'auteur et les péripéties de nos deux compères.
Loin d'entraver le rythme de la narration, l'étude de différents documents historiques, nous permettent de concevoir le voyage au 18e siècle et de nous transporter dans les différents lieux du roman. Sa quête de documents pour éclairer son récit est minutieuse.
Il s'agit bien d'un roman. Fort de ses connaissances historiques, il campe ses personnages et imagine leurs péripéties avec maestria.
C'est un livre passionnant que l'on dévore comme un thriller.

Lien : http://chrisylitterature.jou..
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Journaliste, correspondant de guerre (notamment en ex-Yougoslavie), Arturo Perez-Reverte se veut, comme l'annonce son roman de 2007, un « peintre de batailles ». Il s'appuie sur son expérience du combat pour faire entrer ses lecteurs dans le mystère du sacrifice suprême accepté par le soldat. Chez les marins, il retrouve l'esprit de sacrifice comme le montre « Cadix ou la diagonale du Fou ». le talent d'écriture produit des textes lumineux et passionnants, souvent émouvants, comme « Jour de colère », récit du terrible Dos de Mayo.
Dans « Deux hommes de bien », l'auteur dévoile à ses lecteurs et étudiants ses travaux de documentation, et ses visites sur place, par exemple dans le vieux Paris préalable à l'aménagement haussmannien. Ses « deux hommes de bien » sont deux membres de l'Académie royale espagnole, délégués par leurs éminents collègues pour aller à Paris et en ramener la première édition de l'Encyclopédie de d'Alembert, Diderot et autres Philosophes.
Las, le trajet Paris-Madrid et retour (400 lieues soit 1600 km) en berline tirée par deux chevaux, sur de mauvais chemins infestés de brigands, est déjà un exploit, surtout au retour avec, sur la galerie, 28 volumes in quarto reliés plein cuir. Ajoutez-y les complots qui encerclent cette Encyclopédie, somme de toutes les connaissances modernes, et donc jugée diabolique par les ultra-conservateurs religieux de Madrid. Sans oublier que tous les libéraux ne sont pas ouverts à l'Encyclopédie comme outil du progrès.
On tremble à chaque page pour nos deux héros, le « petit gros » bibliothécaire de l'Académie, et l'Amiral en retraite, qui reste, malgré l'âge, élégant, rapide et efficace à l'épée comme au pistolet.
Plus grave : il y a, au-dessus de ces « hommes de bien » espagnols, comme autour de leurs interlocuteurs français, de lourds nuages : la révolution de 1789-1793, qui condamnera plusieurs d'entre eux, et, pour les Espagnols, le spectre de la terrible guerre civile de 1936-39.
Un livre à la fois drôle, plein d'aventures autant que de réflexions, à placer tout en haut de votre pile de livres pour l'été ...
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Voici un livre intelligent et subtil. On se retrouve au coeur des lumières lorsque deux membres de l'académie royale d'Espagne ont pour mission de rechercher l'encyclopédie française à Paris vers la fin du 18 ième mais avant la révolution française et de ramener les 28 ouvrages dans une Espagne vivant encore dans l'ombre de la très sainte et puissante inquisition.
Ce n'est pas un thriller, ce n'est pas un policier, c'est un récit érudit, clair et écrit avec délicatesse et subtilité. J'ai beaucoup apprécié de me retrouver dans cette ambiance
ancien régime et on ressent combien l'auteur a pris soin de se documenter avant de livrer ce roman à mi chemin entre la réalité et la fiction.
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Deux hommes de bien ou les pérégrinations de deux hidalgos en quète de l'encyclopédie des Lumières. Comme toujours Arturo Perez Reverte nous conte cette belle histoire avec le talent d'un amoureux De Balzac et Dumas.
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Deux hommes de bien d'Arturo Perez-Reverte (avril 2017). Il était conseillé dans ma librairie. N'ayant pas lu de romans depuis très longtemps, j'ai décidé de me risquer à l'acheter. Je connaissais l'auteur de nom, que j'associais au Club Dumas (1995). Et puis cette histoire parle de l'Espagne et de la France des Lumières, de l'Encyclopédie, etc. Bref, des éléments qui ne peuvent que m'intéresser. Et je n'ai pas été déçu. Je n'irais pas jusqu'à parler d'un coup de coeur, il ne faut rien exagérer, mais j'ai passé un très bon moment en compagnie des personnages. le but de l'histoire est d'apprendre comment l'Académie royale est entrée en possession de l'Encyclopédie. Dès lors, la fin est déjà connue, même si nous ne savons pas quels personnages vont s'en sortir. Deux académiciens sont chargés du voyage. L'auteur a décidé d'insister surtout sur deux d'entre eux, à mon sens : Rapuso, chargé d'empêcher leur expédition, et l'amiral don Pedro Zarate. Leur personnalité est plus travaillée, avec plus de nuances. Molina, le second académicien, ainsi que Bringas, leur guide durant leur séjour à Paris, sont plutôt caricaturés. Ce n'est qu'une impression de lecteur. L'histoire est assez simple et à la fois il se passe des choses. Dès lors, c'est très difficile d'en parler sans trop en dévoiler. Pour qui veut découvrir le Paris d'avant la Révolution, ce roman très cinématographique va vous passionner. Je recommande donc.

Seul bémol peut-être, les apartés de l'auteur pour parler de la façon dont il a pensé et conçu le livre. Des passages dans le monde actuel, à la fois réaliste et romancé (j'ai l'impression que certains noms cités sont fantaisistes). C'est intéressant, mais cela casse la lecture et l'immersion dans l'histoire. Bref, ce sont les passages du roman qui m'ont le plus dérangé (l'auteur aurait du les placer dans une sorte d'annexe, cela aurait été plus intéressant d'avoir les "coulisses" à la fin). Mais au fur et à mesure, ces passages s'espacent dans le roman. Ils permettent cependant une respiration dans l'histoire (c'est sans doute comme cela que l'auteur a vu la chose).
Lien : http://le-cours-du-temps.ove..
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Une histoire dans L Histoire. Un conte majestueux entre Espagne de gentilhomme et France pré-révolutionnaire. Les Lumières éclairent la plume d'Arturo Perez Reverte, qui nous délie avec la finesse du chercheur et l'intelligence du passionné de nos origines.
Nos Deux hommes de bien sont deux académiciens de l'Académie royale d'Espagne, qui, à la demande du roi Charles III, sont missionnés par leurs pairs pour aller à Paris chercher l'Encyclopédie. Celle que Voltaire, Diderot et D Alembert, entre autres, ont eu l'outrecuidant courage d'éditer. C'est ainsi que nous suivons l'aventure de don Pedro Zarate, éminent amiral de la marine espagnole, s'étant illustré au cours de batailles face aux anglais. Il est accompagné du bibliothécaire de l'Académie royale, un homme pieu et bonenfant, don Hermogenes Molina, et les deux hommes érudits et éclairés des premières lueurs dune philosophie différente.
Les décors sont magnifiques. Ils sentent la poudre des perruques et la poudre à canon des bateaux de guerre, la rosée du matin vous caresse l'épaule en ce jour de duel, et la chaleur libertine du boudoir de Madame Dancenis vous échauffe les sens.
Tout y est, de la description physique d'un Paris flambloyant sur une face et miséreux et grondant de l'autre, aux échanges palpitants d'intellectuels tremblants à l'idée de perdre la sécurité de la monarchie et de l'Eglise, ou impatients de découvrir cette nouvelle ouverture.
Nos deux personnages sont envoyés sur une route cahotante et boueuse en mission commandée, mais bien entendu nos Don Quichotte et Sancho Pansa de l'Academie ne seront pas libres de leurs mouvements, entravés dans leur aventure par un individu envoyé pour leur mettre des bâtons dans les roues.
Arturo Perez Reverte, membre actuel de l'Academie dont il relate les gloires humaines, apporte un soin particulier au détail historique et vous conte le fruit de ses recherches. Passionnant et très riche !
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Roman historique entièrement assumé, qui raconte une histoire vraie (deux académiciens espagnols chargés d'aller chercher en France l'Encyclopédie, édition originale) et s'interrompt régulièrement pour détailler les recherches que l'auteur s'est vu obligé de mener pour imaginer tels paysages, tels dialogues, telle scène. L'histoire elle-même est bien sympathique, malgré un fort ralentissement durant le récit du long séjour des académiciens à Paris. le dispositif narratif donne de la littérature une idée presque caricaturale, en permettant de comparer le document brut (tel lieu précis) et sa version rédigée (telle description). On sent une intention appuyée de l'écrivain (espagnol) d'annoncer, et même d'expliquer le déclenchement tout proche de la Révolution Française à travers le personnage de l'abbé Bringas, personnage aigri, déclassé, fanatique, qui serait le type même du révolutionnaire à venir. le titre est parfaitement choisi…. Et c'est tout de même un grand plaisir d'avoir affaire, durant cinq cents pages, à des personnages aussi sympathiques et attachants que don Pedro, l'« Amiral » et don Molina, le « bibliothécaire ».
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Après un début laborieux où je trouvai l'histoire un peu ennuyeuse et les interventions assez nombreuses de l'auteur agaçantes, j'ai tout de même persévéré au vue de toutes ces critiques élogieuses que je lisais ça et là. Et en effet, ça vaut le coup de continuer car l'histoire devient passionnante et même si on connaît la fin dès le départ, on a envie de savoir ce qu'il va advenir des deux héros. Donc je conseille ce livre.
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Don Hermogenes et Don Pedro Zarate y Queralt, deux membres de l'académie royale d'Espagne sont chargés d'aller récupérer un exemplaire complet de l'encyclopédie, à Paris en 1780.
Contraste entre les deux hommes, l'un catholique, conservateur, rond et l'autre progressiste, athée, grand et mince.
Leur périple est contrarié par des malfrats dirigés par Pascal Raposo à la solde des forces réactionnaires d'Espagne qui tienne l'encyclopédie pour un poison.
Descriptions intéressantes du Paris des années prérévolutionnaires, du salon de Mme Dancenys au restaurant Procope et aux bouges.
Un roman historique qui combine avec succès action, descriptions et réflexions. TB.
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Je suis un grand lecteur de Arturo Perez-Reverte mais ce roman m'a déçu. La construction, qui insère la description de sa composition du livre entre les chapitres (comme un « making of ») est intéressante car elle fait voir une partie du processus d'écriture. Mais son choix de donner à cet ouvrage une dimension didactique sur la Révolution Française, ses origines, ses acteurs, qui tend à renndre les comportements des personnages caricaturaux, m'ont rendu la lecture fastidieuse. Il fallait être Dickens pour écrire « le Conte de deux cités. » !
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