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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je découvre Arturo Perez-Reverte avec ce merveilleux livre le peintre de batailles. Je n'ai pas commencé par le livre le plus facile de l'auteur. Cependant j'ai été conquise. Il s'agit d'un huis clos entre entre Faulques, un photographe de guerre et Markovic, un soldat croate. Celui-ci a été photographié par Faulques pendant le guerre en ex-Yougoslavie et a fait la une d'un magazine. Faulques s'est retiré dans un phare pour peindre une immense fresque résumant son expérience de photographe de guerre. Faulques est poursuivi par un drame intime: sa compagne Olvido est morte en Ex-Yougoslavie en sautant sur une mine. Après de nombreuses recherches, Markovic retrouve Faulques dans son phare, devenu sa tour d'ivoire. Un long dialogue s'installe entre les deux hommes. le peintre de bataille est un livre très émouvant, bien écrit et induit une réflexion sur le sens de la guerre, le rapport de la vérité instantanée par la photographie. La lecture est parfois un peu lourde ce qui rend le huis clos encore plus poignant et la réflexion du lecteur plus profonde.
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Une lecture qui demande une certaine concentration intellectuelle : j'ai d'ailleurs eu du mal à entrer dans l'histoire car le est très descriptif, et pour cause: le travail du photographe et la création du peintre sont au coeur du sujet.
Une fois cette difficulté dépassée, je me suis plongée dans le déroulé de la rencontre entre un ancien photographe de guerre reconverti à la peinture et un de ses sujets, un croate de Bosnie figurant sur un cliché devenu célèbre bouleversant par là même tragiquement sa vie.
Malgré quelques travers (l'auteur est à mon avis trop complaisant vis à vis du personnage féminin dont même les défauts deviennent sous sa plume des qualités, ce qui la décrédibilise fortement), la réflexion sur le pouvoir de la représentation est intéressante, portée par un récit très introspectif.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Ce n'est pas le premier livre de Perez-Reverte que je lis, toujours avec l'impression que l'histoire est géniale, mais qu'elle est, à un moment, mal traitée... (voir le Club Dumas, par ex.)
Un photographe de guerre, hanté par un évènement que l'on découvrira au fil du livre, s'est retiré pour peindre une gigantesque peinture murale représentant la guerre.
La réflexion sur la peinture de batailles est remarquable même si on ressent parfois le travail de documentation qui a été minutieusement fait par l'auteur. L'intrigue démarre par un dilemme moral : une photo faite durant un épisode de la guerre en Bosnie vaut à un soldat photographié le massacre de sa femme et de sa fille en représailles, la photo ayant permis de l'identifier. Et il vient pour se venger, mais d'abord avec le souci de faire comprendre au photographe sa responsabilité...
Leur dialogue est intéressant, mais pas toujours léger. Et pas toujours crédible... Et surtout, la fin se devine bien avant qu'elle n'arrive, inéluctable, et c'est dommage.
Reste une intrigue très fouillée, sur la responsabilité des témoins, et sur la peinture de guerre, qui sont remarquables.
Un hommage à ce livre est discrètement inclus dans l'Indiscret, un livre de Lionel Brabant, qui traite un peu du même sujet : comment représenter la guerre sans en faire un sujet héroïque ou esthétique ?
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Arturo Perez-Reverte est un écrivain et scénariste espagnol, né à Carthagène en Espagne. Après des études de sciences politiques, il devient reporter et correspondant de guerre.
Il commence sa carrière littéraire en 1986. En 2006, il écrit « le peintre de batailles » (« El pintor de batallas »).
Faulques, un ancien photographe de guerre, se retire dans une tour au bord de la Méditerranée, après avoir parcouru le monde. Il peint au rez-de-chaussée, une immense fresque du monde qui se meurt. Un jour, un promeneur ose s'aventurer près de la tour. Cet homme n'est autre qu'Ivo Markovic que Faulques a photographié en Croatie. Ce cliché a été primé et a fait le tour du monde. Que vient chercher Ivo Markovic ?
Ce roman nous parle du rapport de l'homme à la cruauté et à la violence. On se pose des questions sur le rôle d'un photographe de guerre ainsi que sa part de responsabilité dans les clichés pris.
Faulques parle beaucoup de tableaux existants pour expliquer sa fresque et on aimerait les avoir en photo dans le livre pour les regarder et mieux comprendre le récit.
Cette lecture est prenante et angoissante. Ce fut une belle découverte !
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Ancien photographe de guerre, Faulques vit reclus dans une grande maison afin de peindre une fresque représentant toutes les guerres. Un jour, Ivo Markovic, un ancien combattant croate durant le conflit de l'ex-Yougoslavie, vient à sa rencontre pour annoncer qu'il va le tuer. En effet, le cliché que Faulques a pris de lui durant cette guerre, a radicalement changé sa vie. Markovic a été emprisonné, torturé, sa famille exécuté à cause de cette photo. Mais avant de mettre sa menace à exécution, il aimerait comprendre les motivations du photographe. S'engage alors une discussion entre les deux hommes ponctuée de flash-back, Faulques se rappelant "ses guerres", ainsi que de la femme qu'il a aimé et qui l'a accompagné dans ces aventures avant d'y laisser la vie.
Le livre est dur et cruel, la guerre y est narré sans fard, sans gloire. Meurtres, exécutions, viols se déroulent sous l'oeil imperturbable de l'appareil de Faulques.
Je noterai tout de même deux bémols qui m'empêche d'attribuer la note maximum.
- Tout d'abord, les victimes de ces conflits sont totalement déshumanisés, on ne s'intéresse qu'au couple de photographes blancs et à leurs états d'âme (sa compagne affirme qu'elle l'accompagne dans ces guerres car elle en avait assez des défilés de mode !). Ils philosophent sur le sens de la vie en regardant une ville qui brûle et font l'amour près de camps de prisonniers. Mais peut-être est-ce volontaire de la part de l'auteur de montrer la relative indifférence des protagonistes qui ne font que leur boulot.
-Deuxièmement, le conflit principal décrit est celui de l'ex-Yougoslavie et on ne peut pas dire que l'auteur fait dans la dentelle. Il y a les "bons" et les "méchants". Les méchants sont les Serbes, brutaux, violeurs, tueurs sans pitié, de pauvres types devenus assassins (même les enfants, la preuve, cette scène où ils rencontrent un gosse serbe déjà violent et au sourire carnassier...), les bons sont les Croates, victimes innocentes, des soldats, courageux, humains, solidaires, partageant leurs maigres rations avec les journalistes. On sait aujourd'hui, que si les Serbes étaient les agresseurs, les exactions étaient assez partagées.
Mais, Arturo Perez-Reverte reste un très grand auteur, un grand conteur et le livre, malgré ses passages parfois difficiles pour les âmes sensibles, se lit presque d'une traite
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Ô quel regard ! Quels regards !

Après trente ans de baroud sur les étals de boucherie de multiples conflits armés, un photographe de guerre laisse tomber ses appareils et prend des pinceaux pour construire une fresque monumentale et circulaire dans une tour où il s'est isolé. Il se remémore non seulement les regards de blessés, de mourants et de cadavres qu'il a croisés à Vukovar, Beyrouth ou Daraya mais aussi de nombreuses toiles de grands maîtres exposées dans des musées répartis dans le monde entier et décrivant des scènes de batailles. Il revit le temps partagé la belle Olvido qu'il a aimée et réalise que son amour pour elle "n'était pas qu'intensément physique, ni intellectuel" mais "que c'était aussi un sentiment esthétique, une fascination pour les lignes douces, les angles et les champs de vision offerts par son corps et le mouvement serein de sa nature".

Avait-il oublié ce soldat croate dont la photographie lui avait valu la notoriété ? Comment va-t-il réagir quand, dix ans après la célèbre photo, le Croate va venir lui annoncer avec calme et détermination qu'il l'a recherché pour pouvoir le tuer ?

Ce roman nous fait réfléchir à la mort et à la guerre, au basculement entre la peinture et la photographie, au constat qu'il y a des limites que la photographie ne pourra jamais atteindre alors qu'une toile peut s'en approcher, au rôle du reporter de guerre : n'est-il pas acteur à part entière et non pas seulement témoin ? Sans le dire explicitement, Pérez-Perelte laisse supposer qu'un certain déterminisme nous conduit au travers de tout un entrelacs de lignes tantôt fuyantes, tantôt convergentes, vers un destin inéluctable.

Ce livre est riche de questions fondamentales et demande de la part du lecteur un effort certain pour regarder la mort -donc la vie- bien en face.
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Quand un ancien combattant croate s'impose en visiteur à celui qui l'a immortalisé par un cliché célèbre, gagnant ainsi un prix prestigieux, l'heure des comptes est venue. Car rien n'est sans conséquence. Et pour les dommages dramatiques subis par le jeune soldat et sa famille à cause de cette photo, le photographe devenu peintre doit payer, ou à défaut s'expliquer.

Aborder le travail littéraire d'Arturo Perez-Reverte par ce livre est sans doute une fausse bonne idée car cette lecture est à la fois passionnante et exigeante. Je n'avais jamais lu l'auteur et j'ai été happée sans respiration par une écriture étouffante, enveloppante.

La confrontation des deux hommes est comme un combat silencieux pour comprendre, réfléchir, faire face à ses responsabilités, interroger le rapport de l'homme à la cruauté, creuser la culpabilité et se situer dans les exigences d'un conflit couvert par l'actualité.
Faut-il tout montrer sous couvert d'information? A quel point l'objectif se rend complice des exactions en période de conflit?

Roman à la fois érudit et philosophique sur le sens de la vie et la nature humaine, qui parle d'Art et de Technique et qui ose les scènes les plus rudes dans les descriptions des combats et des exactions. Une thématique intemporelle sur la manipulation des images et la violence banalisée.

#objectif disparition PAL
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Noir comme la fresque des batailles humaines au cours desquelles Homo Sapiens a étripé son prochain, son frère. Une écriture sobre pour ce récit poignant, ce dialogue énigmatique entre le photographe et son "sujet". Mourir pour des idées n'est pas une bonne idée.
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Imaginez un photographe de guerre prend un cliché, celui d'un jeune soldat croate en déroute pendant le conflit en Bosnie. Imaginez aussi que, quelque temps plus tard, ce jeune soldat soit capturé, reconnu à cause de la photo qui a paru dans des magazines, puis qu'il soit torturé. Et que sa famille soit retrouvée et exécutée. Ouf ! Ce jeune soldat, Ivo Markovic, fera tout pour retrouver le photographe qui, plusieurs années plus tard, s'est converti à la peinture, son premier amour. Ce photographe/peintre, Faulques, a acquis une tour dans le sud de l'Espagne et a entrepris de composer une grande circulaire fresque représentant le paysage intemporel d'une bataille. Toutes les horreurs commises tout au long de l'humanité y figurent… à donner des frissons.

C'est là que Markovic le retrouve pour se venger. Mais attention, ce roman n'est pas un thriller ni un polar. C'est un roman d'introspection. Ainsi, avant d'exercer sa vengeance, Markovic veut comprendre. Et il veut que Faulques comprenne. Il s'ensuit des échanges qui s'étirent sur plusieurs jours où il est question de guerre, de drames humains, de responsabilité, de foi et de Dieu, d'art, etc. D'amour, aussi. Ces échanges, je les ai trouvé réellement intéressants. On y aborde des thèmes universels comme la nature humaine et d'autres, plus sombres, sur lesquels on n'a pas l'habitude de se pencher (heureusement !).

Arturo Pérez-Reverte est un auteur que j'adore. Comme toujours, il s'est très bien documenté. le monde de la photographie de guerre m'est assez inconnu et il a su le rendre crédible à mes yeux. (Peut-être qu'on professionnel y trouverait à redire mais, moi, il m'a suffit.) J'y ai cru. Aussi, toutes ces références aux conflits de l'ère moderne, de l'Éthiopie à l'Afghanistan, en passant par la Bosnie, toutes ces références à l'art et à la peinture, ces flashbacks dans lesquels il se promène au palais Pitti ou dans d'autres galeries reconnues où il s'extasiait devant des toiles que j'ai vues, je les ai saisies. Ainsi, ce roman, le peintre de batailles, m'a plu et il a su m'intriguer. Peut-être pas autant que je l'aurais souhaité mais suffisamment.

Toutefois, il ne m'a pas complètement convaincu. Sa prémisse de départ et la façon dont Markovic s'immisce dans la vie de Faulques, toute cette situation, elle m'a paru un peu artificielle. Comme si le point de départ avait été ces échanges sur la vie, la mort, la violence, la bêtise humaine et la culpabilité (ou l'absence de culpabilité) et que l'auteur n'avait trouvé que tardivement cette histoire de photographe de guerre pour y arriver. Les fils ne sont pas blancs mais on les a un peu trop étirés pour les raccorder. Bref, ça manquait de naturel, ça semblait forcé. le dénouement, aussi, plus on y approchait, devenait prévisible. Mais pour tout le reste, je suis preneur. le peintre de batailles est un roman troublant, de ceux qu'il est bon de lire de temps à autre. Pérez-Reverte ne donne pas de leçon, il expose, livre des pistes de réflexion. Ce sera au lecteur de se faire une tête.
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Arturo Pérez-Reverte a une fascination pour deux types de personnages aussi romanesques que complémentaires, la femme forte, belle, tragique et l'homme volontairement quasi reclus, abimé par la vie. C'est eux qui font une grande part de son talent de romancier d'aventures, descendant littéraire d'Alexandre Dumas.

Le peintre de batailles ne coupe pas à la règle. Oblido et Faulques, anciens photographes de guerre. Elle morte il y a dix ans, lui retiré dans une tour sur les berges de la méditerranée, devenu peintre de bataille, de sa bataille.

Avec ce roman Pérez-Reverte introduit une part sombre dans son oeuvre. Ancien grand reporter et correspondant de guerre il semble nous dire "Voilà mes souvenirs, mes fantômes." A chaque page ou presque il dépeint des scènes de guerre si criantes de réalité, que seul son ancien métier ne permet de les connaitre. D'en apprécier la nécessaire distance à la survie physique et mentale de ceux qui en sont les témoins volontaire. Il n'a pas besoin de faire d'enquête sur son sujet, comme il le fait régulièrement, les romançant, se mettant en scène dans ses livres, comme il le fit brillamment dans La Reine du Sud. Il a vécu ce qu'il décrit. Et même si il n'est nul part dans le récit, il est partout par la pensée. La sienne, et celle du lecteur qui sait son passé.
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