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EAN : 9782743652258
304 pages
Payot et Rivages (03/02/2021)
3.22/5   25 notes
Résumé :
Jean-Manuel est un jeune romancier fasciné par la guerre. Pris en otage par les djihadistes puis relâché dans le désert, hanté par les souvenirs de sa détention, il décide de partir en Galice sur la piste d'un mystérieux poème de Garcia Lorca.

Alexandre est un diplomate dont la famille a été déportée par Alois Brunner, criminel de guerre nazi devenu conseiller du dictateur Hafez-el-Assad. Dans l'espoir de combattre ses démons, il accepte une opération... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Synthétiser une critique sur un livre remarquablement écrit mais qui au final vous barbe n'est pas simple. Dans "une guerre sans fin" les états d'âme de Juan-Manuel, David et Alexandre aux univers distincts, pour ensuite se rejoindre catalysent dans la quasi-majorité des 300 pages ce que l'auteur a retenu de sa vie de grand reporter à Libération, très certainement comme témoin - privilégié ou non - du chaos Syrien et Irakien. Une tranche de vie déguisée et pourquoi pas une thérapie dont le roman sert de paravent. de ses trois héros, le premier un écrivain franco-espagnol ébranlé, meurtri, à l'âme et au corps après être sorti vivant des geôles de Daech est - sans le savoir ou le vouloir - atteint du stress post-traumatique. Il se réfugie dans les poêmes de Federico Garcia Lorca dont il suit le parcours, dans les réflexions d'Antonio Machado ou de Miguel de Umanumo. Et encore dans les écrits d'Ernest Hemingway, dont le célèbre "pour qui sonne le glas" réceptacle de la guerre d'Espagne à laquelle a participé le grand auteur américain et qui pour lui, rejoint probablement le conflit qu'il vient de quitter. le second diplomate retournera dans l'enfer moyen-oriental pour une mission de récupération de clés USB compromettantes. Il se réfugiera ensuite dans l'île presque déserte de Jura au nord de l'Ecosse sur les traces d'Eric Blair alias George Orwell, l'auteur en 1949 du chef d'oeuvre "1984." Quant au troisième, ancien mercenaire, son objectif est de tirer des griffes de Daech la fille d'un ami. Commandité par la CIA, les clés USB pourraient servir de monnaie d'échange. Il mourra sous les yeux du second, dès lors détenteur du fameux sésame.
J'attendais autre chose que cette loghorrée permanente, une intrigue plus élaborée, de l'action, des surprises, du suspense. Hélas, je n'ai eu que du romantisme, du pindarisme, du métaphorisme, masqués par une belle écriture certes mais qui touche plus au document, au témoignage qu'à la collection "Rivages noir." Je m'excuse mais je n'ai pas adhéré.
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Cette histoire démarre comme le cheminement. Trois personnages entament un chemin chacun le sien, les trois sont différents rien ne les lie les uns aux autres.
Joan Manuel vient d'être libéré. Il a été, il est peut-être toujours un otage de Daesh. On le découvre à peu de distance de la frontière turque.
Alexandre est un diplomate, il est à Paris. On sent chez lui une obsession mais pour le moment elle n'a pas de nom pas de consistance.
Daniel est un mercenaire il est à Bagdad. Cette région du monde est son univers mais il est aussi tiraillé par le mal-être de sa fille qui réclame sa présence près d'elle.
Qu'ont à faire ces trois hommes que rien ne rassemble ? L'auteur passe alternativement de l'un à l'autre, décrivant les états d'âme, les tourments, de chacun et très vite le lecteur comprend que la Syrie est ce qui obsède ces hommes, les trois avancent dans leur projet et peu à peu la distance entre les trois chemins diminue.
Joan Manuel veut se défaire des séquelles de sa captivité, retrouver sa vie où il l'avait laissée. Alexandre et Daniel veulent tous deux aller en Syrie chercher une femme pour Daniel son histoire pour Alexandre.
En suivant ces trois personnages, l'auteur nous fait une description sensible et fidèle de ce qui est le quotidien des habitants de la Syrie. L'écriture est claire précise et empreinte de poésie, malgré l'horreur et la terreur de cette guerre. C'est à la fois un roman de guerre, un thriller et une quête existentielle.
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Ce roman de l'ex-grand reporter de Libération souffre de son éparpillement entre trois destins tragiques, celui d'un otage, d'un mercenaire et d'un diplomate au coeur d'un Moyen-Orient à feu et à sang.
Ces trois (anti) héros ne se rencontrent que tardivement et brièvement et c'est ce qui nuit un peu à la montée en puissance d'un récit à triple détente dans lequel les services secrets de tous bords font preuve d'un cynisme perturbant.
Cela n'enlève rien à la qualité de l'écriture et à la force d'évocation de certains passages qui prennent aux tripes, notamment les scènes de tortures.
Malgré les multiples références littéraires (Lorca, Orwell, Hemingway...) et la volonté de prendre de la hauteur par rapport à un thème particulièrement anxiogène, on a du mal à adhérer à un ensemble romanesque trop hétéroclite. Dommage.
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Un livre qui change un peu de tout ce que l'on peut trouver sur le marché. Trois histoires d'occidentaux liés à la Syrie. Les situations sont très délicates comme on peut l'imaginer dans un pays en proie à la guerre.
Le livre a une très belle écriture mais j'ai eu vite fait de me perdre dans les histoires.
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Jean-Pierre Perrin fut longtemps grand reporter. On suppose et la supposition est vite levée pour devenir certitude qu'il connait son sujet et que cet Orient fantasmé et incertain lui est proche.

Une guerre sans fin est donc documentée et argumentée mais, là est le sel vif et amer de ce livre, ne répond en rien au slogan de bandeau rouge, « polar géopolitique dans la lignée du Bureau des légendes ». Cette littérature labellisée qui, si elle est instructive, manque cruellement de littérature justement.

Une guerre sans fin, c'est une plume. Un rythme et un choix des mots qui scandent débouchant sur une mélopée chorale. Trois destins se jouent en ces chaleurs désertiques et frénésies urbaines pour aboutir à une promesse de trouée dans les ténèbres.

La récurrence, le parallèle, avec la guerre d'Espagne y trouve une belle évidence, en appeler à Éric Arthur Blair pas encore le Georges le plus fameux de la littérature, n'est certainement pas pour me déplaire.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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critiques presse (2)
LaCroix
14 juin 2021
Grand reporter et spécialiste du Moyen-Orient, Jean-Pierre Perrin évoque la guerre dans ce roman en mêlant trois voix.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
15 avril 2021
Grand reporter au Proche-Orient, il en a rapporté la matière pour une excellente fiction.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Page 218-219
Perrin le regarde un peu hébété. Puis il pose une question qui, à sa manière, est une bombe : « Pourquoi il n’y a aucune femme parmi les blessés ? » Le dentiste baisse les yeux et le Dr Mohammed reprend sa pince à shrapnels pour rejoindre la salle d’opération. Perrin insiste et hausse la voix : « Aucune femme parmi les blessés. Pourquoi ? » La réponse il la connaît bien sûr. Une femme ne peut être déshabillée si les médecins ou les infirmiers sont des hommes, et il vaut mieux la laisser mourir, fût-ce dans les pires souffrances, plutôt que d’offenser la religion.
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Page 14
Je me surprends à boire le ciel bleu à la façon d’un homme mourant de soif qui chute dans une rivière. Je ne l’avais pas oublié pendant tous ces mois. Mais je ne me souvenais pas que sa couleur pouvait contenir tant de force. Bleu brûlant tonitruant, l’incandescence d’une aridité océanique, le ciel de Tolède sans ses lourds nuages crémeux qui sont des promesses d’ombres et d’humanité, annonciateurs de pluie et de salut
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Hamed est un ancien général de cette formidable armée irakienne qui n’a jamais gagné une seule guerre. L’invasion américaine de 2003, qui a renversé Saddam Hussein, l’a envoyé au placard, lui et tous ses frères d’armes. La faute en incombe à Paul Bremer, un diplomate à peu près inconnu, qui a été appointé par l’impayable George W. Bush pour administrer l’Irak occupé, lui imposer une tutelle et faire passer du jour au lendemain le pays d’une dictature la plus sanglante à une démocratie de conte de fées.
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(...) ce n’était pas l’amour qu’il trouvait le plus fatigant mais les signatures des condamnations à mort d’opposants politiques qu’il se devait de parapher en tant que ministre de la Défense [d’Hafez el Assad]. Certaines années, il se plaignait d’avoir à avaliser une centaine de pendaisons par jour.
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Mais qu'on la fuie ou qu'on la cherche, la guerre n'est jamais là que pour elle-même. Elle est une saltimbanque qui passe en jetant des mauvais sorts, une danseuse du ventre sur le fût d'un canon. Elle prend tout, les cris, les râles, les souffrances et les humiliations, tous les jours et toutes les nuits, tout ce qu'on glisse entre ses tétons d'acier, et elle ne rend rien. Pas la moindre monnaie, sinon des morceaux de béton, de la chair brûlante et des caresses incandescentes. Elle est un trou noir qui avale la terre. Une prémonition de la fin du monde.
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Videos de Jean-Pierre Perrin (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre Perrin
https://www.laprocure.com/product/1395404/femme-vie-liberte
Femme, vie, liberté Marjane Satrapi, Farid Vahid, Jean-Pierre Perrin, Abbas Milani et al. Éditions l'Iconoclaste
« À l'heure où nous célébrons le premier anniversaire de la Révolution des femmes en Iran, il y a un an, en septembre dernier, voici que la maison de l'Iconoclaste publie sa première bande dessinée qui s'appelle Femme, vie, liberté. C'est une bande dessinée qui est un immense coup de coeur et on peut dire que pour L'Iconoclaste, dont c'est la première bande dessinée, c'est vraiment un coup de maître. [...] C'est une bande dessinée qui a été réalisée sous la direction de Marjane Satrapi, cette auteure iranienne... » Caroline Tison, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite
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