La relation de Marie avec sa fille Constance est fusionnelle.
Toutes deux partent régulièrement en vacances dans un petit village de montagne et ce sera au cours de promenades que la jeune fille rencontrera Lulu, une étrange vieille femme, et son chien Tahiti.
Constance est bavarde, elle aime échanger avec sa mère, son chien Médor, ses copines, et aussi avec la vieille Lulu.
C'est un roman très court, dans lequel Anne Philippe donne la parole à la jeune Constance ( pré adolescente), et permet alors de décrire les émotions de cette toute jeune fille, ses craintes, ses rêves, ses espoirs.
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Très belle voix que celle d'Anne Philippe pour exprimer dans ce petit roman l'amour partagé entre une mère et sa fille. Et au milieu de cet amour, il ya la colline, au sens provençal du terme, c'est-à-dire la campagne, la nature. Ces rendez-vous sont donc complètement imprégnés des senteurs provençales, au milieu des cystes et des lentisques, un bel hymne à la Provence.
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Il y a un moment, tu vois, où il faut être tout le temps prêt à mourir. C'est drôle, on a toute la vie pour se préparer, et c'est quand même difficile. On croit que ça vous est égal, ce n'est pas vrai. Tu verras, plus on vieillit, plus on a peur. Pour toi, l'année prochaine c'est très loin, pour moi, c'est tout près... Les pêchers là-bas, chez toi, ils ne sont déjà plus en fleur... peut-être que je ne reverrai plus jamais un pêcher en fleur... A chaque automne, j'y pense, je me dis "c'est fini je ne reverrai plus le printemps, et au printemps: est-ce que je ne serai pas morte quand les cigales chanteront"... et ainsi de suite et puis on voit de nouveau un été...
"Le premier cyprès !" dit Jean.
Il se dressait, plus sombre, que la nuit, immobile, parfaitement symétrique ; quand les phares l'éclairèrent, il fut pendant un instant un arbre véritable avec des aiguilles, des branches, une couleur ; Marie le regarda dans le rétroviseur ; il était redevenu sculpture, marbre noir. Elle pensa aux rafales de mistral qui l'avaient secoué ce printemps, qui le réattaqueraient en automne... le vent, le feu.
"Vous avez lu le petit bouquin de Bachelard, La Flamme d'une chandelle ? demanda- t-elle.
- Oui, répondit-il, comme s'il était en train d'y penser... vous vous souvenez quand il dit que la flamme est une verticalité habitée..."
Il récita : "Qu'elle délicatesse de vie dans la flamme qui s'allonge, qui s'effile!
Les valeurs de la vie et du rêve se trouvent alors associées."
Marie commença à planter les lavandes qu'on lui avait livrées. Elle en voulait une terrasse entière devant la maison: recevoir leur parfum le matin en s'éveillant; elle aimait leur couleur, ce bleu-gris insaisissable, sensible à la lumière, changeant comme elle, devenant douceur ou menace au gré du ciel et parfois si écrasé sous le soleil qu'il semblait ne plus exister et qu'il fallait s'appliquer, regarder avec attention pour découvrir l'éclat du mauve et ce gris, délavé, mangé par la lumière.
En juin, il semble que la jeunesse ne finira jamais, que la beauté est là, immortelle, qu'il n'y a rien à craindre, rien à espérer non plus, puisque la perfection existe, à portée de la main et du regard. L'automne, c'est autre chose, plus sa beauté est douce plus l'envie de pleurer, à cause de tout ce qui va disparaître et qu'on ne voudrait jamais perdre, vous étreint. Tout va mourir petit à petit, en douceur, en tendresse et chaque jour est précieux. On vit dans le ferveur comme auprès d'un malade perdu et divinement beau. Marie pensait souvent qu'il faudrait toujours être comme au seuil de l'automne, quand tout est encore donné mais peut être enlevé. Le printemps c'est presque la sécurité, on peut s'endormir, gaspiller son temps, c'est la jeunesse de l'été.
Une mere, Marie, sa fille Constance. A Paris, en Provence, leur vie lente et sereine, leur solitude aussi. Les mots de la tendresse et les silences du cœur. Ce que disent une grande personne qui se souvient d'avoir été une enfant' et une enfant qui attend passionnément de devenir une grande personne. Une histoire d'amour en somme : l'amour premier.
L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
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