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EAN : 9782021421224
104 pages
Seuil (25/04/2019)
4.28/5   175 notes
Résumé :
Que se trame-t-il exactement sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes ? Notre anthropologue dessinateur mène l'enquête : s'agit-il d'un kyste peuplé de hippies violents ? Trop drogués pour comprendre qu'il faut partir puisque le projet d'aéroport est abandonné ? Ou de l'avant-poste, en Occident, d'un nouveau rapport au monde, affranchi de la distinction entre Nature et Culture ? L'enquête emprunte des chemins imprévisibles sur ce bocage qui, d'emblée, nous absorbe, nous... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Considérant que le concept de « nature » est une récente création occidentale qui permet d'organiser le monde en la considérant comme ressource ou sanctuaire, Alessandro Pignocchi lui oppose la plupart des autres peuples qui ne la distinguent pas de la culture. Les indiens d'Amazonie, par exemple, développent des relations sociales avec les plantes et les animaux, identiques à celles entretenues avec les humains. « Au prisme de l'anthropologie, la protection de la nature apparait comme le prolongement, indissociable, de l'exploitation. » « Notre concept de Nature favorise cette relation de sujet à objet (qui se focalise sur l'utilisation) et occulte les riches relations de sujet à sujet (fondées sur la prise en compte empathique de l'autre) que nous pourrions nouer avec les non-humains. » Découvrant qu'existent en France des endroits où cette « révolution cosmologique est déjà en cours », il décide de se rendre sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes et raconte sa rencontre avec « des gens qui ont conscience d'habiter un territoire commun, un territoire qu'ils cherchent à partager au mieux, entre humains et non-humains. »
(...)
C'est avec des livres comme celui-ci qu'on peut expliquer, donner à comprendre, convaincre qu'au-delà du combat contre l'aéroport, c'est un véritable projet de société qui est défendu ici, avec sa gestion collective du territoire, ses réseaux d'entraide, une superposition des usages, comme le résume parfaitement le slogan : « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend. » Il s'agit ni plus ni moins que de recomposer le monde. Et c'est pour cela que l'État y voit un vrai danger.

Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Je vis à Paris, quartier Belleville. Un quartier qui glisse petit à petit vers l'épidémie « Bobo » et certainement à cause de personne comme moi. Je suis informaticien, je suis catholique de foi et par le coeur et profondément de gauche, une gauche non marxiste, trop teinté pour moi de certitude sur l'absolu sens de l'histoire. Non un gauche qui serait peut-être celle de Proudhon. Ma vie professionnel à commencé avant l'informatique dans une société de transport urbain et interurbain en SCOP (Société coopérative ouvrière de production). Et ensuite j'ai repris des étude sen informatique. Je me suis toujours méfié de la logique, c'est mon paradoxe. Ma vie s'inscrit dans ce monde consumériste et capitaliste obsédé par le dieu Argent. Un monde ou nous avons perdu le contact avec le coeur, privilégiant toujours la Raison, le cerveau ! Avec la logique et avec la raison, on peut aussi nous faire commettre les actes les plus irrationnels qu'il soit. Et comme chacun est seul, chacun se dit, oui mais les autre ne font rien. On se laisse alors pénétrer de désespoir par paresse spirituel (le 7ème péché capital) ! Et on pourra toujours se dire, il n'y avait rien à faire de toute façon.
J'ai entendu parler depuis le début de notre Dame Des Landes, j'ai même eu l'honneur par ma fille de 20 ans de rencontré un jeune homme, y vivant. J'ai ressenti dans mon coeur de 57 ans, un bouffé d'espoir en ces gens. Et puis tout les média ont contribuer à éteindre cet espoir pour me renvoyer à ma paresse spirituelle.
Et puis mon médecin (étiomedecine), me parle de cette BD qu'il vient de lire. Je fonce chez mon libraire de quartier et lui prend son dernier volume.
Je l'ai lu
Et j'ai revu en face ma paresse.
Il y a des gens qui se battent avec force et générosité pour créer un nouveau mythe fondateur dans lequel le vivant de la terre pourrait rapprendre l'harmonie. Ils tentent la mise en pratique de « Laudato Si », sortir de l'idée de propriété privé pour se penser comme des vivants qui au mieux seront intendant ! Un ethnologue nous les présente ! Alors merci à lui et grâce soit rendu à ces gens qui inventent.

Lien : https://tsuvadra.blog/2019/0..
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Alessandro PIGNOCCHI livre une fois de plus un excellent ouvrage, extrêmement sensible et incisif.

Fort de son background en Psychologie Cognitive et en Anthropologie, l'auteur propose une approche des luttes de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes sous un prisme fortement inspiré de la cosmogonie (1) des indigènes Jivaros d'Amazonie.
Cette fois, à contrario des deux précédents opus plus globaux (2), le thème est franchement ciblé sur des évènements concrets, Pignocchi incarnant presque le rôle d'un reporter (dont certaines prérogatives sont en définitive assez proches de celles d'un antropologue). Le récit n'en est que plus vivant : on est plongés au coeur de l'action - non sans parti-pris - qui incite très fortement à repenser nos préconceptions éventuelles sur la/les ZAD.

Avec plein d'humour et de bienveillance, l'histoire nous amène à nous interroger sur les raisons qui ont poussé le gouvernement actuel à détruire avec une violence coercitive disproportionnée (mais aussi administrative) nombre de projets florissants, allant de l'élevage de moutons à l'expérience d'autogestion et d'entraide globale... Quand le vieux monde, s'écroulant sous le propre poids de ses inconsistances systémiques, tente de sauver la face en tuant dans l'oeuf les alternatives.
Rien de nouveau sous le soleil...

Autant pour le fond que pour la forme, les ouvrages d'Alessandro PIGNOCCHI sont un pur plaisir à explorer, pour s'ouvrir aux autres; et à transmettre pour tenter d'endiguer la nécrose intellectuelle qui sévit dans la société occidentale.

Très curieux de la prochaine parution prévue pour la fin d'année.

(1) : Je ne comprends pas trop l'utilisation du terme "cosmologie" par l'auteur - d'ailleurs utilisé dans le titre de sa précédente publication. "Cosmogonie" serait à mon sens le terme adéquat.
Cosmologie réfère aux lois Physique de l'Univers
Cosmogonie réfère aux mythes fondateurs dudit Univers
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/cosmogonie-cosmologie

(2) : https://www.babelio.com/livres/Pignocchi-Petit-traite-decologie-sauvage/937876/critiques/1789870
https://www.babelio.com/livres/Pignocchi-La-cosmologie-du-futur/1043067
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Alors cette BD, c'est un choc, une révélation ! Ce n'est pas de la fiction mais du documentaire, ce qui a priori n'est pas ma tasse de thé, et pourtant c'est construit comme une narration haletante, pas un moment où je n'avais pas envie de connaître la suite, vite ! C'est l'histoire d'un jeune anthropologue, dessinateur de BD, qui après avoir étudié les indiens Jivaros débarque sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Et là tout bascule, il ne s'agit plus d'étudier un monde inconnu mais d'en construire un nouveau. Avec lucidité, humour et détermination : il y a des barricades à défendre, un rapport humain-nature à réinventer, une alternative vivante au capitalisme mortifère. le projet d'aéroport a été abandonné par les autorités alors pourquoi y a-t-il encore une ZAD ? Toute la question est là ! Pourquoi en 2012, quand des milliers de CRS ont détruit la première ZAD, 40.000 personnes sont-elles venues tout reconstruire en un week-end ? Pourquoi certaines et certains choisissent-ils, choisissent-elles de s'installer ici avec l'aide des paysans locaux ? Allessandro Pignocchi répond à toutes ces questions par le témoignage, la philosophie, l'imagination, l'humour. C'est limpide, joyeux et inspirant !
C'est une oeuvre intelligente et subtile qui s'ouvre sur une citation de « L'homme qui savait la langue des serpents » de Andrus Kivirähk, roman magique que j'adore qui évoque le pouvoir d'une salamandre mythique et géante. Totem idéal pour cette BD en aquarelle qui met de la magie dans la réalité là où des illustrations réalistes n'auraient pu rendre la profondeur du propos, du lien entre la nature humaine et non-humaine. J'ai pris la double page centrale avec l'aquarelle de deux chouettes comme un clin d'oeil personnel ! Cette BD a un rapport organique avec son sujet. C'est un livre engagé qui se clôt par une post-face d'Alain Damasio. Qui d'autre ? C'était le compagnon de pensée idéal pour rappeler que l'art et la créativité sont des ingrédients essentiels des luttes pour que leurs récits soient partagés, transmis, transcendés. Damasio a cette belle formule pour parler du travail de Pignocchi : « Contribution aux imaginaires en cours » ! Parce que les imaginaires, il faut le redire, ça se construit et ça s'imagine ! Et je ne vous fais pas de petits dessins !
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Voilà une magnifique découverte, que j'avais bien l'intention de lire et que j'ai eu la chance de recevoir via la masse critique. Un tout grand merci aux éditions du Seuil et à Babelio !

Cette BD qui m'a donné furieusement envie de m'impliquer toujours plus dans les luttes écologistes ! Elle m'a fait réfléchir sur la fragilité de toute chose, sur le temps si long que peut prendre une construction, une vie, le cheminement d'une réflexion, alors que tout peut être détruit en quelques secondes. Sur l'éternelle nécessité de recommencer, toujours, reconstruire, garder l'espoir, trouver l'énergie. Accepter que la vie est mouvement, que la fixité n'existe pas.

Au delà du témoignage sur Notre-Dame des Landes, déjà très intéressant en soit, l'auteur, Alessandro Pignocchi, qui est anthoropologue, amène toute une réflexion sur le rapport entre nature et culture. Il dit avoir trouvé à NDDL la nourriture à sa réflexion qu'il avait cherchée pendant des années en vain chez les Indiens d'Amérique Latine. Voilà de quoi m'étonner et m'enthousiasmer ! Oui, d'autres manières de vivre existent, d'autres « cultures » sont possibles et pas besoin d'imiter des tribus vivant de l'autre côté du globe. Même en nous Européens anesthésiés par la société de consommation, il y a des ressources créatives qui ne demandent qu'à s'épanouir.

Tout cela est porté par les très belles images d'Alessandro Pignocchi. Les aquarelles sont généralement relevées à la plume, ce qui donne un style bien « dessin de BD ». Dans certaines cases seul l'avant plan est dessiné à la plume, avec l'arrière plan, personnages et/ou paysage, uniquement à l'aquarelle, ce qui donne une belle profondeur de champ. Il y a de temps en temps une plus grande case ou une page entière (et même une double page en centre d'album) qui font la part belle aux paysages, animaux sauvages, plantes... Il y a vraiment un très beau travail sur le choix des couleurs.

Une superbe découverte que je recommande à tou-te-s ! Quant à moi, je me suis empressée de réserver les autres BD d'Alessandro Pignocchi auprès de ma bibliothèque !
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critiques presse (1)
ActuaBD
02 mai 2019
Un essai d’écologie politique à propos d’une lutte cosmologique, servi avec humour par de splendides aquarelles.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Notre concept de Nature favorise cette relation de sujet à objet (qui se focalise sur l’utilisation) et occulte les riches relations de sujet à sujet (fondées sur la prise en compte empathique de l’autre) que nous pourrions nouer avec les non-humains.
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Alors que partout ailleurs le mouvement général consiste à étendre le statut d'objet à de plus en plus d'humains au point de leur dénier toute forme d'intériorité; sur les ZAD, on effectue le cheminement inverse, en étendant le statut de sujet à de plus en plus de non-humains.
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" Quand tu n'es pas satisfait de la voie que prend le reste du monde... et il y a beaucoup de raisons de ne pas l'être... eh bien ici c'est... autre chose.
[...]
- C'est l'ENSEMBLE des structures fondamentales de l'Occident moderne qui sont recomposées... c'est pour ça que c'est aussi important, et c'est aussi pour ça que l'Etat y voit un tel danger. Un vrai "Autre chose" ça compte même pour les gens comme toi, même pour ceux qui n'iront jamais voir... ça vous fait de l'air... et ça pourrait vous donner des idées...
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Notre concept de "Nature" qui, selon les contextes, peut englober les êtres, les phénomènes et les territoires les plus disparates, est une création occidentale, relativement récente.
La distinction entre Nature et Culture sonne pour nous comme une évidence car elle organise le monde moderne et lui confère son mouvement.
Mais la plupart des autres peuples du monde se passent de ces deux notions.
En Amazonie par exemple, le plantes et les animaux sont spontanément considérés comme des personnes. Les interactions que les Indiens entretiennent avec eux s'apparentent à des relations sociales ordinaires.
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[...] contrairement à ce qui se passe partout ailleurs, sur la ZAD les questions sociales et environnementales ne sont pas séparées, encore moins opposées.
Ces concepts eux-mêmes n'ont plus vraiment de pertinence.
[...] Ca veut dire que ce sont des gens qui ont conscience d'habiter un territoire commun... un territoire qu'ils cherchent à partager au mieux, entre humains et non humains.
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Videos de Alessandro Pignocchi (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alessandro Pignocchi
D'un côté, Philippe Descola, grand anthropologue. de l'autre, Alessandro Pignocchi, chercheur en sciences cognitives et bédéiste. Dans "Ethnographies des mondes à venir", ils explorent ensemble ce que l'anthropologie a de subversif, et surtout d'inspirant, pour affronter le monde qui vient.
#environnement #anthropologie #actualite
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