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EAN : 9782844121677
264 pages
Joëlle Losfeld (15/05/2003)
3.48/5   28 notes
Résumé :

À la suite d'un pari qu'il a perdu, Hector de Nossac devient durant vingt-quatre heures l'esclave d'une femme qui fut sa maîtresse. Celle-ci vient réclamer son dû le soir des noces du baron.Sa jeune épouse disparaît. Est-elle morte, est-elle vivante ? Est-ce son spectre qui hante les cimetières ? Est-elle ce vampire qui trouble les nuits du baron de Nossac ?Piège, machination, épouvante, telle est l'atmosph... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le baron Hector de Nossac a belle figure et bel esprit. Désargenté, il agrée la proposition d'un ami de regonfler sa bourse en épousant une jeune vierge qui, bien que non noble, est fort richement dotée. Rompant avec sa maitresse du moment, une duchesse qui réclame comme prix de son départ vingt-quatre heures de son temps lorsqu'elle le désirera, Nossac part à sa propre noce et tombe amoureux de la beauté virginale qui devient sa compagne. Hélas, la duchesse méprisée oblige le baron, la mort dans l'âme, à tenir sa promesse et à devenir son esclave durant vingt-quatre heures, juste avant que ne commence la nuit de noce.
Devant l'outrage fait à la jeune mariée, la belle-famille s'enfuit sur ses terres bretonnes. Nossac part à leur poursuite, mais jouant de malchance, à l'heure de son arrivée, repentant, il trouve la résidence déserte et endeuillée : la jeune épousée encore vierge est morte de chagrin.
Deux ans plus tard, toujours aussi désargenté, le baron s'est engagé dans l'armée. Essayant de passer incognito les lignes ennemies, en Bohème, il rencontre le veneur noir, un homme étrange qui se dit être le fils de Satan et qui l'invite à passer la nuit dans son château. Bel esprit et gentilhomme, le baron accepte. Il est alors témoin de choses fort étranges, dont le diner est le clou. Ce dernier a lieu en présence des fils et de la fille de l'hôte, ainsi que de feu-la-femme du veneur, qui repose de son dernier sommeil derrière la table où dinent les convives. Si Nossac s'éprend vivement de la jeune fille de son hôte, il se sent également fort troublé par la morte, qui présente une ressemblance frappante avec sa défunte épouse. Et troublé, il le sera bien plus encore quand elle le rejoindra dans la nuit, pour boire son sang !

Pierre-Alexis de Ponson du Terrail signe avec cette Baronne trépassée un livre à la frontière du roman gothique dont il emprunte un certain nombre de codes (le château, le mystère, les vampires, la femme fatale, les cauchemars et les illusions, les maisons doubles, …) et du roman policier (car il y a une intrigue, voire une "enquête", qui trouvera sa résolution dans les dernières pages).
Le héros de cette aventure, le Baron de Nossac, est un héros attachant, même s'il est parfois un peu ridicule tant il est chatouilleux de son honneur. Victime d'une femme délaissée, on en arrive même à le plaindre rapidement, cet homme noble dans le bon sens du terme ! Il faut dire que son coeur d'artichaut est toujours prêt à s'éprendre d'une jolie tournure ou d'un accroche-coeur, hésitant toujours entre la femme fatale et facile et la jeune fille pure et vierge. Qu'est-ce qui le poursuit, ou le devance ? Son épouse vierge morte ? Son fantôme, qui reviendrait le hanter et le vider de sa vie ? Ou faut-il chercher une explication plus rationnelle à toutes les mésaventures qui s'attachent aux pas de notre héros ?
Des rebondissements, des drames, des trahisons, la folie qui frôle de ses frêles ailes ce pauvre Baron de Nossac, des machinations, des trahisons, des pièges, de la passion, de l'amour…. Voilà ce qui constitue la trame principale de cette histoire passionnante et rocambolesque (j'étais bien obligée de placer ce terme dans la critique d'un livre du père de Rocambole). La baronne trépassée, c'est souvent drôle, plein de charme, écrit avec beaucoup d'élégance et de fluidité, bref, une bien jolie lecture, pour laquelle je remercie chaudement Cylhis et sa critique qui m'avaient donné envie de la découvrir !
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Paradoxalement, le baron de Nossac accumule les bonnes fortunes tout en étant désargenté. Il vit au dessus de ses moyens, mais le poste de gouverneur de la province de Normandie lui a été promis par le régent. Seulement la signature ne peut concrétiser ce projet, le régent décédant en ce 2 décembre 1723. Il ne reste plus au baron que de réaliser un beau mariage avec une jeune héritière, qui si elle n'est pas de noblesse, possède des arguments financiers indéniables.

Son ami le marquis de Simiane lui a trouvé ce recours pour éponger ses dettes, alors tant pis il va passer devant le curé. Seulement, le baron de Nossac est entiché de sa maîtresse, la duchesse d'A, et imprudemment il lui a promis de lui accorder vingt-quatre heures à son choix.

Lorsque Nossac est mis en présence d'Hélène Borelli, il est plus que charmé par sa beauté et sa fraîcheur et le voilà éperdument amoureux. Seulement, le soir de ces noces, il ne peut se résoudre à faire fi de son serment auprès de la duchesse. La nuit de noce est ratée et le lendemain, sa femme toujours vierge est partie sur ses terres en Bretagne.

Aussitôt il part à sa poursuite mais en cours de route la voilà arrêté, gisant dans un lit d'auberge, à la suite d'un duel mal négocié. Et lorsqu'il arrive enfin au but, c'est pour apprendre qu'Hélène est décédée. le voilà fort marri. Un codicille au testament de la défunte précise que s'il n'est pas remarié dans les deux ans, jour pour jour, il devra restituer toute sa fortune aux parents de feu sa femme.



Un an plus tard, nous retrouvons le baron de Nossac, comme maître de camp des armées de terre sous les ordres du comte de la Motte. le roi Stanilas est bloqué dans sa place forte de Dantzig et il faut l'exfiltrer. L'opération réussit grâce à Nossac et le roi passe la Vistule. le baron l'accompagne quelque temps en chemin, mais Nossac est recherché par les Russes et un znapan le prévient qu'une embuscade est dressée sur son chemin.

Nossac fait donc demi-tour et rencontre en cours de route une petite troupe de chasseurs. le chef se présente comme le Veneur noir accompagné de ses quatre fils. Après avoir tué quelques pièces de gibier, ils reprennent le chemin de leur castel, sis sur une montagne aride et désertique. Nossac va pouvoir se reposer mais auparavant on lui présente la fille, Roschen, et il est enivré autant par la fraîcheur de la demoiselle que la puissance des flacons de vieux vin.

Mais d'étranges événements se produisent dans ce château, car un soir, alors qu'il pensait s'être endormi avec un paysage aride, montagneux, désertique à sa fenêtre, le lendemain, il peut admirer un paysage verdoyant, bucolique, dans lequel des travailleurs agricoles s'attèlent à leur tâche. Son hôte lui fournit une explication plausible dans le fait qu'il a été le jouet d'une mystification la chambre deux étant meublée pareillement que la chambre une. Il fait également la connaissance de Gretchen dont la ressemblance étrange avec Hélène, sa défunte femme, le trouble. Et dans la nuit une forme blanche s'introduit dans sa chambre, se couche près de lui et le mord dans le cou.

Le lendemain alors qu'il fait part de sa mésaventure nocturne, le châtelain, comte de Holdengrasburg, lui démontre qu'il s'est tout bêtement blessé avec son épée. Nossac s'éprend de Gretchen et décide de l'épouser alors qu'il devait s'engager avec Roschen. Et le fantôme vampire rôde toujours.

Mais d'autres aventures l'attendent, notamment lorsqu'il rejoint la France et qu'il doit partir pour la Bretagne, en son domaine où est enterrée Hélène. Là encore il fera la connaissance d'un châtelain, de sa fille Yvonnette et d'une cousine créole qui elle aussi ressemble à s'y méprendre à Hélène. de plus le fiancé d'Yvonnette est le sosie de Samuel, l'un des fils du châtelain teuton.



La force de ce roman tient en cette troublante histoire qui semble se dérouler comme sur le fil du rasoir, jouant avec le crédible et l'invraisemblable.

Un jeu de miroir qui confine à la mystification, qui pourrait passer pour une vengeance, n'était la présence du marquis de Simiane pour remettre en selle le baron de Nossac lorsqu'il pense devenir fou.

Tout s'enchaîne toutefois avec une logique imparable et Pierre Alexis Ponson du Terrail ne mérite pas les reproches négatifs éhontés qui lui sont attribués. Combien de personnes daubent sur son style brouillon, alors que dans ce texte rien ne transparaît comme erreurs, bourdes, et autres pataquès dont on se gausse, à tort.

Ponson du Terrail joue avec son héros en le manipulant, l'entraînant dans des pistes qui s'avèrent fallacieuses dans un parcours du combattant semé d'embûches. Il lui propose des indices qui peu après sont subtilement démontés, remplacés par d'autres tout aussi trompeurs. Mais l'auteur ne se trompe pas en chemin, il ne se fourvoie pas dans son histoire, respectant sa logique. Et le lecteur ne peut le prendre en défaut dans son récit machiavélique.

Pourtant il est à l'aube de sa carrière, et ce ne sera que quinze ans plus tard que Paul Féval jouera dans le même registre parodique du vampire dans La ville vampire. La construction est habile et l'épilogue ne manque pas de saveur. Un véritable régal pour les amateurs de fantastique ainsi que pour ceux qui préfèrent les romans cartésiens.

Jean-Baptiste Baronian écrit dans sa préface que tout comme le Chambrion, Un crime de jeunesse, et quelques autres qui n'excèdent pas 300 pages, ces romans n'ont presque pas pris une ride : tout y est ramassé, rapide, riche de surprises et d'agréments. du roman romanesque pur qui défie certes la véracité et la haute psychologie mais où l'on se laisse conduire de plein gré, comme au milieu d'un labyrinthe féérique, entraîné par le seul fil de l'imaginaire. Et, tout compte fait, il n'y a que l'imaginaire pour enjamber le temps sans le moindre faux pas.

Relire ce roman et quelques autres, va à l'encontre des préjugés qui entourent ce romancier prolifique dont une très grande partie de l'oeuvre est occultée par les Aventures de Rocambole, une saga qui s'étend sur plus d'une dizaine de romans.
Réédition : Editions Joëlle Losfeld. Parution 7 mai 1999. 270 pages.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Un jeune baron, le baron de Nossac, est ruiné. Jeune homme fougueux et qui plaît aux femmes, il a pour maîtresse une duchesse qui lui a promis de lui retrouver fortune. Mais un de ses amis lui a parlé également d'une charmante jeune femme, encore vierge, n'ayant pas de nom mais une richesse incontestable et toute prête à se marier. La duchesse lui fait alors promettre, s'il se marie, de lui accorder vingt-quatre heures de total dévouement, quand elle le souhaiterait. le baron, n'ayant pas encore rencontré sa dulcinée, fait le serment sans réfléchir. Lorsqu'il rencontre sa promise, il tombe cependant sous le charme et raide d'amour sur l'heure. Mais voilà, la duchesse vient réclamer son dû le soir même de ses noces. Lorsqu'il retrouve sa liberté, le baron se met en quête de sa femme, et la retrouve morte.
Quelque temps après, au détour de la guerre, il se retrouve à faire une rencontre pour le moins incroyable : le fils de Satan lui propose de passer la nuit dans son manoir ! Mystification ? le baron se prête pourtant au jeu, en bon gentilhomme spirituel qu'il est. Il va pourtant aller de surprise en surprise, se faisant visiter la nuit par une créature fantomatique qui le vide progressivement de son sang, ayant traits pour traits ceux de sa femme trépassée…

J'ai beaucoup aimé me plonger dans ce roman du XIXe siècle, tout emprunt d'une langue magnifique et si délectable, à l'histoire de tromperie perpétuelle teintée de fantastique galant.
L'auteur nous tient tout autant en haleine par ce jeu de mystères que l'on souhaite percer à jour, que par son écriture si galamment tournée que nous avons malheureusement perdue de nos jours.
C'est du romantisme fantastique du temps passé, comme on aime le goûter, jouissif et bien mené. La séparation en trois parties est très bien conçue et la fin est telle qu'elle doit être. le jeu de tromperie aurait pu être lassant à la longue, mais l'auteur a su y mettre fin avec sagesse et logique.
En somme, un petit bijou à dévorer !
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La baronne trépassée
« La baronne trépassée » De Ponson du Terrail est peut-être une des oeuvres fantastiques les plus échevelées du XIXe siècle et, sans conteste, une des meilleures parodies des histoires de vampire jamais écrites. A mes yeux, ce livre dépasse « La ville-vampire » de Paul Féval, surtout parce qu'il chevauche plusieurs thèmes étranges et reste toujours, en dépit de toutes ses extravagances, parfaitement logique. J'entends par logique ses retournements de situation, ses coups de théâtre, ses quiproquos innombrables et ses méprises à coups de sabre d'abordage, voire dans ses invraisemblances. En un mot : une vraie logique rocambolesque. Et le plus curieux est que le ro- man soit aujourd'hui méconnu, probablement écrasé par l'immense suite des aventures de Rocambole, alors même qu'il emporte, par ses raccourcis, une plus grande adhésion. L'intérêt de ce roman se situe surtout en tant que livre fantastique En effet, il offre une extraordinaire variété de situations et, tout en tournant principalement autour du vampirisme, il accumule les meilleurs ingrédients du surnaturel : châteaux mystérieux, pièces d'appartement doubles, décors macabres, hallucinations, apparitions, cauchemars, invocations magiques, etc.
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Le père de Rocambole est en pleine forme dans ce livre qui vous tient en haleine de la première à la dernière ligne.
Sentiments, vampire, fantôme ,machination, honneur,
Feuilleton, gothisme , romantisme
Mais attention trop de machination peut tuer l'être aimé

Une belle lecture
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Mon cher, dit-il, l'amour ressemble à ces pommes d'Amérique si belles de coloris, si fraiches de duvet, avec lesquelles un enfant joue une journée entière en les faisant sauter dans ses mains. S'il a le malheur d'y mordre, elles le tuent. J'ai joué avec l'amour toute ma vie, je l'ai pris au sérieux une minute, et j'ai empoisonné ce qu'il m'en reste.
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Les six squelettes se regardaient avec un étonnement mêlé d'admiration. Le courage du baron devenait presque de la folie.
- Baron, dit la trépassée en laissant passer un rire funeste au travers de ses lèvres décharnées, je vous fais amende honorable, vous êtes un preux chevalier.
- Vous êtes mille fois trop bonne, madame, répondit Nossac, et si le proverbe : Conseil vaut éloge, est de quelque justesse, je me permettrai de vous faire une légère prière.
- Ah ! fit la morte, voyons !
- Prenez le bout de votre serviette, madame...
- Bien. Après ?
- Vous avez un ver sur la joue.
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- Ah ça ! demanda le baron inquiet, quel âge a donc votre fille ?
- Vingt-cinq ans.
- Pas plus ?
- C'est bien assez.
- Et, continua le baron, elle est mortelle, hein ?
- Hélas !
- Ah ! tant mieux ! murmura-t-il, soulagé.
- Pourquoi ce tant mieux ?
- Parce qu'une femme est quelquefois fort ennuyeuse au bout de huit ou dix ans, et qu'elle pourrait bien devenir insupportable, si elle était éternelle.
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- Sais-tu pourquoi les morts ont toujours froid ? c'est qu'ils n'ont plus une goutte de sang dans les veines. Si j'avais eu la dixième partie de celui que je viens de te prendre, très certainement je n'aurais point été obligée de tenir mon suaire à deux mains et de m'envelopper avec un soin extrême, pour me garantir des âpres caresses du vent... Et vois-tu, à mesure que j'approchais du lieu où tu étais, je sentais le froid diminuer... Et hier, comme j'avais bu la nuit précédente, j'ai eu chaud... Vers le soir, cependant, la fraîcheur m'a reprise ; j'ai eu par-ci par-là, quelques frissons, et j'ai trouvé que la nuit était lente à venir...
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Quand on est belle et un peu duchesse, cher, on a le droit d'avoir des caprices coûteux.
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