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Merveilleux récit qui s'inscrit à la perfection dans la grande tradition romanesque russe du 19ème siècle.

1773, Russie des tsars.
Pierre Andreïtch Griniev, jeune officier de 18 ans, est envoyé par son père rejoindre l'armée de l'Impératrice Catherine II avec son domestique pour seul compagnon.

Les hasards de la traversée des steppes de l'Oural par temps de neige les mettent tous deux en présence d'un hère ivre et mal dégrossi envers lequel Pierre Andreïtch se montrera pourtant généreux. Cette rencontre, sous des dehors anodins, scelle l'avenir du jeune barine.

Affecté au fort de Biélogorsk, dans la province d'Orenbourg, notre héros se place sous le commandement du capitaine Mironov et entre dans l'intimité de sa famille. A peine Griniev s'est-il habitué à la vie militaire que l'insurrection armée de l'usurpateur Pougatchev entraîne la garnison et chacun des protagonistes vers un destin funeste. Mais, se pourrait-il que le chef des rebelles et le misérable vagabond rencontré en pleine tempête de neige ne soient qu'une et même personne ?

Sur un rythme très soutenu qui ne laisse aucune place à l'ennui, dans un style sans digressions* contrairement à beaucoup d'autres oeuvres russes, les aventures de Pierre Andreïtch se succèdent, belles à la fois de simplicité et de témérité, émouvantes et crédibles, propres enfin à faire de ce court récit un roman exaltant auquel ne manquerait que la musique de Tchaïkovski pour être l'un des ballets les plus brillants du répertoire artistique russe.

J'avais lu "La fille du capitaine" au collège, je n'en gardais pas un souvenir assez précis pour en rédiger la critique. Cette relecture comble cette lacune.

*Mon seul regret est d'avoir eu entre les mains la "nouvelle approche" du Livre de Poche (1992) qui bien qu'étant dotée de nombreux commentaires et d'un dossier, ne présente pas la richesse du texte intégral.
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Court roman historique au dix-huitième siècle en Russie.
Très vite lu, c'est un ouvrage sans fioriture, sans artifice : droit à l'essentiel pour nous décrire la vie de cette époque dans un endroit reculé de Russie
Le père de Piotr, de famille noble, envoie son fils dans une garnison reculée afin qu'il apprenne la vie à la dure. Egarés lors d'une tempête de neige, ils seront secourus, lui et son précepteur, par un guide qu'il retrouvera plus tard comme chef des rebelles.
C'est le premier livre que je lis de cet auteur et je dois lui reconnaître un indéniable talent de conteur. L'histoire est passionnante même si les traits des principaux personnages sont à peine esquissés.
Un roman d'amour et d'aventures, de passion, un merveilleux dépaysement, un peu trop court à mon gout.
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Âgé de seize ans, Piotr Andréievitch Griniov espère rejoindre le régiment des gardes de Saint-Pétersbourg, mais pour l'endurcir et l'éloigner de la vie frivole de la capitale, son père décide de l'envoyer servir sous les ordres d'un vieux camarade à Orenbourg. Il quitte donc le domicile familial accompagné de son fidèle serviteur-précepteur Savéliitch. En chemin, il se fait plumer au jeu par Zourine qui le saoule, puis doit affronter une tempête de neige dont il est sauvé par un vagabond ivrogne qui l'emmène jusqu'à une auberge. Arrivé à Orenbourg, il est envoyé au fort de Bélogorsk où il servira sous les ordres du capitaine Mironoff, qui a une fille, Maria Ivanovna. ● Si Piotr Andréievitch, qui est le narrateur, prétend écrire des « mémoires de famille » et non un livre d'histoire, celle-ci est tout de même clairement en arrière-plan, puisque le récit met en scène Pougatchev, un usurpateur cosaque ayant réellement existé, un tsar auto-proclamé qui entre en révolte contre Catherine II. ● Il est curieux que je sois tombé sur ce roman juste pendant la « rébellion » des Wagner, car Prigogine rappelle furieusement Pougatchev, et pourrait bien, à la fin, connaître le même sort que lui. Prigogine ferait bien de lire ce livre… ● Précisément, le personnage de Pougatchev est vraiment très intéressant et l'ouvrage aurait pu prendre son nom pour titre, car, plus que la fille du capitaine, il en est le point focal. Les autres personnages sont bien campés, même s'ils sont assez stéréotypés, notamment le jeune premier blanc-bec et la jeune première éplorée. J'ai bien aimé le personnage du domestique Savéliitch et sa façon de s'exprimer. ● C'est un roman d'aventures plein de rebondissements que j'ai beaucoup aimé.
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Pouchkine est mort si jeune à l'issue d'un duel et son assassin si vieux! Mais la trajectoire des balles et leurs courses terminales en ont été ainsi, la vie est injuste!

"La Fille du capitaine" ressemble à une matrice, un roman novateur à partir duquel s'ouvrent d'autres voies au roman, moins européennes. Et cet ouvrage aurait du être le premier d'une série faste ...

Mais il n'est pas mort en vain. Pouchkine est à l'origine de l'essor considérable du roman russe au XIX ème siècle. Il a donné, le premier, cette impulsion et illustré cette fameuse âme russe et d'autres génies (Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, Gogol) ont poursuivi cet élan magnifique fait de grandes épopées historiques, de sentiments tout en considérant les particularités spatiales, climatiques, politiques, ethniques, sociales et religieuses typiques à la Russie de l'époque.

Et dans ce roman tout y est!

A commencer (par une boutade) par la multiplicité des prénoms pour un seul et même personnage qui donne certes, de l'authenticité au récit mais, il faut l'avouer aussi pour le lecteur peu coutumier du fait, ajoute un peu de complexité.

Si vous lisez ce roman, vous découvrirez les aventures de Pierre Grinev, un jeune officier flanqué de son non moins courageux et loyal domestique Savéliitch. Dans un contexte historique troublé par un usurpateur, Pougatchev, qui menace le pouvoir de Catherine II, une romance naît entre Piotr Andréïtch (alias Pierre Grinev, si, les noms changent à ce point) et La Fille du capitaine de la modeste garnison où notre héros s'est échoué.

Au gré des rencontres, se créé un solide récit. Mais ce qui le différencie des illustres "Anna Karénine", "Frères Karamazov" et autres, c'est qu'il est très court (150 pages). On passe ainsi bien vite sur certains épisodes guerriers. J'ai trouvé que cette concision desservait l'histoire.

Pourtant, j'ai particulièrement apprécié le méchant Pougatchev qui donne une étonnante dimension à ce roman: cruel et bon, usurpateur et loyal en amitié...quelle richesse!

De la cruauté de l'époque ( ils mettaient souvent des cravates de chanvre sur une traverse de hêtre entre deux poteaux dressés pour les invités non désirés...) à la joie d'être en vie. Pouchkine ouvre le bal!




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Piôtr Andréievitch Griniov n'est qu'un adolescent de seize ans lorsque son père l'envoie à Orenbourg pour servir sous les ordres d'un vieux camarade. Déçu de ne pas rejoindre Saint-Pétersbourg et sa vie animée, le jeune homme part avec Savéliitch qui l'a élevé jusque-là. En chemin, il rencontre Ivan Zourine, un escadron des hussards avec lequel il boit et joue, au grand désespoir de Savéliitch. Il doit affronter une tempête de neige. Il peut néanmoins se mettre à l'abri grâce à un passant inconnu à qui il montre sa reconnaissance en lui donnant un touloup en peu de lièvre (ce qui ne ravit pas non plus Savéliitch).
Arrivé à Orenbourg, il y apprend que les distractions de la ville sont trop dangereuses pour lui et que son supérieur l'envoie au fort de Bélogorsk, où il servira sous les ordres du capitaine Mironoff. Il se prend de querelle avec un autre officier. Son père qui apprit le comportement de Piôtr, non seulement lui refuse la permission d'épouser la fille du capitaine, mais le punit en l'éloignant de Bélogorsk. Mais c'est sans compter les attaques de Pougatchev. Bientôt, il menace le fort.
Ce roman mêle histoire (Pougatchev a réellement existé) et roman d'amour. Il est difficile de l'oublier une fois qu'on l'a lu.
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« Le vent soufflait de plus en plus fort. le petit nuage devint bientôt une grande nuée blanche qui s'élevait lourdement, croissait, s'étendait, et qui finit par envahir le ciel tout entier. Une neige fine commença à tomber et tout à coup se précipita en gros flocons. le vent se mit à siffler, à hurler. En un instant le ciel sombre se confondit avec la mer de neige que le vent soulevait de terre. Tout disparut. »

C'est l'hiver et c'est bien normal d'avoir des envies de neige...
De la neige à perte de vue recouvrant la steppe, les corps emmitouflés dans d'épaisses pelisses en peau de lièvre, blottis dans une kibitka (traîneau) menée par deux chevaux foulant la neige fraîche.

Ça vous tente ? Allez, suivez-moi...


Piôtr Andréïtch Grineff, jeune noble et petit officier est envoyé à Bélogorsk faire son service militaire. Dans cette petite forteresse perdue de l'Oural, le jeune officier tombe sous le charme de la fille du capitaine, Maria Ivanovna.
Mais, le temps de l'amour sera de courte durée car bientôt le terrible Pougatcheff, brigand prétendant être le tsar légitime attaque Bélogorsk.
Qu'adviendra-t-il de notre héros et de sa douce et tendre aimée ?


Ahh ! Que j'aime ce genre d'histoire romanesque sur fond historique !
Avec pour toile de fond la révolte des Cosaques, sous Catherine II, menée par Emilian Pougatchev, l'intrigue de ce roman entraîne le lecteur dans une aventure pleine d'imprévus !
Si certains personnages paraissent un peu manichéens, avec Piotr, personnage un peu lisse, plein de bons sentiments et Chvabrine, l'ignoble traître, il n'en est rien pour Pougatchev, le chef des insurgés. Personnage ambivalent, il apparaît comme la clef de voûte de ce roman et s'attire toute la sympathie du lecteur. Pouchkine a-t-il ainsi voulu montrer son approbation aux idées révolutionnaires ?


J'ai beaucoup aimé lire ce petit roman. Romanesque, sobre et riche en péripéties, il m'a replongé dans un style que j'affectionne particulièrement et m'a un peu fait penser au feuilleton télé Michel Strogoff que je regardais dans mon enfance.
Et l'édition dans laquelle je l'ai lue a particulièrement favorisé ce retour vers l'enfance car il s'agit d'un livre édité en 1966 par les deux coqs d'or agrémenté de très jolies illustrations.
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Le jeune Pierre Andreitch Griniov, fils unique de bonne famille se voit déjà faire son service militaire tranquillement à Saint Petersbourg où il pourrait passer du bon temps entre sorties avec ses coreligionnaires et soirées dans les cercles bourgeois de la ville . Que nenni, son père voulant lui apprendre la vie, le fait envoyer au fin-fond de l'empire. Après un voyage épique il arrive dans une petite ville où le commandement bon enfant lui permet de passer de bons moments et surtout de faire connaissance avec La fille du capitaine discrète et bien jolie. Malheureusement, c'est sans compter avec le destin, et la grande histoire va s'inviter dans la petite avec la révolte de Pougachtov qui va précipiter le récit du tragi-comique au drame.
Dans cette longue nouvelle, Pouchkine déploie tout son talent de conteur; dans un style fluide, il décrit en abordant par le petit bout de la lorgnette, une page d'histoire tragique de la Russie de Catherine II. le récit bascule brutalement d'un récit bon enfant mêlant histoire d'amour contrarié, description de paysages d'hiver et vie quotidienne dans les contrées difficiles à une situation de siège de cette petite ville de garnison, rattrapée par une des nombreuses tentatives de révolte que connait la Russie de l'époque.
Cette lecture s'est révélée à la fois plaisante et historiquement intéressante, et j'ai surtout apprécié la belle plume de Pouchkine.
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Un des tout premiers romans russes, encore que pour les russes le format soit plutôt celui d'un povest, c'est-à-dire d'une novella. Il s'agit d'un roman historique, dans la veine de Walter Scott qu'appréciait beaucoup Pouchkine, dont l'action se situe aux alentours de 1774 avec l'insurrection de Pougatchev. le roman a un peu vieilli, il souffre un peu de sa brièveté et du peu de développement de la psychologie des personnages en dehors du personnage de Pougatchev. Mais ce qui m'a frappée en le lisant c'est toute la richesse qu'il contient en germe : à côté du roman historique et de l'histoire d'amour (un peu fadasse, prétexte plus qu'autre chose), j'ai trouvé qu'il y avait presque un roman d'apprentissage tant le personnage de Griniev évolue. le début du récit est plein d'humour, jusqu'à l'attaque du fort de Belogorsk par les troupes de Pougatchev. Les mois précédents cette attaque font penser à d'autres fortins romanesques attendant des ennemis improbables … mais l'ennemi vient de là où il n'est pas attendu, les cosaques étant censés être des alliés, et le fortin de pacotille ne résiste pas à la première attaque. le thème de la trahison et de la loyauté est finement exploité et l'occasion de dresser un beau portrait de Pougatchev, fascinant, visiblement charismatique, à la réputation de fou, de colérique, de cruel, mais qui se révèle intelligent et sait se montrer magnanime avec Griniev. Cette relation quasi d'égal à égal entre le jeune Griniev, noble, et un cosaque, est en soi remarquable. Un autre personnage est particulièrement intéressant même s'il est secondaire, celui de Savelitch, serf précepteur de Griniev. le personnage du commandant du fortin de Belogorsk dont la femme porte ostensiblement la culotte est assez inoubliable aussi. En gros, même si ça a vieilli, cela reste un texte très riche, une vision de l'histoire, où un noble honnête homme et un homme issu du peuple pourraient se parler d'égal à égal. Amusant aussi, avec le recul, Orenbourg semble le bout du monde, alors que c'est juste au sud de l'Oural. L'effet produit n'est pas anodin, à l'époque où se situe le récit la conquête du Caucase n'a pas commencé, à l'époque où le roman est écrit, elle est d'actualité. Un roman brillant, une prose élégante et facile à lire, même si je préfère Pouchkine en vers, justement parce qu'une telle élégance associée à une telle simplicité est si rare en vers.
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Quelle agréable surprise que ce roman qui nous plonge dans la Russie de Catherine II aux prises avec les rebellions de l'Oural. le récit est très vivant et les personnages, typiques du romantisme russe, attachants. Il y est question d'honneur, le loyauté mais aussi d'amour dans un style limpide, sans aucune longueur. Un roman certes daté, mais un classique qui passe au travers des temps.
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Le petit roman d'Alexandre Pouchkine nous présente ici le paysage politique et social de la Russie du XVIIe S avec l'insurrection cosaque menée par Emelian Pougatchev pendant le règne de Catherine II . On voit comment une révolution a été barbarement conduite dont le seul but est non pas de défendre les paysans plutôt de goûter à la gloire de devenir le prochain Tsar. le récit sur des belligérants à la manière Pouchkine, mêlée presque à la comédie, à la fanfaronnade des personnages, a donné une autre couleur que d'autres récits des révolutionnaires.

La générosité épargne par deux fois le jeune Piôtr Andréitch. Se rendant à Orenbourg, il rencontre d'abord le chef d'escadron dans les hussards Ivan Zourine à qui il remet 100 roubles escroqués dans une partie de billard, ensuite un guide à qui il remet une touloup de lièvre pour se protéger de la neige sous l'oeil mécontent de Savéliitch, son serviteur .

La forteresse de Bélogorsk où il prend son service militaire est prise par le rebelle et ses cosaques alors meurt celui qui ne se soumet pas à Pougatcheff. Malgré son refus Piôtr Andréitch sera épargné par le chef lui-même car c'est le fameux guide à qui il avait remis la touloup de lièvre. La même chose arrivera avec Zourime.
Puis intervient la justice, l'amour...tout racontés dans une atmosphère aussi bien de l'intégrité du personnage principal que de la verve de l'auteur.
On déguste le livre avec entrain et sa lecture est facilement accessible!
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