J'adore les sorcières de
Pratchett, je les trouve parfaites. Magrat, Gytha, Esmé, chacune d'une banalité à pleurer, chacune ridicule, chacune merveilleuse.
Et cette fois, on réfléchit sur de nouveaux thèmes : avec la troupe de théâtre et son nain écrivain, on médite sur l'Histoire, l'Art, la manière dont les deux s'entremêlent pour former notre mémoire collective, sur la façon dont les vainqueurs profitent de ce fait pour réécrire l'Histoire en fonction de leurs besoins. Avec le Fou, on réfléchit également à la désinformation, à la propagande, à la tyrannie, à la résistance humaine face à la cruauté et à l'injustice (ou au manque de résistance face à la cruauté et à l'injustice). A pourquoi on laisse faire l'horreur, sous prétexte qu'on nous a élevé en nous disant qu'on est impuissants.
Shakespeare est saupoudré tout le long du récit, parce que
Pratchett se sert de
Macbeth pour mettre en scène la trahison, la lâcheté, le ridicule, l'horreur de l'ambition des hommes et des gouvernements…
Les sorcières sont ici les dépositaires du Bon Sens, qui parfois ne sait plus sur quel pied danser et comment se sortir de tout ces imbroglios, comment faire marche arrière quand un tyran a été mis au pouvoir, quand soudain on montre du doigt certaines personnes en les traitant de paria ou d'indésirable, quand on voit bien qu'on va droit dans le mur en locomotive a vapeur, mais qu'on n'arrive pas à s'arrêter.
Et rien de tout cela n'est triste, au contraire, tout est drôle et hilarant.
Si les infos vous dépriment, lisez Wyrd Sisters.