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EAN : 9782020604925
128 pages
Seuil (06/05/2003)
3.72/5   23 notes
Résumé :
C’est au bord du Gange que Les Contes des Sages de l’Inde prennent leur source. Ici, à chacun son chemin, son pas, son heure juste. Pendant que le pèlerin patient goûte la saveur des rêves, l’ascète rieur entend l’écho des légendes vivantes. Dieux, démons, animaux sacrés, souverains et mendiants portent une histoire et cherchent à se trouver. Le Sage, lui, écoute le chant de l’eau et sait comme le vent passe sur l’autre rive.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La collection Contes des sages des éditions Seuil se repère facilement grâce à l'esthétisme de ses livres : petits, allongés, la couverture faite d'un fin tissu coloré, ils attirent l'oeil instantanément et font de jolis cadeaux pour tous les amoureux d'exotisme dont je fais partie. C'est sans doute pour cette raison que je me suis vue offrir cet exemplaire des Contes des sages de l'Inde de Martine Quentric-Seguy. Ravie de posséder ce bel objet, j'ai pourtant attendu bien longtemps avant de m'attarder à le lire. Cela dit, le mode d'emploi en début d'ouvrage m'avait prévenu : « ce livre n'est pas fait pour être lu (…) Ouvrez le de temps en temps comme on rend visite à un ami ». Pleine de remord pour cet ami oublié, j'ai décidé de l'inclure dans mon challenge Babelio ABC Critiques à la lettre Q, et je l'ai lu entièrement.

J'ai apprécié découvrir ces petits contes tout droit sortis de l'imaginaire de leur auteur et inspirés de fables indiennes. Parfois drôles, parfois surprenants, proposant souvent une jolie morale, ils ne forment pas pour autant un livre de sagesse auquel je pourrais me référer régulièrement comme le proposait la préface. J'ai passé un joli moment à les lire mais je ne peux pas dire qu'il m'ai réellement transportée. Les illustrations en revanche sont un vrai plaisir à regarder. Les quelques mentions à leur sujet, discrètes en fin d'ouvrage, sont les crédits photographiques (suite d'initiales et de nombres peu compréhensibles au non initié) et cette petite phrase « iconographie : Karine Benzaquin ». J'apprécie le travail de l'iconographe, et j'en profite pour saluer cette belle mise en valeur des ressources de nos musées nationaux.
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Voici une jolie collection de Contes!
Le Seuil a eu la bonne idée de revêtir ces petits formats de toile colorée. Au coeur de l'ouvrage de la couleur dentelle les textes en filigrane. Pour les amateurs d'histoire et de contes mythologiques, un plongeon dans cette jolie série est essentiel sans tarder.
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Un livre qui se lit très vite et intéressant. Certains contes étaient très bien et d'autres moins bien. L'humain est mis en avant surtout ses travers. On en ressort parfois souriant parfois septique. On ne peut s'empêcher de réagir.

J'ai apprécié cette lecture mais le rapport avec la religion m'a un peu agacé. Heureusement, il n'y avait pas que ça.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le Bouddha enseignait partout où il passait. Or un jour qu’il parlait sur une place de village, un homme vint l’écouter parmi la foule. L’auditeur se mit bientôt à bouillir d’envie et de rage. La sainteté du Bouddha l’exaspérait. N’y pouvant plus tenir, il hurla des insultes. Le Bouddha demeura impassible. L’homme fulminant quitta la place.

Comme il avançait le long des rizières à larges enjambées, sa colère s’apaisait. Déjà le temple de son village grandissait au-dessus des rizières. En lui monta la conscience que sa colère était née de la jalousie et qu’il avait insulté un sage. Il se sentit si mal à l’aise qu’il rebroussa chemin pour présenter des excuses au Bouddha.

Lorsqu’il arriva sur la place où l’enseignement continuait, la foule se poussa pour laisser passer l’homme qui avait insulté le Maître. Les gens incrédules le regardaient revenir. Les regards se croisaient, les coudes étaient poussés pour attirer l’attention des voisins, un murmure suivait ses pas. Lorsqu’il fut suffisamment près, il se prosterna, suppliant le Bouddha de lui pardonner la violence de ses propos et l’indécence de sa pensée. Le Bouddha plein de compassion, vint le relever.

- Je n’ai rien à vous pardonner, je n’ai reçu ni violence ni indécence.

- J’ai pourtant proféré des injures et des grossièretés graves.

- Que faites-vous si quelqu’un vous tend un objet dont vous n’avez pas l’usage ou que vous ne souhaitez pas saisir ?

- Je ne tends pas la main, je ne le prends pas bien sûr.

- Que fait le donateur ?

- Ma foi, que peut-il faire ? Il garde son objet.

- C’est sans doute pourquoi vous semblez souffrir des injures et des grossièretés que vous avez proférées. Quant à moi, rassurez-vous, je n’ai pas été accablé. Cette violence que vous donniez, il n’y avait personne pour la prendre.
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Un homme très imbu de lui-même fit recouvrir de miroirs tous les murs et le plafond de sa plus belle chambre. Souvent il s’enfermait là, contemplait son image, s’admirait en détail, dessus, dessous, devant, derrière. Il s’en trouvait tout ragaillardi, prêt à affronter le monde.

Un matin il quitta la pièce sans refermer la porte. Son chien y pénétra. Voyant d’autres chiens il les renifla ; comme ils le reniflaient, il grogna ; comme ils grognaient, il les menaça ; comme ils menaçaient, il aboya et se rua sur eux. Ce fut un combat épouvantable : les batailles contre soi-même sont des plus féroces qui soient ! Le chien mourut, exténué.

Un ascète passait par là tandis que le maître du chien, désolé, faisait murer la porte de la pièce aux miroirs.

- Ce lieu peut beaucoup vous apprendre, lui dit-il, laissez-le ouvert.
- Que voulez-vous dire ?
- Le monde est aussi neutre que vos miroirs. Selon que nous sommes admiratifs ou anxieux, il nous renvoie ce que nous lui donnons. Soyez heureux, le monde l’est. Soyez inquiets, il l’est aussi. Nous y combattons sans cesse nos reflets et nous mourons dans l’affrontement. Que ces miroirs vous aident à comprendre ceci : dans chaque être et chaque instant, heureux, facile ou difficile, nous ne voyons ni les gens ni le monde, mais notre seule image. Voyez cela et toute peur, tout refus, tout combat vous abandonneront.
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Ivresse

Swâmî Muktânanda &tait un sage abandonné à Dieu. Ce jour-là, il marchait en ville.

Un homme apparut qui titubait et marmonnait en agitant les bras. La tête semblait aller de l'avant tandis que le postérieur souhaitait revenir au point de départ. Il leva la tête pour estimer les distances, jauger les obstacles éventuels, envisager une stratégie.

C'est alors qu'il aperçut swâmî Muktânanda. Son visage se fendit d'un rire radieux et il se précipita, soudain capable d'avancer en ligne droite.

- Toi, tu me plais, dit-il. Viens boire avec moi.

Swâmî Muktânanda, impassible, répondit doucement:

- Ne vois-tu pas que je suis déjà ivre ?
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Il hocha la tête et lui dit :

- Trouve une maison où la mort n'a jamais frappé. Demande une poignée de riz. Dés que tu l'auras dans la main ton enfant revivra.

Elle partit en courant vers le premier village, riant, pleurant tout à la fois. Elle revivrait, bientôt avec son fils.

Elle frappa à la porte de la première maison. Une vieille dame vint ouvrir.

- Une poignée de riz, pour sauver mon enfant !

- Prends, femme, et sois en paix !
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Merveilles des merveilles, le tigre se dressa aussitôt sur ses pattes, le poil rude, les canines scintillantes. Superbe, il bondit élégamment, croqua les trois hommes. Depuis le temps que ses os séchaient, il avait très grand-faim. Son festin achevé, la mendiante le vit se lécher les babines, s'avancer dans le temple et se confondre avec le grand tigre de marbre que chevauchait l'effigie de Durgâ.
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